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Chez Clarabel
16 mai 2011

Je ne comprends pas comment les autres ont le temps de tout faire. Je suis suffisamment occupée à être moi-même.

Maman s'était trompée. L'amour, ce n'était pas seulement comme un soda qui pétille. L'amour vous transformait en la personne la plus belle et la plus merveilleuse du monde. Mais ça ne se voyait pas de l'extérieur.
Extérieurement, j'étais la bonne vieille Semla, tout comme avant. Hormis ce sourire ridicule. Par contre à l'intérieur, il y avait une nouvelle personne, secrète, que nul autre que moi ne connaissait encore.

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Semla a douze ans, elle est une enfant de divorcés heureuse (comme elle dit), son meilleur ami s'appelle Gordon, c'est un original qui n'a pas peur du ridicule, de plus il est très intelligent et il sait danser le rock. Semla adore aussi son petit frère, même si celui-ci confond le placard à chaussures avec les cabinets de toilette depuis que ses parents vivent séparés dans des maisons qui se ressemblent, sauf que tout est inversé et cela chamboule le garçon. Chez son père, les baby-sitters défilent, ainsi que les petites copines qui travaillent au cirque, parce que "papa a du succès". C'est le plus petit de la classe mais c'est lui qui porte les plus grandes chaussures - Semla est plutôt fière - mais un grave problème semble le toucher car ses pieds rapetissent. Pour quelle raison ? 

Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un roman aussi drôle, simple, assez franc et culotté (on pratique le jeu de l'amour, on s'embrasse avec la langue, on montre aussi sa poitrine, on porte son premier soutif et on gère les premières règles). Pourquoi s'en offusquer ? On y parle de la puberté et de la vie quotidienne avec humour et légèreté, en s'attachant beaucoup aux personnages (Semla est une adolescente saine et équilibrée, heureuse et satisfaite d'être elle-même). Toutes les minettes de 12 ans (environ) devraient le déguster car un optimisme fou s'en dégage ! D'autres livres devraient suivre, ce qui est une excellente nouvelle.

Pourquoi mon père porte de grandes chaussures (et autres grands mystères de ma vie) par Moni Nilsson
Bayard jeunesse (2011) - 126 pages - 9,90€
traduit du suédois par Annelie Jarl Ireman et Jean Renaud

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15 mai 2011

Swap au long cours 2011 (1er acte)

Poussées par l'excitation des copines, Alya et moi avons osé nous lancer dans cette aventure du swap au long cours, édition 2011. Nous étions folles, nous étions insouciantes, nous avions nos idées précises (beaucoup d'affinités, ça tombait bien !) et très vite notre premier thème est tombé : the Twilight Zone (en référence à la série fétiche des années 60, révélée par Temps X l'émission animée par les étranges frères Bogdanoff dans les années 80 ... oh yeah). Nous voulions des voyages dans le temps, des quatrièmes dimensions, des rencontres du troisième type, bref décrocher de la réalité à notre façon. C'est parti !

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Que cachent ces petits paquets estampillés ? De belles, belles choses, voici donc : 

  • une série tv - Lark Rise to Candleford (love)
  • un film - Hors du temps avec Eric Bana et Rachel McAdams (love, bis)
  • des livres en VO - Small Blue Things ; Haven ; Lunarmorte (triple love, of course)
  • un roman en VF - Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain (love curieux)
  • une très belle carte Alice in Clockwork de Jasmine Becket-Griffith (swoush)
  • des gourmandises au chocolat, au sucre, au caramel, avec des couleurs bariolées, et des saveurs inattendues (bave)
  • un carnet secret pour nos pouvoirs magiques (gniii)
  • un joli presse-papier qui me rappelle que c'est bon d'être dans la lune (bah ouais)
  • une bougie sent-bon et de la pâte de speculoos (sluuuuuurp)

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Merci encore Alya ! Et chapeau chère Bladelor pour ton organisation !

13 mai 2011

I killed her once and died for her many times and I still have nothing to show for it.

