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Chez Clarabel
3 septembre 2009

lectrice de bd #2

Bien des Choses ~ François Morel, avec Pascal Rabaté
Futuropolis, 2009 - 180 pages - 19€

Oui, vous vous rappelez ces cartes postales
Quand on était p'tit, il fallait toujours se forcer à les écrire et y'avait...
Voilà, fallait toujours écrire à notre tante, notre grande-tante, notre grand-oncle et puis, bah
Ca nous barbait, alors
Nos parents, ils écrivaient la carte et puis on signait en bas
Puis maintenant, le temps a passé

Bien_des_chosesTout au long du siècle dernier, le vingtième, l'une des traditions estivales consistait à s'adresser des mots écrits à la main sur des petits bouts de carton.
Mais tout fout le camp, et même la carte postale est devenue une denrée rare, pratiquement en voie de disparition ! La faute aux emails et à Internet ? Y tenait-on franchement à ces cartes illustrées très kitsch, avec au dos des phrases lancées dans le vide, le plus souvent insignifiante, trompeuse ou éculée, bons baisers de trifouillis-les-oies, il fait beau, le ciel est bleu, le soleil brille, c'est l'heure de la trempette, etc.
Il fallait de l'optimisme à tout prix !  On évitait de faire état des moustiques, des méduses, du monde sur la plage, des bouchons sur la route, des locations décevantes, bref on s'en tamponnait le coquillard. C'est vrai, après tout, qu'est-ce qu'on s'en fout ?
Taratata.
Une carte postale, c'est juste un peu de rêve qui passe.

Au départ, il y a un spectacle, écrit et joué par François Morel, avec Olivier Saladin. A l'occasion de la sortie en dvd, les éditions Futuropolis proposent le texte original illustré par Pascal Rabaté.
Parfaite collaboration et osmose de rêve, croyez-moi.
Dans ce livre / album, on découvre donc les cartes postales échangées par les Rouchon et les Brochon au gré de leurs nombreux périples autour du globe. Ce sont de vrais maniaques de la carte, tout y est à la fois inutile, creux, sans intérêt, futile et drôle. Très souvent, ils n'ont strictement rien à raconter de leur voyage, un mot succinct sur leur destination, quelques réflexions bien pensées, c'est bête mais en même temps c'est risible. Nos vacanciers aussi se plaignent régulièrement, comme la fois dans une trattoria à Florence ils commandent une pizza avec de la crème fraîche, de l'andouille de Vire et du camembert frit, le tout flambé au Calvados, mais découvrent avec dépit que les italiens ne connaissent pas du tout. (Est-ce à nous, Français, de leur donner des cours de gastronomie italienne !...)
J'ai beaucoup, beaucoup apprécié cette lecture. On se moque, mais c'est gentil. Les personnages sont pathétiques mais touchants (surtout à la fin, jusqu'au bout du bout de l'invraisemblable !). Pascal Rabaté a même veillé à une écriture graphique légère et enlevée pour souligner la poésie du texte de F. Morel, totalement dénué de cynisme.
Une excellente découverte de retour de vacances !

Le spectacle est repris au théâtre de La Pépinière. 7 rue Louis Legrand - Paris 2e - à 19h du mardi au samedi.
A Partir du 10 septembre 2009.
Avec François Morel, Olivier Saladin et la voix de Jean Rochefort. ^-^

*-*-*-*-*-*

Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune ~ Rabaté
Futuropolis, 2009 - 102 pages - 18€

le_petit_rienEncore une lecture plus qu'enthousiasmante, qui fait de moi une nouvelle adepte de Pascal Rabaté ! Mieux vaut tard que jamais.
Les éditions Futuropolis publient donc cet album, au titre à rallonge, énigmatique, un brin poétique : Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune est en fait le nom de la boutique de farces et attrapes que possède Patrick, le personnage que nous allons suivre.
Le type est un grand déprimé de la vie, sa femme vient de le quitter, il n'a plus goût à rien, il affiche une mine de dix pieds, ce n'est pas l'idéal quand vous vendez des articles censés être drôles. Tout sent le pathétique dans ce début d'histoire, ça promet.
Quelques pages plus loin, Patrick va rencontrer une charmante acrobate qui va lui redonner le sourire.
C'est une histoire étonnante et simple, celle d'un type qui cherche l'amour, avec des instants lumineux et doux, d'autres beaucoup plus sombres et poignants, et par moments c'est carrément hilarant (le frère Christian qui brille d'idiotie en passant à la télé pour intervilles !!!).
Je ne trouve pas d'autres mots pour vous dire que c'est tout simplement très bien.
J'ai naturellement beaucoup aimé.

-> preview sur bdgest

Mel, de la Soupe de l'Espace, a également beaucoup aimé.

