“My name is Gin, and I kill people.”
Voilà une lecture qui ne m'a pas complètement séduite, sans me décevoir non plus. Quel casse-tête ! J'avais plus d'une fois envie de me dire, laisse tomber, mais j'étais trop curieuse de connaître la suite et, de fil en aiguille, je suis arrivée à la dernière page, la maudite, qui me lâche une info vile et mesquine, du genre à me donner (presque) envie de signer pour la suite.
Argh ! Que de perversité dans ce monde de brutes.
Jennifer Estep n'a rien inventé de nouveau, ce qui ne signifie pas que ça ne plaise pas aussi. L'héroïne est une dure, une vraie, elle est tueuse à gages, avec la conscience d'accomplir un nettoyage juste (elle ne zigouille que les pourris, les violeurs d'enfants, etc.). Elle a connu la rue, en est sortie à l'âge de 13 ans et doit son salut à Fletcher, son mentor, patron du Pork Pit, un second père. Et si la dame est aussi froide et intransigeante, c'est parce qu'elle aurait trop souffert de son passé et de sa faiblesse.
Elle masque bien cette vulnérabilité derrière sa façade de bombe atomique et de redoutable machine à tuer. Elle fait du boulot vite fait, bien fait. C'est la meilleure sur le marché, aussi lorsque sa dernière mission vire à la catastrophe, ça chauffe à tous les étages car Gin, surnommée l'Araignée, ne tolère pas d'avoir été doublée. Assistée du fils de Fletcher, l'irrésistible Finnegan Lane, elle va donc jurer vengeance en levant son poing au ciel.
En cours de route, elle s'associe également avec l'enquêteur de police, Donovan Caine, le type le plus intègre de la ville (Ashland serait un peu la soeur jumelle de Gotham City). Ces deux-là ont bien du mal à collaborer, ils sont ennemis par principe mais, bon, ils sont tous deux séduisants et le savent, ils se plaisent et s'attirent, ils jouent un jeu trouble et dangereux, pas de quoi arranger leurs petites affaires...
A lire comme ça, c'est très excitant sauf que l'alchimie ne fonctionne pas du tout ! Déjà, Gin et Donovan ont l'un et l'autre des personnalités peu glamour, de ce fait leurs scènes de séduction sont risibles et ne produisent aucun effet. L'apparition d'un autre candidat, dans le tome 2, pourrait corriger l'erreur de casting de ce premier volume - ouf.
C'est un peu juste pour se prononcer sur cette série, parce que l'histoire laisse entrevoir une intrigue sombre et retorse qui colle bien avec l'ambiance générale, mais je ne sais pas, il me manque le fameux petit truc en plus...
Le Baiser de l'Araignée (L'Exécutrice#1) - Jennifer Estep
J'ai Lu, coll. Crépuscule, 2011. Traduit par Agnès Girard.