Lottie Biggs n'est presque pas cinglée ~ Hayley Long
Albin Michel, coll. Bliss, 2009 - 252 pages - 10€
traduit de l'anglais par Dorothée Zumstein
illustration de couverture : Pénélope Bagieu
Lottie Biggs est une adolescente de quatorze ans, bientôt quinze, qui vit à Cardiff, dans le quartier de Whitchurch, avec sa maman, commissaire de police. Lottie a une vie plutôt ordinaire : le lycée, son petit boulot de vendeuse de chaussures et sa meilleure amie Goose. Toutes les deux ont le béguin pour un type nommé Neil Adam, et lorsque celui-ci commence à sortir avec Goose, Lottie va carrément perdre la boule.
Le jour même de son anniversaire, les choses empirent. Entre fous rires et crises de larmes, Lottie Biggs n'est pas simplement jalouse ni atteinte par une crise d'ado aigüe. C'est plus fort et plus sérieux qu'on ne le pense.
Au départ on s'imagine lire un roman de filles, une petite bulle légère, à l'humour déjanté et délicieusement british. On se trompe, car au bout du compte, on pénètre avec sensibilité dans les affres de la maniaco-dépression, une maladie pas facile à gérer, traitée ici avec la délicatesse d'une jeune fille, paumée, de quinze ans. Mais non Lottie Biggs n'est pas cinglée.
Le roman s'organise autour d'un devoir à rendre à son professeur de français, un projet d'écriture personnel, qui ressemble davantage à un journal intime. On y trouve des petits dessins, des confessions pudiques et touchantes, un regard sur elle toujours drôle (les colorations pour les cheveux, par exemple), et même un passage où l'exercice est écrit à la main.
La couverture fraîche et ravissante, signée Pénélope Bagieu, peut induire en erreur. Ce n'est pas qu'un simple roman de poulettes, c'est aussi plus sincère et émouvant qu'en apparence.
Une jolie découverte, qui ouvre la toute nouvelle collection Bliss chez Albin Michel.
D'autres titres sont disponibles : Hollywood starlet de Lola Douglas et Une fille haute couture de Lucy Sweet (parution en janvier 2010).