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Chez Clarabel
12 janvier 2010

Le premier amour ~ Véronique Olmi

Vingt-cinq années de mariage balayées d'un revers de la main, simplement pour répondre à l'appel d'un premier amour qui vit en Italie, c'est ça le moteur d'Emilie, une femme qui approche des cinquante ans, qui avait tout pour être heureuse et qui se rassurait du regard des autres, lesquels enviaient son bonheur alors que tous les couples de leur connaissance se séparaient les uns après les autres. Seulement, comment expliquer à tout ce joli monde qui pense droit et sans réfléchir ce sentiment d'alerte et de sursis lorsqu'une petite annonce dans un journal vous plonge trente ans plus tôt et vous pousse à agir pour rattraper le temps perdu ? Le mari s'emporte, devient fou, les enfants jugent et critiquent en disant tout le mal qu'ils pensent... Tant pis.

Emilie répond à Dario, la voiture peut filer à vive allure, direction le Sud, les routes de l'enfance et ainsi reviennent les souvenirs, les émotions, la chaleur d'un été, la passion d'une première fois, la mère revêche, la vieille petite soeur aussi, qui avait un chromosome de trop et qui chantait Mike Brant - un joli personnage, d'ailleurs, drôle, tendre, attendrissant. Mais au lieu d'avaler les kilomètres à perdre haleine, Emilie se pose. Elle flâne, elle rencontre du beau monde, un monde bariolé et déjanté, elle dort dans des petits hôtels, elle chante à tue-tête, les larmes aux yeux, elle est libre et heureuse. Elle est comme libérée d'un poids.

Et le lecteur est aux anges. 

L'histoire avec Dario revient par vagues, c'est doux, c'est nostalgique, jamais triste. Pendant une très large partie du roman, j'ai savouré, bu du petit lait, le roman est entraînant, c'est une bulle légère, euphorique et grisante. Avec en prime un beau portrait de femme qui fait un petit bilan, sans aucune amertume. J'ai trouvé beaucoup de sagesse et de pertinence dans son discours, j'ai aimé et admiré son coup de tête, soutenu son désir et rêvé à ses côtés. Et puis j'étais impatiente de savoir pourquoi Dario lui adressait ce message, que lui voulait-il ? ! ...  C’est là que le bât blesse, et mon enthousiasme a été douché car j'ai trouvé la toute dernière partie du livre décevante, frustrante, vague, floue, quelconque, hors-sujet. C'est franchement dommage ! Véronique Olmi a réussi un début de roman qui donne la pêche, qui donne envie d'y croire et qui nous inspire sourire et espoir, qui fait sentir le vent gonfler les voiles, qui vous prend à bras le corps, qui est brillant, vibrant et émouvant, c'est tout ce que je souhaite retenir !

le_premier_amourGrasset, 2010  - 300 pages  - 18,00€

 

Je suis plus jeune aujourd'hui qu'à vingt ans. Mes désirs sont plus légers, mes a priori aussi. Je voulais me marier, avoir des enfants, un métier, des amis, des vacances et des Noël. J'ai eu tout ça. J'y ai mis tant d'énergie, de peur et d'attention, (...) j'ai perdu tant de temps à prendre sur moi que je suis passée par-dessus bord. Et aujourd'hui mes propres enfants, qui m'ont pris mon sang mon temps mes nuits mon insouciance mon argent mon nom, ces enfants n'étaient pas d'accord pour que j'aille en Italie ? N'étaient pas d'accord ? C'était à mourir de rire, vraiment ! 

le premier amour, c'est n'importe quoi...

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11 janvier 2010

The Dark Divine ~ Bree Despain

I have to admit I didn't know much about that sort of thing - monsters, demons, vampires. A lot of people in the parish thought  it was a sin to read books or watch movies about such things. My parents limited the shows we were allowed to watch, and I had friends who were banned from reading the Harry Potter books because they supposedly celebrated witchcraft. I always thought that was silly - those things were just make-believe anyway.
At least that's what I believed.

the_dark_divine

Wooow ! Je ne me doutais pas un seul instant dans quelle aventure je me lançais, mais force a été de constater que je n'ai plus voulu décoller mon nez de ce livre dès les premières pages car j'ai été purement et simplement bluffée ! J'ignorais tout de son histoire, et je vous conseille de suivre mon exemple, pour ma part j'ai suivi l'enthousiasme des blogueuses américaines, et bingo ! Ce premier roman est vraiment, vraiment scotchant !!!

