La Belle Adèle, de Marie Desplechin
La Belle Adèle est un roman sympathique, mais pas très original (la fin glisse dans la facilité, c'est un peu dommage). Par contre, aucun souci pour conseiller ce roman aux jeunes lecteurs, qui ont l'âge d'aller au collège et qui seront particulièrement sensibles à l'histoire. Cela parle notamment de la condamnation par l'image dans les cours d'école, selon ce qu'on est ou ce qu'on affiche, on devient victime ou bourreau. Adèle et son meilleur ami Frédéric ont choisi de sortir de l'anonymat et inventent une histoire d'amour à faire baver de jalousie. Aussitôt leur cote de popularité atteint des sommets vertigineux, mais l'histoire ne s'arrête pas là, et les amoureux sont pris à leur propre piège puisqu'ils vont être les nouveaux visages d'une campagne publicitaire qui parle de contraception. (J'avais vu venir le truc à des kilomètres à la ronde !)
Toute la première partie du roman est intéressante, agréable et guillerette. J'ai bien aimé, et puis j'ai fini par me sentir trop vieille, étrangère aux considérations des adolescents, du déjà-vu par surcroît. Je n'ai pas non plus jugé utile le passage avec l'arrestation du père de Frédéric, qui est un travailleur sans papier, et la résolution finale apparaît rapide et consensuelle (parce que, franchement, irréaliste). Je ne sais pas, cela devenait aussi trop fourre-tout et usant (la mère qui s'amourache du photographe, la tante qui ne cesse d'être bavarde, bruyante et artificielle...). A la base, La Belle Adèle est un feuilleton en 35 épisodes (chapitres) publié sous forme électronique par SmartNovel. On y sent bien la cadence alerte, les rebondissements successifs, l'intrigue habilement troussée, mais personnellement j'ai fini par trouver que ça s'essoufflait. Voilà pourquoi je le conseille pour les lecteurs dès 11 ans. La couverture est illustrée par Lucie Durbiano, j'aime beaucoup !
Gallimard jeunesse (2010) - 155 pages - 8,50€
illustration de couverture : Lucie Durbiano