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Chez Clarabel
13 mars 2010

Certaines cicatrices ne guérissent jamais ...

Patience, patience... Le dernier tome de la série C'était Nous datait d'octobre 2008, des rumeurs couraient sur la mangaka, elle était malade, donc la série était à l'abandon, ce n'était pas sûr que le lecteur sache la suite, argh ! triple argh !

c_etait_nous_soleil_13Et puis, miracle. Le tome 13 est enfin arrivé ! J'ai cru rêver, j'ai pensé à une hallucination, j'ai vérifié qu'il ne s'agissait pas d'une entourloupe (un fanbook était sorti entre-temps). Non, non. Ce n'est pas un mirage, c'est donc bel et bien la suite des amours compliquées entre Nanami et Yano. Servez-vous du tag pour remonter le fil de l'histoire, parce que c'est à la fois long, complexe, superbe, émouvant et vraiment touchant.

L'histoire a commencé sur des amours adolescentes, elle se poursuit à l'âge adulte. Elle montre que les blessures sont toujours vives et que les cicatrices ne guérissent jamais. En apparence, on pourrait croire Nanami heureuse et comblée, auprès de Takeushi, mais lorsque celui-ci demande Nanami en mariage, elle se rebiffe. Yano a été retrouvé, il vit dans la même ville, pourquoi n'a-t-il jamais donné de nouvelles ? Nanami refuse de le revoir, mais c'est plus fort qu'elle... Il faut qu'elle sache. Les souvenirs ne s'effacent pas, il suffit de fermer les yeux et un flot d'émotions revient. C'est bouleversant, la mangaka a su insuffler, en plus de la poésie, beaucoup d'authenticité aux sentiments des personnages. On en a le coeur gros, le ventre noué. C'est très, très beau même si c'est triste.

Il reste encore trop de points de suspension, des silences, des faits inexpliqués. Pourquoi Yano se sent-il lié à l'autre fille, quel rôle joue-t-elle, pourquoi pense-t-elle qu'il la déteste ? Et quels sont ses sentiments pour Nanami ? Lui qui parlait d'éternité... C'est terrible, vraiment déchirant. On sort de cette lecture en se sentant encore plus démuni et impuissant. Trop de questions trottent dans la tête. J'ai envie de savoir. Car, pour l'instant, rien, absolument rien, ne laisse présager une fin heureuse ou un brin optimiste. Le doute est entier, le brouillard encore plus épais, ce tome 13 n'a pas fini de nous perdre !

Ce qu'en dit la critique de Manga News : Mais quelle bêtise ne faisons-nous pas là en lisant ce tome! Car Yuuki Obata ne fait qu'assombrir nos idées, elle nous laisse dans l'incompréhension, le doute et la confusion les plus désagréables qu'ils soient. L'amour, aveugle, se prolonge parfois beaucoup plus longtemps que l'on aimerait. La lutte contre les sentiments ne sert ici plus rien, elle n'est plus d'aucune utilité, et l'héroïne, indécise, l'a tout de même compris.

(...) Malgré le fait qu'il y ait déjà une dizaine de tomes dernière nous, nous restons plongé dans l'histoire, comme au premier tome, même davantage. Le texte, beau, presque poétique, nous fait vibrer, frissonner, et parfois pleurer. Les personnages, leurs gestes, regards et pensées nous pénètrent totalement, nous submergent d'émotions.

...Vivre coûte que coûte, mais aussi, s'abandonner à son cœur, l'écouter, pour enfin se mettre à courir comme un enfant vers sa passion et son envie incontrôlables...

C'était Nous ! tome 13 ~  Yuuki Obata
Soleil Manga, 2010 - 6,95€

 

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13 mars 2010

Bookaholism

bookaholicBookaholism follows the same six signs of a shopaholic, understandably, but only applies to books:

1. You spend more when you're emotional. (ie, "Freaking people piss me off. I'm gonna go buy an apocalyptic book and watch them die!")