à noter : un concours, sur Rtl, pour gagner des albums de Pascal Rabaté en répondant à quelques questions, le lien ici.

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2 septembre 2009

Eon et Le Douzième Dragon ~ Alison Goodman

édité par Gallimard jeunesse et les éditions de La Table Ronde
2009, pour la traduction française (par Philippe Giraudon)
520 pages -  19€

eon_douzieme_dragonCe roman-phénomène d'Alison Goodman possédait de nombreuses qualités pour séduire et enchanter la lectrice enamourée du Clan des Otori que je suis. Certes, je suis assez perspicace pour m'en détacher, c'est simplement l'époque et l'épopée qui m'interpellent principalement, d'où le rapprochement à trouver entre ces deux lectures. Foin du blabla. En fait, le livre d'Alison Goodman m'a désespérément déçue. La raison principale : sa longueur. Non, non, je ne trépigne pas parce qu'il s'agit d'un roman-fleuve qui dépassent les 300 pages chéries, je connais le bonheur de se noyer dans l'infini. Simplement, l'histoire ici m'est apparue beaucoup trop longue, trop alourdie de détails et de descriptions. Résultat, ça traîne (alors que d'autres y trouveront probablement un placement idéal et inévitable). Je ne sais pas. Lorsque j'ai entre les mains un épais ouvrage de 500 pages, j'en attends un élément incontournable : de suite, il m'embarque ou il me débarque. Et lorsque vous arrivez aux 100 premières pages avec le sentiment d'avoir déjà lu le double, c'est flippant.

L'histoire, pour faire court, est celle d'Eon qui a douze ans et se présente pour être choisi comme apprenti par l'un des douze dragons énergétiques de la chance, c'est-à-dire être initié à la Magie du dragon et prétendre au rang d'Oeil du dragon. En fait, Eon possède plusieurs handicaps : il est infirme avec une jambe boîteuse, a seize ans et se révèle être une fille ! Or, les femmes sont exclues du monde de la Magie du dragon et Eon risque la mort si son secret est dévoilé. Le maître de la jeune fille n'est pas idiot ni inconscient, il sent chez Eon(a) une faculté rare et incomparable, qui se vérifiera très certainement lors de la cérémonie au cours de laquelle le dragon Rat va choisir son apprenti. Je n'en dis pas davantage, sauf que les choses ne vont pas se passer comme il était convenu, en mieux ou en pire, c'est à découvrir. Et Eon va tout bonnement hériter d'une importance considérable à la cour impériale, d'où la jalousie, les rivalités et les trahisons vont apparaître et propulser notre héroïne dans des aventures incroyables.

Je ne blâme pas totalement cette lecture non plus, elle n'est pas ultra enthousiasmante mais elle sait être très intéressante aussi. Le contexte est dépaysant, et pour ceux qui apprécient, les descriptions sont importantes et détaillées. Et contrairement au début assez lent et ennuyeux, l'intrigue va se déployer et devenir excitante (pour aboutir à un final à bout de souffle, oui, oui, je vous le confie sans risque). Et là, grosse frustration, puisqu'il faut attendre l'année prochaine, en 2010, pour connaître la suite ! Bref, avec un minimum de recul, j'ai trouvé le roman déconcertant à force d'osciller entre le très bon et le passable - belle palette de personnages, au passage, mais Eon se montre parfaitement agaçante, à plusieurs égards. C'est ainsi, un yoyo perpétuel. Donc, pas un favori mais pas un déchet non plus. Toutefois, cette impatience d'attendre toutes les réponses dans le deuxième volume prouve bien un certain attachement...

A lire, aussi, pour tous les amateurs de Chine impériale et de dragons : Liu et le vieux dragon de Carole Wilkinson (une série en trois tomes). 

Un lien : le site du Théorème de l'escarpin vous propose un concours avec la possibilité de gagner un exemplaire d'Eon le Douzième Dragon !

 

2 septembre 2009

Etranger à Berlin ~ Paul Dowswell

Naïve, 2009 - 420 pages - 18€
Traduit de l'anglais par Nathalie Peronny
Titre vo : Ausländer

etranger_a_berlinSuite au décès accidentel de ses parents, Piotr a été confié à un orphelinat polonais pendant deux ans. Dans le courant du mois d'août de l'année 1941, des soldats escortant des médecins allemands débarquent pour une procédure de "germanisation". Un par un, les garçons sont mesurés, pesés, étudiés au millimètre près, avant d'être séparés en deux groupes. Avec son physique typiquement aryen, Piotr gagne son ticket pour Berlin et est accueilli chez les Kaltenbach. Ce sont de farouches défenseurs du parti national-socialiste, ils ont trois filles nourries au même sein et comptent bien endoctriner ce jeune garçon de treize ans, très grand, blond aux yeux bleus, très beau aussi.