De quoi ça cause ? D'une jeune fille de seize ans, Grace Divine (ce n'est pas une blague !), fille du pasteur local, à Rose Crest dans le Minnesota. Enfant chéri et bichonné au sein d'une famille parfaite. Un vrai cliché américain, le papa, la maman, le grand frère Jude, la petite soeur Charity, et le bébé James, les repas pris autour de la table et dans une ambiance bénie, on discute, on écoute, on se soutient et on vient en aide aux plus démunis. Ouah ! ... mais que fais-je au milieu de toutes ces bondieuseries ? Taratata.

Dans cette famille, très vite, il devient évident qu'on élude facilement les sujets qui fâchent ou qui dérangent. En tête, il est interdit de citer le nom de Daniel. L'ami d'enfance. Le fils des voisins. Le frère par procuration. Il y a trois ans, alors qu'il avait été recueilli chez les Divine, Daniel a brutalement disparu après une violente altercation avec Jude, lequel a été retrouvé gravement blessé. Que s'est-il passé ? Grace n'a jamais su le dernier mot, son frère s'est fermé comme une huître, les enfants ont été expédiés en vacances dans la famille et les parents ont verrouillé le dossier. Point.

Aujourd'hui, Daniel est de retour. Grace vient de tomber nez à nez avec lui dans sa classe d'arts plastiques. Il n'est plus le garçon qu'elle a connu et il traîne une réputation plus que sulfureuse. Lui aussi ne veut plus parler du passé, il se tient à distance des Divine, et malgré tout, Grace et lui sont amenés à se croiser, se voir et se revoir, s'attirer en dépit des interdictions et malgré la promesse faite à Jude.

Hanlala. Que de mystères, de zones d'ombre, que de sales caractères et que d'âneries aussi... J'ai tout gobé, je me suis régalée, j'ai flairé quelques pistes, j'ai râlé après la jeune fille, trop aveugle ou bornée, je ne sais pas, j'ai pesté aussi contre les influences chrétiennes, qui grapillaient trop du terrain par certains moments, mais qu'est-ce que je me suis passionnée pour cette intrigue ! C'est un roman vraiment captivant.

Sa grande force, en plus de son histoire vraiment bien tournée, repose aussi sur les personnages - Grace, docile, complaisante et finalement pas si nunuche. Elle se révèle autrement, puisqu'elle est franche, elle a du tempérament, c'est une idiote aussi, c'est l'âge, on la sent pleine de doutes et de questions, partagée entre son amour pour ses proches et son béguin d'adolescente fleur bleue, néanmoins ce n'est jamais niais non plus, car Daniel est délicieux, bourru, cabotin, il se tient à carreaux même si c'est plus fort que lui et se retrouve toujours dans les parages de Grace. On sent une grande attirance entre eux, on sent la romance possible, et pourtant elle est maudite et impossible, enfin c'est tellement compliqué. Il y a la famille, le passé, les vieilles rancunes, les bonnes paroles du pasteur, les silences, la vie en général, les jaloux, les ragots et la possibilité du retour du Markham Street Monster.   

Triple soupirs.

Roman lu d'une traite ! J'en appelle aux éditeurs français de mettre une option sur ce premier roman - gros succès assuré !

First published by Egmont USA, 2010 - 372 pages.

Ce roman s'intègre au Dark Side challenge de Virginie et au challenge Lire en VO de Bladelor ! ... yeaaaah !!!

the_dark_side_challenge   LireEnVo 

Je boucle d'ailleurs le mini challenge Lire en VO avec 6 romans déjà lus (yipi), aussi je tente le maxi challenge (12) ! ...

Et pour finir, encore un potentiel, ahem...

dark_divine_TeamDaniel

11 janvier 2010

(en aparté)

le clin d'oeil de la  page 147 :

Ses prunelles sombres et luisantes paraissaient presques noires ; elles étaient voilées, teintées comme les vitres du corbillard que conduisait Lena ; elles ne trahissaient rien, ne reflétaient rien ; elles se détachaient sur un visage blanc comme neige, marmoréen, d'une pâleur qui n'avait rien d'étonnant chez le reclus de la ville.

ban_16_lunes

10 janvier 2010

16 Lunes ~ Kami Garcia / Margaret Stohl

It's not always rainbows and butterflies
It's compromise that moves us along,...