2. Your spending habits result in added stress: (ie, "Holy shit, my tbr bookshelf is up to 400 now. Oops.")

3. You're a compulsive spender (ie, "Oh hey Poison Study, lookin' cute." ie, "Oh hey, Before I Fall, lookin' cute." ie, "Oh hey, Cracked Up To Be, lookin' cute." etc, etc.)

4. You can't live without plastic. (ie, "Hey, I have a Borders Rewards card! It'll be fine! I can get free books out of this...!")

5. You're constantly making excuses. (ie, "Well, I'm just helping the publishing business, really. It's a tough economy. I'm such a nice person.")

6. You've tried to control your spending in the past. (ie, "Okay, I'll only buy paperbacks, I promise. But maybe just this ONE hardcover...")

If you've agreed with one or more of these statements, you're a bookaholic, too. Keep on keepin' on.

 

=) entire room says, "Hello !"



Whew. I feel better now.

source : The Page Flipper

Pour ceux qui ne comprennent pas un mot d'anglais, voici une traduction approximative via google traduction ICI (oui le résultat me fait franchement sourire !)

12 mars 2010

Le ramassage de poubelle est un symptôme de béguinite flagrant.

la_formule_du_succesCe petit roman a été une agréable surprise. Il est drôle et très fin. Il raconte l'histoire d'une fillette de dix ans qui rêve d'apprendre à jouer du piano et se retrouve avec un orgue. Enfin, il s'agit tout de même du Perfectone D-60 ! Pour Zoé qui rêvait de devenir la nouvelle Vladimir Horowitz pour briller au Carnegie Hall, la désillusion est énorme. Toutefois, inutile de baisser les bras. Elle suit avec assiduité les cours de Mabelline Person, un prof particulier qui aime boire du Canada Dry bien frais et qui jure en employant des expressions cocasses comme "Nom du barbier de Beethoven" ou "Sainte mère de Mozart". Là encore, la réalité dépasse ses espoirs les plus fous, car c'est sur un genre de répertoire musical très différent que Zoé va apprendre ses gammes (les vieux génériques d'émission de télé ou les chansons des années soixante-dix). Qu'importe la déconvenue, Zoé a bien l'intention d'être la meilleure et de remporter le premier prix du Concert-O-Rama de Perfectone auquel elle participe.

Pour l'occasion, tout le monde devra se surpasser. Et c'est un peu le leitmotiv du roman, ce ne sont pas les humiliations qui comptent dans la vie, c'est le résultat, c'est l'effort, c'est la volonté de se donner à fond et c'est le plaisir d'avoir atteint son but, c'est l'amour d'une famille, c'est le courage d'affronter ses peurs (le papa de Zoé refuse de sortir de chez lui et d'être parmi la foule), de trouver du temps pour les siens (la maman de la petite fille est accaparée par son job). Bref, c'est drôle, distrayant, tendre et généreux. Un peu émouvant aussi. Cela fait surtout comprendre bien des choses, de plus on s'attache beaucoup à cette famille hors du commun.
 

Je le recommande. Pour tous.

La Formule du succès ~ Linda Urban
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 250 pages - 11,50€
traduit de l'anglais par Cyrielle Ayakatsikas
illustration de couverture : Audrey Poussier

On peut feuilleter les premières pages sur le site d'amazon.

Un extrait :

Nous avons 432 rouleaux de papier toilette dans notre sous-sol. Quatre cent trente-deux. Assez pour tenir jusqu'à mon entrée à l'université, dit ma mère, à condition qu'on l'utilise avec modération. Elle a fait le calcul. Une famille de trois personnes - dont une est au travail presque toute la journée sept jours sur sept et une autre à l'école d'Eastside cinq jours par semaine - consomme environ un rouleau de papier toilette par semaine. Ce qui veut dire qu'on utilisera cinquante-deux rouleaux par un. 52 x 8 (le nombre d'années qu'il me reste avant d'entrer à l'université, à supposer que je ne redouble aucune classe - ce qui est peu probable - ou que je n'en saute aucune - encore moins probable) = 416. Ce qui laisse seize rouleaux supplémentaires pour les éventuelles situations d'urgence.

