11/05/11

There are places where kids like me go. Sad kids, bad kids, bored kids, and lonely kids, kids that are different.

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Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'attendais de ce roman une intrigue plus fantastique (Jem, l'héroïne de quinze ans, voit une succession de chiffres dès qu'elle pose le regard sur quelqu'un, et depuis ses six ans elle a compris que cela signifiait la date de la mort de la personne en question). Finalement, ce sera le seul détail "peu ordinaire" du roman, qui servira davantage à marginaliser la jeune fille, ballotée de foyer en foyer durant toute son enfance, et portant comme un poids mort ce don devenu une malédiction. Jem est une adolescente qui n'a pas une vie facile, et qui a choisi d'être seule, de s'isoler des autres jeunes, car elle refuse de s'attacher.

Vient la rencontre avec Spider, un camarade de classe beaucoup plus intrépide et fonceur qu'elle, au départ elle le fuit (surtout depuis qu'elle connaît "sa" date), mais tous deux ont beaucoup en commun et finissent par passer un temps fou ensemble. C'est ainsi qu'ils se rendent à la Grande Roue de Londres, où Jem comprend qu'un drame va arriver, et c'est en prenant la fuite qu'ils deviennent, pour les autorités, les principaux suspects de l'attentat. L'essentiel du roman se passe donc en course-poursuite, et non franchement je n'ai pas été embarquée dans l'aventure, je trouvais que c'était lourd et lent, déjà l'ambiance de départ était amère et sinistre, je ne vous raconte pas le moral au moment de la fin, j'étais éreintée.

Ce n'est pas un reproche non plus, chacun y trouvera son compte, mais en ce qui me concerne, ce n'était pas du tout mon envie du moment et j'ai été très déçue par cette lecture (atmosphère pesante, personnages peu attachants, à part la grand-mère Val). La suite doit paraître en vf le 18 mai, le résumé m'intrigue mais je me dis qu'il ne faudra plus espérer une histoire trop fantastique, sous peine de frustration. Wait and see.

Intuitions (tome 1) - Rachel Ward
Michel Lafon (2010) - 330 pages - 15,95€
traduit de l'anglais par Isabelle Saint-Martin

Posté par clarabel76 à 19:30:00 - - Commentaires [6] - Permalien [#]
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Pêle-mêle Clarabel #34

Lu et aimé Plus loin que le bec des hirondelles d'Annie Agopian & Magali Bardos,

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Un texte qui se moque avec gentillesse du tourisme de masse, des clichés sur carte postale et autres, en même temps qu'il dénonce les rêves sur papier glacé, ceux qui font partir toujours plus loin afin de trouver ce qu'ils ne trouvent plus chez eux, ou ceux qui donnent envie de repartir à zéro en voulant croire que la vie est plus belle ailleurs. Des illustrations enthousiasmantes, et une belle histoire d'amour à sens unique. (Rouergue, 2011)

C'est ainsi que nous avons ressorti des étagères Le trou d'Annie Agopian & Alfred.

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Une mère et son fils sont confrontés aux aléas de l'administration qui visent à ce que vous certifiez vos origines, parfois en dépit du bon sens. Ceci conduit la maman à confesser une histoire émouvante, celle du grand-père qui a quitté l'Arménie et s'est retrouvé apatride, la petite histoire embrassant la plus grande, c'est aussi le génocide d'un peuple qu'on découvre, la date du 24 avril 1915 et l'exercice de mémoire qu'il faut entretenir, encore et toujours. Les illustrations d'Alfred commentent avec force les propos d'Annie Agopian. Cet album attendait depuis trop longtemps que nous le découvrions, mais heureusement il n'est jamais trop tard pour bien faire ! (Rouergue, 2010)

Nous avons lu également Le voyage de Mémé de Gil Ben Aych,

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1962. La famille de Simon déménage. Elle quitte le nord de Paris pour s’installer à une vingtaine de kilomètres, à Champigny-sur-Marne. Tout le monde est déjà parti mais il reste à faire bouger Mémé. La grand-mère tout juste arrivée d’Algérie refuse catégoriquement de monter dans une voiture, un bus ou un métro. Elle veut marcher, un point c’est tout. Simon, son petit-fils, se voit chargé de l’accompagner à travers la capitale et la proche banlieue. En chemin, Mémé va de découverte en découverte. Cette histoire vraie s’est passée il y a près de cinquante ans. Pourtant, elle est toujours d’actualité. C’est, sans doute, ce qui a fait de ce livre un classique de la littérature jeunesse que l’école des loisirs a choisi de rééditer.

Même si je lui reconnais d'énormes qualités (j'aime beaucoup la plume de Gil Ben Aych), je suis un peu restée en retrait et je n'en ferai pas une lecture inoubliable, à la rigueur indispensable pour qui recherche un livre traitant de déracinement et de mal du pays avec un zest d'humour.

(Neuf de l'Ecole des Loisirs, édition 2011) Illustration de couverture : Philippe Dumas