Encore une histoire de lycée et d'adolescents qui vont tomber amoureux, contre l'avis de tous, tiens ça change un peu de constater qu'il s'agit d'un narrateur, Ethan, un gentil garçon qui vit avec son père, écrivain reclus dans son bureau depuis la mort de son épouse, et Amma, celle qui prend tout en charge dans la maison et ne plaisante pas avec la discipline. Nous sommes à Gatlin, "l'épicentre du milieu de nulle part", dans le Sud des Etats-Unis. Tout le monde connaît tout le monde, Ethan fait partie de l'équipe de basket, il appartient donc au groupe des gens in de l'école. La communauté n'aime pas les brebis galeuses, alors l'arrivée de la nouvelle élève - Lena Duchannes - crée l'émoi général. De plus, elle est la nièce de Macon Ravenwood, celui qu'on considère toqué du bocal et qui vit dans une grande maison hantée. La brunette aux yeux verts peut s'accrocher au volant de son corbillard noir - emprunté à son cher tonton - car Gatlin et ses âmes puritaines lui réservent un accueil de choix !

Ethan a néanmoins un choc en rencontrant la demoiselle pour la première fois, il semblerait que ce soit celle dont il rêve depuis des mois, celle qui le hante et lui parle dans la tête, celle qui lui donne à entendre une chanson qu'il est seul à percevoir, celle qui est prête à tomber et qu'il se sent dédié à sauver, bref elle est celle dont il est tombé fou amoureux.

En attendant, c'est beaucoup plus dense, plus sombre et plus énigmatique. Outre la superbe description de ce Sud traditionnel, on trouve dans cet épais roman une histoire très romantique autour d'une impossible histoire d'amour. C'est fâcheux. Car Lena a un secret, ne comptez pas sur moi pour vous donner le moindre indice, il faut souffrir une bonne centaine de pages pour en obtenir les premiers symptômes. Avec cela, on découvre aussi des secrets de famille, et même la généalogie d'une famille pas comme les autres, des faits historiques et des flashbacks à donner des petits frissons dans le dos. On trouve également une malédiction, des gentils et des méchants, héhéhé, rien de bien original dans le fond, mais on mord facilement à l'hameçon.

Et pourtant, j'ai connu des hauts et des bas avec ce livre. Des bas, parce que c'est un roman beaucoup trop long, certains passages sont inutiles, l'ensemble aurait gagné en dynamisme et même l'histoire d'amour mériterait d'être plus pêchue, parce que je ne l'ai pas trouvée particulièrement exaltante. La faute aux personnages qui manquent de charisme, à mon goût : Ethan est gentil, point. Lena est une Mary-Sue, bof. Non, franchement le couple ne me transporte pas et leur histoire me laisse de marbre.

Ce que j'ai apprécié, très clairement, c'est cette ambiance sudiste, l'atmosphère mystérieuse et envoûtante, et apprendre de fil en aiguille les arcanes d'une communauté qu'on jugeait lisse et ennuyeuse, Gatlin et les Filles de la Révolution, tout un folklore dépassé et pompeux, mais sous les couches de cette société, on trouve un autre monde, plus torturé et tout aussi codifié, et rien que pour ça j'ai trouvé que c'était vraiment pas mal.

Une suite, prochainement (parution en décembre 2010 pour les US) : 17 Lunes.

beautiful_creatures_16LUNESHachette, coll. Black Moon, 2010 - 635 pages - 18€
traduit de l'anglais (USA) par Luc Rigoureau
titre vo : beautiful creatures

9 janvier 2010

aux jeunes aventuriers...

Plusieurs romans lus avec ou sans la complicité de ma fille ont accompagné mes dernières soirées de lecture... Au choix, le premier tome des Chasseurs de Lumière par Magali Herbert. Oui, c'est français et c'est très, très bien écrit. L'histoire raconte l'étrange destinée de Grégoire, un collégien de treize ans, qui reçoit par la poste un colis contenant une vieille lanterne, et cette lanterne, qu'il cache dans son placard au lieu d'en parler à ses parents ou à son meilleur ami Romain, va peu à peu bouleverser sa vie. Avant de découvrir qu'elle possède des pouvoirs magiques, il se rend compte de petits détails qui surgissent brutalement dans son quotidien et viennent chambouler sa routine. Grégoire se brouille avec son copain, il est collé le jour même où il a un match important de handball, il se lie d'amitié avec une camarade de classe qu'il jugeait trop discrète, mais Concepcion a en point commun d'avoir elle aussi une lanterne, héritée de sa grand-mère. Leur duo viendra accueillir un troisième larron, et ensemble ils vont percer le secret des lanternes et partir à la recherche des 12 lanternes de Melkabor.
les_chasseurs_de_lumiere_1Beaucoup d'aventure et de suspense accompagnent ce récit, il est foncièrement captivant, écrit pour séduire les curieux dès 10-11 ans, les personnages sont bien brossés, l'action trépidante, le cadre à la fois simple, réaliste et très proche du lecteur. Vraiment c'est une série intelligente à conseiller aux jeunes aventuriers, le tome 2 La légende sacrée est déjà disponible en librairie.
A paraître : La menace des ombres.

