Des choses qu'on raconte.
Je ne sais pas ce qui a fait qu'entre ce roman et moi, le déclic n'a plus eu lieu. Pourquoi je me suis d'abord sentie enthousiaste et emballée, puis complètement larguée, déboussolée et lasse. A un moment de l'histoire, le virage a été fatal et j'ai perdu le fil. La mayonnaise ne prenait plus.
Pourtant, l'histoire de Miranda, douze ans, grouille de tendresse, d'humour et de petites anecdotes qui font toujours plaisir à lire. Un jour, elle reçoit une lettre d'un inconnu qui lui demande d'écrire elle aussi une lettre - pour sauver Sal, son meilleur ami. Mais qu'est-ce que cela veut dire ?! Passé le premier étonnement, on aimerait pousser du coude Miranda pour qu'elle se décide à prendre la plume. Vas-y, raconte tout. Mais quelle histoire doit-elle raconter ?
Celle de sa mère qui va participer à un jeu télévisé. Celle de Sal qui se fait taper dessus et qui ne lui adressera plus jamais la parole après cela. Celle de Suzanne, sa nouvelle copine, qui mange du pain et boit du soda comme si c'était la première fois de sa vie. Celle de l'homme qui rit et qui dort sous la boîte aux lettres, en pleine rue. Celle de la bande de garçons qui cherche bagarre sur le chemin de l'école. Celle de Marcus, ce garçon lunatique, aux idées loufoques, qui évoque le voyage dans le temps comme une réalité existentielle.
Ce ne sont pas les idées qui manquent dans le roman. Et je dois reconnaître que tous ces morceaux de puzzle donnent envie de vouloir les rassembler pour en savoir plus. Néanmoins, je ne sais plus quand, ni pourquoi, ni comment, j'ai fini par ne plus mordre à l'hameçon. J'ai délaissé l'appât. L'histoire a alors amorcé un tournant inattendu, et je suis restée sur le carreau. (Vous connaissez Madeleine L'Engle ? Moi non. Apparemment j'aurais dû, ça aurait aidé.)
Enfin bref, c'est un chouette petit bouquin aux personnages attachants, l'histoire n'est pas mal non plus même si je ne m'attendais pas à un tel revirement. A bien y réfléchir, oui le procédé est ingénieux, la fin bluffante, je crains, néanmoins, n'avoir pas été totalement réceptive parce que ce n'était pas le moment non plus. J'y reviendrai, sans nul doute.
Hier tu comprendras - Rebecca Stead
Nathan (2011) - 250 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Anne Delcourt
couverture : Laurent Moreau
Lauréat du Newberry Medal 2010.
Stop playing verbal games with me, madam, or I shall go out into that ballroom, find your mother, and bring her here.
Autant l'avouer tout de suite, je me suis clairement régalée en lisant ce livre. Miss Alexia Tarabotti est décrite comme une vieille fille sans charme, au physique qui rappelle trop ses origines italiennes, et qui ne répond nullement aux critères victoriens de l'époque. Par contre, la demoiselle possède érudition, intelligence, indépendance et force de caractère. Cela fait désordre, mais c'est le cadet de ses soucis. Autre détail la concernant, Alexia ne possède pas d'âme, c'est une "preternatural", ce qui signifie qu'elle est capable par un simple toucher d'annuler les facultés surnaturelles des autres créatures (vampires, loups-garous etc.). Oui, tout ce joli petit monde vit parmi les humains, leur intégration a eu lieu des siècles auparavant, il n'est pas rare d'en croiser jusqu'aux sphères de la haute société. La reine a d'ailleurs créé un Bureau spécial pour les affaires de ce genre, et l'Alpha de Woolsey Castle, Lord Maccon, est un agent redoutable.
Ah ! Lord Maccon... Je ne vous cache pas qu'il est un personnage au potentiel fort affirmé. Son caractère de cochon se marie à merveille avec le tempérament volcanique de Miss Tarabotti. Depuis qu'ils se connaissent, ces deux-là ne font que se disputer et s'agacer mutuellement. En fait, leur badinage incessant marque aussi le début d'une idylle, pimentée et fougueuse. Du fait de leur orgueil respectif, ils se protègent contre leur attirance, et qu'est-ce que c'est bon ! C'est drôle, c'est sexy, c'est irrésistible.
A côté, il y a un semblant d'intrigue qui se met en place. Tout commence lors d'une soirée mondaine. Alexia est agressée par un vampire qu'elle tue maladroitement. C'est le début de ses ennuis. Il lui faut rendre des comptes, rencontrer la reine des vampires, comprendre qu'elle est mouillée jusqu'au cou dans cette histoire qui fait apparaître la disparition de vamps et de garous solitaires. Le bureau de l'Alpha n'était pas encore au courant et se charge d'enquêter aussitôt sur ces faits étranges.
Avec ce premier tome, Gail Carriger nous fait cadeau d'un univers qui flirte entre les genres (urban fantasy, romance historique et steampunk). J'ai trouvé l'ensemble très intéressant, sensuel, spirituel et exquis. Les personnages possèdent beaucoup de charme, Lord Maccon et Alexia en tête, mais également les figures secondaires comme le Professeur Lyall, le Beta de la meute, ou Floote, le majordome de Miss Tarabotti, mais aussi Lord Akeldama, un vampire excentrique qui s'est pris d'affection pour la jeune femme, ou miss Ivy Hisselpenny, sa meilleure amie qui porte des chapeaux affreux. Enfin bref, j'ai adoré et je suis déjà prête pour dévorer la suite - Changeless & Blameless (tomes 2 et 3 déjà parus).
Soulless (The Parasol Protectorate #1) - Gail Carriger
Orbit, 2009.
A paraître en VF le 12 janvier 2011 !
Teaser Tuesday #2
Teaser Tuesday is a a weekly bookish meme, hosted by MizB of Should Be Reading.
- En fait, c'est un miracle qu'elle ait été élue, constata Inger Johanne en goûtant le vin. Fantastique. Le vin, j'entends !
Madame la présidente, Anne Holt
Une fois revenue dans ma chambre, je me suis dit qu'au point où j'en étais je ne risquais plus grand-chose, alors j'ai bel et bien avalé un tas de pilules, tellement je me foutais de tout. Je me suis couchée et, au moins pendant un moment, j'ai oublié cet endroit horrible où je n'ai pas un seul ami et où tout le monde est prêt à me sauter dessus.
Bons baisers de Cora Sledge, Leslie Larson