16/03/10

Colère noire, bonsoir !

Encore une histoire de CHOSE qui apparaît par miracle et dont on ne comprend pas tout de suite l'existence ... je pense aux albums de Michel Gavin, C'est un monde, et de Jean Gourounas, La tache attaque. Donc, une histoire de chose noire, grouillante, pleine d'énergie, qui vibre et s'excite, qui happe tout ce qui se trouve sur son passage, même la médecine, l'armée ou les chasseurs de démons sont impuissants face à cette chose. Une chose capable d'aspirer la planète, la galaxie et que sais-je encore ?
Un remède existe : la douce parole d'une maman et un baiser qui vole.

colere_noire_bonsoirLe lecteur adulte aura vite compris ce que cache le propos de l'histoire (la colère, et pas n'importe laquelle, la colère noire, s'il vous plaît !). Et même si l'histoire nous parle d'un enfant qui pique sa crise parce qu'il est temps d'aller au lit, là j'évente une partie du suspense, oups désolée, mais c'est juste pour vous encourager à découvrir cet album car j'ai trouvé qu'il pouvait être lu sous plusieurs degrés, qu'on soit un adulte ou un enfant, après tout qui n'a pas connu une colère noire dans sa vie ? Levez la main. Pour aborder ce thème, l'auteur Richard Marnier s'est entouré d'effets de style et a dosé son intrigue d'une bonne louche de suspense, c'est un brin exaltant, surtout si on part dans des délires où l'intensité atteint un stade insupportable. La colère, dans tous ses états, moi je ne vous dis que ça, c'est puissant, c'est angoissant et finalement, comme un ballon de baudruche, lorsque ça se dégonfle, le cri est strident mais ça soulage quand c'est terminé. Et ça peut prêter à sourire.

Gaëtan Dorémus aux illustrations, oui toujours lui ! ... je plaide coupable.

Colère noire, bonsoir ! ~ Richard Marnier / Gaëtan Dorémus
Seuil jeunesse, 2010 - 13,50€

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Un garçon fasciné par les multiplexeurs d'accès DSL serait forcément repéré.

Un garçon collectionnant des cartes de sport, non.

evil_geniusCadel Piggott, sept ans, est un esprit brillant. Frappé d'interdiction de toucher, ou même d'approcher, le moindre ordinateur, pour cause de piratage, il doit consulter un psy, Thaddeus Roth, pour l'aider à se sevrer et à guérir de son addiction informatique. Hélas, ce docteur se révèle être le bras droit de Phineas Darkkon, un type actuellement en prison, qui prétend être son véritable père. C'est beaucoup pour un seul bonhomme. Néanmoins, Cadel est tout émoustillé car, pour la première fois, il se sent traité à part et presque comme un adulte. Il tombe facilement sous l'influence de son psy, qui l'encourage à passer encore plus de temps sur l'ordinateur et à mentir à ses parents adoptifs (deux guignols grotesques et caricaturaux). Cadel rejoint ainsi de son plein gré la Force Obscure. Le procédé est sournois, diabolique mais remarquable.

En grandissant,  Cadel développe ses talents et n'hésite pas à les tester (il brouille les circulations et les systèmes, il se venge sur ses établissements scolaires, ses profs ou ses camarades avec lesquels il ne s'entend pas), il agit petit mais ses actes ont des conséquences de plus en plus importantes, pas bien méchantes, Cadel est un hacker dont le but est d'embêter le monde, sans réellement lui nuire. De plus, il est encouragé par Roth et Darkkon, qui lui fournissent du matériel dernier cri, mais on se doute que rien n'est purement gratuit ou innocent, pas juste le fruit d'un zest de fierté paternelle, il y a de l'intérêt caché ou je ne m'y connais pas ! Et c'est ainsi qu'il finit par intégrer l'Institut Axis, une école fondée par son père où il est de bon ton de déroger aux règles et d'agir pour le mal. Et là, Cadel n'est plus sûr de lui et encore moins sûr d'avoir fait les bons choix.

J'étais curieuse de lire ce roman, sa couverture et son résumé me semblaient captivants. Au final, je suis assez déconcertée. De par l'épaisseur du livre (500 pages), l'histoire peine à maintenir une constance pour intéresser le lecteur, c'est long et plutôt lent. Et même si certains passages me rappelaient Artemis Fowl ou Alex Rider, Cadel Piggott ne possède pas la même étoffe - à mon goût.  Le roman ne manque pas d'humour, ni d'action pour décrire ce génie du mal. Il fait aussi preuve d'une démonstration habile de la manipulation mentale, de l'espionnage et du contre-espionnage, de l'infiltration, de la duperie, du bon et du mauvais, bref il y a matière à passionner les jeunes amateurs de technologies nouvelles, avides de sensations. (Un simple coup d'oeil au programme de l'institut Axis vous donne une idée de l'ambiance ! C'est pervers et diabolique, tout en restant parfaitement moral à la fin.)

Premier tome d'une trilogie qui se poursuit avec Genius Squad et The Genius Wars.

dès 13-14 ans.

Evil Genius ~ Catherine Jinks
MsK (Le Masque), 2010 - 500 pages - 16€
traduit de l'anglais (Australie) par Karine Suhard-Guié

Posté par clarabel76 à 11:15:00 - - Commentaires [4] - Permalien [#]
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