 

le site de l'auteur : http://www.lindaurbanbooks.com/index.html

 

11 mars 2010

Ce Monde rejette ses enfants.

Ne te fais pas d'illusions : la seule voie de la survie est l'obéissance envers ceux qui détiennent du pouvoir.

meto3C'est un Monde à part que je quitte en tournant la dernière page du tome 3 de la série Méto. Un Monde absolument fascinant, oppressant, mystérieux, flippant et affolant... mais un Monde qui fait réfléchir, qui donne les clefs aux lecteurs pour les mettre en garde sur la manipulation et la maîtrise sous la peur d'une société. L'auteur fait bien comprendre qu'il faut désobéir, agir avec intelligence en employant les mêmes méthodes que l'oppresseur, et tenir tête. J'essaie d'en dire le moins possible, c'est dur. Sachez toutefois que le principe est brillant et Méto, le narrateur, est un garçon ingénieux, qui force l'admiration.

Je passerai donc sous silence l'histoire de Méto car elle s'apprécie dans la surprise et l'étonnement qu'elle suscite. Des questions, vous vous en poserez en tournant les pages et en enchaînant les volumes. Et vous apprécierez ce souci de ne jamais se répéter, d'appréhender trois univers très distincts, comme la possibilité de tester toutes les éventualités de l'Île et les maigres choix qui s'offrent aux enfants. Chaque livre a été pour moi une découverte et un bonheur de lecture.

Le tome 3 apporte enfin toutes les réponses, en quelques 380 pages. C'est le livre le plus épais de la trilogie, il faut dire que toute la première partie est dense, palpitante, du genre roman d'espionnage et d'aventure, c'est à se demander encore une fois où l'histoire va nous entraîner. La fin survient beaucoup trop vite, là c'est la lectrice frustrée qui fait des siennes, celle qui ne voulait pas lâcher la main de Méto et qui se voyait bien s'installer encore quelques chapitres dans ce Monde étrange, qui fait aussi la part belle à la solidarité et la fraternité.

Ahlala, c'était bon. C'était bien. 

Méto, tome 3 : Le Monde ~ Yves Grevet
Syros, 2010 - 380 pages - 15,90€

1 badge Méto est offert ave ce livre !

l'avis de Tiphanya

10 mars 2010

Caméléons ... Oh ! Hé !

cameleon_bleu

Un caméléon, seul, se lamente de n'avoir pas d'amis.
Ce n'est pas faute de chercher, de se fondre et de vouloir à tout prix ressembler à autrui : un cacatoès rose, une banane jaune, un escargot tourbillon, une sauterelle verte ...
Mais tous lui tournent le dos, le fuient, le regardent d'un drôle d'air.
Près à abandonner, le camaléon va finalement trouver son alter ego parfaitement coloré !

Emily Gravett ne cesse de surprendre son lecteur. Une nouvelle fois, au détour de chaque page tournée, on se surprend à attendre avec impatience la suite de l'aventure. Découvrir la facétie de son imagination. Sourire et apprécier l'humour. Les clins d'oeil, les petites phrases, hello on se fait la paire ?
Jusqu'au génie de la page blanche... faites glisser votre main sur la page, vous comprendrez.

L'histoire est assez minimaliste, ce qui ne signifie pas que l'intérêt soit minime. Au contraire. Les plus jeunes seront sensibles à découvrir les couleurs et les formes, les autres seront sensibles à la beauté des illustrations, à l'humour et au second degré. Mélanie en parle avec beaucoup d'enthousiasme.

Caméléon Bleu ~ Emily Gravett
Kaléidoscope, 2010 - 12,50€
texte traduit de l'anglais par Elisabeth Duval

Une autre histoire de caméléon, la nouvelle coqueluche des lecteurs d'albums, qui sait ?  Ni vu ni connu de Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo (éditions Frimousse, 2009).  Mel en parle sur le blog de la Soupe.

