17/11/11

Philomène et les ogres

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Voilà un conte fantastique, qui veut faire peur et qui est paré de mille couleurs. Il est également lu par Jean-Pierre Marielle (je craque pour sa voix ! Jean Rochefort me pardonnera cet écart), il prône aussi la tolérance et l'amitié entre les peuples. En somme, c'est un album joyeux et généreux, avec des illustrations colorées et séduisantes. Nous avons beaucoup aimé !

C'est donc l'histoire de Philomène, une petite fille qui n'a pas voulu obéir à sa mère et qui se rend dans la Forêt Noire, la forêt interdite. Elle s'y perd et trouve refuge dans une cabane, en réalisant trop tard qu'elle est tombée sur la maison de l'ogre. Le cauchemar commence, la fillette tombe dans les pommes et se réveille avec une ribambelle d'enfants dansant comme des Indiens autour d'un grand feu. Tous se moquent d'elle et font des grands gestes. Bouh, la vilaine ! Car Philomène a été transformée en ogresse ! C'est le maléfice de la Forêt Noire, pour en guérir il faut toucher un autre enfant mais Philo est enchaînée, désespérée, elle veut sa maman... (Oui, oui, la punition pour avoir désobéi est rude !) Heureusement, dans le village de Philomène, il y a un homme qui trouve toujours une solution à tous les problèmes. Les enfants aussi vont avoir de la peine pour Philomène, surtout que les ogres ne sont finalement pas si méchants. Et blablabla, le beau message sur "aimez-vous les uns les autres" est récité avec sincérité et émotion. En effet, qui a envie d'être un village qui vit dans la peur et dans la méfiance ?! L'histoire se termine autour d'un grand banquet, les soucis sont oubliés, on gomme le souvenir de la mystérieuse sorcière d'autrefois et on en fait de la ratatouille.

Philomène et les ogres (1CD audio)

texte d'Arnaud Delalande, illustrations de Charles Dutertre, musique de David Chaillou
lu par Jean-Pierre Marielle & Agathe Natanson.
Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2011. 


Gardez-vous de la jalousie, seigneur !

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Cléo a grandi dans un monde dévasté suite au Cataclysme qui a ravagé la planète et sa population. Ses ennemis jurés sont les Ashes, qu'elle juge responsables de la mort de ses parents. Elle est aujourd'hui la fille adoptive du chef des Norms, elle est forte et veut gagner ses galons de battante au cours des raids, mais sa rencontre avec une Emplumée la déstabilise du fait de leur ressemblance troublante. 
A partir de là, elle cherche à comprendre la signification de son tatouage au poignet. Elle fait des cauchemars aussi. Elle a besoin de comprendre l'histoire de ses origines, de ses parents, de cette jumelle qui appartient au clan rival, mais tout le monde lui tourne le dos. Une tension se crée, ses rapports avec Tybalt, son petit copain, deviennent brutaux, le garçon est jaloux et a proclamé devant tous son droit sur elle. Cléo est donc dans une impasse - un monde sans arbitraire, à moins d'encourir le risque d'être mise au ban de son clan. 
Nuit Tatouée est un roman à l'univers violent, sombre, oppressant et sinistre. J'ai été séduite par les prémices de l'intrigue, avant de ressentir lassitude et malaise. Cléo est à un tournant de sa vie, elle a dix-sept ans, elle veut comprendre qui elle est et d'où elle vient, mais elle se heurte à un mur. L'histoire ne lui fait pas de cadeau, elle est brutalisée et réduite au silence, isolée pour qu'elle soit encore plus vulnérable. C'est une démonstration affligeante de l'abus de pouvoir, c'est réaliste mais ça fait froid dans le dos. 
J'ai ensuite trouvé que l'ensemble piétinait, en tournant autour des atermoiements de la jeune fille, peut-être à juste titre, mais l'action est devenue plus faible, révélant pleinement une atmosphère écoeurante et pathétique. La séduction a donc fini d'opérer. De plus, je n'ai pas compris l'obsession de Cléo pour ce garçon entraperçu lors d'un raid, avant de tomber dans un trou noir. Ce type ne réapparait pas avant les dernières pages, c'est pour dire, il n'a pas une importance considérable dans ce premier tome, si ce n'est d'être un leitmotiv pour tourner le dos à sa vie passable et insatisfaisante.
En bref, j'ai trouvé à cette lecture de belles idées, mal exploitées, plongées dans un monde déconcertant et glauque, envers lequel je n'ai hélas ressenti aucun effet d'excitation.

Nuit Tatouée, 1. La peau des rêves par Charlotte Bousquet.
L'Archipel, coll. Galapagos, 2011. Couverture : Adrien Aymard, ill. Mélanie Delon.

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The Ant Colony

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J'étais tellement dans l'attente de cette lecture, croyant naïvement y croiser une famille improvisée à partir de petites vies brisées ou bancales, comme d'autres histoires à la Anna Gavalda ou Maud Lethielleux, bref j'avais imaginé un rendez-vous très différent, et résultat je me trouve un peu déçue. 
Pourtant, la maison du 33 Georgiana Street, à Camden Town, à Londres, me semblait le rendez-vous improvisé de pauvres âmes en peine : on y croise Sam, un gamin de dix-sept ans en fugue, et Bohemia, dix ans, une maman alcoolique. Hmm, le tableau s'annonçait tristounet. Le propriétaire, Steve, a la tronche de travers, mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il y a aussi Isabel et son chien Paillasson, toujours aux aguets, concierge à ses heures perdues, essentiellement pour grapiller des informations sur les autres locataires. Trop curieuse, ou soucieuse des enfants perdus ? Peut-être, ou peut-être pas. 
De fil en aiguille, il apparaît que Sam cache un lourd secret et a besoin d'être oublié. Mais la petite Bohemia le colle sans cesse, babille pendant des heures, l'use de questions... A force, la patience du garçon atteint ses limites ! Il va donc craquer et s'en vouloir. Cela va réveiller ses vieux démons, mais en même temps permettre de l'aider et d'avancer. 
Moralité : Il n'est jamais trop tard pour rattraper ses erreurs. Pour demander pardon. 
J'ai donc terminé mon livre sur une note de tristesse et d'agacement (surtout envers le personnage de la mère de Bohemia, pff), avec le constat d'être passée à côté de quelque chose (cette notion d'entraide, d'amitié et d'espoir entre ceux qui n'en peuvent plus d'y croire) car je n'ai nullement été touchée par l'histoire ou les personnages. C'est passé comme ça, zou, et puis plus rien !? 
Etrange...

La Fourmilière, par Jenny Valentine
Ecole des Loisirs, coll. Médium, 2011. Illustration de couverture : Sereg. 

Posté par clarabel76 à 08:15:00 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
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