"Popcorn isn't food, it's popcorn."
J'ai beau tourné dans tous les sens ce que m'inspire cette lecture, hélas il n'en sort rien, absolument rien. C'est dire le vide qu'elle renferme, en dépit de ses 400 pages. Nous avons là une histoire tristement plate, et quelconque. Quel ennui.
Imaginez un type, un psychologue renommé dans sa ville, kidnappé par une mère abusive dans l'espoir qu'il vienne en aide à sa fille. Cette dernière est hémophobe, pas de quoi fouetter un chat selon le docteur, très en colère d'avoir été le dindon de la farce. Il comprendra avec un temps de retard que sa patiente est en fait une vampire, ce qui explique mieux l'extrême gravité de son mal.
Bref, notre psy s'appelle Greg, il est beau mec et trouve la douce Lissianna à son goût. Celle-ci apparaît pure, angélique et compatissante, elle n'est pas insensible au charme du docteur non plus, mais calmons-nous. Point d'ébats passionnés ni de jeux de séduction mignons et craquants au programme. A la place, c'est plus lisse, romantique et drôle aussi. (Oui, oui. Tout n'est pas foncièrement mauvais non plus. Et le côté bonbon apporte une certaine saveur, mine de rien.)
Sauf que, non. Le résultat n'est pas très succulent.
Non seulement l'histoire s'éternise dans des bavardages creux et inutiles, ce qui sert finalement à présenter cette étonnante famille Argeneau, est-ce pour autant concluant ? Non, même pas. Il se dégage un sentiment de niaiserie qui donne envie de bouder. En clair, tout le monde s'aime, se mêle des petites affaires des autres, tout le monde est beau, sexy, et aussi sympa, moderne, branché... houlala, ça rase les pâquerettes !
De plus, il ne faut pas espérer une intrigue consistante, pour compenser, car il ne se passe strictement rien. Disons que cela se résume à une romance -sans éclat- entre un humain et une vampire, le seul détail qui change des clichés habituels repose dans l'idée que les vampires sont des êtres nés d'un procédé biotechnologique qui date de l'Atlantide ! Un concept original, pas très décoiffant non plus.
Reste le dernier atout : l'humour, bien sûr. Car oui, c'est drôle et cocasse. Je pense au type qui fourre un concombre dans son pantalon ou celui qui porte des pyjamas Spiderman sans peur du ridicule... des petites perles qui ne sauvent toutefois pas une série qui ne s'annonce pas particulièrement brillante et qui ne se détache pas de la masse.
En-cas d'Urgence (Les Vampires Argeneau #1) par Lynsay Sands
Milady, 2011. Traduit par Zeynep Diker.
“I know that sounds weird, but it's hard to be scared or even angry at a guy in Spider-Man pajamas”