J'en termine avec une nouvelle idée de lecture, dans la série "je suis un héros qui sort de l'ordinaire" : Je veux qu'on m'aime de Leo Timmers.

je_veux_quon_maime

Le héros de cette histoire est - chose peu commune - un corbeau ! Lui aussi est seul et se plaint de ne pas avoir d'amis. Il tente de faire copain-copain avec un trio de petits moineaux trop mignons (une mésange, une perruche, un pinson) mais rien n'est jamais simple. On lui reproche son look de canaille, il adopte le camouflage, la mascarade et autres déguisements colorés, hélas il se plante à chaque fois.

La fin, toutefois, se révèlera cocasse.

Le visuel de cet album est superbe. Le noir du corbeau jure avec le fond blanc et les touches de couleurs autour. Rien n'est surchargé, c'est un bonheur de lecture. Les petits copains du corbeau sont eux aussi très expressifs. Au début, ils ont peur du corbeau, cet inconnu, et puis ils apprennent à le connaître et à ne plus le juger sur son apparence. Encore un très bel album à découvrir ! (Oui, je sais, je n'évoque QUE des albums que j'aime et dont j'estime qu'il faut absolument faire la découverte.)
Soupirs.

Je veux qu'on m'aime ~ Leo Timmers
Milan jeunesse, 2009 - 10,90€
adaptation française d'Etienne Schelstraete

challenge Je lis des albums - 15

challenge1jelisaussidesalbums

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9 mars 2010

Un dragon, ici, dans son lit ?

Le prince Igor n'en revient pas.
Et ce dragon-là est de l'espèce des grands bavards.
Le prince Igor n'a pas le temps de dire un mot que Kalaman lui a expliqué qu'il est en voyage pour trouver une certaine fleur qui pourrait guérir son amie Luminelle, qu'il connaît depuis qu'il est tout petit et qui a attrapé un mauvais rhume en se baignant dans une eau glacée.
Une seule fleur suffirait... mais il ne sait pas à quoi ressemble un camélia.

le_secret_du_soir

Chacun a son secret ... son secret du soir ! Le mien, c'est de ne rien vous dire sur cet album que j'ai trouvé magnifique ! Il vous entraînera vers des voyages fous, décoiffants et magiques, où vous sentirez le vent frais sur votre visage, ou vous jouerez à saute-mouton avec votre nouvel ami  et les cachalots en survolant la mer, et aussi soufflerez sur la fumée des volcans pour fêter des anniversaires imaginaires ...

Encore une histoire qui aide à grandir grâce aux amis imaginaires, qui évoque aussi l'amitié comme briseuse de solitude alors qu'autour de vous, mille trésors vous entourent, vous couvent, vous pèsent un peu plus chaque jour.

Très belles illustrations d'Eric Gasté, qui soulignent la tendre complicité entre les deux personnages.

Merci Cécile !  Une nouvelle fois, tes mots ont su me donner le sourire et m'enchanter. Cet album prouve, lui aussi, qu'il n'y a vraiment pas d'âge pour se plonger dans un album et s'éblouir des images, de la petite musique des mots, etc.

A VOIR :   Cécile Roumiguière – Le secret du soir – Interview

Le Secret du Soir ~ Cécile Roumiguière + Eric Gasté
Milan jeunesse, 2010 - 12€

Gaëlle a aussi beaucoup aimé.

challenge Je lis des albums - 13

challenge2jelisaussidesalbums

 

9 mars 2010

Tout à coup, il se sent traversé par l'hypersupraextraforce du cosmos.

On le connaissait petit, rose, avec une longue, longue trompe, aimant se réfugier sous son pissenlit pour deviser et refaire le monde.

Halte là, mes yeux se sont agrandis de plaisir et de joie en découvrant le tout nouveau Pomelo !

pomelo_grandit

Jaune, éclatant, plus grand, toujours aussi beau, drôle, épatant et je suis à court de louanges !!!

Je rassure les fans de la série, à part la taille, Pomelo n'a pas changé, il est toujours notre petit mignon, rose et craquant, philosophe et poète, sensible et sensé, un amour d'éléphant... eau ?

