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Chez Clarabel
20 avril 2010

Mon odorat n'est pas à son meilleur quand il est saturé de cambouis et d'huile de vidange.

Mercy_Thompson_T1Est-il besoin de présenter Mercy Thompson, la mécano la plus sexy du Montana, qui vit dans un mobil-home près de la superbe résidence d'Adam Hauptman (si je case déjà ce spécimen, ce n'est pas un hasard). Mercy est en fait une Changeforme, sa spécialité : se transformer en coyote. Elle a grandi parmi la meute des loups-garous d'Aspen Creek, son tuteur a été le Marrock en personne (le grand chef des loups) et a été folle amoureuse de Samuel, l'un des fils héritiers. Aujourd'hui, donc, elle vit sur le territoire d'Adam, qui est l'Alpha de la meute de la Columbia. C'est un type autoritaire et colérique, beau à tomber à la renverse, sauf que Mercy n'est pas du genre jouvencelle en détresse, qui bat des cils en attendant son bon vouloir. La nana a du caractère, elle a clairement fait comprendre qu'elle était indépendante en refusant d'appartenir à la meute ou de recevoir des ordres de qui que ce soit. Mercy Thompson trace sa route et envoie bouler le reste.

Dans ce premier tome, la vie de Mercy connaît un grand chambardement depuis l'arrivée dans son garage d'un jeune loup solitaire, qui précède l'attaque surprise de la maison d'Adam et le kidnapping de sa fille. Bien évidemment, Mercy est mêlée jusqu'au cou, se voit ainsi forcée de reprendre contact avec un passé qu'elle avait fui quinze ans plus tôt, sans compter la faune environnante, comme les sorcières ou les vampires, avec qui Mercy doit âprement négocier pour obtenir des indices. L'enquête est plutôt bien menée, mais j'ai davantage trouvé que ce premier livre se plaçait comme un livre d'introduction. Il y a de l'action et des rebondissements, mais l'intrigue se met volontairement en retrait pour permettre aux personnages, au contexte et à tout l'univers de Patricia Briggs de prendre ses marques. C'est une bonne lecture, entraînante et qui tient ses promesses de distraction, je l'ai d'ailleurs dévorée avec gourmandise (mes cernes de zombie peuvent témoigner de mes heures de veille). Et puis, je tremble, je frémis face à ces prémices de triangle amoureux, ma bête noire, car j'ai le ventre noué de savoir si mon favori (Adam) remportera le gros lot, ou pas.
(Quant à cette couverture du plus mauvais goût, c'est hélas chose courante dans l'urban fantasy, un genre où le style littéraire ne brille pas non plus de mille feux, inutile de rappeler que la vocation de ces livres est ailleurs...)
Sourire coquin.

L'Appel de la lune ~ Patricia Briggs  (série Mercy Thompson #1)
Milady (2008) - 370 pages - 7€
traduit de l'anglais (USA) par Lorène Lenoir

et un petit passage, cocasse :  Le minibus était peint aux couleurs de la Mystery Machine de Scoubidou, ce qui en disait long sur le genre de vampire qu'était Stefan. Il m'avait dit avoir envisagé de le peindre en noir, quelques années auparavant, lorsqu'il avait commencé à regarder Buffy contre les vampires. Mais au bout du compte, il avait décidé que la Tueuse ne tenait pas le coup face à Scoubidou.

the Dark Side challenge - 10

the_dark_side_challenge

 

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19 avril 2010

(...) parfois, les rêves se réalisent vraiment.