Les Chasseurs de Lumière, tome 1 : Les 12 lanternes de Melkabor par Magali Herbert
Milan poche, coll. junior aventure, 2009 - 250 pages - 6,50€
illustration de couverture : Aline Bureau

Le site de l'auteur : http://www.magaliherbert.com/

 

 

 

*

 

Vous en voulez plus ? Des histoires de chevaliers, de graal et de croisade ? Je vous conseille cette série de l'américain Michael Spradlin : Le plus jeune des Templiers. Tome 1 : Le gardien du Graal. L'histoire nous transporte dans l'Angleterre du XII° siècle. Tristan est un jeune orphelin recueilli par les moines de l'abbaye de Saint Alban. On ignore tout de sa naissance, mais un billet confie que cet enfant nécessite un soin attentif car sa vie représente une menace. A quinze ans, son chemin croise une poignée de Templiers prêts à s'embarquer aux côtés du roi Richard vers l'Outremer (ainsi se nomme la terre des Sarrasins) et Tristan accepte d'être l'écuyer de sir Thomas, un homme bon et puissant, qui ne semble pas ignorer les secrets des origines du garçon. Mais en gagnant un ami, Tristan subit aussi les foudres de la colère d'un autre homme, sir Hugh. Les complots et la trahison seront de la partie, en plus des violentes confrontations à la forteresse d'Acre. Je vous épargne les détails de cette passionnante épopée, mais les aventures vont en passionner plus d'un.
le_gardien_du_graalIl s'agit d'un roman historique riche en aventures, mêlant des faits authentiques à des figures légendaires du folkore britannique (frère Tuck, le forgeron Jean Petit, ou Robard Hode, archer de la forêt de Sherwood). Ce premier tome annonce d'autres péripéties inattendues et agréablement surprenantes.
A suivre : La Trace du destin.

Le plus jeune des Templiers - tome 1 : Le Gardien du Graal par Michael P. Spradlin
Tourbillon, 2009 - 345 pages - 12,95€
traduit de l'anglais par Stan Barets

 

 

 

*

 

Et enfin : Les secrets de l'immortel Nicholas Flamel, tome 1 : L'alchimiste.
Michael Scott signe là une saga tout simplement passionnante où se mêlent les courses-poursuites, les disparitions, l'immortalité, les créatures mythiques et la magie en un tour de main. Au coeur de cette aventure, on trouve Josh et Sophie, des jumeaux de quinze ans, témoins malgré eux du kidnapping de Pernelle Fleming, l'épouse du libraire Nick, chez qui travaille Josh durant l'été. Le couple (les Flamel, leur véritable identité) est en fait immortel grâce à un manuscrit rare - le Codex. Or, celui-ci est également convoité par leur ennemi juré, John Dee, qui est prêt à user de tous ses pouvoirs pour parvenir à son but. Lorsqu'il y parvient, c'est sans se douter qu'il lui manque deux pages précieuses. Sa colère, alors, risque de s'abattre sur Sophie et Josh, propulsés contre leur gré dans cette chasse à l'homme et au Codex au péril de leur vie. Il leur faut accompagner Nick dans sa mission, affronter les pires ennemis, croiser des légendes vivantes et même découvrir une prophétie qui pourrait leur conférer une importance cruciale. Et le temps est compté, car au fil des jours Nicholas et Pernelle vieillissent et peuvent mourir au bout d'un mois.
C'est un bon roman d’aventure fantastique, divertissant, assez original. Les amateurs des mythes et légendes vont se régaler, l'action est bien dosée, menée tambour battant, les personnages ne sont pas ici que de simples êtres de papier, sortis de l'imagination de l'auteur puisqu'il s'est inspiré des maîtres de l'alchimie et des mathématiques, des chercheurs passionnés qui auraient percé le secret de la pierre philosophale, et d'autres créatures sorties de la mythologie mondiale. Bref ce sont toutes d'étonnantes surprises et découvertes, un bon point que le lecteur ne boudera pas !
Ensuite, en ce qui me concerne, j'ai longtemps pensé à une autre série, qui ne traite pas du même sujet mais qui propose aussi des voyages à travers les époques pour permettre au héros de parvenir à son but et de retrouver son père, j'ai nommé la trilogie de Guillaume Prévost, Le livre des Temps. C'est idiot à rapprocher, car ce sont deux univers différents, néanmoins et malgré moi, je n'ai pu m'ôter cette idée de la tête et j'espérais implicitement retrouver le même souffle romanesque et passionnant dans la saga de Michael Scott.
Attention, je ne prétends pas que Les secrets de l'immortel ne méritent pas qu'on s'y attarde, bien au contraire, mais je classe la série de G. Prévost en première position.
Merci Mle Jteferaidire pour la découverte !

