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Chez Clarabel
7 avril 2010

ceux qui aiment l'étrange et l'extraordinaire doivent les chercher dans la vie

(elle est toujours plus surprenante que l'imagination la plus débridée)

les_aventures_de_sherlock_holmesParce que mes retrouvailles avec Singleton et Trelawnay m'ont quelque part redonné le goût de puiser à la source, et parce que j'aime tout simplement la couverture, la création graphique et la mise en page de cette édition, je me suis donc replongée dans 6 des aventures de Sherlock Holmes.

Un pur régal. Prenez par exemple la première histoire : La Ligue des rouquins. Un prêteur sur gages, Jabez Wilson, est récemment devenu membre d'un club privé pour personnes à la chevelure flamboyante. Contre une très bonne rémunération à la semaine, l'homme doit rester dans un bureau à recopier une encyclopédie. Brutalement, tout s'arrête avec la dissolution de la ligue, mais sans aucune explication. Notre homme se sent soudain le dindon d'une farce et désire connaître le fin mot de l'histoire.

Le ton est drôle, classique mais pas fâné. La traduction de Stéphanie Benson a su rester fidèle, tout en apportant un dynamisme appréciable et élégant. C'est bon de retrouver le flegme du détective, couplé à la contemplation naïve et admirative de son acolyte. Il y a de l'humour et un certain cynisme, une arrogance aussi - Sherlock est un homme torturé et perpétuellement insatisfait. Dans l'enquête de L'homme à la lèvre tordue, il avoue à mi-mots être la victime de ses propres faiblesses (la cocaïne et l'opium).

Ce sont les crimes banals et quotidiens qui sont les plus incompréhensibles. Tout comme un visage banal est plus difficile à identifier. Mais dans cette affaire je vais devoir me montrer rapide.
- Qu'allez-vous faire ? demandai-je.
- Fumer, répondit-il. C'est un problème à trois pipes, et je vous demande d'éviter de m'adresser la parole pendant cinquante minutes.
Il s'installa dans son fauteuil, les genoux ramenés sous son menton pointu. Il resta ainsi, les yeux fermés, sa pipe d'argile noire tendue comme le bec d'un oiseau étrange. Je commençais à me dire qu'il s'était endormi, et j'étais sur le point de m'assoupir moi aussi. Soudain, il bondit sur ses pieds avec l'air d'un homme qui vient de prendre une décision. Il posa sa pipe sur la cheminée.
- Sarasate joue au Saint James ' Hall cet après-midi, annonça-t-il. Qu'en dites-vous, Watson ? Vos patients pourront-ils se passer de vous quelques heures ?
- Je n'ai rien à faire aujourd'hui. Ma clientèle n'est jamais très exigeante.
- Alors prenez votre chapeau et suivez-moi.

Conan Doyle a privilégié la logique et la déduction, ce qui ne néglige en rien l'action et les rebondissements. La recette ne tient pas du miracle mais elle a fait ses preuves, pour avoir inspiré d'autres auteurs et fait naître des séries de cet acabit. Les aventures de Sherlock Holmes ne sont pas inédites mais elles sont l'assurance d'une lecture pleine de succès et de plaisir.  Au sommaire : La Ligue des rouquins - L'homme à la lèvre tordue - Le Bandeau moucheté - Le Pouce de l'ingénieur - La Couronne de béryls - L'Interprète grec.

Ma vie est un effort constant pour m'évader de la banalité de l'existence.

A signaler aussi la série tv de 2000 / 2001 : Murder rooms qui met en scène le jeune Conan Doyle (Robin Laing) et son guide, le Pr Bell (Ian Richardson), lequel deviendra son modèle pour écrire le personnage de Sherlock Holmes. Il existe 5 épisodes de 50 minutes .

Les Aventures de Sherlock Holmes ~ Arthur Conan Doyle
Milan, coll. vient (presque) de paraître, 2010 - 220 pages - 9,50€
traduit de l'anglais par Stéphanie Benson

Un dossier de 6 pages accompagne la lecture de cet ouvrage.

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6 avril 2010

Cette nuit-là, nous écoutâmes jusqu'au petit matin le Pr Rufus Aloysius Winwood deviser des mystères sublimes et redoutables ...

... de la nature en sirotant des verres de brandy additionnés de quelques gouttes d'eau de Dantzig.

diable_du_crystal_palaceSous le charme d'une jeune beauté éthérée, Andrew Singleton s'engage à retrouver son fiancé disparu - ledit Frederic Beckford, entomologiste au British Museum, aurait montré une grande fébrilité suite à un entrefilet paru dans le journal et relatant l'accident d'un taxi avec un tigre. Depuis, nulle trace de l'animal mais les témoins affirment que la créature ressemblait à un énorme chat aux dents longues. Le célèbre zoologiste, le Professeur Winwood, vient alors en aide à nos deux Détectives de l'Étrange.

