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Chez Clarabel
9 septembre 2010

Pêle-Mêle Clarabel #5

Est-ce qu'il vaut mieux garder une amie malheureuse près de soi, ou est-ce qu'il vaut mieux la savoir heureuse à l'autre bout du monde ?

Coline_de_Alex_Cousseau_et_Chiaki_MiyamotoC'est la question que se pose Youyou la tortue quand, à l'approche de l'automne, son amie l'hirondelle prépare son prochain départ. Youyou n'a pas très envie de voir Coline partir sans elle. Ce n'est pas par pur égoïsme, car l'amitié qui les lie est sincère et très forte. Il faut donc trouver une solution qui conviendra à toutes les deux, mais avant cela, elles vont de maladresse en maladresse, se froissent et se vexent. Les questions vont et viennent, apportant beaucoup de douceur et de vérité au texte. Le lecteur est admiratif, il s'interroge à son tour sur ce qu'est l'amitié, la séparation, sur ce qui est bon pour l'une et pas forcément pour l'autre. C'est un formidable album au message délicat, merci Alex Cousseau pour avoir su distiller tendresse, poésie, tristesse et bonheur dans ce texte magnifique !
Les illustrations, en parfaite osmose, sont de Chiaki Miyamoto.

Coline, d'Alex Cousseau & Chiaki Miyamoto
éditions Sarbacane (2010) - 13,50€

Coline arrache l'une de ses plumes et l'offre à son amie :
- Tiens, dit-elle. Cette plume, c'est un peu de moi. Tu ne t'envoleras pas avec, mais tu peux la garder près de ton coeur jusqu'à ce que je revienne.
Youyou glisse la plume dans sa poche.
- C'est juste une plume, soupire la tortue. Dans ma poche je te voudrais toi toute entière... Ou alors je voudrais remplir ma poche avec plein de choses à toi.

Encore une découverte des éditions Sarbacane, plutôt originale :   

L__trange_projet_de_monsieur_G

L'étrange projet de monsieur G. est un album dont les illustrations ne sont pas sans vous rappeler l'esprit des Shadoks ! Cela lui donne  beaucoup de charme, de quoi taquiner la fibre nostalgique, personnellement j'ai beaucoup aimé. Heureusement l'histoire est également une vraie réussite. C'est l'histoire d'un village en plein désert, d'un monsieur qui plante un bulbe sous les yeux ébahis de ses camarades et d'une superbe création florale qu'il est absolument interdit de toucher. Pourquoi ? Car Monsieur G. a rêvé de cet instant : le concerto pour mille oiseaux et une fleur, au coeur du désert. De quoi vous rendre muets d'admiration.
Je me répète, mais vraiment j'ai été totalement séduite par cet album.

L'étrange projet de monsieur G., de Gustavo Roldan
éditions Sarbacane (2010) - 10€

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9 septembre 2010

L'amour me fuit, de Thomas Gornet

Lamour_me_fuit_de_Thomas_GornetUn joli, joli, mais vraiment joli moment que voilà ! Le roman de Thomas Gornet est une petite douceur au pays de la déprime post-rentrée, et même si on parle d'école, de sixième, de primaire et de piscine, on le trouve malgré tout sensationnel !

Zouz entre en sixième, mais ce n'est pas la joie. Depuis quelques temps, il traîne une mine de déterré, de celle dont on devine la source des tourments, car Zouz souffre d'un chagrin d'amour ! Il n'y a pas d'âge pour aimer, moi je vous le dis, et ce petit roman vous enseigne la même chose. C'est doux, c'est joli et ça laisse une gentille impression de tendresse. Pourtant, ça ne masque pas le malaise, lorsqu'on découvre, comme lui, que Zouz est témoin de son naufrage sentimental, ça fait mal de voir celle qu'il aime lui tourner le dos et lui préférer un autre, mais c'est la vie.