Pourquoi était-il obligé de vivre toujours la même vie alors que les autres pouvaient repartir de zéro ? Pourquoi était-il toujours là tandis qu'elle disparaissait chaque fois ? Il avait souvent l'impression d'être seul sur cette terre. Il était différent. Il l'avait toujours été. Ses tentatives de vivre comme tout le monde lui semblaient absurdes et illusoires.
" Je l'ai de nouveau perdue. "
On aurait pu croire que quelqu'un qui, comme lui, avait tant vécu, en avait tant vu, aurait eu une vision des choses à plus long terme et fait preuve de davantage de patience. Mais il avait refoulé trop de choses, en avait trop demandé aussi. Elle était là, en face de lui, et il n'avait pas réussi à se contrôler. Il s'était plu à croire qu'en le regardant simplement dans les yeux elle se serait souvenue, que l'amour aurait été plus fort que tout. Il s'était trompé.

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Lucy rencontre Daniel au lycée, elle est attirée par lui tandis qu'il la fuit. Le soir du bal de la promo, ils se retrouvent en tête à tête. Il lui confie qu'ils se connaissent déjà, qu'elle se prénomme Sophia et qu'il l'aime à en mourir. Lucy prend peur et le quitte brutalement.Elle n'aura plus de nouvelles de lui, pensera même qu'il est mort et s'en voudra, surtout que des souvenirs lui reviennent tentant de lui expliquer qu'il n'avait peut-être pas tort et que tous deux se seraient déjà vus dans d'autres vies.

Quelle étrange histoire ! Je dois vous avouer n'avoir pas beaucoup accroché aux personnages ni à leur relation amoureuse, mais je suis tout de même venue à bout du roman alors qu'au départ ce n'était pas gagné (je trouvais que c'était long, avec un ton particulièrement lyrique qui me hérissait). Puis sont venues les épopées à travers les siècles, un moyen de mieux connaître Daniel et le pourquoi de son obsession. A vrai dire, je n'ai pas du tout aimé ce garçon, il pleurniche beaucoup (même de bonheur !). Son truc à lui, c'est d'aimer Sophia et d'espérer qu'elle se souvienne de lui (pari risqué, puisqu'elle a une mémoire défaillante). Le tournant le plus important se passera durant la première guerre mondiale, alors que la jeune fille s'appelle Constance, elle est anglaise et infirmière-auxiliaire, lui est grièvement blessé et ainsi soit-il. De retour dans les années 2000, Lucy aura également le déclic puisqu'elle se décidera enfin à agir. 

En attendant, c'est long. L'époque contemporaine et le passé font quelques pas de danse, au milieu le lecteur s'impatiente de plus en plus (à quand la rencontre ? l'instant magique du premier baiser ? l'explication de ce phénomène un brin fantastique qui transporte notre jeune homme à brasser plusieurs destinées ? pourquoi cette fille, et pas une autre ?). Hélas, le suspense est quelque peu surfait, le tout sonne faux, l'intrigue est ennuyeuse et j'ai été très déçue parce que j'attendais beaucoup de ce nouveau roman d'Ann Brashares. Il s'agit donc d'un rendez-vous loupé autour d'une intrigue qui se veut trop sentimentale et qui se révèle plate et pas crédible pour deux sous. C'est duuuur !

L'Amour dure plus qu'une vie - Ann Brashares
Gallimard (2011) - 385 pages - 17€
traduit de l'anglais (USA) parAnne Krief

12 mai 2011

La petite fille encore en elle...

Aujourd'hui est un grand jour dans la vie de ma grande fille qui fait sa première visite de collège (ça passe horriblement vite), heureusement qu'il existe des petits livres comme Le secret de Jeanne pour sourire et pleurnicher en même temps.

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Mais grandir et s'aimer, c'est compliqué.
Et la petite fille encore en elle pleure parfois.
Jeanne comprend que son enfant
n'est plus du tout un enfant.
Et la petite fille encore en elle s'étonne
que la temps ait passé si vite.

Le portrait de la grand-mère Jeanne sert à retracer une histoire qui  nous concerne toutes, qui nous touche forcément, qui rappelle l'enfance, l'adolescence et la vie d'adulte, le cycle de la vie qui se perpétue, mais ceci n'étouffe pas cette petite fille encore en nous, cette part de l'enfance qui préserve notre émerveillement et tout le reste. A garder précieusement.

par Arnaud Alméras & Robin pour les illustrations (Albin Michel jeunesse, 2011).

11 mai 2011

There are places where kids like me go. Sad kids, bad kids, bored kids, and lonely kids, kids that are different.