Une lecture qui s'inscrit sous le patronage de Conan Doyle, entre Sherlock Holmes et son Monde perdu ("C'était le diable en personne, tel que nous nous le figurions dans notre enfance.") : de quoi envisager un rendez-vous exaltant, plein d'esprit, d'humour et d'aventures insolites !

L'histoire ne manque pas de piquant ni de surprises - comme croiser un ptérodactyle au détour d'un chapitre. Voilà, voilà. Si les romans se suivent et les sujets varient, nuançant parfois mon intérêt, le charme lui demeure indécrottable. Fabrice Bourland a su toucher mon cœur. Ce mélange de péripéties aux rebondissements extraordinaires - déviant sur du fantastique - avec des enquêtes policières est en effet pour moi tout bonnement électrisant. J'aime aussi beaucoup les personnages et leur humour (on peut notamment savourer la description morphologique "tout en rotondité" de l'un d'eux). 

Le diable du Crystal Palace ~ Fabrice Bourland
Grands détectives - 10/18  (2010) - 275 pages - 7,00€

dans la même série : Le fantôme de Baker Street & Les portes du sommeil

 

 

6 avril 2010

tRICOT d'AMouR

tricot_damourJ'étais impatiente de relire un roman de Karin Serres, et la collection zigZag m'est très, très chère pour y avoir souvent trouvé des pépites et passé de jolis moments de lecture. J'ai donc accueilli Tricot d'amour avec beaucoup d'attente et d'impatience, je n'ai pas été déçue, j'ai adoré ce petit roman, adoré l'histoire, adoré les personnages et adoré les illustrations. (Ouf, il était temps de reprendre ma respiration.)

L'histoire, en quelques phrases, raconte la rencontre providentielle entre deux enfants souvent montrés du doigt par leurs camarades d'école - Kévin, le petit nouveau, porte des pulls tricotés en laine d'un goût douteux et Mira, au fond de la classe, est surnommée la tête à poux, même la maîtresse ne cesse de la gronder en lui collant des lignes à copier en punition. Las, les deux enfants ont pas mal d'atomes crochus mais une réalité saisit notre héroïne : Kévin est fils de boucher et Mira déteste la viande. Elle ne montre pas son aversion, elle n'ose pas, aussi lorsqu'elle est invitée chez lui, la demoiselle a le coeur au bord des lèvres. Va-t-elle oser franchir le seuil de la boutique ? Les visions d'horreur des animaux morts affichés sur les murs ou derrière les vitrines ne vont-elles pas lui faire tourner de l'oeil ? ...

Vite, vite, Mira se réfugie à l'étage supérieur où elle croise la petite grand-mère de Kévin, recroquevillée sur les coussins en train de dormir. Oui, c'est très, très touchant. C'est elle la grande tricoteuse de la maison. Elle qui offre à son petit-fils des pulls bariolés, originaux et éclatants, souvent sujets à la moquerie, mais Kévin assume. Pas seulement par bravoure, mais par amour. Quand le garçon sera porté absent pendant une semaine à l'école, Mira va s'inquiéter et trembler en écoutant les potins qui courent sur le boucher et sa famille. Juger sur l'apparence, dire et médire, bonjour radio potins ! Nous avons tous connu ça - les messes basses, les on-dit-que et les spéculations toutes plus dingues les unes que les autres. Quand on ne sait pas, on se tait. Hélas, dans la vie, même si on ne sait pas, on raconte n'importe quoi !

Et c'est ce que ce petit roman nous montre en soulevant le coin du rideau. Jamais dévoiler, juste suggérer. J'ai trouvé l'histoire belle, touchante et attendrissante. J'ai aimé le petit Kévin, sa famille et sa grand-mère tricoteuse. J'ai ressenti un grand souffle de tendresse à travers les pages de ce livre. Texte et illustrations font forcément bon ménage. J'étais donc sous le charme... et j'aimerais, oui j'aimerais qu'un jour Karin Serres me propose aussi un roman plus long, un roman pour doAdo par exemple car son univers me plaît beaucoup.

Tricot d'amour ~ Karin Serres
illustrations de Mathieu Demore
zigZag du Rouergue, 2010 - 93 pages - 6€

J'aime aussi beaucoup les petites notes à la fin du livre, où l'auteur et l'illustrateur ajoutent leur grain de sel pour expliquer comment ils ont envisagé ce livre. Cette fois, Karin Serres explique ceci : 

Quel rapport entre l'amour du tricot et une boucherie ? Comment deux univers si différents peuvent-ils se croiser pour tricoter une histoire ensemble ? C'est le mystère de l'écriture, des histoires inventées. Quand j'écris, je suis comme une éponge, un insecte ou un extraterrestre plein d'antennes : tout ce qui me touche dans la vie, je le capte, je l'absorbe. Et ces milliers de détails se mélangent à l'intérieur de moi pour se recomposer à leur manière et faire naître des histoires qui sont à la fois totalement imaginaires ET reliées par eux à la vraie vie.