Paul_Charlie_et_Rose_de_Isabelle_MerlinTout commence par un blog : Trois Voeux. Rose, une adolescente de seize ans, affiche les siens : gagner une fortune au loto, avoir une paire de chaussures argentées et souhaiter que quelque chose de fantastique se produise. Peu de temps après, elle reçoit une invitation pour venir en France rencontrer son grand-père, le comte Valentin du Merle de la Tour d'Argent. La nouvelle fait l'effet d'une bombe ! Rose, dont les parents sont décédés dans un accident de voiture, se découvre une généalogie bien pompeuse et, sous l'insistance de sa tante, accepte de s'exiler (elle vit en Australie). A elle la vie de château ! Sur place, elle ne cesse d'être éblouie et séduite. Et comme l'indique la couverture, il y a bien deux garçons pour faire battre son coeur - l'un est Charlie, le fils de la secrétaire particulière de son grand-père (une femme très froide, surnommée la reine des neiges), l'autre est Paul, dont l'histoire de famille est fortement entremêlée avec celle des châtelains. Dans ce petit coin de paradis, les rancunes demeurent. La présence de Rose n'est pas au goût de tout le monde, puisque depuis son arrivée la jeune fille se sent la cible de menaces et de tentatives de meurtre.

C'est bien gentil, tout mignon, proche du Journal d'une princesse de Meg Cabot mais en beaucoup moins enlevé et pétillant. J'ai trouvé le texte un peu lourd, voulant se prendre presque trop au sérieux (il lui manque de l'humour pour le rendre attachant et léger). Un peu comme de la chick-lit, mais non. Certes, l'histoire respire le parfum du conte de fées, avec all's well that ends well. En plus, on trouve un zest d'intrigue à suspense avec des secrets de famille, un troll sur le net et un type qui harcèle notre héroïne aux abois. Le niveau est sympa, mais pas transcendant. La couverture, comme toujours dans la collection Bliss, est signée Pénélope Bagieu.

Ah bon ? La vie contient des éclats de magie, même s'ils sont différents de ceux des contes de fées.

Vrai ! Le monde d'Internet est vraiment bizarre. J'ai parfois l'impression qu'il s'agit d'un pays de contes de fées. On y trouve des trolls, des pirates, des zombies, des gens qui empruntent de fausses identités et d'autres qui transforment leur apparence. Il existe aussi tout un tas de méchants prêts à piéger les gens trop confiants, et de bonnes fées qui peuvent vous changer la vie. On peut s'y faire des amis invisibles, sans jamais les rencontrer. Et il semble y règner toute une gamme de magie étrange - bienfaisante ou maléfique.

Paul, Charlie et Rose ! ~ Isabelle Merlin
albin michel, coll. bliss (2010) - 390 pages - 15€
traduit de l'anglais (Australie) par Marie Cambolieu

à partir de 12 ans

 

16 avril 2010

En poche ! #30 : Corniche Kennedy, de Maylis de Kerangal

Corniche_Kennedy

 

Puisque frimer précisément, tchatcher, sauter, plonger, parader, c'est ce qu'ils font quand ils sont là, c'est ce qu'ils viennent faire.

 

Un roman de l'été, de l'interdit, du danger. Ce sont les petits cons de la corniche, vus par Maylis de Kerangal.

en savoir plus, ici

16 avril 2010

Les loups-garous aiment le blues. Qui l'eût cru ?

J'avais besoin d'une lecture récréative (et réparatrice), j'ai été vernie ! Morsure secrète a été mon livre interdit. (clin d'oeil à Cécile) Je n'avais pas lu 20 pages que déjà notre mâle séducteur nous lance une réplique de la mort, "je vais te prendre ici, dans l'herbe, à quatre pattes". Oooooh, yeux ébahis. Sourcils levés. Où suis-je ?!

Morsure_secrete_de_Kresley_ColeC'est donc l'histoire entre un loup et un agneau. D'un côté, nous avons Lachlain, un garou qui s'est sauvé de son cachot, où il a croupi pendant 150 ans, car il vient de trouver son âme soeur. Il s'agit d'Emma, petite chose toute fragile et gracile, qui est mi-vampire, mi-valkyrie. Celle-ci ignore qu'elle est son âme soeur, chose impensable. Elle est suffisamment terrorisée face à cette brute sans manières mais fait front et se refuse à lui. Qu'importe, il la kidnappe et l'entraîne sur ses terres, en Ecosse. Le choc des cultures. Il en sera ainsi pendant toute l'histoire, durant laquelle s'entremêlent aussi des scènes olélé (le couple s'allume mais ne va jamais jusqu'au bout), des dialogues assez poilants (scusez le jeu de mots) et de l'action, des menaces et autres complications liées au souci d'appartenance aux clans... bref de quoi remplir le cahier des charges (et réjouir la lectrice peu farouche).