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Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'attendais de ce roman une intrigue plus fantastique (Jem, l'héroïne de quinze ans, voit une succession de chiffres dès qu'elle pose le regard sur quelqu'un, et depuis ses six ans elle a compris que cela signifiait la date de la mort de la personne en question). Finalement, ce sera le seul détail "peu ordinaire" du roman, qui servira davantage à marginaliser la jeune fille, ballotée de foyer en foyer durant toute son enfance, et portant comme un poids mort ce don devenu une malédiction. Jem est une adolescente qui n'a pas une vie facile, et qui a choisi d'être seule, de s'isoler des autres jeunes, car elle refuse de s'attacher.

Vient la rencontre avec Spider, un camarade de classe beaucoup plus intrépide et fonceur qu'elle, au départ elle le fuit (surtout depuis qu'elle connaît "sa" date), mais tous deux ont beaucoup en commun et finissent par passer un temps fou ensemble. C'est ainsi qu'ils se rendent à la Grande Roue de Londres, où Jem comprend qu'un drame va arriver, et c'est en prenant la fuite qu'ils deviennent, pour les autorités, les principaux suspects de l'attentat. L'essentiel du roman se passe donc en course-poursuite, et non franchement je n'ai pas été embarquée dans l'aventure, je trouvais que c'était lourd et lent, déjà l'ambiance de départ était amère et sinistre, je ne vous raconte pas le moral au moment de la fin, j'étais éreintée.

Ce n'est pas un reproche non plus, chacun y trouvera son compte, mais en ce qui me concerne, ce n'était pas du tout mon envie du moment et j'ai été très déçue par cette lecture (atmosphère pesante, personnages peu attachants, à part la grand-mère Val). La suite doit paraître en vf le 18 mai, le résumé m'intrigue mais je me dis qu'il ne faudra plus espérer une histoire trop fantastique, sous peine de frustration. Wait and see.

Intuitions (tome 1) - Rachel Ward
Michel Lafon (2010) - 330 pages - 15,95€
traduit de l'anglais par Isabelle Saint-Martin

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11 mai 2011

Pêle-mêle Clarabel #34

Lu et aimé Plus loin que le bec des hirondelles d'Annie Agopian & Magali Bardos,

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Un texte qui se moque avec gentillesse du tourisme de masse, des clichés sur carte postale et autres, en même temps qu'il dénonce les rêves sur papier glacé, ceux qui font partir toujours plus loin afin de trouver ce qu'ils ne trouvent plus chez eux, ou ceux qui donnent envie de repartir à zéro en voulant croire que la vie est plus belle ailleurs. Des illustrations enthousiasmantes, et une belle histoire d'amour à sens unique. (Rouergue, 2011)

C'est ainsi que nous avons ressorti des étagères Le trou d'Annie Agopian & Alfred.

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Une mère et son fils sont confrontés aux aléas de l'administration qui visent à ce que vous certifiez vos origines, parfois en dépit du bon sens. Ceci conduit la maman à confesser une histoire émouvante, celle du grand-père qui a quitté l'Arménie et s'est retrouvé apatride, la petite histoire embrassant la plus grande, c'est aussi le génocide d'un peuple qu'on découvre, la date du 24 avril 1915 et l'exercice de mémoire qu'il faut entretenir, encore et toujours. Les illustrations d'Alfred commentent avec force les propos d'Annie Agopian. Cet album attendait depuis trop longtemps que nous le découvrions, mais heureusement il n'est jamais trop tard pour bien faire ! (Rouergue, 2010)

Nous avons lu également Le voyage de Mémé de Gil Ben Aych,

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1962. La famille de Simon déménage. Elle quitte le nord de Paris pour s’installer à une vingtaine de kilomètres, à Champigny-sur-Marne. Tout le monde est déjà parti mais il reste à faire bouger Mémé. La grand-mère tout juste arrivée d’Algérie refuse catégoriquement de monter dans une voiture, un bus ou un métro. Elle veut marcher, un point c’est tout. Simon, son petit-fils, se voit chargé de l’accompagner à travers la capitale et la proche banlieue. En chemin, Mémé va de découverte en découverte. Cette histoire vraie s’est passée il y a près de cinquante ans. Pourtant, elle est toujours d’actualité. C’est, sans doute, ce qui a fait de ce livre un classique de la littérature jeunesse que l’école des loisirs a choisi de rééditer.