secrets_de_l_immortel_nicolas_flamelLes secrets de l'immortel Nicholas Flamel - tome 1 : L'alchimiste par Michael Scott
Pocket jeunesse, 2008 - 360 pages - 19€
traduit de l'anglais par Frérérique Fraisse

A suivre : Livre II Le Magicien.

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8 janvier 2010

Vérité et feuilles de thé ~ Alexander McCall Smith

mon dernier achat cd : zee avi, une demoiselle de vingt-trois ans, un talent énorme ... so sweet !

Côté lecture, voici pour répondre à votre besoin de dépaysement et d'exotisme, de réconfort ou de refuge littéraire, Mma Ramotswe et son sourire viennent à la rescousse ! 

... la petite fourgonnette blanche qui, depuis quelques mois, produisait par intermittence un bruit étrange, recommençait soudain, encore plus fort qu'auparavant. Certes, Mma Ramotswe venait de tourner dans Zebra Drive, et prendre un virage exigeait toujours un effort particulier du véhicule, ce qui avait à voir avec les suspensions et ce que Mr. J.L.B. Matekoni appelait élégamment la "répartition de la charge". Réfléchissant un jour à cette expression, Mma Ramotswe lui avait demandé avec, peut-être, un peu trop de brusquerie : "Et cette charge, je suppose, Mr. J.L.B. Matekoni, c'est moi ?"
Il avait détourné les yeux afin de masquer son embarras.
- On peut le dire comme cela, Mma Ramotswe. Mais il faut savoir que nous représentons tous une charge pour les véhicules. Même ces mannequins très maigres sont une charge...
Il s'était arrêté là. Ce n'était pas ainsi qu'il parviendrait à se rattraper et Mma Ramotswe l'observait, attendant visiblement une suite.
Lorsqu'il était devenu clair qu'il n'avait rien à ajouter, la détective avait repris :
- Oui, Mr. J.L.B. Matekoni, il y a des femmes comme ça. Et hélas, on en voit même de plus en plus. Il y en a beaucoup désormais.
Elle avait marqué un temps d'arrêt, avant de poursuivre :
- Mais peut-être vont-elles commencer à disparaître. Elles vont maigrir encore et encore, devenir de plus en plus à la mode, et puis... pfffut... le vent les emportera.
Cette remarque avait réduit la tension et tous deux s'étaient mis à rire.
- ça leur apprendra ! s'était exclamé le garagiste. Elles seront emportées par le vent, alors que les autres dames seront toujours là, elles, parce que le vent ne sera pas assez puissant pour soulever...
Là encore, il s'était arrêté. Comme la fois précédente, Mma Ramotswe le dévisageait, guettant la suite.