J'ai trouvé ce livre riche de petits bouts de phrases incroyablement justes, saisissantes et intelligentes. Zouz est un narrateur d'une grande maturité (après tout, sa vie familiale a été mise sens dessus dessous aussi, le gamin a grandi plus vite que la normale), il porte un regard noble et réfléchi sur tout ce qui l'entoure : l'homosexualité de son frère, le départ inexpliqué de sa mère, l'absence du père, et cet amour fou et vertigineux qui lui noue le coeur et l'estomac. C'est un support inestimable pour les adultes et pour les jeunes lecteurs, pour ceux qui en ont l'âge ou plus du tout, car le message s'adresse un peu à tout le monde : aimer, désaimer, comprendre le pourquoi du comment, et même parfois il n'y a pas d'explication, c'est comme ça, on appelle aussi autrement ce sentiment, et on décortique ce qu'est le chagrin d'amour !

Le ton flirte souvent entre la maturité et la simplicité d'un môme qui est sur le point d'entrer dans la cour des grands, j'ai bien aimé ce mélange, et cette façon de ne pas se prendre au sérieux, parce que, après tout, "C'est moi, c'est un enfant, assis sur un banc. Elle s'arrête là, mon histoire, parce qu'on est aujourd'hui et que, aujourd'hui, il ne se passe rien de plus."
Voilà tout.

Neuf de l'école des loisirs (2010) - 140 pages - 8,50€

8 septembre 2010

Sans la télé, de Guillaume Guéraud

Si vous appréciez, comme moi, Guillaume Guéraud, vous devez absolument lire son livre, Sans la télé, qui dit tout et révèle encore plus sur cet auteur talentueux ! Le petit Guillaume a huit ans, habite une cité de la banlieue de Bordeaux, il vit avec sa mère et son oncle, et il est le seul gamin de sa classe à ne pas avoir la télé à la maison ! Tous ses copains ne parlent que de Goldorak, de la famille Ingalls ou de JR Ewing et chantent à tue-tête le générique de Tom Sawyer, et lui se contente de les écouter, avec une mine envieuse. Et puis, paf !

(...) ma mère me fait une surprise :
- J'ai un cadeau pour toi !
Je suis persuadé que c'est une télévision mais je ne vois rien qu'un tout petit paquet-cadeau sur la table. J'arrache le papier pour découvrir ce qu'il y a dedans et, merde, c'est un livre. Je trouvais que le paquet avait une taille minuscule pour une télé, mais pour un livre, il est franchement énorme. Je l'ouvre pour évaluer son nombre de pages : trois cent cinquante-sept ! Et il n'y a même pas une image à l'intérieur. Je suis tellement dégoûté que je me mets à chialer.
- Regarde au moins le titre ! me lance ma mère.
Tom Sawyer.
- C'est le livre qui a inspiré le dessin animé... elle me console.
Bon, j'aime bien lire, moi, c'est pas le problème. Mais ce que je veux, là, c'est la télé, pas un bouquin de trois cent cinquante-sept pages.


Hihihi, j'ai bien rigolé, m'imaginant parfaitement la scène !

Ceci n'est qu'une mise en bouche. En fait, Guillaume a une mère formidable. C'est elle qui lui donnera le goût du cinéma en l'emmenant voir tous les plus grands classiques et autres chefs d'oeuvre du septième art ! De là, le garçon va grandir, nourrir une passion folle pour le cinéma, développer un sens critique, regarder la vie, la sienne en particulier, avec un instinct de pauvre diable, quand sa cité est en train de craquer, son oncle toujours à vitupérer contre le système, ses potes tomber dans la drogue ou la délinquance... Ce livre observe la jeunesse des années 70/80 et en même temps fait comprendre le sens de l'écriture et l'univers littéraire de Guillaume Guéraud. J'ai trouvé ce livre formidable, frais, vivifiant, comme une claque qui réveille et donne envie de croquer la vie (et de lire toute la bibliographie de l'auteur, si ce n'était pas déjà fait) !

doAdo au Rouergue (2010) - 112 pages - 9,50€    sans_la_tele

7 septembre 2010

La Griffe du Dragon, de Janet Lee Carey

 