Piotr devient Peter. Il parle un allemand parfait, il est ébloui par le confort berlinois, adhère à toutes les idéologies de la famille Kaltenbach sans rechigner et intégre les Jeunesses Hitlériennes, où il fait preuve d'un zèle exemplaire. Il n'était pas franchement bien accepté en Pologne, du fait des origines bavaroises de sa mère, et avait essuyé des insultes après l'invasion des troupes ennemies en 1939.

A Berlin, le garçon grandit et apprend à développer son sens du jugement et de la critique, qu'il conserve pour lui, bien évidemment, trop soucieux du climat instable et délateur autour de lui. Il fait la rencontre de la délicieuse Lena Rieter, qui appartient à une famille fort appréciée et respectée au sein du Parti, sauf qu'au-delà des apparences, ce sont des opposants du régime qui n'hésitent pas à venir en aide aux juifs clandestins.

Mais tout ceci ne touche pas encore Peter, ni ne le concerne véritablement. Il mène sa vie sans se poser de questions, il ambitionne d'être pilote dans la Luftwaffen et la compagnie de Lena pimente son quotidien. Ensemble, ils se rendent à des soirées interdites, boivent du gin et écoutent du jazz. Ils se veulent libres et rebelles, à leur façon. Et ils rêvent d'une Allemagne rendue à elle-même, délivrée du fanatisme aveugle.

C'est progressivement que la situation dégénère. Peter s'oppose à la famille Kaltenbach en critiquant la politique du Führer, il découvre également la nature secrète de son tuteur, dont le travail à l'institut pour l'anthropologie, l'hérédité humaine et l'eugénisme cache des expériences honteuses et ignobles, et dans le même temps la ville de Berlin essuie une pluie de violence avec des bombardements répétitifs et virulents.
Nous sommes à un tournant de la guerre, et Peter décide de choisir son camp.

"Etranger à Berlin" est un roman remarquable, par son sujet et par son ton très entraînant, qui donne une lecture très agréable, fluide et attachante. J'ai beaucoup apprécié suivre le parcours de ce garçon Peter, qui va grandir dans un pays où la population agit comme une armée de robots, hypnotisée par les paroles d'un homme fou dangereux. L'auteur Paul Dowswell a su tirer profit de ses recherches en donnant des détails d'une précision mortifiante, comme les décorations de Noël en forme de croix gammée, et des exercices à consonnance xénophobe tirés des manuels scolaires. Du véridique ! Ce n'est pas un livre de trop sur la guerre, c'est un roman convaincant et passionnant. Et à l'égal de La voleuse de livres, le roman de Markus Zusak , il faut considérer "Etranger à Berlin" comme une lecture qui plaira à tous - jeunes et plus.   

le site de l'auteur : http://www.pauldowswell.co.uk/

 

 

extrait : Peter était soulagé que Segur ne soit pas là. Il se serait mis à rire. En voyant l'expression sincère de ces jeunes filles s'appliquant à chanter les nouvelles paroles, il comprit qu'elles y croyaient corps et âme. D'un coup, il se sentit très seul. Plus il y pensait, plus cela l'angoissait. Fleischer avait raison. Il resterait toujours un étranger - un Ausländer - parmi ces gens. Mais au fond de son coeur, Peter savait qu'il avait raison. Quelque chose en lui refusait d'adhérer à cette adoration totale, à cette foi aveugle et dérangeante que tous les autres semblaient vouer à Hitler et aux nazis.
Il se sentait affreusement déloyal d'avoir de telles pensées en présence de ceux qui l'avaient accueilli comme un des leurs - ou plutôt "réclamé pour la Communauté nationale". Ils l'avaient aidé à oublier le chagrin causé par la mort de ses parents. Son père et sa mère lui avaient toujours donné le sentiment que l'Allemagne était un pays meilleur. Que les Allemands étaient un peuple meilleur. Peter voulait désespérement y croire, malgré le sort des Ostarbeiters qui le hantait toujours dans un coin de sa tête. Et il voulait faire partie de la famille Kaltenbach. Il n'avait jamais vraiment pensé à ce qui lui arriverait s'ils le rejetaient. Serait-il renvoyé en Pologne, ou bien expédié dans l'un de ces camps dont il avait entendu parler ? Il se mit à chanter à pleins poumons, comme pour chasser ces troublantes pensées de son esprit.

 

*-*-*-*-*-*

« Ce blog a décidé de s'associer à un projet ambitieux : chroniquer l'ensemble des romans de la rentrée littéraire !

