Un monde en couleurs
Forcément cette couverture avec un totem Maori avait de quoi m'interpeller, et puis le titre : Un monde en couleurs (implicitement j'ai repensé au projet de Régis Lejonc - Quelles couleurs !). Philippe Nessmann opte pour une approche plus pédagogique, il étale les jolies couleurs de sa palette et analyse leur place dans l'art, la nature, le monde, l'histoire et la vie de tous les jours. Ainsi le bleu est la couleur de la fraîcheur et du calme, du froid et de la tristesse, de la profondeur et de l'espace, de l'infini et du rêve ; le rouge symbolise le feu et le sang, la lutte et la révolution, la séduction et l'amour, l'interdit et le danger, la prospérité et l'enfer ; le jaune est la couleur du soleil et de l'or, de la folie et de la trahison, de la richesse et du temps, du mensonge et du désordre, de la lumière et de la fantaisie ; le vert représente la nature et l'écologie, l'islam et les musulmans, la chance et l'étrange, le bon et le sain, l'Irlande et la jeunesse... il y a aussi le noir et le blanc, plus toutes les couleurs composées (gris, rose, violet, brun...).
Il n'y a qu'à demander, le programme est alléchant et très instructif. Chaque double page est illustrée par des photographies et des petits textes accessibles. Il n'y a pas trace de poésie à la Régic Lejonc (je me répète, mais cet album était tellement marquant), c'est différent, plus didactique mais pas barbant, et voulant à juste titre pousser plus loin la réflexion. Dans un sens il faut observer et observer encore, parce que lire c'est apprendre et être ... dans un monde en couleurs !
de Philippe Nessmann (Gallimard, 2011) - illustrations de Clotilde Perrin & Laurent Cilluffo
80 pages - 19,90€
"it was a figment of my desperate imagination, because the real owner of that voice would never be here"
(il s'agit de la suite de The Iron King)
Respectant son accord conclu avec le prince Ash, Meghan s'est donc livrée à Mab et devient prisonnière de la Cour de l'Hiver où tout lui rappelle qu'elle n'a pas sa place parmi eux et qu'il est cruellement tentant de l'éliminer ou lui faire subir des petites misères. A commencer par son prince charmant, Ash, qui est froid et distant avec elle. Il lui avouera d'ailleurs s'être joué de ses sentiments et ne rien ressentir pour elle. Meghan pensait avoir touché le fond, elle n'en est qu'au début de ses peines.
Suite à la cérémonie qui réunit les deux cours ennemies, durant laquelle le fameux Spectre des saisons est remis d'un souverain à un autre, un tragique évènement survient. Meghan doit fuir, et c'est Ash lui-même qui se présente en escorte ! (Ils n'ont pas fini de jouer cette petite comédie du je-t'aime-moi-non-plus. Triple hélas.)
C'est un deuxième volet plus dense, plus rythmé et plus percutant concernant l'intrigue. Il se passe des coups de théâtre inattendus et stupéfiants, qui forcent parfois le hoquet de surprise, l'ensemble a du bon, l'histoire se lit facilement et sans temps mort.
Les rencontres sont aussi nombreuses, avec de nouvelles personnalités et d'anciennes connaissances, Puck est enfin de retour, plus conquérant que jamais. Il déclare sa flamme à la princesse, se montre tendre et dévoué, ce qui réconforte Meghan, déprimée d'avoir "perdu" son prince Unseelie.
Les enjeux politiques sont de plus en plus troubles, et l'ambiance générale absorbe cette tension, on lit vraiment ce roman avec un sentiment de panique et de peur. A côté, il y a la partie sentimentale, touchante et craquante aussi, même si on ne nous la fait plus (le héros taciturne, prêt à sacrifier son honneur, partagé entre son devoir et son amour, lequel est irrémédiablement impossible, car interdit !).
J'avais souvenir d'un 1er tome plus enchanteur, je ne suis pas déçue par cette suite non plus mais la série emprunte une direction plus stéréotypée. Ceci dit, cela reste parfaitement efficace !
The Iron Daughter (The Iron King #2) - Julie Kagawa
Published July 2010 by Harlequin Teen - disponible en VF.
"I think our last kiss was meant to be quick and chaste, but after the first touch of his lips fire leaped up and roared through my belly. My fingers yanked him close, digging into his back, and his arms crushed me to him as if wanting to meld us together. I knotted my fingers in his hair and bit down on his bottom lip, making him groan. His lips parted, and my tongue swept in to dance with his. There was nothing sweet or gentle in our last kiss; it was filled with sorrow and desperation, of the bitter knowledge that we could've had something perfect, but it just wasn't meant to be.(...) Don't ask me this again, he rasped, and I was too breathless to answer."