La_Griffe_du_Dragon_de_Janet_Lee_Carey

Selon la prophétie de Merlin, Rosalind deviendra la vingt et unième reine, rendra son honneur au nom de Pendragon, mettra fin à la guerre d'un geste de la main et redonnera sa splendeur à l'île de Wilde. Bannie par décret royal depuis des générations, la famille attend son heure. La prochaine alliance entre la princesse et l'héritier de la Couronne pourrait sonner l'heure du retour en grâce. Or, Rosalind porte en elle un pénible secret : à la place de l'annulaire de sa main gauche, se trouve la griffe d'un dragon. Sommée par sa mère de cacher cette difformité, Rosalind porte constamment une paire de gants dorés. Quiconque porte le regard sur son doigt est frappé de malheur et trouve la mort peu de temps après.

Je ne préfère pas en révéler davantage, car il faut laisser une chance à cette histoire, au début c'est tout juste si je la trouvais gentille et passionnante, c'est venu ensuite, mine de rien, le livre a gagné en charme et puissance au fil des pages, oui vraiment ça m'a plu, j'ai donc été conquise, doucement mais sûrement. Le récit ne manque pas de lyrisme, mais ça reste une aventure palpitante, sur l'île de Wilde, en l'an 1145, imaginez un peu... Rosalind est une héroïne attachante, âgée d'à peine quatorze ans durant la première partie, on devine chez elle une fragilité acquise à force de subir l'autorité de sa mère abusive. La reine Gweneth fait peser une lourde responsabilité sur les frêles épaules de sa fille, du fait de la prophétie de Merlin. Trop, c'est trop. Rosalind grandit dans une tour d'ivoire, ses relations sont triées sur le volet, elle se doit de détester sa griffe de dragon, de n'en parler à personne, etc. Sa mère a tout tenté, les plantes, les onguents, la magie noire, les bénédictions, mais rien n'y fait. En conséquence, Rosalind se sent hideuse et pense sincèrement que son mariage avec le prince héritier n'aura pas lieu.

En fait, Rosalind n'est pas une simple jeune fille cruche qui attend le prince charmant au coin du feu. C'est une demoiselle intrépide, qui éprouve une certaine fascination pour sa griffe que sa mère lui interdit de contempler, de toucher, de montrer, et elle se sent aussi intriguée par l'animal, le dragon, qui sévit dans les campagnes, semant la panique et la mort sous ses yeux. Sans se l'avouer, Rosalind a l'intime conviction qu'elle possède les armes pour combattre la créature, même si cela implique plus que du courage, à savoir surmonter ses propres hantises et affronter le regard de l'autre. Dans l'intervalle, la princesse va rencontrer un charmant tueur de dragons, nouer avec lui une très belle relation, et donc se révéler encore plus, toujours plus, mais de façon pure et très chaste, ne nous emballons pas !

Je n'irai pas jusqu'à conclure que cette lecture a été un coup de coeur, mais j'ai été fort agréablement surprise et j'ai pris beaucoup de plaisir à me balader parmi ses contes et légendes impliquant les Pendragon et les dragons, durant plus de 300 pages.

La Griffe du Dragon de Janet Lee Carey, Pocket jeunesse (2010).
traduit de l'anglais (USA) par Alexandra Maillard
345 pages - 13,50€

Ce livre a obtenu le prix ALA Best Books for Young Adults 2008 .

7 septembre 2010

En poche ! #31

Ker Violette de Karine Fougeray avait été  pour moi un GROS COUP DE COEUR (éditions Delphine Montalant, 2008).

Le roman est enfin en poche !

ker_violette  10 heures du matin. Du kir-champagne dans une bolée de cidre. Au fond d'un bar breton, ils sont deux face à face. Lui, c'est Félix, marin, pêcheur, artiste. Elle, c'est Clara. Elle n'est pas d'ici. Plus d'ici. Un homme qui peint des rascasses et une fille qui cherche son cheval...  Clara ne pense qu'à cela, ne rêve que de cela. Retrouver Prince. Refaire le chemin. C'était il y a longtemps mais rien n'est oublié. D'abord : aller voir Martreux, le maréchal-ferrant sourd-muet. Lui, saura. Et ensuite ? La vie, la mer. L'Irlande, une vieille pension bretonne, des lettres d'amours, des histoires de marins et l'odeur du varech... Parce que, parfois, la vie se cabre, à 36 ans, Clara n'a plus que son cheval en tête. Pour se remettre en selle...