La collection Crépuscule de J'ai lu est en fait le pendant des Aventures & Passions (que j'aime sans aucune culpabilité !!!) sauf que la romance concerne les créatures de l'ombre ou de la nuit. Tout ceci est fort intense, sans aucune valeur littéraire, de toute façon ce n'est pas ce qu'on demande à ce genre de livre, juste de l'évasion, de la distraction et pour cela, c'est très réussi !

La série Les ombres de la nuit de Kresley Cole comprend plusieurs tomes, Morsure secrète est le tout premier et c'est une incroyable mise en bouche. Les livres qui suivent ont chacun des héros différents, mais croisés ci ou là. Le suivant, La valkyrie sans cœur, est déjà annoncé pour août 2010. Yummy.

Morsure secrète ~ Kresley Cole (série Les ombres de la nuit)
J'ai Lu, coll. Crépuscule (2010) - 400 pages - 7,40€
traduit de l'anglais (USA) par Michelle Charrier

the Dark Side challenge - 9

the_dark_side_challenge

16 avril 2010

Vis comme si tu étais dans une histoire. Vis une aventure.

Impregnation_de_David_AlmondNous sommes dans le Northumberland, dans la campagne proche de Newcastle. C'est l'été, il fait chaud, très chaud. Liam et son ami Max explorent le jardin où ils déterrent un couteau avant de suivre un choucas qui les conduit vers un bébé abandonné. 

Ce n'est qu'un début, le début d'une histoire incroyable, car Liam va ensuite rencontrer Oliver et Crystal, deux oisillons égarés, placés en famille d'accueil. Ils ne veulent plus de cette valse des foyers, ils ont besoin de s'évader et comptent sur Liam pour les aider.

Dans le même temps, Max s'éloigne de plus en plus, le garçon a d'autres priorités (les études, les filles) et partage moins les centres d'intérêt de Liam. Un autre camarade, Gordon Nattrass, traîne souvent dans les parages mais agace prodigieusement Liam. Nattrass est dingue, imprévisible et dangereux. Sa dernière lubie, prouver que l'art est bidon, que le public est fasciné par l'horreur et le morbide. (Bien évidemment, les parents de Liam sont tous deux artistes - son père est écrivain, sa mère expose des peintures ou des photographies dans des galeries.)

Le lecteur se sent légèrement paumé au coeur de toutes ces vies, ces rencontres et autres va-et-vient, mais aussi singulier que puisse paraître le récit, il n'en demeure pas moins scotchant ! C'est la faute de David Almond, cet homme est remarquable, c'est un écrivain qui ne cesse de me surprendre et dont le style, impeccable, irréprochable, élégant, faussement simple, nous happe aussitôt. J'ai beaucoup aimé son roman, de là à dire que j'ai été "imprégnée", il n'y a qu'un pas...

Car on trouve dans le livre une folle théorie à ce sujet (imprégnation, d'où le titre), fantasque mais fascinante, tout comme un passage sur les forces du mystère et de la magie, alors que le livre ne baigne pas du tout dans le fantastique. Au contraire, il est plutôt question d'enfance à quitter, d'adolescence en crise, de violence latente, de guerre, d'adoption, de repères en déroute. C'est signe que cette lecture brasse beaucoup de sensations, aborde des idées, des envies et le lecteur sera heureux - ou non - de les partager. Pour moi, cela a été une lecture envoûtante. De plus, le texte est écrit au présent, du début à la fin,  cela donne un relief particulier à l'histoire en la rendant plus forte à l'esprit du lecteur. On aime ou on reste sur le côté.