Dans ce nouvel épisode, point de précipitation, beaucoup de contemplation et de réfléxion sur la vie qui coule tranquille. Au Botswana, on bichonne son postérieur, ses pieds, ses femmes et on se régale en buvant des litres de thé rouge. Hé hé. C'est ma conclusion hâtive, n'y faites pas attention ! Sans quoi, au passage, n'hésitez pas à tester la recette très relevée de Mma Makutsi et de son poulet piri-piri, en veillant à ne pas vous arroser le gosier de grandes rasades d'eau fraîche, non, non, souffrez en silence pour les beaux yeux de votre fiancé, il vous en remerciera la main sur le coeur. De là à conclure qu'il vous envisage comme la femme de son existence PARCE QUE vous savez cuisiner le poulet piri-piri, SA recette préférée, hmm... vous n'y allez pas de main morte ! Ceci étant, c'est une pécadille face à l'énorme confrontation qui s'annonce. Notre redoutable Mma Makutsi - redoutable par sa force de caractère, croyez-moi - va avoir d'autres chats à fouetter en apprenant que la nouvelle employée de son fiancé est Violet Sephotho ! Le cauchemar de Mma Makutsi. Une menteuse. Une tricheuse. Une oppportuniste. Certes, elle est ravissante et elle se sert de son sex-appeal pour obtenir tout ce qu'elle veut. Son nouvel objectif ne se nommerait-il pas Mr. Phuti Radiphuti ? Aïe.

Mma Ramotswe va devoir supporter de longues heures de complainte, de rage, de frustration... alors qu'elle-même doit se sermonner pour dire adieu à sa vieille fourgonnette blanche, son fidèle destrier, ni plus ni moins. Son cher et tendre Mr. J.L.B. Matekoni, excellent garagiste de son état, lui a déjà laissé entendre qu'il faut savoir se débarrasser des vieilles choses inutiles et dangereuses, mais Mma Ramotswe ne peut s'y résoudre. C'est une vieille histoire d'amitié, de partage, d'affection. C'est comme "une vache qui attend son heure sous un arbre". Mma Ramotswe, pour soulager la fourgonnette, choisit donc de faire le chemin à pied. Cela rappelle la discussion qui ouvre le roman, entre la détective et son assistante, mais marcher sous un soleil de plomb, sur des sentiers poussiéreux, avec la constitution qu'on lui connaît (il est écrit qu'elle est "traditionnellement" charpentée...), bref ceci nous donne une superbe et vilaine ampoule au pied ! Ouille.

Pas de grosse enquête, comme d'habitude. Beaucoup de personnages secondaires, d'anecdotes qui viennent se greffer à des petits bouts sans grande consistance. On connaît la recette, c'est simple, efficace, plaisant et reposant. Cette fois, un certain Leungo Molofololo réclame l'assistance de Mma Ramotswe pour démasquer le traître au sein de son équipe de football. Il est le président de la meilleure équipe du pays, mais depuis plusieurs mois leurs résultats sont déplorables, Mr. Molofololo est persuadé qu'on cherche à saboter son travail. Mma Ramotswe devra gagner la confiance des joueurs pour les cuisiner aux petits oignons et mettre à jour la supercherie. (La résolution, ma foi, est fidèle à l'image de la série !!!)

En refermant la dernière page, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. C'était bien, sans grande surprise, mais vraiment bien...

verite_et_feuilles_de_the

10-18 Grands Détectives, 2010 - 256 pages - 7,40€
traduit de l'anglais par Elisabeth Kern

Oui, encore ... c'est un très bon disque ! :)

7 janvier 2010

devinez quoi ?

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la sortie de Hush Hush, le best-seller de Becca Fitzpatrick, est prévue en Avril 2010 dans la collection MSK des éditions du Masque !!!

hush_hush

bonne nouvelle : l'édition française conservera la couverture originale !

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7 janvier 2010

Des corps en silence

Il fallait s'attendre à une déception et elle est venue, trop tôt, à mon goût. Et c'est sous la plume de Valentine Goby qu'elle est survenue, de quoi me désoler plus particulièrement. Je suis très sensible à ce qu'écrit cet auteur depuis ses débuts, j'ai pu noter son évolution, ses changements, ses intérêts pour la femme, son intimité et tout ce qui touche le corps féminin. Son dernier roman s'intitule Des corps en silence, un joli nom, pour un roman dont le sujet ne pouvait que me plaire. On y parle de deux femmes, l'une à notre époque et l'autre en 1913. Claire roule avec sa fille Kay et refuse de rentrer chez elle où l'attend Alex. Plus d'amour, plus d'envie. Claire tend vers une rupture définitive et douloureuse. De son côté, Henriette est folle amoureuse de son homme, lequel l'a initiée aux plaisirs charnels alors qu'elle vivait un mariage sans éclat. Elle aime son homme, passionnément. Elle n'en peut plus de sentir qu'il se détache, elle veut renouer ce lien entre eux qui était si fort et qu'elle pensait indéfectible. Oui, elle est prête à tout. Par amour, pour son amour. Ses deux femmes s'entrechoquent, ou disons que ce sont leurs parcours qui se font écho. La construction est plutôt habile car chaque chapitre se termine sur un coup de tête, pour embrayer sur le suivant, comme par un effet de ricochet. Les deux femmes sont ainsi unies, elles ont en point commun de refuser le silence des corps. C'est un roman que je voulais à tout prix aimer, et que je pensais lire en me délectant, hélas je l'ai trouvé froid, cru et déroutant. Je m'y suis très vite sentie mal à l'aise. Je préfère le ranger de côté et envisager qu'un jour je vais le reprendre, Valentine Goby possède beaucoup de tact et de maîtrise pour impressionner ses lecteurs, je sens que des retrouvailles sont proches !