=) C'est un roman qui parle d'amour, mais vraiment un amour mirifique, hors du commun, qui dure depuis des lustres. C'est un feeling, une émotion pure et instantanée, un électrochoc, le genre qui file une décharge sitôt qu'on se frôle... C'est l'histoire d'une tristesse, d'un abandon, d'un deuil, d'un chagrin. C'est aussi un énorme silence, un poids qui dure et qui s'encroûte avec les années. C'est une rencontre éblouissante, deux âmes qui s'unissent, une communion, un déchirement. Dans ce livre, aussi, on respire l'air de la mer, on boit beaucoup de champagne, on sent l'eau de cologne de Guerlain, une odeur surannée de violette. La mer, encore, on la maudit, on l'admire, on court après, on s'y baigne nue. On la traite de tricheuse, de menteuse, de mante religieuse. Mais la mer n'est pas tout. La mer, ou la mère ?

Pocket (septembre 2010) - 5,90€ 
NB : La couverture originale était mille fois plus jolie !

Encore un COUP DE COEUR, mais dans un registre tout à fait différent : Darling Jim de Christian Mork.

Darling_Jim    Il est arrivé un jour à Castletownbere, Irlande. Tout en lui respirait la force, la beauté. Le bruit de sa moto l'annonçait de loin. Et personne en ville, depuis, n'a oublié Jim. Darling Jim. Le raconteur d'histoires, l'amant merveilleux : les hommes l'admiraient, les femmes l'adoraient. On écoutait sans se lasser sa vieille légende celtique, toujours la même : celle du loup qui, devant sa proie, hésite. Aimer. Ou dévorer. Sombre et sauvage histoire qui décidera de celle des soeurs Walsh. Tombés dans les mains d'un innocent facteur, leurs journaux intimes révéleront tout le bruit, la fureur, l'horreur d'une passion perverse. Des cadavres, des haines et des vengeances de femmes rendues folles par un faux prophète, un loup, déguisé en brebis, l'irrésistible, l'inoubliable, l'impitoyable Jim...

C'est un roman qui nous promène d'un chemin à un autre, sans jamais nous perdre, le narrateur veille et nous pousse gentiment vers le sentier qu'il souhaite nous voir emprunter. Et ça fonctionne plutôt bien, on mord à l'hameçon. Une fois ouvert ce livre, on ne peut plus le refermer ! Et l'écriture est sensuelle, brillante, étourdissante. C'est un livre à plusieurs facettes, qui vous raconte une histoire d'amour, de danger et de tristesse. Une histoire qui donne la chair de poule. Une histoire un brin fantastique, avec des contes et légendes qu'on imagine se raconter au coin du feu ou avec une lampe de poche sous une tente ! Pour frémir de plaisir.

Pocket (juin 2010) - 7,30€


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6 septembre 2010

Le petit Gus fait sa crise

Le_petit_Gus_fait_sa_crise_de_Claudine_DesmarteauVous vous sentez déprimés par la rentrée ? J'ai trouvé la solution : lire, ou relire, les aventures du petit Gus ! Deux livres sont déjà sur le marché, deux hommages appuyés au petit Nicolas de Goscinny, revus au goût du jour car les cours de récré ne sont plus ce qu'elles étaient. Ce n'est pas une façon de peser le pour et le contre, encore moins une manière d'accentuer sur le "c'était mieux, avant". Bah non, c'est juste un cliché de notre jeunesse qui brille de mille feux, avec ses tics et ses tocs, son parler et ses modes.