Imprégnation ~ David Almond
Gallimard, coll. Scripto (2010) - 268 pages - 11€
traduit de l'anglais par Diane Ménard

Je ne veux pas redevenir un petit garçon, et en même temps, j'aimerais bien. Je veux être à la fois comme j'étais alors, comme je suis maintenant, comme je serai plus tard. Je veux être moi, et rien que moi. Je veux être aussi fou que la lune, aussi sauvage que le vent, aussi calme que la terre. Je veux être tout ce qu'il est possible d'être. Je grandis, et ne sais pas comment grandir. Je vis, mais je n'ai pas encore commencé à vivre. Parfois je disparais simplement de moi-même. Parfois, c'est comme si je n'étais plus du tout dans le monde, comme si je n'existais pas. Mes pensées dérivent, et les visions qui apparaissent me semblent extraordinairement nettes.

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15 avril 2010

cadAVRe eXQUis

Yep ! Aussitôt reçu, aussitôt lu. Et beaucoup aimé !

cadavre_exquis

Zoé n'a pas une vie très glamour. Jolie, elle est hôtesse d'accueil pour des salons où elle voit défiler des pervers, des dingos, des fêlés du bocal et autres espèces pas du tout en voie de disparition. L' horreur. Ses collègues sont généralement des nanas qui tentent de mettre du beurre dans les épinards en n'espérant pas s'éterniser dans cette profession peu gratifiante, alors que Zoé... Bah, Zoé a une vie vraiment minable. Son petit copain, tout poilu, traîne en caleçon et marcel sur le canapé et regarde la télé. La jeune femme sait bien qu'elle mérite mieux, le coup du pet au saut du lit, pouah... c'est un tue-l'amour fini et le signal pour une décision radicale. Il est temps que ça change. 

Alors Zoé va OSER. Un midi, pendant qu'elle mange son taboulé sur un banc public, elle aperçoit un type derrière sa fenêtre en train de l'observer. Un peu zarbi, celui-ci se planque derrière ses rideaux. Et là, Zoé OSE ! Oui, elle se rend chez lui, découvre que c'est un écrivain, va le revoir régulièrement et aussi ... Chut ! Je vous laisse savourer.

L'histoire ressemble à une divine comédie cinglante, délirante, amère, sentimentale et terriblement contemporaine. Le clin d'oeil à Woody Allen (aperçu dans la petite lucarne) n'est d'ailleurs pas anodin. Cadavre Exquis nous raconte la rencontre de deux univers opposés : Zoé, qui incarne la fraîcheur, l'innocence, et Thomas, l'écrivain égocentrique, qui a connu la gloire, la reconnaissance et qui en redemande. Et au milieu, la délicieuse Cruella Denfer, ou Agathe, l'éditrice de Thomas, une femme très, TRES présente dans sa vie.

Les pions sont sur l'échiquier, prêts à être avancés. Et croyez-moi, tous les coups sont permis ! L'intrigue tient admirablement la route, c'est ironique et léger, cocasse et distrayant. C'est un régal de se laisser guider dans cette aventure sans rien deviner de la suite. Pour ceux qui en doutaient encore, Pénélope Bagieu prouve que même un long récit ne lui fait pas peur et lui va comme un gant ! Souvent imitées, jamais égalées, ses illustrations possèdent cette touche charmante et mutine qui les rendent incontournables pour beaucoup de lectrices !

en librairie le 16 avril chez gallimard, dans Bayou, la collection animée par Joann Sfar.

Cadavre Exquis ~ Pénélope Bagieu
gallimard, coll. bayou (2010) - 128 pages - 17€

15 avril 2010

Le gris, c'est pour les secrets.

Pour brûler la force qu'ils ont fait peser sur nous. Pour nous aider à nous rappeler ce qui est vraiment important.

Gris_secret_de_Laurie_Faria_StolarzTroisième tome de la série. J'étais impatiente de le lire, depuis l'apparition d'un nouveau personnage (Jacob) et parce que le rythme, malgré un mode répétitif, nous saucissonne entre ses filets. Encore une fois, je n'ai pas été déçue et cette fin ... j'en ai des vertiges.

