16/11/11

Pêle-mêle Clarabel #46

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Très chouette et rigolo, cet album raconte l'histoire d'un monsieur qui s'habille en gris, dont le plaisir est de revêtir chaque mercredi son costume du gros canard jaune, et qui voit son monde s'effronder parce qu'il serait la risée de sa banque ! C'est une histoire toute simple et très drôle qui revendique le goût du bonheur et le droit de faire ce qu'il nous plaît. Et puis le jaune, c'est tellement plus gai que le gris ! Avec des illustrations qui me plaisent ENORMEMENT. 

La vraie folle histoire du gros canard jaune, par Nathalie Meynet et Guillaume Plantevin. 
Océan jeunesse, 2011. 

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Une mamie qui vieillit, c'est une mamie qui perd un peu la notion des choses, qui a la mémoire qui flanche, qui se perd en chemin, qui a le regard dans le vide... Pour éviter qu'elle se sente seule, ou qu'elle se mette en danger, mamie vient donc vivre à la maison avec ses petites-filles qui ont un peu de mal à comprendre le fait que mamie est atteinte d'une maladie qui ne se guérit pas avec des médicaments. Mais elles vont lui en trouver, des remèdes ! Avec des dessins, des photos, des contes à lire à voix haute et des bisous, forcément. C'est un petit album mignon et craquant, pétri de tendresse.

Mamie a besoin de bisous, par Ana Bergua et Carme Sala.
Traduit de l'espagnol par Claudine Serre. Océan jeunesse, 2011. 

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Alba est une pie qui babille à longueur de journée. Son voisin, lui, est discret, timide, il a perdu sa bouche, ne sait plus s'exprimer, il dévore des yeux, il fait des gestes mais ce n'est pas assez. Alba veut qu'on lui réponde ! Alors il faut que le garçon retrouve sa bouche, il lui écrit donc une longue lettre... C'est un très beau texte qui évoque la difficulté d'exprimer ce qu'on ressent, parce qu'on manque de confiance en soi ou parce que la langue bégaie de maladresse. Ne pas avoir de bouche, ça simplifie la vie... mais ça ne remplace pas l'envie d'avaler des myrtilles, de sourire, de rire ou de siffler. Parfois, il faut savoir se surpasser pour attraper des sourires dans la tête et les coller sur son visage. L'histoire fait vraiment preuve de subtilité, c'est très beau et poétique, les illustrations sont également superbes ! 

Alba Blabla et moi, par Alex Cousseau et Anne-Lise Boutin.
Rouergue jeunesse, 2011. 


(...) un smoothie à la fraise est ce qui ressemble le plus au paradis.

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J'ignorais tout de ce roman, mais la couverture me plaisait. J'ai donc entamé ma lecture en toute confiance, avant de craindre le pire, une trentaine de pages plus tard. Amy, treize ans, championne de natation, et sa meilleure amie Sophie font du shopping, mais au moment de traverser le passage protégé, un camion les fauche et brise deux vies. Sophie décède, Amy a une jambe amputée. 
Là j'ai sincèrement eu peur que l'histoire verse dans le mélodrame et copie le scénario d'un téléfilm de l'après-midi, mais heureusement l'auteur a su contourner les pièges en proposant un roman simple, souvent gai et très drôle, c'est inattendu, parfois un peu triste, ce qui semblerait légitime, mais en règle générale on s'en sort bien !
En fait, Amy va faire une rencontre essentielle au cours de son hospitalisation. Il s'agit de Harry Higgins, un adolescent pas verni sur le plan de la santé, et malgré cela il a une force incroyable, fait preuve d'un humour corrosif et moqueur, ce qui oblige Amy à sortir de sa carapace et à vouloir se battre à son tour. De nombreuses épreuves l'attendent, il lui faudra notamment accepter son nouveau corps, apprendre à vivre sans sa meilleure amie, accepter d'être en vie et faire une croix sur le sport. Les problèmes ne vont pas se régler en un claquement de doigts, ce qui est très appréciable.
Parce qu'on va en voir de toutes les couleurs au cours de cette lecture, on va parfois ressentir un petit pincement au coeur alors qu'on ne s'y attendait pas ou alors s'esclaffer de rire à d'autres moments. Parce que c'est vrai que le roman prône la résistance, mais il a aussi la décence d'évoquer le deuil, la dépression et le désoeuvrement. C'est poignant, et sans complaisance. Optimiste, donc, l'histoire pousse à aller de l'avant. Elle ne veut pas s'enfermer (ni nous enfermer) dans une bulle fragile et délicate. Et j'ai aimé cette démarche !
Comme j'ai aimé le personnage de Harry. Il est très attachant. Avec son tempérament et sa force de caractère, il rend l'univers de l'hôpital moins sordide. Il a une tendresse en lui, qui donne véritablement foi en la vie. Et au moment de refermer la dernière page, toujours avec la petite boule au ventre, j'étais heureuse et tellement touchée par le parcours de toutes ces vies mises à mal par la faute d'un accident. Ce roman va m'accompagner pendant un petit bout de temps, je le sens. Il donne aussi une belle leçon de vie et nous rappelle qu'il faut profiter pleinement du moment présent. 

L'année où tout a changé, par Jill Hucklesby smileyc002
Bayard jeunesse, coll. MilléZime, 2011. Traduit de l'anglais par Maïca Sanconie. 

Posté par clarabel76 à 11:00:00 - - Commentaires [8] - Permalien [#]
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