... elle aime ça : se perdre, à nouveau, et c'est aussi, pense-t-elle, parce que au bout du voyage il y a Alex, d'ailleurs moins Alex que la douceur d'une vie qui l'attend, une fois la parenthèse refermée, la quiétude, sa certitude quand elle rentrera chez elle, après. Un soir, dans sa chambre d'hôtel, elle reçoit un message sur son téléphone portable : "Ta peau me manque." Elle regarde s'afficher les lettres sur fond d'écran orange. Elle frémit. De ne rien sentir. Elle relit. N'éprouve rien. Ne sait pas quoi répondre. Caresse son bras. Sa nuque. Son ventre. Touche son clitoris sous la chemise de nuit. Les aréoles de ses seins. Se couche. Garde les yeux ouverts sur le noir. Elle est en train de mourir, comme Alex meurt dans sa tour de la Défense. La fin du manque. Du désir. La fin.

A noter, son précédent roman - Qui touche à mon corps je le tue - est disponible en poche chez folio.

des_corps_en_silenceDes corps en silence
Gallimard, 2010  -143 pages - 13,50€

 

NB : Ce roman a en fait besoin de temps, d'espace et de patience. C'est en relisant un bref passage, pioché au hasard, que je me suis aperçue combien j'avais été trop gourmande et maladroite avec ce livre. Il se délecte par petites gorgées, même si c'est un livre de moins de 150 pages.   

Voilà donc un roman à garder sous le coude, et qui demande une approche timide, farouche et fatale.

6 janvier 2010

Le reste est silence ~ Carla Guelfenbein

Grandir, c'est comme monter sur une montagne avec une pancarte autour du cou sur laquelle est écrit : OUBLIE. Parfois, je retiens ma respiration pour arrêter le temps, ou bien je fais des pas en avant ou en arrière, ou bien je compte de un à cent et ensuite de cent à un. Alors, je ne comprends pas pourquoi le temps ne peut pas remonter avant, à l'époque où maman était encore vivante.

Le reste est silence.
Ou comment des vies peuvent soudainement être bouleversées devant nos yeux de lecteur. Cela commence un jour de mariage, un garçon sous une table enregistre la conversation des convives et surprend la vérité sur la mort de sa mère. Tommy est un enfant qui souffre d'une maladie cardiaque rare, il a besoin d'être toujours entouré, il ne doit fournir aucun gros effort, même si l'enfant rêve de voler ou brandir son épée imaginaire et croiser le fer. Son père, Juan, est médecin, veuf. Il s'est remarié avec Alma, une femme très belle, maman d'une petite fille. Alors que Juan quitte la cérémonie pour une opération de transplantation sur un malade du même âge que son fils, et atteint du même mal, Alma retrouve son amour de jeunesse. Leo. Trop beau, trop beau parleur aussi. Trop séducteur. Danger. Sa présence, son écoute, son charme, sa drague font perdre la tête. Alma ne sait plus, son couple prend l'eau, elle a besoin d'air et puis besoin aussi de régler un différend vieux comme le monde avec sa propre mère.

Tommy a choisi de partir sur les traces de sa maman. Soledad et ses silences. Sa maladie. Son suicide. Et les secrets de famille. Ce regard d'enfant sur le monde des adultes est empreint d'une grande intelligence et d'une grande noblesse. Tommy est un personnage qu'on adore tout de suite. On a cet instinct de vouloir le prendre dans ses bras, de le suivre ou le guider pour ne pas qu'il se sente perdu, besoin de le rassurer et le réconforter sur lui, sur sa maman disparue et sur les gens qui l'entourent et qui l'aiment, même s'ils oublient souvent de lui prouver.