Un sujet demeure, celui sur lequel tout le monde sera d'accord, sujet inépuisable et intarissable : les filles. Les générations se suivent mais les problèmes demeurent, avec des perles du genre : "Je voudrais pas être raciste ou quoi mais franchement, les filles, c'est pénible." C'est dit, ça ouvre le bal. Et on compulse le catalogue des choses qui vont de travers, le père trop radin, la mère vampirisée par Aldo Nouillerie, un psy qui donne des conseils bidons pour aider les parents à éduquer leurs enfants (on connaît les recettes, non, non, on ne se moque pas, mais c'est fichtrement bien épinglé, du coup c'est tordant, mordant, irrésistible !). Le grand frère tue son temps à devenir le champion de Guitar Hero, la soeur veut adopter un rat et fume en cachette en menaçant Gus de ne pas cafter aux parents.

Claudine Desmarteau nous dresse un portrait de famille cocasse, agaçant et déjanté, mais qu'est-ce qu'on rigole ! Le petit Gus ne fait pas dans la finesse, c'est clair, alors que sortent de sa bouche de môme de dix ans des paroles d'adultes, souvent grossières. Sûr qu'on devine l'auteur derrière, qu'on sent les règlements de compte et les petites piques qui font mouche. Je ne sais pas si un gamin du même âge captera toute la subtilité du propos, cependant il ne se sentira pas du tout étranger aux centres d'intérêt du garçon (les Transformers, le Bakugan, Pokémon & Co). C'est bien vu, pas du tout conventionnel, ça va à rebrousse-poil de ce qu'on peut lire d'habitude, ça mordille, ça use, ça s'essoufle avant de mieux rebondir, et ça finit bien. Drôlement bien, même, comme morale ! A adopter.

Le petit Gus fait sa crise ~ Claudine Desmarteau
Albin Michel (2010) - 157 pages - 12,90€

Le petit Gus, préalablement publié chez Panama, a été réédité par Albin Michel pour l'occasion.
A paraître en octobre : un album, Mes petits démons.

EXTRAIT :

A mon avis, les adultes, ils rêvent pas assez. On peut pas leur en vouloir parce que leur mission, c'est de travailler pour gagner de l'argent et de se taper des corvées à la maison. N'empêche, ils regardent trop les infos et les tickets de caisse. Après, ils deviennent chiants et ils râlent. C'est pas une solution. Moi ça me fait du bien de rêver que je suis un héros Ninja qui s'appelle Brad. Romain, lui, quand il joue sur sa petite guitare en plastoc, il rêve qu'il est un Guitar Hero. Delphine, elle est amoureuse de Tristan et je suis sûr qu'elle rêve qu'il largue Alice pour sortir avec elle. Va savoir, ça arrivera peut-être.
Et peut-être aussi que ça va s'arranger, le cancer de la planète, la crise et les patrons vautours.
On peut toujours rêver, non ?
 

5 septembre 2010

Le Signe de K1 - Tome 1 : Le Protocole de Nod

Pas mal, hmm, vraiment pas mal. C'est ce que je me suis dit, au fil des chapitres. Je n'étais pas follement convaincue au début, je n'aimais pas trop la couverture, mais la surprise a tout de même été au rendez-vous. Tout n'est pas irréprochable non plus, j'ai par exemple trouvé les dialogues plats et mal intégrés dans l'histoire, mais le reste tient la route et s'est révélé curieux, excitant et agréable.

 

Le_signe_de_K1

An 2322. La communauté de K1 est en danger, les conditions climatiques sont déplorables, les eaux gagnent du terrain et les populations ne savent plus où se loger. Le gouvernement a donc mis en place le Protocole de Nod : 22 pionniers et leurs familles sont envoyés dans le passé, pour préserver l'avenir, et permettre de sauver l'humanité.

Eté 2020, dans le sud-ouest de la France. Une épidémie va vicieusement s'abattre sur la ville de Médiola, touchant d'abord les oiseaux avant de contaminer les hommes. Le docteur Rieu, observateur impuissant, constate aussi d'étranges phénomènes se manifestant chez ses patients. Son fils aîné, Angelo, s'est vu intégrer un programme spécial pour les X-Cases comme lui. On en sait peu, de plus tous les contacts entre le Centre et l'extérieur sont coupés. Pauline, sa soeur, brillante élève à la Winners' School, se fait beaucoup de souci. Dans l'intervalle, elle est tombée amoureuse de Luka, un type très beau, au charme mystérieux, qui vient d'arriver en ville.

