Nos français qui s'exportent !
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Jean-Claude Mourlevat : Le Combat d'Hiver -) Winter's End
Agnès Desarthe - Mangez-moi -) Chez moi
Anne-Laure Bondoux - Les Larmes de l'Assassin -) The Killer's Tears
lectures du mois #2
j'aime le mois de février parce qu'il ne compte que 28 jours, parce que ça donne l'impression qu'il faut très vite passer au chapitre suivant, ce qui signifie basta l'hiver, basta la saison triste, grise, glaciale et pluvieuse, il faut des jours nouveaux, un souffle printanier... encore un mois et ça sera bon !
qu'est-ce que je garde en souvenir de ce mois de février ? pas grand-chose. j'ai été beaucoup occupée, donc éloignée du blog et de mes lectures... et puis, je suis branchée sur une autre planète, me sens parfois et souvent déconnectée, ce qui ne m'empêche pas de belles rencontres.
en février j'ai donc aimé :
le final de Shiver, le roman de Maggie Stiefvater, juste ohlala et trop argh [#]
- City of Glass, la série de Cassandra Clare, qui m'a pompé toute mon énergie [#]
- Métal Mélodie de Maryvonne Rippert, roman qui m'interroge et me remet en question (pour un bien) [#]
- Intruse de Nicolas Jaillet, une lecture virevoltante, pleine de fraîcheur, j'en avais besoin à ce moment-là [#]
- Aggie change de vie, de Malika Ferdjoukh, beaucoup trop court ! [#]
- La forêt des Damnés, Carrie Ryan [#] ... qui mérite une lecture attentive et passionnée, selon Sophie Pilaire, et je suis bien d'accord !
- Suite Scarlett, de Maureen Johnson, parce que petite bulle légère [#]
- Un endroit où se cacher, de JCO, même si ce ne fut pas toujours facile [#]
et le concert de clarika, qui m'en a mis plein les yeux, les oreilles et le coeur, c'est une artiste qui se révèle sur scène, c'est puissant, tour à tour charmeuse et bavarde, drôle, sensible et sincère, une très belle soirée, oh oui ! sinon, quelques-unes des musiques du mois, toutes associées à des instants de lecture...
ce mois-ci, j'ai aussi craqué pour un nouveau parfum... juste parce que cela m'était prédestiné :
(en avance ! ...)
mangamaniac #9
The Prince and I
Le défi Moi-s-Manga n'est plus d'actualité, mais il n'est jamais trop tard pour vous parler de mes dernières lectures de manga, et là je suis sourire gaga jusqu'aux oreilles, je viens de lire le tome 3 de Private Prince quand, emportée dans mon élan, j'ai cherché sur le net les scans en anglais des deux tomes suivants. (La série est effectivement bouclée en 5 volumes, actuellement en cours de traduction.)
J'ai donc tout lu, je connais la fin, et j'ai aimé, j'ai rigolé, j'ai senti battre mon coeur un peu fort, j'avais parfois honte, qu'importe, j'ai pris beaucoup de plaisir. Je continue de penser que c'est 100% cocasse et bêta, haussement d'épaules, j'assume la midinette en moi. Et puis, c'est un vrai, un bon, un gros, un adorable conte de prince et princesse. Oh oui.
Cela commence par il était une fois... un jeune prince qui débarque de son royaume au Japon, où il s'inscrit à l'université pour apprendre les moeurs et coutumes d'un pays étranger, lequel est aussi celui de son ancêtre, une princesse japonaise qui fait l'objet d'étude du mémoire de Miyako, notre héroïne. Cette dernière est, comme on pourrait la décrire, un vrai rat de bibliothèque, elle bûche tout le temps, elle vit dans ses livres, elle ambitionne d'être chercheur et se bat contre sa mère qui veut qu'elle reprenne le ryokan familial. L'amour, basta ! Miyako n'est pas franchement sexy, mais sous ses tenues se cache un corps de pin-up, ce n'est pas moi qui m'emballe, mais l'idée farfelue de la mangaka. En effet, le prince Will est un fétichiste des fortes poitrines. Lorsqu'il croise pour la première fois Miyako, il n'a d'yeux que pour son décolleté vertigineux ! Cette rencontre est aussi l'occasion de situations délirantes, limite vicieuses, mais heureusement tout se lisse par la suite.
Donc, Will a connaissance du projet de Miyako (obtenir des documents importants qui parlent de son ancêtre) mais en échange il compte abuser de son autorité et rend complètement folle notre étudiante !!! Au cours des cinq tomes, leur relation ne cesse d'évoluer, c'est très drôle, mêlé à beaucoup de tendresse, de romantisme et de quelques coups de canif. Au final, il en reste une adorable histoire d'amour où tout se termine bien (ça reste un shôjo !), c'est un conte, une histoire de prince et princesse, avec tout le tralala. (Seul détail qui casse le mythe des amants qui se contemplent dans le blanc des yeux, ici notre couple consomme et croque la pomme avec gourmandise !). Yep.