Et pour accompagner ce grand bouleversement, l'histoire s'intéresse à la question de grandir. Héhéhé. Est-ce qu'il ne faut pas être moyen avant d'être grand ?  Comment ça grandit à l'intérieur pour que ça grandisse à l'extérieur ? Est-ce que grandir, c'est arrêter de faire le clown ?  Est-ce qu'il faut faire des choses qu'on n'a pas du tout envie de faire ?

Grâce à Pomelo, le jeune lecteur sera réconforté d'apprendre que grandir, c'est faire des choix, de nouvelles expériences, découvrir d'autres goûts, voir revenir ses vieilles peurs et en rigoler.

Grandir, ça a du bon  !  Tel le sucré, doux et roudoudou des choses.

Je suppose qu'après une telle lecture, il est impossible d'avoir encore peur. Merci à cet esprit pétillant, à l'humour malicieux et aux clins d'oeil qu'offre cette histoire. On ne change pas une équipe qui gagne, on recycle les vieilles recettes, on ne change pas un gramme des ingrédients, on savoure, on sourit, on rigole. Ou si vous avez encore des doutes, là je ne comprends plus !

Je ne dis rien de la fin, des dernières pages, mais ceux qui me connaissent se doutent que j'ai eu le coeur gros, très gros même ! ...

Merci Benjamin ! (rdv en avril avec la fée coquillette, oh yes !) Merci Ramona !

Pomelo Grandit ~ Ramona BADESCU /  Benjamin CHAUD
Albin Michel jeunesse, 2010 - 12,90€

les libraires aussi apprécient :  Gaëlle  &  Lili O.

challenge Je lis aussi des albums - 12

challenge2jelisaussidesalbums

9 mars 2010

No Shame in it.

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Je viens de lire un billet sur le blog de Cynthia Jaynes Omololu, auteur d'un premier roman, Dirty Little Secrets, dans lequel elle se demande pourquoi certains adultes ont honte d'avouer avoir aimé son livre. Elle revient alors sur sa propre adolescence, dans les années 80, où elle avait le choix de lire Judy Blume ou Virginia C. Andrews, avant de piocher directement dans la case "romans adultes".

Aujourd'hui le choix est plus vaste ! Les ados ont incroyablement de chance. Mais pas seulement.

Today's YA books are honest, brutal, funny, fast-paced and romantic. We don't spend three pages talking about the wind whispering through the trees. We don't have time. Our readers want to jump into a story, have it envelop them and live through the characters until they close the last page. Books like TWILIGHT and THE LOVELY BONES have given many adults their first taste of YA writing, and I'm hearing that many of them want more.

(...)

While I adore my teen audience, I hope that many adults read DLS too. I think there is just as much in the story for them as there is for teens. That's what my readers are telling me, albeit in hushed tones. The next time you're in a bookstore, wander over to the Teen or Young Adult section. Take a look at the beautiful covers and read some of the flaps. Steady yourself, because you'll probably be surprised at how many of them you want to read.

C'est un sujet qui a été beaucoup abordé ces derniers jours dans les blogs des auteurs américains. Pourquoi, comment... la littérature "jeunesse".

Maggie Stiefvater a ajouté son couplet.

Sa réflexion vient de remarques lues au cours d'un débat sur un autre blog, où un intervenant faisait la remarque que la production actuelle était pauvre, de qualité médiocre, comparée à The Secret Garden ou Ann of Green Gables.

I have two things to say to that.

1) Stop being nostalgic, it's ruining your camera lens.

2) Yes, those books are great. They are also classics, which means that they are the select few which have survived the test of time. Shockingly, there are countless other novels published at the same time as these classics that you have never heard of. Why? Because they were not timeless beauties. Are we really comparing every YA novel published today against the Audrey Hepburns of the children's book world?

3) Not every book has to be a classic. I read thousands of books as a teen. Some of them were classics. Some of them weren't. This may be shocking, but I enjoyed them all about the same.