Les coincidences s'enchaînent et certaines pièces du puzzle commencent à trouver leur place, révélant un plan machiavélique institué par ... Tout se se révèle dans un brouillard, hallucinant et angoissant. Certains faits sont aussi un peu trop attendus au tournant, mais ceci ne gâche pas le plaisir de la lecture. Je rappelle que c'est un livre qui se destine pour des lecteurs dès 13 ans, ce n'est pas non plus un monstre de la littérature de science-fiction, néanmoins c'est parfaitement plausible, intéressant et attrayant. Ce premier livre est suffisamment engageant pour vouloir connaître la fin, à paraître en 2011.

Le Signe de K1 ~ Claire Gratias
Syros, coll. Soon (2010) - 335 pages - 15,90€
illustration : Stéphanie Hans

Tome 2 à paraître : Le Temps des TsahDiks

4 septembre 2010

Prends garde à toi !

Prends garde à toi

Très souvent, les intrigues de Patricia Wentworth ne sont pas ébouriffantes et on devine très vite la fin à des kilomètres à la ronde. Or, cette fois, même si le doute était semé, j'ai aussi été plus d'une fois étonnée par les retournements de situation. La dame ne déroge pas à ses principes : jamais de sang, pas de poursuite infernale, aucune scène qui pousse le sensationnalisme sur le devant, les enquêteurs boivent le thé devant un bon feu de cheminée et dissertent, entourés de livres et d'un perroquet bavard. Non, franchement, nous sommes loin des nouvelles modes du genre policier. L'enquête ici se base sur un climat de suspicion, voilà la grande force de l'histoire (en plus de ce que je considère comme l'élégance du style, les personnages charmants et agaçants, le ton guindé et raffiné, le petit côté rétro, mais pas vieillot).

Nous avons en tête Rosalind Denny, veuve depuis dix-huit mois, dont le mari Gilbert a mis fin à ses jours lors d'une sortie en mer. Il était sous-secrétaire au Forein Office, jouissait d'une carrière florissante, avait le tapis rouge à ses pieds, hélas il semblerait qu'un prochain scandale pouvait l'éclabousser et qu'il ne l'aurait pas supporté. Or, Rosalind réfute ces accusations. Selon elle, il aurait été tué ou poussé au crime. Son cousin, le colonel Garrett (déjà croisé dans L'appel du danger), assisté du sémillant BCH Smith, commence à entrevoir l'aube d'un complot. D'autres politiciens ont été récemment acculés à la retraite professionnelle, seulement l'un d'eux, Bernard Mannister, a choisi la méthode tapageuse, en forçant le ton et en brassant l'air de ses bras. De plus, son nouveau secrétaire particulier, Jeremy Ware, travaillait également pour Gilbert.

Et ainsi tourne la roue. Car Jeremy réalise avec stupeur qu'il serait lui aussi visé par ce complot, qu'on chercherait à le tenir responsable de contre-espionnage, et sans l'intervention d'une demoiselle, qui lui apparaît la nuit, tel un fantôme, avant de disparaître dans les couloirs souterrains de la maison de Mannister, Jeremy serait dans de beaux draps. Mais sa cote de crédibilité a cruellement chuté, il se sent seul, raison de plus pour démasquer le coupable et faire éclater la vérité, découvrir l'identité de la jeune fille somnabule, reconquérir la confiance de Rosalind, laquelle est tombée dans les pièges du spiritisme... Bref, l'intrigue nous réserve son lot de surprises, toutes très agréables, le climat d'après-guerre rend l'ensemble captivant, mais jamais pesant. Cela confirme mon sentiment, lire ou relire Patricia Wentworth n'est jamais décevant !