Ahlala... qu'est-ce que ça me parle !

 

2 avril 2010

La formule magique, c'est pour cacher ma peur.

Ont été engloutis par la Miss, 9 ans 3/4 ...

la_soupe_aux_amandesLa maison de Ram est immense, plus grande que ça encore, c’est l’aéroport de Roissy. Depuis qu’il y vit avec sa maman, il en connaît tous les coins, beaucoup de ceux qui y travaillent aussi. Il faut chaque jour faire attention de ressembler aux voyageurs, à ceux qui sont en transit. Ram et sa mère sont des clandestins de l’aéroport, ils ne sont pas les seuls, et se retrouvent autour d’une soupe dans un hangar. La vie dans l’aéroport est aussi rythmée par les nombreux gestes de solidarité qui donnent de la couleur aux jours. (quatrième de couverture)

C'est un très joli texte de Sylvie Deshors, sur un sujet sensible et pas facile à décrire sans tomber dans les écueils. La réalité est pourtant là - la peur, les faux-semblants, les parties de cache-cache et les chiens des vigiles. Une maman et son petit garçon vivent dans un aéroport, ils n'ont pas de papiers. L'histoire ne dit pas pourquoi, comment et après. L'histoire montre surtout un enfant émerveillé par les couleurs, les odeurs, les rencontres, l'espérance et la beauté de la mère, qui retient un sourire crispé et serre souvent son poing à mener cette vie clandestine. Il ressort de cette lecture une bouffée d'espoir, un élan de solidarité ... et le goût d'une bonne soupe aux amandes, qui rend les gens heureux, le temps d'une parenthèse chaleureuse. Une lecture moelleuse, pas du tout mélancolique.

La soupe aux amandes ~ Sylvie Deshors

**********

ce_soir_laC'est un petit roman qui serre le coeur. Qui serre le coeur d'angoisse. C'est l'histoire d'un petit garçon qui accomplit tous les jours les gestes d'un grand. On devine la vie pas facile, les cordons de la bourse trop souvent sanglés, les courses au compte-goutte, les carrés de chocolat avalés entre deux tranches de pain pour le goûter, le ronronnement du ventre qui en voudrait plus, et puis le froid dans l'appartement, avec la serrure grippée à la porte d'entrée. Benjamin se débrouille comme un chef et ne se plaint pas. La mécanique est bien huilée. Après les devoirs, le garçon dresse la table et lit une bande-dessinée en attendant le retour de sa mère. Mais ce soir-là, sa maman Caroline est en retard. Les minutes défilent et tombent comme des pierres dans son estomac creux. C'est l'angoisse, la peur panique d'être abandonné. Et comme Benjamin, nous avons peur et nous attendons Caroline avec une impatience grandissante. Où es-tu, Caroline ? Le suspense s'intensifie. Au fil des pages, la lecture deviendrait presque insupportable car le lecteur a besoin de connaître la vérité. C'est ce qui rend la lecture saisissante, en nous faisant oublier le misérabilisme ambiant. Que d'émotions dans si peu de pages !

Ce soir-là ~ Agnès Lacor

Petite Poche / Thierry Magnier (2010) - 5 € chaque livre de cette collection qui porte bien son nom : pratique pour glisser dans la poche, le livre a la taille d'une paume de la main.

 

2 avril 2010

Moi, dans la vie, je crois qu'on peut être vieux dans ses habits et encore tout neuf dans sa tête.

mon_coeur_noublie_jamaisLa maman d'Angèle est hospitalisée en urgence car, enceinte de six mois, elle sent son bébé manifester quelques signes de mécontentement. Le papa doit partir au boulot et ne peut pas s'occuper de sa grande fille. Du coup, elle est envoyée en vacances chez Mamia à la campagne. Angèle est folle de joie ! Sa grand-mère a été une brillante comédienne pleine de gaieté et de fantaisie. Désormais, elle coule une retraite paisible dans sa maison entourée de fleurs et d'arbres fruitiers, près d'un lac. Un petit paradis terrestre. Le séjour se déroule à merveille et Angèle oublie d'être tristounette, même si elle pense très souvent à sa maman et à son futur petit frère. Malgré tout, au fil des jours, Mamia n'a pas l'air dans son assiette. Sont-ce les nouveaux cheveux blancs dans sa coiffure ? Ou son air rêveur et égaré ? Angèle se fait du souci. Sa grand-mère souffre d'une maladie des mots qui s'envolent. Une maladie qui lui fait perdre la tête. La petite fille se retient d'être trop inquiète, jusqu'à cette fameuse promenade dans la montagne, à bout de souffle et sans but précis, il est temps d'aider Mamia.