Même si je lui reconnais d'énormes qualités (j'aime beaucoup la plume de Gil Ben Aych), je suis un peu restée en retrait et je n'en ferai pas une lecture inoubliable, à la rigueur indispensable pour qui recherche un livre traitant de déracinement et de mal du pays avec un zest d'humour.

(Neuf de l'Ecole des Loisirs, édition 2011) Illustration de couverture : Philippe Dumas

9 mai 2011

En poche ! #34 : Toi et moi à jamais

Le voici, le voilà, votre roman de plage à dévorer sans aucun scrupule !

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Alice et sa soeur Riley passent l'été dans la maison familiale de Fire Island, près de New York. Sportive, vive et garçon manqué, Riley est maître sauveteur. Très différente, Alice est féminine, douce et brillante, elle prépare sa rentrée en fac de droit. Paul, l'ami d'enfance, revient après trois ans d'absence. Attirés l'un par l'autre, Paul et Alice vont avoir une liaison, dans le secret, mais Riley va les surprendre un soir.

Ann Brashares, auteur de la série Quatre filles et un jean, signe un bon gros mélo sentimental, cousu de fil blanc, voilà pour les défauts, mais alors qu'est-ce que j'ai aimé ! J'ai complètement mordu à l'hameçon, j'ai aimé cette histoire d'amitié et d'amour, j'étais toute vibrante d'émotions pour ce que vivaient les personnages, j'étais à leurs côtés, j'avais mon petit mouchoir dans la main, j'étais nouée par les révélations, et puis dégoûtée par certains choix, je ne comprenais pas qu'on puisse garder pour soi autant de souffrance, mazette j'étais à fond dedans, d'ailleurs, j'ai lu ce roman en une soirée parce que j'étais totalement mordue !

"L'amour peut-il durer toute une vie ? Peut-il passer indemne de l'enfance à l'âge adulte en survivant aux tourments et aux écueils de l'adolescence ? Est-il toujours le même à l'arrivée, simplement exprimé de façon différente ? Ou ces deux formes d'amour sont-elles radicalement étrangères et incompatibles ?"

Toi et Moi à Jamais - Ann Brashares (disponible en format poche, coll. Pôle Fiction chez Gallimard).

9 mai 2011

Zarra

Je garde tout ça pour moi bien sûr, ou pour mon journal, je ne veux pas qu'on me prenne pour une timbrée. C'est quand même pas moi la timbrée ici...

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Il fait beau, on en profite à l'ombre des pommiers en fleurs en bouquinant quelques-uns des romans de la collection Neuf de l'Ecole des Loisirs. Nous ne tombons pas toujours sur la perle rare, mais nous rencontrons de chouettes personnages, comme la petite Zarra. (Nous avons également lu le dernier roman d'Audren, Les zinzins de l'assiette, mais nous en attendions plus. C'est un texte qui commence par décrire le bonheur de bien manger et de se faire plaisir autour d'une table, l'ambiance à la maison gagne en euphorie et le bonheur coule à flots. Ils sont quatre garçons à la maison, tous nés de pères différents et qu'ils ne connaissent pas, la mère se dit féministe et refuse de partager son toit, car elle ne veut pas faire la bobonne. Elle est très mauvaise en cuisine et n'a pas envie d'apprendre, même pour faire plaisir à ses fils. Ces derniers décident d'apprendre et testent des recettes faciles en cumulant les gentilles bévues. Puis, l'histoire bascule avec la rencontre d'un nouvel amoureux qui dépose ses valises chez eux et qui se révèle également un très bon cuisinier. Les enfants l'adoptent, puis reprochent à leur mère de saboter sa relation à cause de principes ridicules. C'est à partir de là que nous avons commencé à nous désintéresser de l'histoire qui cumulait les clichés et les principes de précaution. De plus, je n'ai pas trouvé le texte abouti. D'ailleurs cela commence à faire plusieurs romans d'Audren où je commence de moins en moins à m'enflammer. C'est dommage.) L'illustration de couverture est de Gabriel Gay.