Lucy et ses meilleures amies, Drea et Amber, sont en vacances dans une maison en bord de mer, en compagnie de Chad, PJ et Jacob. Bientôt la rentrée universitaire, la séparation, tous se détendent et profitent de l'instant présent. Une voisine de cabine, Clara, s'incruste dans leur bande et commence à semer la zizanie. Hélas, impossible de l'écarter depuis que Lucy fait des cauchemars et pense qu'elle est en danger. C'est néanmoins très compliqué de vouloir l'aider et la sauver, non seulement parce que la jeune fille n'a réussi qu'à se faire détester, mais aussi parce que Lucy elle-même est très stressée, a du mal à se concentrer et sent son couple battre de l'aile. Jacob est devenu distant et renfermé, lui aussi fait des rêves mais il refuse d'en parler avec Lucy, et les silences et les secrets sont des parasites pour un couple naissant, qui fonctionnait à l'osmose.

J'apprécie beaucoup cette série, notamment pour les rituels de magie et pour l'ambiance oppressante et nébuleuse qui y règne. L'histoire étant racontée à la première personne, il est très facile de se glisser dans la peau de Lucy, de ressentir ses émotions, partager ses cauchemars, tenter aussi de les décrypter. Et c'est là que ça devient excitant, car angoissant. Le mystère est total, beaucoup de sentiments contradictoires nous étreignent, quelques pointes de doute et autres sursauts de suspicion nous prennent à la gorge. La pression ne cesse de monter. Et comme d'habitude, le roman se termine à bout de souffle. Quant au final, il est franchement étonnant. De quoi en rester comme deux ronds de flan.

L'éditeur ne s'est pas montré cruel puisque le quatrième tome - Rouge souvenir - paraîtra en juin ! Ce sera le dernier. Yep.

Gris Secret (tome 3) ~ Laurie Faria Stolaz
Albin Michel, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13€
traduit de l'anglais (USA) par Valérie Le Plouhinec

la série, dans l'ordre : Bleu cauchemar - Blanc fantôme

Laurie Faria Stolaz a publié une autre série - Touch - dont le premier tome est Deadly little secret. J'ignore si cette série sera traduite en France.

14 avril 2010

hÔTel éTRANge

IMGP7361Hôtel étrange est une nouvelle série en format bd, et aussi le nom de la pension de famille tenue par la ravissante Marietta et ses amis (Kaki, monsieur Léclair et monsieur Snarf). L'hôtel tourne à plein régime dès le retour du printemps, le reste du temps c'est repos. La ronde des saisons leur aurait-elle joué un vilain tour lorsque toute la clique, tirée du lit en urgence, découvre l'arrivée des nouveaux clients ? L'heure n'est plus à l'hibernation. Branle-bas de combat. Il faut réapprovisionner les stocks, en nourriture et en bois, mais quelle poisse ! Dehors, le paysage est enneigé. Que fait Monsieur Printemps ? ! C'était son rôle de chasser l'hiver pour installer le printemps. Pourquoi n'a-t-il pas tenu son rôle ? Tout de suite, le pire est envisagé. Peut-être a-t-il été kidnappé ?

Commence une longue aventure pour Marietta, Kaki et monsieur Léclair. En chemin, ils recrutent ce cher Célestin qui semble connaître le pays comme sa poche et pourra les guider pour éviter tous les dangers (les grincheux, les maugures, le smog et même monsieur Hiver qui aurait la réputation de changer en glace ceux qui osent le déranger). La mission s'annonce périlleuse, haletante ... et cocasse. Tous nos héros sont sympathiques, à commencer par Kaki, le petit monstre velu, toujours le premier à faire des bêtises, à se la couler douce et à se gaver de gourmandises.

Katherine et Florian Ferrier ont réussi à créer un joli univers, qui plaira aux plus jeunes lecteurs (dès 8-9 ans) grâce à une palette gaie et colorée. L'histoire est très simple, empreinte d'humour et de douceur. On y trouve une galerie de personnages sortant du domaine de l'imaginaire, comme des fantômes, des monstres, mais rien d'effrayant (à part les Grincheux, je trouve). Un joli début pour une série qui, je l'espère, connaîtra le même succès qu'Anna et Froga.

