"A tout jamais elle occupe mes pensées."
Intriguée au départ par cette nouvelle série de Lenia Major, je ne m'imaginais pas une seconde me passionner autant pour les aventures d'Ascane et de sa licorne. Il s'agit en effet d'un monde très différent de celui rencontré dans Le Prince des Maudits, mais il n'est pas sans intérêt non plus car il promet de nous balader vers des contrées tout aussi fantastiques que merveilleuses.
Ascane de Livarot est la première fille à être envoyée en apprentissage auprès de Maître Séber pour devenir licornière. Son arrivée déplaît fortement et l'homme compte bien lui en faire voir de toutes les couleurs. C'est ainsi qu'il lui confie la charge d'une licorne sauvage, sérieusement blessée depuis sa capture, et qui refuse qu'on s'approche d'elle. A force de patience, Ascane va accomplir un petit miracle !
Un lien très fort va l'unir à la créature, un lien qui expliquerait aussi une particularité chez la jeune fille. C'est un don, assez rare, seul son grand-père en avait déjà fait montre, mais toute l'histoire ne doit pas se dévoiler si vite.
En ligne de fond, on découvre aussi la présence d'un individu fou dangereux, assoiffé de vengeance, qui fomente un complot meurtrier dans lequel il impliquerait les licornes. Cette part de l'intrigue sera plus largement développée dans la suite, pour l'heure c'est une première approche, le temps de faire connaissance avec l'héroïne, de se familiariser avec les licornes, de mieux connaître le monde des licorniers.
Cette lecture s'est finalement révélée enthousiasmante, il y a peut-être moins d'humour et d'action, mais le style fluide et entraînant de Lenia Major rend ce rendez-vous fort agréable. Cette rencontre s'est opérée avec un zest de magie et un soupçon de mystère et de suspense qui promet un bel affrontement. Je m'en réjouis !
La Fille aux Licornes, tome 1 : La rencontre par Lenia Major
Talents Hauts, 2011 - 160 pages - 12,50€
illustration : Elodie Marze
Enfance(s)
Couleur Mirabelle est une plongée en enfance, et plus particulièrement dans celle de l'auteur. Olivier Larizza exprime avec simplicité et sincérité ses souvenirs de petit garçon, celui qui aimait Goldorak et savourait les carambars, mais aussi celui qui voulait dédier un poème de Maurice Carême à sa mère, pour tout l'amour et l'admiration qu'elle lui inspirait, ou celui qui évoquait un portrait attendrissant du grand-père, un homme formidable, passionné de cyclisme et du Tour de France.
On sent une enfance heureuse, reconnaissante, bienveillante, où il fait bon vivre et aimer. Il est temps aujourd'hui de chuchoter ces mots d'amour, de se baigner dans le souvenir de ces jours heureux. Et je trouve qu'en cette période morose, porteuse de nouvelles pas toujours gaies, il est bon de se réfugier dans un ouvrage de textes courts, un ouvrage dont la lecture procure une sensation de douceur, de tendresse et de nostalgie. Couleur Mirabelle apporte un sentiment de sérénité aussi, c'est reposant, vraiment j'étais sous le charme même si je ne sais pas trop expliquer exactement pourquoi. Ou peut-être si, peut-être est-ce le secret de ce livre, mais Couleur Mirabelle a également la couleur de notre propre enfance ! Pas seulement celle des années 80 et de la génération Casimir, mais tout bonnement une enfance au goût de barbe à papa, sucrée et vaporeuse.
Couleur mirabelle, par Olivier Larizza
Orizons 2011. 10€
(Extrait du livre)