Refermons cette parenthèse pour revenir à notre petite Zarra. En fait, il s'agit d'Axelle. Elle a une maman maniaco-dépressive, dont les crises se manifestent soudainement et de façon violente. Ce n'est pas rigolo tous les jours, soit sa mère passe son temps à dormir, soit elle hurle et prétend qu'elle n'aime pas sa fille, qu'elle en a marre de sa vie et qu'elle veut partir, à la rigueur avec son fils, mais pas avec sa fille. Axelle n'a personne à qui se confier, elle n'ose pas en parler à sa meilleure amie et son père est trop souvent absent à cause de son boulot. Alors, Axelle se réfugie dans les rêves et se prend d'admiration pour Fantômette. Comme elle, Axelle devient une justicière de la nuit et propose ses services pour sauver la planète.

Au début, alors que je lisais les premiers chapitres, j'avais un peu de mal à visualiser cette histoire aux mains de jeunes lecteurs de 9-12 ans. Le sujet n'est pas facile, pas courant non plus, les accès de folie de la mère peuvent dérouter, je ne sais pas, j'étais moyennement convaincue. Et puis, il s'est passé une petite étincelle et je n'ai pas pu m'empêcher de sourire et de trouver Axelle forcément sympathique et attachante. Tout n'est pas très crédible, comme les escapades nocturnes d'une gamine de douze ans dans une ville où le crime rôde, et le sujet reste malgré tout survolé, mais il n'empêche... La fin montre aussi que la dépression est une maladie grave et longue à guérir, que personne n'est responsable et qu'il ne faut pas croire les méchancetés entendues ni celles qu'on se chuchote à soi-même (Axelle a souhaité plus d'une fois la mort de sa mère afin de retrouver un équilibre familial). Alors voilà, c'est un portrait de petite fille qui souffre et s'accuse d'être coupable du mal dont souffre sa mère, qui préfère se réfugier dans le rêve et l'imaginaire, et qui va peu à peu prendre confiance en elle et faire face à tout ce qui la ronge. L'humour, heureusement, sauve la mise... car le sujet n'est pas très évident à suggérer aux enfants. (Je ne suis pas sûre non plus qu'ils connaissent tous Fantômette, d'où mon envie de conseiller davantage ce roman aux adultes.)

Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2010. Illustration de couverture : Dorothée de Monfreid. 

8 mai 2011

Mon royaume est un cheval

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Quatre auteurs se partagent l'affiche autour d'un même thème : le cheval. L'animal sert principalement à symboliser une envie, un rêve, l'enfance, l'espoir, l'acte de grandir, l'amitié, l'amour aussi... Yann Coridian évoque le premier amour, à travers un spectacle scolaire, où le jeune narrateur joue le rôle d'un cheval et n'a d'yeux que pour une petite copine qui interprète un arbre. Ils sont en CM2, la fin d'année approche, ils vont se séparer, ce sont les vacances et le garçon reçoit une carte postale avec un cheval, illustrant la réciprocité des sentiments. Et j'ai été attendrie par cette belle histoire, même si elle est bien trop courte aussi. C'est le souci du recueil de nouvelles, de toute façon. Les mondes s'enchaînent, les rencontres avec les personnages passent à toute vitesse, et le lecteur jongle avec l'immension frustration de dire adieu et bonjour à la fois.
Susie Morgenstern a le goût de la chute - un garçon est attaché à son cheval, c'est son trésor, le dernier cadeau de son grand-père, il n'en parle même pas à ses meilleurs potes, il se coupe du monde extérieur pour passer son temps avec, un peu aussi pour se réfugier des disputes incessantes de ses parents, lesquels divorcent puis se remarient avec un bébé à la clef. La nouvelle ne l'enchante guère, mais c'est sans se douter que cela l'aidera à grandir et à se détacher de son cheval. Pour un bien. Pour grandir, quoi.
Le texte de Christian Oster est celui qui m'a le moins emballée : un cheval (qui parle), vieux et traînant la patte, désormais sans maître ni cavalier, erre comme une âme en peine et rencontre un escargot. Ils font route ensemble, la bestiole sur la tête afin d'observer le paysage. Un lutin leur offrira un coup de bûche pour faire grossir l'escargot, qui bave de plus en plus, mais la proposition de la fée sera poliment déclinée, et même la promesse faite à la limace n'entravera pas cette jolie connivence qui s'est crée entre le cheval et l'escargot. Non, honnêtement je n'ai pas beaucoup apprécié.
Par contre, j'ai été fort sensible au joli récit de Brigitte Smadja où une jeune adolescente, rêveuse, passe deux semaines de vacances chez sa tante en soupirant d'ennui. Elle rencontrera sur la plage un cheval fou et sa cavalière et sera pleine d'admiration devant ce couple. Elle prendra conscience qu'elle a besoin de changement dans sa vie, elle aime le latin mais n'osait pas l'assumer devant sa bande de copains. A la place, elle suivait le mouvement en mettant le bazar et en se moquant de la prof. Elle en a soupé d'être un mouton, elle veut de nouveau ressentir ce que la rencontre du cheval et sa cavalière a éveillé en elle, et elle y arrivera à force de ténacité et d'indifférence. C'est un texte d'une telle force, laquelle se dégage tranquillement, j'ai beaucoup aimé ce doux paradoxe !
En bref, voilà un recueil à la qualité appréciable mais au plaisir parfois inégal. A la base, je voulais relire un texte de Yann Coridian, et je n'ai pas été déçue.

