Azilis : L'Epée de la Liberté
Gros coup de coeur pour ce roman !
Il y a tout ce qu'on peut souhaiter rêver : l'aventure, l'amour, l'héroïsme, la trahison, la mort, la beauté, la magie, la folie, et j'en passe. C'est un premier tome annonciateur d'une trilogie passionnante, riche et intelligente ! Franchement, n'hésitez pas à vous faire plaisir et à découvrir ce pur moment de bonheur romanesque.
Nous sommes en Gaule, Azilis est fille de notable, elle est belle, riche, intelligente. Depuis son enfance, elle a bénéficié d'une éducation libre, coupée du reste du monde, élevée dans un cocon, par un père érudit et une mère que la mort viendra frapper trop tôt. Dès lors, la jeune fille perdra peu à peu ses repères, se sentira seule et préfèrera s'isoler en chevauchant les routes de campagne en compagnie de son esclave, Kian, ou à apprendre l'art de la guérison auprès de l'Ancienne de la forêt, Rhiannon.
De nouveaux bouleversements sont attendus, anticipés par le retour d'Aneurin, le cousin barde, qui revient de son long périple qui l'avait conduit jusqu'à Constantinople. Il est animé d'une flamme qui est proche de la folie, prétend posséder une épée taillée pour un Roi, Kaledvour, l'épée capable de faire saigner le vent. Azilis est fascinée, totalement admirative, boit ses paroles, tombe amoureuse, refuse l'autorité de son frère aîné qui veut la marier à un de ses amis proches, préfère prendre en main son destin, au prix de toutes les peines, tous les risques, mais l'aventure se mérite !
L'histoire est captivante, pas un temps mort n'est constaté, les personnages sont de toute beauté, on s'attache beaucoup à cet univers créé avec talent par Valérie Guinot. Je suis totalement sous le charme, absolument conquise, la suite n'attend plus que moi !
Un petit extrait, au hasard ...
Des larmes surgirent sans qu'elle puisse les arrêter.
Il la serra doucement, caressant ses cheveux. Ses doigts glissèrent le long de sa joue, descendirent dans son cou. Elle frissonna, s'abandonnant à sa tendresse. La douleur s'estompait, remplacée par une douceur étrange qui l'envahissait tout entière, coupait sa respiration. Elle ne pouvait détacher ses yeux de ce regard qui la fixait avec une telle intensité. Il avait le souffle court et elle sentait son coeur battre contre sa poitrine. Ils restèrent ainsi un long moment, comme en équilibre au bord d'un gouffre. Puis Kian plongea. D'un mouvement rapide, il la coucha sur le sol et l'embrassa.
C'était la seconde fois qu'un homme embrassait Azilis et ce baiser-là n'avait rien à voir avec le premier. Les lèvres chaudes de Kian ne provoquèrent en elle aucun dégoût. Au contraire. Sans se l'avouer, elle les avait attendues, espérées. Et ce baiser, le poids de Kian sur son corps, éveillaient en elle des sensations intenses que ses nerfs épuisés exaspéraient encore.
Elle ne résista pas quand les mains de Kian glissèrent sur elle, épousant ses courbes, faisant naître des frissons qui hérissaient sa peau. Elle s'abandonna aux émotions qui l'emportaient, bloquant l'accès à sa raison. Seuls existaient ces baisers, ces caresses, le sang qui battait dans ses veines à une vitesse folle.
Merci encore Anne, Alya & Bladelor !!!
Azilis, tome 1 : L'épée de la liberté - Valérie Guinot
Rageot (2007) - 426 pages - 16€
couverture : Stéphanie Hans
Quelle mouche nous pique ?
Sont-ce réellement des nouvelles ? Ou ne seraient-ce point des petites histoires mises bout à bout, avec toujours le même narrateur, ses potes Joseph et Eyup, Verboten le prof d'allemand, la grand-mère Fernande, les parties de rire, les vacances à la campagne, les premières boums et le trafic clandestin de DVD olé-olé ? Oui, c'est exactement ça. Un condensé d'adolescence en crise, en panique, en délire. C'est drôle, parfois non. Cela vous met face à des situations qui sentent le vécu, qui rappellent des doux souvenirs, qui ne vous inspirent rien du tout ou qui vous donnent le bourdon ou le sourire aux lèvres.
Au choix, j'ai préféré la deuxième option.
Mais, même si les histoires se suivent, elles donnent un sentiment de liberté, d'impertinence et d'impatience. Besoin de passer le cap, de changer de vitesse ou de faire marche arrière. Avec Visnia, l'immigrée roumaine, qui est sapée comme un as de pîque, qui s'exprime mal en français, qui est gaffeuse, brouillonne, la cible des moqueries, notre garçon se rend compte, bien malgré lui, qu'il est tombé fou amoureux d'elle. Qu'il ne sait pas comment lui avouer, qu'il ne sait pas non plus s'il se sent capable de l'assumer, et si enfin ce n'est pas trop tard pour se faire pardonner ses erreurs. "Il n'y a pas que quand on est triste qu'on pleure."
Cette petite phrase m'a fait penser qu'on n'était pas toujours dans la rigolade, qu'on pouvait s'éclater entre copains à manger des frites et à regarder des versions détournées de Tintin et les oranges bleues, il y avait aussi la vie à côté, la vie qui vous tord le ventre parce que, non nous ne sommes plus des enfants, nous ne sommes pas encore des adultes, nous sommes dans l'entre-deux, et c'est drôlement délicat.
"Je suis un ado. Le genre de bestiole toujours à l'affût derrière une porte, en apnée au fond d'une piscine, en équilibre perché sur le toit du garage, vautré à la fenêtre, flasque et étendu sur son lit la tête pendue dans le vide. Je suis l'animal roi d'une jungle qui pue la chaussette."
L'adolescence dans toute sa superbe ! Beaucoup de vérités et quelques nuances plus tard, on a le sentiment de n'avoir pas trouvé le mode d'emploi non plus, mais on s'y rapproche, car "le pire n'est jamais décevant quand on fait l'effort de s'adapter" ou alors "le temps passé est perdu pour toujours".
Qu'on se le dise !
Quelle mouche nous pique ? - Hervé Giraud
Ed. Thierry Magnier (2010) - 185 pages - 9,80€