It irritates me when readers talk smack about commercial books that were never meant to be high literature. Some books can be just entertainment, very much rooted in the mores of the era, and the integrity of literature as we know it will not go down like the Titanic.

My other argument I hear as a YA author is that YA is inferior to adult literature.

YA is vapid, trendy, excellent, profound, worse than adult fiction, better than adult fiction, short, long, magical, contemporary, etc. Because YA has no rules. We have the great and the mundane right next to each other. And like I said, not everything has to be great.

YA literature shouldn't be dumbed down. Teens are perfectly capable of grasping nuance and subtlety and context -- they are baby yous, after all, aren't they, and what were you reading when you were 12?

And finally, I get a lot of reader mail from apologetic older readers who confess that they enjoyed SHIVER despite being "long out of their teens." They clearly feel guilty about this. To this, I say:

I never felt guilty, as a teen, reading about adults. I also never felt guilty reading Watership Down, despite not being a rabbit.

--) L'occasion de vous suggérer le billet sur le blog Citrouille : Ecrire pour l'enfance, pour la jeunesse, pour la vieillesse pourquoi comment etc.... (Itw de Olivier Adam et Luc Blanvillain sur France inter - vidéo)  Lien permanent

Si j'évoque tout ceci, c'est parce que, quelque part, cela rejoint mes propres arguments, à force d'entendre, pourquoi tu fais ci, et pourquoi tu lis ça, et pourquoi tu ne fais plus ci, et pourquoi ça devient comme ça ... 

Je pourrais exposer les 1001 raisons qui font que ... mais là, pas de temps, pas envie, nous verrons plus tard.

7 mars 2010

You're like Danny Zuko in Grease.

You smoke, you're in a gang, and you've dated the hottest bad girl around. Brittany is like Sandy ... a Sandy who'll never show up to school in a black leather jacket with a ciggie hangin' from her mouth. Give up the fantasy.

Oh. My. God.
Alejandro Fuentes. Encore un béguin à inscrire en top-list de mes modern Crush-worthies...

perfect_chemistry

Alex est d'origine mexicaine, il habite dans les quartiers sud de Fairfield et appartient au gang des Latino Blood, Brittany est la reine du lycée, capitaine des pom-pom girls, elle sort avec le quaterback vedette, blonde aux yeux bleus, c'est une poupée parfaite qui est adulée et admirée par tous. Entre eux, cela commence par un cours de chimie alors que leur professeur décide de les incrire comme partenaires de paillasse...

Calm down, guys ! Je vous vois bondir et froncer les sourcils, les poings en l'air, rhaaa toujours la même histoire. Nan, nan. Ici c'est à mille lieues des délicieuses niaiseries déjà lues. Brittany et Alex se détestent, se conforment à l'image que l'autre renvoie et se nourrissent des potins qui courent sans se soucier de leur véracité. Fairfield High School, ou ton univers impitoyable... avec ses clans, ses rôles à jouer, chacun à sa place, pas un pour sortir du rang, sinon c'est la guerre ou la mise en quarantaine.

C'est alors qu'Alex relève un défi lancé par un pote : réussir à coucher avec Brittany avant Thanksgiving. Brittany The Untouchable. Miss Perfecta. Le lecteur se gausse, croit connaître le scénario et se frotte les mains. En fait, l'histoire nous apprendra qu'il ne faut pas se fier aux apparences et qu'on pourrait se voir en boucher un coin plus d'une fois !

J'ai tout simplement adoré. Le jeu de séduction, le caractère des deux protagonistes, la superbe de Brittany qui dissimule des blessures secrètes, et parallèlement le poids qui pèse sur les épaules d'Alex, lequel est un foutu bad boy par excellence, hmm...  Et jamais, jamais leur histoire ne sombre dans la mièvrerie, c'est tout de suite intense, passionné et passionnel, ça s'envoie les pires vannes en pleine figure, ça s'aime et se déchire au même tempo. Apportez-moi mes sels, j'ai comme une faiblesse.