Neuf de l'Ecole des Loisirs (2011) - 100 pages - 8,00€
illustration de couverture : Sereg

7 mai 2011

"Do you remember infinity?"

"There are moments in every girl’s life that are bigger than we know at the time. When you look back, you say, that was one of those life-changing, fork-in-the-road moments and I didn’t even see it coming. I had no idea."

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Fin de la trilogie ! We'll always have summer a été un roman bouleversant, mais terriblement frustrant aussi. Ne vous méprenez pas, je chéris d'amour cette série que j'ai découverte en toute innocence il y a un an. C'était à craindre que j'en attendrais un dénouement à la hauteur de mes espérances (et de mon affection). Résultat, j'ai eu et je n'ai pas eu ce que je voulais. Non, cette lecture n'a pas su me combler.

Petit tour d'horizon. Deux ans ont passé depuis la fin du deuxième tome, les bobos au coeur ont été pansés, Belly est amoureuse, vraiment amoureuse, et nous sommes contents pour elle... jusqu'à ce qu'on réalise que tout n'est pas si formidable et que les premières déconfitures apparaissent. Je ne voudrais pas spoiler, mais juste signifier que cette fois l'auteur a un peu chamboulé les cartes et traité ses personnages de façon incongrue, presque caricaturale. Le méchant est devenu le gentil, éternel incompris, le petit mignon de service passe au rang de salopard immature et irresponsable, et notre chérie a beau prétendre qu'elle est désormais femme puisqu'elle porte des talons, elle n'en demeure pas moins puérile et irréfléchie.

Un sujet essentiel occupe principalement l'intrigue du roman, ce qui rend la lecture lourde et lente, l'ambiance n'est plus aux rêves ou à la nostalgie, le souvenir de Suzanne est fugace, l'émotion est présente, surtout au début puis durant les 50 dernières pages, mais sans cela je suis restée dans l'attente, me demandant si ce que je voyais venir à des kilomètres à la ronde allait vraiment me tomber sur le bec !? Oui, ce roman est prévisible, trop prévisible, pourtant il ne cesse de me déconcerter et de me chambouler.

J'ai eu le coeur brisé, plus d'une fois, parce que je m'étais attachée aux personnages et il se passe que ce dernier tome opère un virage brutal dans ses prises de position, du coup c'est déstabilisant (et personnellement ça ne m'enchante pas). Franchement il y a beaucoup de gâchis, des attitudes odieuses et impardonnables, des comportements lâches, des déclarations trop tardives, et des oeillères, trop d'oeillères qui viennent à tomber trop soudainement. Pour l'instant, je me sens amère face à ce que Jenny Han nous propose pour boucler cette belle série, en gros c'est trop facile et perturbant aussi, pas franchement fidèle aux données de base dans certains cas (je n'aime pas être baladée à tort et à travers). Ceci dit, il faut absolument que vous visitiez Cousins, la maison de la plage, si vous ne connaissiez pas encore - les émotions sont systématiquement au rendez-vous !

We'll Always Have Summer (Summer #3) - Jenny Han
Published April 2011 by Simon & Schuster Children's Publishing

LUENVOLu en VO - 24

> les copines de plage : Bladelor et Francesca

LA SERIE EST DISPONIBLE EN VF AUX EDITIONS ALBIN MICHEL JEUNESSE - LE TOME 2 PARAÎTRA FIN MAI AVEC REEDITION DU TOME 1 DONT LA COUVERTURE SERA SEMBLABLE A L'EDITION ORIGINALE.

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