Hôtel étrange : Le printemps en hiver ~ Katherine & Florian Ferrier
éditions Sarbacane (2010) - 12 euros
 

 

14 avril 2010

Alors, ces Quatre Filles, roman mièvre, féminin et bien-pensant ?

Les_quatre_filles_du_pasteur_March_de_AlcottNon ! non ! non ! Je n'avais jamais lu le roman de Louisa May Alcott, son plus célèbre roman, Little Women, mais j'avais vu l'adaptation cinématographique de Gillian Armstrong (1995), que j'avais adorée. La nouvelle édition traduite et abrégée par Malika Ferdjoukh s'est donc efforcée de rattraper cet oubli et de corriger un sentiment erroné, à savoir que Little Women était un roman mièvre, féminin et bien-pensant. Cela n'est finalement pas du tout le cas !

Tout est de la faute de Pierre-Jules Hetzel, le traducteur, qui en 1872 a livré une adaptation très personnelle du roman de Louisa May Alcott (chaplain a été traduit par docteur, un terme qui demeurera ancré à jamais pour désigner l'oeuvre à travers le monde francophone). Il ira même jusqu'à se l'approprier sous le pseudonyme de P-J Stahl. Tout ceci est expliqué en détails dans l'introduction de Malika Ferdjoukh. Bénie soit-elle. Elle a dépoussiéré ce classique en livrant une version joyeuse, enfantine et pleine de bons sentiments. Cela a toujours été ainsi, certes. Mais j'ai trouvé en plus une fraîcheur dans l'histoire, que je connaissais pourtant par coeur, un souffle de légèreté, un air enlevé et pétillant. Jamais niais, bien au contraire. C'est pur, charmant et gracieux.

Et la vieille tante March qui serine que “dans une masure, l'amour fait toujours faillite”. Taratata. Les filles March nous prouvent le contraire. Elle sont pauvres, le père est à la guerre, son absence pèse mais les ressources ne manquent pas. Et puis, Laurie et son grand-père se révèlent des voisins attentionnés. Ah ! Laurie... j'avais oublié mon béguin. Triple soupirs. Je ne pardonnerai jamais Louisa May Alcott d'avoir osé briser le coeur de milliers de lectrices, heureusement ce roman (une suite n'était pas encore envisagée) nous ôte toutes nos pertes d'illusions. Et c'est sur de doux espoirs que nous refermons les dernières pages...

Jo alla s'installer dans son fauteuil préféré, avec un air grave et serein qui lui allait plutôt bien ; Laurie vint s'appuyer derrière elle, le menton touchant presque ses boucles ; il hocha la tête et lui adressa un sourire plein d'affection à travers le grand miroir qui les réfléchissait tous deux.

Cette délicieuse parenthèse (j'assume être une midinette) n'enlève pas la part de sérieux qu'offre le roman. Il est bien évident que c'est une dénonciation de la condition féminine  dans la société puritaine de l'Amérique du XIX° siècle. Et Jo March, à travers laquelle s'exprimait l'auteur, est une formidable rebelle, une passionnée qui agit en garçon manqué en rêvant d'indépendance.

Jo rêvait d'un grand accomplissement. Lequel ? Elle l'ignorait encore, mais fulminait de ne jamais pouvoir lire, courir, ou monter à cheval autant qu'elle l'aurait voulu. Son caractère emporté, sa langue bien pendue, son esprit qui moulinait sans repos lui valaient souvent des ennuis, et sa vie était une succession de hauts et de bas cocasses ou pathétiques.

A lire ou relire. Il n'est jamais trop tard.

Les quatre filles du pasteur March ~ Louisa May Alcott
édition traduite et abrégée par Malika Ferdjoukh
Classiques abrégés de l'école des loisirs (2010) - 235 pages - 6,00€

Cette collection se propose de rendre accessibles aux jeunes lecteurs de grandes oeuvres littéraires. Il ne s'agit jamais de résumés, ni de morceaux choisis, mais du texte même, abrégé de manière à laisser intacts le fil du récit, le ton, le style et le rythme de l'auteur.

illustration de la couverture : August Macke, Vier Mädchen

 

13 avril 2010

Souvent femme varie.