Le roman mêle beaucoup l'humour à la tension dramatique, c'est l'effet de se dire ça reste léger mais le problème n'en demeure pas moins entier : l'appartenance au gang, par exemple. C'était un sujet qui me rebutait au début, et puis finalement c'est indéniablement le piment du livre. (En plus de la tension sexuelle, ne nous mentons pas !) Il y a aussi le fait d'être piégés par une image ou une attente, Alex et Brittany en sont les deux représentants, et pas un ne peut prétendre avoir remporté la palme du sort le plus pitoyable. C'est ce qui d'ailleurs finira par les rapprocher, la vérité derrière la façade...

Enfin, enfin, la bonne nouvelle maintenant, ce roman n'est pas disponible en français. Aucune information quant à une éventuelle traduction ou parution prochaine (ne nous leurrons pas). C'est tant pis pour ceux qui ne peuvent s'y coller en anglais, je suis désolée pour vous, c'est louper un grand moment de swoushitude puissance 10. (Clin d'oeil à my little g.)

Quelques films auxquels le lecteur songera : West Side Story, The Outsiders, Grease, Sexy Dance, Dirty Dancing, Mean Girls ...

Perfect Chemistry ~ Simone Elkeles
Walker Publishing Company, 2009 - 360 pages.

challenge Lire en VO - 12

LireEnVo

 

4 mars 2010

Mine, tu crois que trop ressembler à ses parents, ça rend malheureux ?

Deux récentes lectures viennent se télescoper dans ma tête, avec leurs petites phrases qui cherchent à se brusquer les unes et les autres, des questions d'une part, des réponses de l'autre, c'est un peu le bazar mais ça me force à réfléchir et à discuter longuement avec ma propre demoiselle de fille. Nous parlons de notre relation, de notre lien qui est considéré par beaucoup comme fusionnel, et ce lien entre nous fait peur, moi la première. Je sens qu'il faut qu'entre elle et moi nous devons apprendre à nous détacher, à mieux nous séparer, à nous aimer autrement. Disons, je ne suis pas non plus comme la maman de Marcia, qui étouffe son enfant, qui copie-colle ses goûts, son style et son parfum pour n'être plus qu'une. J'additionne nos différences, certes ma fille est aussi façonnée à mon image, mais comme le souligne Clarika, c'est moi en mieux. Cette bafouille n'a nulle vocation nombriliste, ce sont juste quelques mots qui découlent de mes lectures, donc.

les_anglaisesPour commencer, j'ai terminé le nouveau roman de Marie Chartres, à la jolie couverture rouge, et qui porte le titre facétieux : Les anglaises. En référence aux boucles folles, à cette chevelure sauvage et indomptable qu'a la petite Suzie, presque dix ans. J'ai d'ailleurs aimé y retrouver une petite fille qui avait le même âge que la mienne, c'était comme me dire, alors ça fonctionne comme ça une bestiole de cet âge... Bref. L'histoire de Suzie commence par un terrible constat : on lui a menti. Elle a forcément été adoptée. Pourquoi, comment. On ne le sait pas tout de suite. Et ce sont en tout seize lettres qu'elle adresse à Mine, probablement sa véritable mère, qui l'aurait abandonnée. Tout au long du roman, Suzie se remet en question, se juge dans les miroirs et juge aussi ses parents, elle devient farouche, renfermée, elle fait la tête et veut même se venger sur la vendeuse à la queue de cheval. On n'imagine pas à quel point ça se bouscule dans la caboche d'une fillette de cet âge, pourquoi ses folles anglaises lui mènent la vie dure. C'est dit, la vie n'est décidément qu'une sombre affaire capillaire. Dans le roman, on découvre aussi Marcia, j'en parlais ci-dessus, et c'est la meilleure amie de Suzie. Elle vit seule avec sa maman qui la couve trop. Et lorsque Marcia tombe malade, tout se complique. Suzie elle-même va plonger, elle se sentira plus perdue que jamais, jusqu'à l'arrivée de Tante Odile et son fer à lisser. C'est une merveilleuse petite histoire qui parle d'identité et de personnalité, d'indépendance et de reconnaissance, et aussi de ce que l'on voit avec les yeux ou le coeur, ce qu'on souffre de ne pas dire et ce qu'on entend parfaitement dans les silences... Beaucoup d'intelligence et de sensibilité derrière ce parcours d'une fillette qui ne manque pas d'imagination, mais qui justement va s'en servir pour comprendre ce qu'elle n'arrive pas à expliquer, et permettre ainsi à mieux cerner la vérité qui ne se voit pas toujours dans les miroirs.