Et puis, le prince Will est vraiment très sexy. Est-ce un argument ?
(clic pour voir plus grand)
Autre série déjà présentée par le tome 1 et que j'ai envie d'évoquer à nouveau... Switch Girl !
Amis de la poésie, bonjour. Vous attendiez du glamour, des émotions, des mamours ? Passez votre chemin. Ici, place à la dérision, au second degré, à l'humour cash et graveleux, aux détails parfois crasseux, mais sans jamais tomber dans le mauvais goût non plus. Cette série est irrésistible ! Qu'est-ce que j'ai pu rigoler (5 tomes lus à la suite, s'il vous plaît !).
Nika est une héroïne très populaire dans son lycée, elle dégage une image bon chic bon genre qui passe pour être le modèle d'un grand nombre de jeunes filles. Or, côté off, c'est une nana méconnaissable avec look de mémère et attitude vulgaire. Ce serait le drame si cela venait à se savoir, aussi Nika veille scrupuleusement à protéger son secret.
Hélas, elle s'est grillée auprès de son voisin, Arata, qui est également nouveau au lycée. Cependant, elle sait qu'il ne dira rien car lui-même se cache sous un déguisement qui l'enlaidit (alors qu'il est d'une beauté indécente), sous prétexte qu'il ne veut pas être exposé. C'était sans se douter que la tornade Nika allait tout bouleverser dans sa petite vie solitaire : elle n'en loupe pas une, de situations tordues aux scènes qui frisent la catastrophe nucléaire, aux rencontres impromptues à ses explosions de colère, et toujours besoin de sauver le monde et de sauver sa peau aussi ! Sa réputation, coûte que coûte. Personne ne doit savoir qu'elle est une switch girl.
Nika et aussi excessive et exubérante que Arata se révèle froid et renfermé. Mais les deux font la paire. Et de fil en aiguille, ces deux-là vont tomber amoureux. La jeune fille va devoir ramer pour le faire sortir de sa réserve, alors que le lecteur a déjà deviné qu'il en pinçait aussi pour elle. C'est bateau, meuh c'est mignon ! Je crois me souvenir que ça dure le temps de deux ou trois tomes, et puis zou...
En fait, l'intérêt de cette série ne réside pas exclusivement dans l'intrigue amoureuse. On craque pour le couple, forcément, mais c'est encore plus drôle de s'attarder sur ce qu'il se passe à côté. Le grain de folie est partout, la famille de Nika qui est experte dans l'art de manger le plus de produits chers servis dans un buffet à volonté, ou la meilleure ennemie Queen Guenon, redoutable pour les plans foireux, Binoclard aussi, qui est un très bon élève de leur classe et qui est totalement subjugué par Arata (au début il est très discret mais il revient de plus en plus au fil des tomes), et bien sûr, Masamune et monsieur Someya, qui sont là pour séparer le petit couple et qui finalement prennent leurs aises et s'installent au fil des tomes... Tant mieux, car ils cassent la routine en relançant par des piques charmantes la série.
L'histoire de ce manga, en gros, c'est de savoir jusqu'où Nika va pouvoir préserver son image et ainsi rire aux pitreries que suscite son attitude de switch girl. C'est tout un mode de vie, croyez-moi ! Au fond, c'est purement débile. Qu'importe, j'adore l'humour trash et les situations délirantes de cette série !
(Série en cours, actuellement 11 tomes sont sortis au Japon contre 6 traduits en France.) (1er tome à découvrir en anglais ici)
mangamaniac #8
Moi-s-Manga, acte II.
Au programme : des suites, des nouveaux tomes, du bon, du moins bon, des étoiles, des papillons, du manga, quoi !
Twinkle Stars (le chant des étoiles), t.2
J'ai toujours du mal à me prononcer sur cette série, l'histoire est étrange et mystérieuse, centrée sur la personnalité troublante de Chihiro. Ce garçon a surgi dans la vie de Sakuya en s'inscrustant pour son anniversaire, puis s'est évaporé. Ensuite, Chihiro a révélé un autre visage : froid, distant, affirmant la détester et ne voulant plus jamais la revoir. Ce sera difficile car il vient d'intégrer sa classe, le voir tous les jours pose des problèmes à Sakuya qui se sent extrêmement mal à l'aise et qui est en droit, aussi, d'avoir des réponses à ses nombreuses questions. Au lieu de ça, Chihiro continue de la snober... jusqu'au jour où Sakuya, en train de tenir son discours pour son club des étoiles, se ridiculise devant tous et perd ses moyens, Chihiro intervient et la prend dans ses bras !
Hiiiii.... Semblant de palpitation intense chez le lecteur.
Mais vient le seau d'eau (froide) !
