ArtO et la FéE des liVRes
Vous aimez les livres qui parlent de livres ? les histoires sur l'amour des livres ? A l'instar de Sophie et le relieur par Hideko Ise, un album terriblement élégant et gracieux, Arto et la Fée des livres se révèle plus poétique et rêveur. En commun, on parle du métier de relier les livres. En commun, bien évidemment, nous pénétrons un univers enchanteur qui met à l'honneur un métier rare, précieux et paré de pouvoirs magiques.
Tara la petite relieuse raccommode les phrases, réconcilie les mots et recoud les pensées.
Chez elle, ça sent le cuir et la poussière, le papier, le carton et le thé aux amandes grillées.
Un jour, le jeune Arto se présente chez Tara en lui tendant un album en cuir rouge, usé et effiloché. Et l'enfant espère que les doigts de fée de la relieuse permettront aussi de raccommoder ses parents (qui se disputent sans cesse).
Laissez-vous conter une histoire merveilleuse, pleine de douceur et de poésie, où l'on palpe le papier et le tissu, où l'on sent la colle et le thé, où l'on discute du passé, de ses souvenirs et des parents, où l'on apprend ce que signifie la patience, où le temps devient aussi un compagnon. Et où l'on pose un baiser sur la joue et où l'on sourit, et son sourire est un soleil. C'est beau, tout simplement. Les illustrations sont parées de couleurs chaudes, à travers lesquelles beaucoup de charme et d'amour se dégagent.
Un joli coup de coeur.
Arto et la fée des livres ~ Agnès de Lestrade
illustrations d'Olivier Latyk
éditions Milan (2010) - 12€
Shadow Kiss, Richelle Mead
You will lose what you value most, so treasure it while you can.
J'ai prématurément jugé que ce livre était lent, un peu calme, où tout semblait statique, à commencer par la relation entre Rose et Dimitri. Pourtant, je sentais que le climat était lourd et menaçant. Au cours d'une grosse partie du roman, effectivement c'est le statu-quo. Nous suivons Rose qui ne cesse de nous surprendre. Plus touchante et plus sensible, proche du breakdown, assaillie par des visions troublantes, marquée par une aura assez sombre, elle ne cesse de se chercher et de tenter de comprendre ce qui l'agite. Elle en bave, mais ce n'est qu'un début. Fichtre, quelle maturité chez cette jeune fille. A la fin, elle a dix-huit ans. Sa vie est un cauchemar. Mais qu'est-ce qu'on a envie de la soutenir, de l'accompagner. (no spoilers)
Finalement, tout me paraît logique dans ce livre. Pour bien faire, Richelle Mead a choisi de ne pas tomber dans la facilité en jouant sur la passion dévorante (pourtant, bien présente !). Ainsi, la relation entre Dimitri et Rose m'apparaît plus belle, tellement plus douce. Leurs sentiments ne cessent de grandir, et quand enfin ils brisent leurs tabous et font face à ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre, c'est tout simplement sublime. Plus qu'une récompense, c'est la juste continuation d'une relation qui a gagné en force et en authenticité.
A côté des hautes considérations romanesques et sentimentales, ce tome nous montre aussi le petit monde des Moroi en pleine mutation, avec l'envie montante de pouvoir se servir de la magie comme une arme contre les Strigoi. L'autorité de la Reine apparaît influente, mais à double tranchant. Ce qui nous amène à penser à Lissa, digne héritière de la famille Dragomir. A sa façon, c'est aussi un personnage qui devient plus fort et qui se trouve au coeur d'un enjeu politique et romantique. Le lien très particulier avec Rose connaît un certain revers, de même la notion de sacrifice et de don de soi est remis en question. Je ne peux en dire davantage, mais il y a de la révolution dans l'air !
C'est très, TRES bon, très fort, absolument poignant, il n'existe pas de mot pour la fin, ou alors, c'est tout simplement un crève-coeur.
(challenge bouclé)
challenge Lire en VO - 16
En France, la série paraîtra chez Castelmore (un nouveau département de Bragelonne, ciblé YA), dès octobre 2010 : Vampire Academy, tome 1 : Soeurs de sang. Les tomes 2 (Morsure de glace) et 3 (Baiser de l'ombre) sont déjà annoncés pour, respectivement, novembre 2010 et janvier 2011.