Vous retrouverez donc aussi cette chronique sur le site Chroniques de la rentrée littéraire qui regroupe l'ensemble des chroniques réalisées dans le cadre de l'opération. Pour en savoir plus c'est ici. »

 

1 septembre 2009

Le Club des Incorrigibles Optimistes ~ Jean-Michel Guenassia

Albin Michel, 2009 - 756 pages - 23,90€

Au bout du restaurant, en face de moi, derrière les banquettes, la porte au rideau vert. Jacky en sortait avec des tasses et des verres vides. Je me suis renfoncé dans le coin. Il est passé sans me voir. Un homme mal rasé avec un imperméable élimé et taché a disparu derrière la tenture. Que faisait-il dans cette tenue en cette saison ? Il n'avait pas plu depuis des semaines. Mû par la curiosité, j'ai écarté le rideau. Une main malhabile avait inscrit sur la porte : Club des Incorrigibles Optimistes. Le coeur battant, j'ai avancé avec précaution. J'ai eu la plus grande surprise de ma vie. J'ai pénétré dans un club d'échecs. Une dizaine d'hommes jouaient, absorbés. Une demi-douzaine suivaient les parties, assis ou debout. D'autres bavardaient à voix basse. Des néons éclairaient la pièce ouvrant par deux fenêtres sur le boulevard Raspail. Elle servait aussi de débarras au père Marcusot qui y rangeait des guéridons, des chaises pliantes, des parasols, des banquettes trouées et des caisses de verres. Deux hommes profitaient des fauteuils pour lire des journaux étrangers. Personne n'a remarqué mon entrée.

La surprise, ce n'était pas le club d'échecs. C'était de voir Jean-Paul Sartre et Joseph Kessel jouer ensemble dans l'arrière-salle enfumée de ce bistrot populaire. Je les connaissais par la télé. C'étaient des gens célèbres. J'étais fasciné. Ils rigolaient comme des collégiens. Je me suis souvent demandé ce qui pouvait faire autant rire Sartre et Kessel. Je ne l'ai jamais su. Imré, un des piliers du Club, affirmait que Sartre jouait comme une patate. Ça les faisait marrer. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, sur le pas de la porte, à les regarder. Aucun d'eux n'a fait attention à moi.

*-*-*-*-*-*

 

Le_club_des_incorrigibles_optimistesEst-ce de la folie ou de l'inconscience ? 756 pages, rendez-vous compte ! C'est énorme.

Mais est-ce que cela vaut le coup ? Oui, heureusement. J'ai été surprise moi-même d'être embarquée dans cette histoire, après un simple coup d'oeil à la quatrième de couverture, j'imaginais davantage un roman politique ou s'y approchant. Que nenni. C'est beaucoup plus touffu.

Paris 1959, Michel Marini vient de fêter ses douze ans en famille. L'ambiance est explosive, chez les Marini on ne rigole pas avec les mathématiques, le communisme, la lecture, la guerre et les ambitions. Tout est prétexte à d'innombrables clivages. Heureusement qu'il existe le rock'n roll et le baby-foot pour s'échapper de cette atmosphère étouffante. A l'époque, une seule adresse importait : le Balto, sur la place Denfert-Rochereau. C'est aussi dans l'arrière-salle du bistrot que le garçon découvrira les écrivains célèbres que sont Sartre et Kessel, en plus d'une brochette de réfugiés politiques venus de l'Est.

Le reste ne se raconte pas, tant le roman invite à la découverte, page après page, les portraits défilent, les personnalités émergent, les aventures fourmillent. Oui, c'est une étonnante surprise. Je fais généralement peu de cas des romans acclamés partout, dans la presse etc., mais pour ce livre j'ai eu plaisir de me laisser convaincre par l'enthousiasme des libraires. Banco ! Cette lecture s'est avérée étonnament plaisante et enlevée, avec de belles réflexions sur l'univers de la littérature et du lecteur, pour ne citer que les sujets qui interpellent.
Ce jugement personnel, globalement positif, doit cependant être modéré car j'ai trouvé que c'était aussi très long. Que voulez-vous, ce sont 750 pages d'une logorrhée séduisante, mais qui finissent par peser dans la balance. Que cela ne pénalise pas l'envie ou la curiosité qui vous taraudent, car la lecture ne se montre jamais indigeste, la preuve Gérard Collard s'est senti "désappointé que ce gros livre se lise si vite et ne vous laisse orphelin de tous ces héros".  (son commentaire plus qu'exalté est ICI)

(le libraire nous dit aussi) -> Une époque aux dés pipés, basée sur des mensonges, des illusions, des espoirs bientôt déçus, mais avec des êtres vivants, ou poésie rime avec bagarre. L’humour omniprésent , les blessures vives et douloureuses, la générosité naturelle.

Ah oui, ça fait du bien. C'est un bon roman. Un très bon roman. Il ne faut pas avoir peur de s'y noyer, on remonte toujours à la surface, avec le sourire aux lèvres. C'est vous dire ! ...

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