Blood Sinister
Le début est assez remarquable : une jeune fille de seize ans, en convalescence chez sa grand-mère, découvre les journaux intimes d'une aïeule portant le même prénom qu'elle - Ellen. Au fil de sa lecture, elle réalise que son ancêtre a rencontré un vampire, qui va chercher à la kidnapper. Plus d'un siècle après, il semblerait que la créature réclame vengeance alors que l'état de santé d'Ellen s'aggrave et qu'elle est hospitalisée en urgence (rien n'est le fruit du hasard). Le début du roman est donc une petite réussite qui a su immédiatement me séduire : cadre victorien, héroïne chêtive, passé mystérieux, journaux intimes et ambiance sombre et oppressante... Quand Celia Rees s'empare du mythe du vampire, elle verse davantage dans la forme classique à la Bram Stoker que dans les (délicieuses) bluettes qui fleurissent sur le marché ces dernières années. Le pari est-il pour autant tenu ? Non, hélas. Cela tient la route les 2/3 du livre, mais la dernière partie est faible et décevante. L'intrigue avait su dresser un tissage habile et confondant entre le présent et le passé, les deux Ellen faisaient corps et s'entendaient pour réciter une histoire qui nous interpellait, mais le retour à la réalité est brouillon. Tout l'épisode de l'hôpital est plat, invraisemblable et je m'y suis ennuyée. La fin aussi est facile, trop rapide. C'est dommage de n'avoir pas su profiter de l'élan du début, vraiment réussi et captivant. Je ferme ce roman sur une note mitigée, teintée de frustration.
Malédiction du sang - Celia Rees
Seuil (2011) - 248 pages - 13,90€
traduit de l'anglais par Anne-Judith Descombey
Teaser Tuesday #19
Mes soeurs à moi le sont devenues au fil d'années de coups durs et de fous rires, de livres échangés, de fêtes mémorables, de crises de larmes qui ne l'étaient pas moins, de naissances d'enfants, de mariages et de divorces, de maladies, d'embrassades et de disputes. Car, comme toutes les soeurs, les miennes m'énervent, prennent la mouche, claquent la porte, laissent des messages, pensent à moi, pardonnent, ouvrent leurs bras et leur coeur. Je sais qu'à toute heure du jour et de la nuit, et même si je n'ai pas donné de nouvelles depuis cent sept ans, elles m'écouteront au téléphone, viendront me chercher à la gare, sortiront la théière ou l'apéro, déplieront leur canapé, pleureront de mes chagrins, jubileront de mes succès et n'hésiteront pas une seconde à me secouer les puces si nécessaire.
La gloire de mes soeurs - Florence Thinard
Neuf histoires qui parlent de relations avec les frères et soeurs, des histoires qui puisent dans les souvenirs de famille, des histoires qui parlent de relations compliquées, ou harmonieuses, parce que c'est toujours complexe d'aimer, de grandir, de se comprendre, de partager tout et si peu à la fois. Il y a des rancunes qui durent et s'épanouissent avec le temps, des colères qui explosent, des crises de jalousie mais aussi des liens forts, qui se serrent ou se resserrent en cas de coups durs. Neuf auteurs se sont essayés à l'exercice (pour la plupart ce sont des auteurs déjà publiés par les éditions thierry magnier, les autres ont vu de la lumière et se sont invités). C'est un ouvrage qui s'adresse à un peu tout le monde, on trouve des textes pour tous les goûts et toutes les sensibilités. J'ai même été étonnée par mes diverses balades, j'ai picoré des morceaux, au gré du vent (de mes envies, de mes curiosités, que pouvait me servir cet auteur, et lui, et lui...), j'ai fait des rencontres, je me suis identifiée, j'ai pesté, j'ai froncé les sourcils, j'ai compati, j'ai aimé, parfois un peu moins. En bref, cela a été une belle promenade littéraire, sur un thème qui m'est très cher.
Comme chiens et chats (éditions Thierry Magnier, 2011).
par Shaïne Cassim, Jérôme Lambert, Véronique M. Le Normand, Pascale Maret, Frédérique Martin, Mathis, Charlotte Moundlic, Mikaël Olliver, Florence Thinard.
Et n'oubliez pas les Trois Grains de Riz par Aki - des histoires de frangines 100% rigolotes !