Chez les loups, la dominance était un cocktail subtil de différents ingrédients.
Super Mercy est de retour ! Notre mécano-coyote parvient en quelques pages à se sortir des griffes d'un démonologue-vampire après une rencontre cauchemardesque, pire elle réalise qu'elle seule pourra affronter la bête qui fait règner une atmosphère d'apocalypse dans les Tri Cities ! De plus, Stefan, notre vampire fan de Scoubidou, est porté disparu. Mercy se voit donc convoquée par la Maîtresse Marsilia pour un entretien exceptionnel. Ainsi nous plongeons dans les secrets de l'essaim, nous découvrons la mythologie du vampire d'après Patricia Briggs, avec toujours au coeur de l'action Mercy Thompson, rebelle, farouche, incertaine mais déterminée à venger les crimes impunis.
C'est très étrange ce que cette série déclenche chez moi - je ne suis pas fan, pourtant je me surprends à prendre du plaisir et à me plonger dans cet univers tout en envisageant déjà de lire la suite très vite. L'histoire en elle-même peut être palpitante, il règne un suspense glaçant depuis l'apparition de ce monstre sanguinaire, en plus les disparitions d'amis proches de Mercy et l'agression de Warren chamboulent la corde sensible de notre changeuse. Elle est habile à affronter les pires créatures fantastiques, a la trouille au ventre mais suit le plus souvent son instinct pour guider sa conduite. Je ne m'explique donc pas pourquoi j'aime cette série, mais une chose est sûre, j'aime les personnages et l'univers qu'a su créer l'auteur.
Pas besoin de trépigner, oui, oui, j'avoue que je ne suis pas du tout insensible au charme de l'Alpha. Ce bougre d'Adam. Moi aussi je peux gronder de plaisir, oh hé ! Parce que notre Mercy a le coeur pris en étau, et c'est pénible. Elle est partagée entre son attirance pour lui et son amour d'adolescence, aka Samuel, lequel vit avec elle, dans son petit mobil-home situé sur le terrain voisin d'Adam. Han-han, ça resserre les liens, moi je vous le dis ! Une scène, en particulier, m'a fait trémousser - celle du dojo, bien sûr, quand Mercy et Adam se livrent à un corps-à-corps musclé et sensuel. J'étais prête à taper dans les mains en criant victoire. Bah nan. Les pièges du triangle amoureux se sont refermés, et là j'ai serré les dents car je n'y comprenais plus rien ! Pfff. Mercy reproche à Adam d'être trop dominant, donc d'attiser sa faiblesse en la convoitant, mais Mercy a rejeté Samuel car il voyait en elle une *poulinière* alors qu'aujourd'hui elle a des papillons dans le ventre dès qu'il pose son museau sur ses genoux et lui donne des bisous doux et passionnés, et tous se flairent dans le cou, reniflent l'odeur de l'autre, en somme ils marquent leur territoire. L'instinct animal est très, TRES présent. De plus, la politique chez les loups est vraiment archaïque et machiste, il y a d'ailleurs peu de femmes dans cette série, et Mercy elle-même n'est pas un personnage ultra féminin non plus (souvent négligée, les mains pleines de cambouis, le tshirt sale etc.).
En clair, c'est une série beaucoup moins sexy que celles de Jeaniene Frost ou Richelle Mead, mais elle est tout de même addictive. Il serait bon aussi que l'auteur cesse de rappeler ô combien la dominance est le nerf de la hiérarchie chez les loups, avec son langage du corps, le jeu des regards et les effluves à gogo qui se propagent de ci, de là. Euh, il me semble que cela a été suffisamment répété et que le lecteur a bien appris sa leçon, merci. Car à tout moment, Patricia Briggs nous ressort sa petite litanie pour expliquer la complexité des rapports entre Mercy et les *hommes* de sa vie (croyez-moi, elle fait des ravages !). Donnez-moi des sensations, et je ne veux plus d'un Adam dompté, c'est frustrant !
Les Liens du sang ~ Patricia Briggs (série Mercy Thompson #2)
Milady (2009) - 400 pages - 7€
traduit de l'anglais (USA) par Lorène Lenoir