C'est un roman très élégant, digne, implacable, où se nichent des drames et des silences qui viendront bouleverser les protagonistes, c'est déjà dit, mais aussi émouvoir les témoins de cette histoire. Car nous ne sommes que spectateurs et impuissants par la même occasion. Nous voyons beaucoup de maladresse, de faiblesse, de non-dits et d'actes manqués. Cela donne des frissons partout, et pourtant ce n'est pas éprouvant ou révoltant. Juste le cours de la vie. Et puis c'est tellement désarmant, l'histoire de Tommy, de Juan et d'Alma forme un noeud dans notre estomac, avant l'impact et l'émotion. On devine que la vie des ces trois-là va basculer - pour le meilleur ou pour le pire.
Le reste est silence.

le_reste_est_silenceUn très beau titre pour un roman touchant, juste et admirable, qui entonne une petite mélodie aux oreilles de ceux qui le veulent. 

Actes Sud, 2010 - 312 pages - 21€
traduit de l'espagnol (Chili) par Claude Bleton

5 janvier 2010

Les âmes soeurs ~ Valérie Zenatti

Elle relit ces phrases sur un homme de fiction mais qui semble si vivant, même après sa mort de papier, survivant dans un amour de papier, mais si vaste, si absolu, qu'elle ressent elle aussi un mélange d'amour profond et de deuil.
(...)
Elle relit ces mots qui lui offrent une autre vie, plus libre, reliée au vaste monde, à ses palpitations, aux seules vraies raisons de vivre, l'amour et l'art. Une vie qui tient ses promesses de richesse et d'intensité. Elle voudrait arriver au bout du livre, et dans le même temps elle voudrait qu'il ne s'achève jamais, qu'il reste une histoire dans laquelle elle a pris place et qui lui donne depuis hier le sentiment qu'un sang nouveau coule dans ses veines, le sang de Lila Kovner qui n'a peut-être pas eu une vie heureuse mais qui l'a vécue si intensément, qui a su ce qu'était l'amour, ce qu'était la guerre.

C'est l'histoire d'un livre qui m'a murmuré à l'oreille des choses douces et a fait naître en moi des sensations, des émotions indicibles. Ce livre raconte deux femmes qui jamais ne se croisent, où l'une apprend à aimer l'autre sans espoir de retour et où cet amour finit par donner des ailes et apparaître des vérités.

Emmanuelle est mariée, mère de trois enfants, travaille dans une entreprise et sent combien sa vie ne ressemble plus à rien. Tout l'accable. Tout l'ennuie. Elle en prend conscience grâce à la lecture d'un roman qui lui parle de l'histoire d'une photographe, Lila Kovner. Amour, drame, séparation, anticipation, audace et bravoure. Un choix de vie qui interpelle Emmanuelle, trop handicapée par l'inertie de son quotidien.

Sa lecture la met également face à ses souvenirs, à ses pertes (la mort de sa mère, de sa meilleure amie, son alter ego). A l'occasion d'une journée où elle décide de ne pas aller travailler, de ne pas en toucher un mot à son mari, de déposer ses enfants à l'école et à la crèche, elle prend la clé des champs. Son tête-à-tête avec son roman.

... retrouver le livre, se sentir absorbée par lui, reprendre place dans cette vie secrète et intense où tout lui était possible, où tout était vivable.

La lecture en thérapie.

Emmanuelle va gagner plus qu'un coup de coeur littéraire, elle va aussi se dépasser, atteindre ses limites et franchir la ligne qu'elle croyait ne jamais plus dépasser. La liberté au bout du chemin, comment voulez-vous ne pas applaudir cette jeune femme qui saura prendre LA bonne décision ? !

... son coeur avait appris à battre au rythme des pages tournées, et si sa vie ne lui semblait pas toujours digne de ses rêveries, si elle ne pouvait pas tout changer, tout abandonner, y compris elle-même, elle pouvait au moins briser le carcan de ce travail insipide, prendre le temps de vivre, de regarder autour d'elle et en elle, de faire de la place pour ce qui lui tenait à coeur.

Battement de paupières.

J'ai porté ce livre ! Merci Valérie Zenatti. Cette lecture a été pour moi une évidence précieuse et rare et je convie toutes les femmes qui traversent des périodes de doute de s'y réfugier sans attendre. C'est trop intime d'en dire plus, je me contenterai alors de trois points de suspension... 

les_ames_soeursEditions de l'Olivier, 2010 - 172 pages - 16,50€

 

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