10-18, collection Grands Détectives (2008) - 282 pages
traduit de l'an
glais par Anne-Marie Carrière 

2 septembre 2010

La Belle Adèle, de Marie Desplechin

La_belle_adeleLa Belle Adèle est un roman sympathique, mais pas très original (la fin glisse dans la facilité, c'est un peu dommage). Par contre, aucun souci pour conseiller ce roman aux jeunes lecteurs, qui ont l'âge d'aller au collège et qui seront particulièrement sensibles à l'histoire. Cela parle notamment de la condamnation par l'image dans les cours d'école, selon ce qu'on est ou ce qu'on affiche, on devient victime ou bourreau. Adèle et son meilleur ami Frédéric ont choisi de sortir de l'anonymat et inventent une histoire d'amour à faire baver de jalousie. Aussitôt leur cote de popularité atteint des sommets vertigineux, mais l'histoire ne s'arrête pas là, et les amoureux sont pris à leur propre piège puisqu'ils vont être les nouveaux visages d'une campagne publicitaire qui parle de contraception. (J'avais vu venir le truc à des kilomètres à la ronde !)

Toute la première partie du roman est intéressante, agréable et guillerette. J'ai bien aimé, et puis j'ai fini par me sentir trop vieille, étrangère aux considérations des adolescents, du déjà-vu par surcroît. Je n'ai pas non plus jugé utile le passage avec l'arrestation du père de Frédéric, qui est un travailleur sans papier, et la résolution finale apparaît rapide et consensuelle (parce que, franchement, irréaliste). Je ne sais pas, cela devenait aussi trop fourre-tout et usant (la mère qui s'amourache du photographe, la tante qui ne cesse d'être bavarde, bruyante et artificielle...). A la base, La Belle Adèle est un feuilleton en 35 épisodes (chapitres) publié sous forme électronique par SmartNovel. On y sent bien la cadence alerte, les rebondissements successifs, l'intrigue habilement troussée, mais personnellement j'ai fini par trouver que ça s'essoufflait. Voilà pourquoi je le conseille pour les lecteurs dès 11 ans. La couverture est illustrée par Lucie Durbiano, j'aime beaucoup !

Gallimard jeunesse (2010) - 155 pages - 8,50€
illustration de couverture : Lucie Durbiano

le début du roman à lire ici !

1 septembre 2010

Sa Seigneurie, de Shaïne Cassim

Sa_Seigneurie_de_Sha_ne_CassimCe livre bénéficie d'une réédition et c'est un grand bonheur ! Il m'a notamment permis de faire sa découverte, et donc d'apprécier le style de l'auteur à travers cette histoire assez originale et plaisante à suivre. Cela pourrait se résumer à une histoire d'amour entre deux adolescents, sauf que Simon et Rose ne sont pas des personnages ordinaires, comme on pourrait en croiser souvent dans cette littérature. Simon, alias Sa Seigneurie, est une équation avec plusieurs inconnues à lui tout seul. D'extérieur, il est très beau, il cultive une attitude guindée et raffinée, avec tailleurs sur mesure et langage révérencieux, ce qui le met à l'écart de ses camarades de classe, devenant l'objet de leurs quolibets. Car au fond, Simon souffre, il se sent seul et incompris, de plus il nourrit une admiration amoureuse pour Liane, l'amie de sa mère, jusqu'au jour où emménagent leurs nouveaux voisins.

Rose, jolie anglaise sans accent, n'est pas très grande et reçoit comme accueil une remarque déplaisante de la part d'un bougre de l'école. Qui a dit que le lycée était le nouvel enfer sur Terre ? Bref, Rose et Simon vont d'abord se tolérer, s'intriguer, se rapprocher et se toucher. Et puis tout bascule, tout s'accélère. Simon se découvre épris de Rose, qui s'effarouche et veut mettre de la distance entre eux. Patience, incompréhension, souffrance, maladresse et j'en passe vont donc devenir leurs pions dans ce jeu amoureux qui connaît ses hauts et ses bas. J'ai trouvé l'histoire charmante, la personnalité de Simon se révélant séduisante au-delà des apparences. Une douce harmonie règne entre Rose et lui, comme deux sensibilités qui trouvent là un reflet de miroir. Ce fut une bien jolie lecture, pleine de tendresse et de légèreté !

Flammarion (réédition 2010) - 167 pages - 8€

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