Pardon, Angèle. Mais parfois je m'absente, murmure-t-elle.
Puis elle m'explique que les mots qui s'envolent sont parfois une maladie. Que c'est cruel d'être malade des mots quand on a vécu grâce à eux toute sa vie. Elle me dit qu'elle est fière de m'avoir connue quand elle n'avait pas encore de trous dans la tête et que ce ne serait pas pareil pour mon petit frère. Alors je lui réponds doucement en caressant ses cheveux blancs. Je lui dis que moi, je lui raconterai, au petit frère, la Mamia d'avant. Celle du lac, des pièces de théâtre, des parties de crapette et même de la soupe aux cerises vertes. Je dis aussi que, pour les mots, on l'aidera à les retenir et à les garder longtemps longtemps. Et que pour moi, elle sera toujours Mamia. Qu'elle ressemblera pour toujours aux fleurs qui ne parlent pas mais qui savent tout.
Le câlin de paix a duré jusqu'au coucher du soleil. Je ne voulais plus qu'il s'arrête parce que je savais bien qu'après, plus rien ne serait pareil.
Avant de partir, Mamia m'a entraîné sous un gros noyer :
- Tu vois, ces petites pousses pas mûres, eh bien c'est du muguet. C'est ton grand-père qui l'a planté pour moi. Pour que l'odeur me fasse toujours penser à lui. Tu sais, mon petit chat, je n'ai pas besoin de l'odeur du muguet pour penser à lui.
Du bout des doigts, j'ai caressé les tiges vertes et j'ai compris que l'amour habitait ailleurs que dans la mémoire.

Agnès de Lestrade évoque en douceur la maladie d'Alzheimer avec un regard enfantin, qui respire la fraîcheur mais ne tombe jamais dans la niaiserie. En toute légèreté mais avec sérieux, donc. A aucun moment la maladie et ses conséquences ne sont sous-estimées. Comme Angèle, on s'interroge, on doute et on s'inquiète. En même temps, le bonheur des vacances fait résonner une mélodie rassurante, le confort de vie est éclatant, on se sent bien, on chasse les idées noires. C'est une juste balance entre la drôlerie et la franche inquiétude. Encore un joli roman zigZag.

Mon coeur n'oublie jamais ~ Agnès de Lestrade / illustrations de Violaine Marlange
Rouergue, coll. zigZag, 2010 - 112 pages - 6,50€

 

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1 avril 2010

ce soir !

M_concert

1 avril 2010

...and me holding this moment that was as fragile as a bird in my hands.

frissonFrisson de Maggie Stiefvater (Hachette - 1 avril 2010)

Grace est obsédée par les loups qui vivent dans la forêt près de sa maison. Plus jeune, elle a été mordue et sauvée par un loup aux yeux jaunes. Il est souvent là, à l'observer. Ce n'est pas un loup comme un autre... puisqu'il s'agit de Sam. A l'approche des beaux jours, il devient le garçon qu'il était. Le garçon amoureux de Grace. Un jour où une bande de chasseurs tente de se débarrasser des loups, Sam est blessé. C'est au tour de Grace de le sauver.

Suivront quelques mois d'une passion amoureuse très romantique, un peu monotone à mon goût, j'attendais plus de passion mais l'histoire privilégie l'émotion. Avis aux fleurs bleues, ce roman va vous bouleverser. D'ailleurs, ça n'a pas loupé avec moi. Les 100 dernières pages m'ont totalement captivée, avec un final qui vous laissera particulièrement à cran.

Une suite paraîtra en juillet 2010 aux USA, avec pour titre Linger.

PIQÛRE DE RAPPEL : le roman est enfin disponible en français - j'en parlais ICI.

 

“You two are too cute,” the counter girl said, setting two cups piled with whipped cream on the counter. She had a sort of lopsided, open smile that made me think she laughed a lot. “Seriously. How long have you been going out?”
Sam let go of my hands to get his wallet and took out some bills. “Six years.”
I wrinkled my nose to cover a laugh. Of course he would count the time that we’d been two entirely different species.
“Whoa.” Counter girl nodded appreciatively. “That’s pretty amazing for a couple your age.
Sam handed me my hot chocolate and didn’t answer. But his yellow eyes gazed at me possessively—I wondered if he realized that the way he looked at me was far more intimate than copping a feel could ever be.
I crouched to look at the almond bark on the bottom shelf in the counter. I wasn’t quite bold enough to look at either of them when I admitted, “Well, it was love at first sight.”
The girl sighed. “That is just so romantic. Do me a favor, and don’t you two ever change. The world needs more love at first sight.”

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