Livre relu en français (merci Anne !) et j'ai absolument adoré.

hush_hush

J'avais envie de redonner une chance à ce roman, parce que la couverture me fascinait et parce qu'il n'y avait pas de raison que je reste insensible au charme des anges et des déchus. J'ai toujours pensé qu'entre un livre et le lecteur, c'était une affaire de rencontre. Et quand ce n'est pas le bon moment, c'est fatal. En bien ou en mal. Puisque l'occasion m'a donc été donnée de le lire en français, j'ai dit banco et ... hmmm !!!!!!

Bon sang de bon sang. J'ai failli passer à côté d'un vrai phénomène. Sueur froide. Frissons sur tout le corps. Ohlala. Quelle buse, mais quelle buse ! J'ai relu ce livre en état de transe, mais complètement ! Je me maudissais d'avoir tilté avec un train de retard, même si j'ai de bonnes excuses. Le principal, maintenant, c'est d'être complètement accro et de reconnaître que ce roman est le champion des papillons dans le ventre. Yes.

Qu'est-ce que cela cache ? ... Patch. (Vapeurs)

- Grand, ténébreux et énervant.
Et désagréablement insondable. Les yeux de Patch étaient deux sphères opaques. Ils absorbaient tout, sans rien trahir. D'ailleurs, je ne voulais pas vraiment en savoir davantage sur son compte, ce que j'avais pu voir me suffisait largement.
Ou plutôt... si. A vrai dire, ce que j'avais vu me plaisait beaucoup. Ses bras sveltes, longs et musclés, les épaules larges, mais décontractées, et ce sourire... amusé et enjôleur. J'essayais sans succès de me convaincre, d'ignorer ce qui devenait peu à peu irrésistible.

Patch est un personnage irrésistible. Comme Nora, la lectrice succombera à son charme de bad boy peu fréquentable. Avec son aura ténébreuse, son mystère combiné à un vent de panique, ce garçon transpire l'interdit et le danger mais qu'est-ce qu'il est attirant !

Depuis un an, depuis l'annonce brutale de l'assassinat de son père, Nora est particulièrement vulnérable, méfiante et craintive avec tout ce qui sort du cadre ordinaire de son existence. En rencontrant Patch, son nouveau partenaire de bio, elle sent qu'elle doit rester sur ses gardes. Patch est arrogant, séducteur et dégage une part sombre qui fait peur. Et comme par un fait étrange, la vie de Nora est en train de basculer dans un précipice : elle se sent suivie, menacée, elle a des hallucinations, croise régulièrement un individu masqué.

Ce sont beaucoup de coincidences fâcheuses et Nora doute de plus en plus. Attirée par Patch, elle se sent aussi mal à l'aise en sa présence. Chercherait-il à la rendre folle pour mieux la perdre ? !

J'ai été littéralement transportée, j'ai adoré chaque passage où Nora et Patch sont ensemble, les échanges sont brillants, il y a de l'humour, beaucoup d'humour, et puis de la sensualité, c'est très TRES sexy, mais chaste. L'histoire n'est pas originale, par contre l'ambiance est sombre et angoissante, ce qui rend le récit captivant. Cette deuxième fois, j'ai été ensorcelée ! Tentez l'aventure.

Hush, Hush ~ Becca Fitzpatrick
Le Masque, coll. MsK (2010) - 350 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) par (l'excellente) Marie Cambolieu

J'avais été agacée par la multiplication des *grin* dans le texte original. C'est typique de Patch, ce garçon *grin* constamment. En français, la traductrice a heureusement cherché à varier ce mode d'expression, tout en restant fidèle au personnage. Bravo, et merci.

La suite !

Crescendo
Release Dates:  US - November 16,   UK - October 14

 

crescendo_becca_fitzpatrick

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