Pfff. Je ne comprends rien, pourquoi Chihiro agit de cette façon, c'est quoi cette girouette, qu'est-ce qu'il cache. De son côté, Sakuya est quelque part émouvante : elle se sent gonflée d'un optimisme étincellant, son coeur bat pour Chihiro, elle a confiance et reste persuadée qu'il viendra vers elle, les mots doux en plus. Elle sait qu'il ne faut pas le brusquer, elle prend donc son mal en patience. Mais qu'est-ce que c'est dur !!! J'éprouve de la pitié pour elle, Chihiro est tellement blessant et odieux, comment peut-elle autant encaisser et garder le sourire.
L'histoire, qu'on nous présente comme poétique, intimiste et drôle, est avant tout déconcertante. J'ai du mal, beaucoup de mal. C'est très lent, je ne suis pas particulièrement fan, j'ai besoin de pistes, d'indices.... besoin de savoir sur quel pied danser !
Sweet Relax t.1
Mon verdict : sympa, mais sans plus.
Cela casse l'ambiance, tant pis. Ou si vous êtes accro aux massages shiatsu, n'attendez pas, ce manga est fait pour vous. C'est également vendu comme un manga rempli de bonne humeur, mais aussi bourré d’informations pour se sentir bien dans son corps. Si j'avais su...
Bref. Chiaki est élève de seconde, incrite au club de massage de son école, c'est même la plus douée de sa promotion, les élèves se battent pour recevoir des massages gratis de sa part, en échange la jeune fille s'éclate, c'est sa passion, elle rêve d'en faire son métier. Seul Yôsuke, le garçon le plus populaire de l'école, fait barrage et refuse que la demoiselle le touche. Ou à une seule condition : il faut qu'elle craque pour lui. Traduction : qu'elle tombe amoureuse. Mais en fait, le garçon cherche à venger son petit frère qui s'est fait larguer par Chiaki Tôgû, présentée comme une peste qui l'a fait horriblement souffrir, sans savoir que la vipère en question est la soeur jumelle, Saya, qui prend un malin plaisir à se faire passer pour une autre.
L'histoire est platounette, pas follement excitante, mais c'est beau de voir le garçon fondre pour celle qu'il pensait détester. C'est une relation mielleuse et dégoulinante de guimauve, le garçon a quand même un caractère de cochon, mais l'histoire est brouillonne, ça vole dans tous les coins, et puis on ne traite essentiellement que de massage, de façon délirante, certes, mais aussi ultra détaillée. Disons qu'il n'est pas dit que des âneries là-dedans !
Dernière chose, je n'ai pas aimé les dessins ! Je ne pense pas lire la suite...
My first love, tomes 3, 4 & 5
J'aime de plus en plus cette série ! Les couvertures ne sont pas forcément réussies, mais les illustrations à l'intérieur sont beaucoup mieux. J'ai déjà évoqué l'histoire, un petit rappel ne fera pas de mal. Mayu et Takuma se connaissent depuis l'enfance, ils se sont promis un amour sans limite avec mariage lorsqu'ils auraient vingt ans. Hélas, Takuma est atteint d'une maladie cardiaque, les médecins pensent qu'il lui reste peu de temps à vivre. L'un et l'autre vont alors commettre beaucoup de bêtises en pensant protéger l'autre, Mayu veut entourer Takuma, lui prouver son amour, être à ses côtés le plus possible tandis que le garçon recule et la repousse estimant que cela pourrait l'aider à tourner la page pour éviter d'être malheureuse après sa mort. Il va même revoir une autre fille, Teru, avec laquelle il va prétendre sortir. Mayu aura le coeur brisé, continuera de s'accrocher à lui, avant de se rendre à l'évidence, de s'oublier dans les bras d'un autre etc. Aaaargh, cette histoire déchire le coeur mais c'est vraiment bien.
Au début, ils sont encore jeunes, ils ont douze, treize ans. Leur attitude est un mélange d'enfantillages et de maturité précoce. La maladie complique tout, elle les précipite aussi à agir différemment de ce qu'on attend de personnages de cet âge. Et puis, au tome 5 Takuma et Mayu ont dix-sept ans. Et c'est toujours bizarre entre eux, à l'instar de leur entourage, le lecteur sait qu'ils sont faits l'un pour l'autre, donc c'est frustrant de les voir se faire autant de mal, de perdre du temps bêtement.
Mais sans cela, ce serait trop facile et plat. La série est bouclée en 12 tomes, je m'accroche sans souci car je suis à cran pour tout un tas de raison et j'aime ce que je ressens. On parle de sujets très sensibles, comme un amour d'enfant peut-il être sérieux ? Ou est-il sérieux d'aimer lorsqu'on se sait condamné ? Et plus encore.
J'aime vraiment beaucoup.
Prix Shogakukan du meilleur shojo en 2007 !