Hex Hall #1
Enfin un roman qui ne se prend pas au sérieux ! Cela fait du bien de lire quelque chose de frais, tout en surfant sur la vague, mais disons que c'est un régal de trouver un roman qui a pris le parti d'être drôle, de jouer avec le genre et les codes, de doter l'héroïne d'un humour savoureusement sarcastique et de la farcir d'une aventure qui ne sort pas des sentiers battus, certes, mais qui demeure intéressante du début à la fin.
L'histoire, donc. Sophie Mercer est une sorcière, par son père. Elle ne le connaît pas, sa mère et elle ont voyagé de ville en ville, en subvenant à leurs besoins, fuyant dès que cela sentait le roussi, car il ne fallait pas attirer l'attention sur la particularité de Sophie (les humains détestent ce qui sort de l'ordinaire). Mais Sophie est une sorcière maladroite, qui commet imprudence sur imprudence, et qui se voit donc expédiée à Hex Hall (ou le Manoir d'Hécate), un établissement réservé aux jeunes gens de son espèce.
Or, contrairement à ses comparses, Sophie n'a qu'une connaissance minime de ses pouvoirs, et très vite elle se ridiculise ou s'attire les foudres des trois déesses de l'école, sous prétexte qu'elle n'a pas souhaité rejoindre leur clan ou parce qu'elle s'amourache du petit copain de l'une d'elles. Vu sous cet aspect, le roman ne casse pas des briques et la trame sent un peu le réchauffé. Ceci dit, il ne faut surtout pas s'attacher aux apparences.
Car en fait, le roman est drôle ! Il est divertissant, il nous embarque à droite et à gauche, il est joyeux et ça fait du bien. L'héroïne n'est pas une oie blanche qui se pâme devant le bellâtre, elle est pétillante, elle possède le charme, l'intelligence, la répartie et une bonne dose d'ironie. Et il lui en faut, c'est tout de même elle l'héroïne, donc tout tourne autour d'elle, le bon, le mauvais, le beau, le laid...
Mine de rien, l'intrigue nous réserve des tours et détours qui savent tenir la dragée haute. Et la fin, pour ainsi dire, ouvre les portes vers l'inconnu, toutes voiles au vent, la suite promet de nous réserver d'autres agréables surprises, j'espère. Pour l'heure, ce premier tome a su me combler, au-delà de toutes les attentes !
Hex Hall - Rachel Hawkins
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz (2010) - 300 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Raphaële Eschenbrenner