Et parce que j'adore ce passage (entre autres) ...

La première fois que je l'ai vue, ce sont ses cheveux qui m'ont sauté au visage. Mine, ça ressemblait à une attaque orange. Elle est rousse, tellement rousse : je suis persuadée que, si les gens dans l'univers entier n'arrivaient plus à connaître la signification des mots, tous au même moment, et devaient tout réapprendre, eh bien, le monsieur chargé d'inventer le dictionnaire mettrait la photo de Marcia face à ce mot de six lettres et tout le monde comprendrait, c'est sûr.
Ce serait lumineux, comme définition.

Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2010 - 100 pages - 8,50€
illustration de couverture : Gwen le Gac

L'autre roman est le coup de coeur du moment de mademoiselle ma fille, nous l'avons lu ensemble, tandis qu'elle s'extasiait et s'emballait en tournant les pages comme une folle, j'avais un avis plus réservé. J'ai bien aimé ce livre, mais je pense que c'est davantage pour l'enthousiasme qu'il a su susciter chez ma jeune lectrice.

ma_mere_est_une_etoileMa mère est une étoile, roman de Marie Leymarie, raconte une autre relation très fusionnelle entre une mère et sa fille. Allons donc. Laurie vit seule avec sa maman qui est danseuse à l'Opéra. C'est une femme précieuse, raffinée, qui consacre l'essentiel de sa vie et de son temps à sa passion, et à sa fille. Celle-ci est éperdue d'admiration, tout ce que dit, pense ou vit sa mère est le modèle absolu. Laurie calque sa propre existence sur celle de sa mère, le cerclé est fermé, on parle même d'un père qui serait parti aux Etats-Unis en ne voulant jamais connaître sa fille. Aucune place pour un élément extérieur, c'est vif et tranchant. Or, Laurie voit d'un très mauvais oeil la nouvelle liaison de sa mère avec le père d'un copain. D'abord elle n'y croit pas, puis elle se fâche, elle fait un tas de reproches (muets) à sa mère, elle trouve le couple mal assorti, elle ne cesse de critiquer cet homme, refuse de partir en vacances avec lui ou de manger au restaurant s'il s'y trouve. L'attitude de Laurie relève du pur égoïsme, jusqu'à ce qu'on comprenne que ce n'est pas totalement sa faute non plus. Elle a été élevée dans l'ombre d'une mère qui elle-même s'est façonnée une image de faïence et qui s'est entourée de barricades lorsque cela l'arrangeait. L'histoire de Laurie nous raconte la difficulté de grandir et de voler de ses propres ailes, de s'accepter telle qu'on est, sans se référer à quelqu'un d'autre. Laurie comprend qu'elle doit cesser de protéger sa mère et oser mener enfin une vie qui soit vraiment la sienne. En réussissant ce pari, elle se sentira mieux dans sa peau et acceptera aussi l'amour des autres. La fin est ouverte, mais il a fallu que je l'explique à ma demoiselle de fille.

Ce fut intéressant de voir qu'à travers cette lecture, deux regards se sont penchés. Et une discussion a suivi...

Tempo, coll. de Syros, 2009 - 128 pages - 5,90€
illustration : Ilya Green

dès 9-10 ans !

 

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Audrey Retrouvée
Le sourire étrange de l'homme poisson
Calpurnia et Travis
L'homme idéal... ou presque
Trop beau pour être vrai
Tout sauf le grand amour
Amours et autres enchantements
Ps I Love You


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