"Oh, Darcy ! You have such a way with the ladies."
Présenté sous forme d'hommage au roman de Jane Austen, ce calque de Pride & Prejudice est une agréable lecture, romantique et divertissante, mais malgré ce plaisir, il faut reconnaître que ce n'est pas non plus follement renversant car l'intrigue est plate, prévisible, surtout pour ceux qui connaissent l'oeuvre originale.
Prom & Prejudice d'Elizabeth Eulberg se passe de nos jours, sur la côte Est des Etats-Unis, dans deux écoles bon chic bon genre (Longbourn pour les filles, Pemberley pour les garçons). Lizzie Bennet est élève boursière, ce qui revient à porter une cible sur le front, ses camarades sont tous riches et lui font sentir qu'elle n'a pas sa place parmi eux. Mais Lizzie est une talentueuse pianiste, elle a survécu à son premier semestre et ne veut pas décevoir ses parents, elle s'est jurée de ne plus se laisser marcher sur les pieds. Et c'est sur Will Darcy que son sens aigu de la rancune va se prononcer. Le garçon rentre d'un voyage à Londres avec son ami Charles Bingley, ce dernier est le chéri de Jane, la meilleure amie de notre héroïne, ils se retrouvent lors d'une soirée où Lizzie et Darcy vont cordialement afficher leur mépris respectif !
L'histoire se compose ainsi des malentendus et autres incompréhensions qui empoisonnent le couple - tous deux têtus, bornés, aveugles et rongés par leurs préjugés. La trame romanesque ne change pas d'un iota. Je n'ai hélas pas retrouvé la scène de la chemise mouillée, un comble impardonnable, mais l'essentiel du casting répond à l'appel (même l'horripilant Colin est de service, de même George Wickham dans son rôle de bad boy). Les personnages principaux n'ont toutefois pas beaucoup d'envergure - le couple de Jane et Charles est d'une fadeur, c'est à se demander à quelle époque ils vivent. De toute façon, toute démonstration affective m'est apparue compassée et sans étincelle. La seule surprise a été pour moi la scène au Carnegie Hall, où Lizzie et sa mère ont été conviées pour le concerto d'une célèbre pianiste.
Non, franchement cela n'a pas été une lecture déplaisante, loin de là. Il faut toutefois savoir qu'on ne retrouve pas l'humour et l'esprit de Jane Austen, et je pense que c'est un livre qui s'adresse surtout aux plus jeunes lectrices. Etant donné ce que j'ai déjà lu dans le même genre (Polly Shulman, Mandy Hubbard), j'ai trouvé que cette lecture, rapide et légère, a le goût délicieusement sucré d'une friandise, qui disparaît aussitôt après le brossage de dents. Sympathique donc, mais pas nécessaire. Sauf si on a envie de souffler entre deux rendez-vous qui vous mettent la tête à l'envers.
du même auteur : The Lonely Hearts Club.
Prom & Prejudice - Elizabeth Eulberg
Published January 2011 by Point