31/03/11

Big Bouffant - Kate Hosford / Holly Clifton-Brown

Big_bouffant

Dès le jour de la rentrée, un détail agace Annabelle : toutes les filles de sa classe portent des couettes ou des queues de cheval. C'est d'une tristesse... Il faut que ça change et Annabelle lance la révolution capillaire. C'est en tombant sur la photo de sa grand-mère que lui vient son idée : il lui faut une choucroute ! Une belle, volumineuse choucroute. Pas facile à dresser sur la tête, même en utilisant un peu de ketchup, du beurre, de la mayonnaise et du miel, ou en complétant le tout avec des rubans et des épingles, le résultat n'est pas folichon.

Bref, arrive l'instant de vérité alors qu'Annabelle se présente à l'école. Les copines se moquent d'elles pour commencer, mais ce nouveau phénomène de mode finit par faire des émules. Souvent copiée, jamais imitée, Annabelle relance sans cesse l'exclusivité car elle refuse à tout prix de ressembler à toutes les autres filles !

Véritable hymne pour la soif d'indépendance et la quête d'identité, BIG BOUFFANT est un délicieux album qui nous raconte les effets pervers du sensationnalisme, ou quand on cherche à se démarquer, la mode ne cesse de banaliser l'extraordinaire, d'où la volonté de toujours vouloir se distinguer, se renouveller, etc. Les illustrations de Holly Clifton-Brown sont adorables et drôles. L'album se veut absolument léger et charmant ! Nous avons beaucoup aimé.

Expected publication: April 2011 by Carolrhoda Books 
le site de l'auteur : http://khosford.com/

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Posté par clarabel76 à 19:00:00 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
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Silence, on irradie.

IMG_3129Ce n'est pas très gai, et pourtant il m'a été impossible de reposer le roman avant la fin. L'histoire est totalement hallucinante, elle se passe dans une contrée proche d'une centrale nucléaire, où la population est déjà fortement éprouvée par cette pollution, puis survient l'explosion. Tout disparaît de la surface de la Terre.

On suit alors trois rescapés, deux enfants, Sven et Siloé, le frère et la soeur, et Grégoras, un adolescent attardé. Ces trois-là sont sonnés et ne savent plus où aller, ils refusent néanmoins de suivre les hommes en blanc qui survolent la région à la recherche de survivants. Ils se terrent dans la forêt et rencontrent un militaire et une jeune femme - étrange hasard qui a voulu que ce couple se lance dans une aventure dont ils avaient sous-estimé l'ampleur. Loubia souhaitait se rendre sur le lieu de l'accident qui avait coûté la vie de sa soeur, une charmante institutrice qu'un médecin s'est également mis en tête de retrouver. Et tout ce petit monde se fait face dans ce paysage apocalyptique où, comme eux, on se sent complètement hagard.

Ce livre fait une petite centaine de pages, mais son impact est énorme. Absolument bouleversant ! Car ce n'est pas seulement une fiction, il n'y a qu'à voir l'actualité pour comprendre que les erreurs se répètent et que nous sommes toujours affreusement vulnérables face à la menace nucléaire. Dans le roman, on découvre une population martyre, des générations bancales, des corps de travers, mais aussi des éclats de rire, des baignades insouciantes, des parties de cache-cache. En fait, c'est aussi pour cette raison qu'on en a gros sur la patate au moment de tourner la dernière page. Il y a une réelle tendresse derrière la portée sinistre du récit. Les personnages sont attachants, ce qu'ils vivent et subissent nous fend le coeur. J'ai également beaucoup aimé le titre du roman, sorte de cri muet et de condamnation radicale qui vaut tous les discours.

Silence, on irradie - Christophe Léon
Editions Thierry Magnier (2009) - 110 pages - 10 euros
illustration de couverture : Claude Cachin

Sven s'inquiétait pour ses parents. Il les voyait vieillir chaque jour davantage. La Centrale les consumait à petit feu. Même sa mère, qui pourtant travaillait dans un bâtiment annexe, avait pris au fil des années cet aspect terreux et gris des gens maladifs. Elle marchait lentement, un poids invisible appuyait sur sa tête qu'elle tenait inclinée sur le côté. Elle s'endormait le soir dans son fauteuil, les aiguilles à tricoter croisées sur son ouvrage, une maille à l'endroit une maille à l'envers. Elle était sujette à des maux de tête fréquents qui la paralysaient. Et, surtout, elle perdait ses dents d'une manière étrange pour quelqu'un de son âge. La dernière, en croquant dans une pomme.

Posté par clarabel76 à 11:45:00 - - Commentaires [18] - Permalien [#]
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