“What’s wrong with you? Are you ill? I forbid you to be ill, wife.”
la suite de Soulless,
La vie maritale offre à Alexia l'occasion de s'envoyer en l'air, par dirigeable, et de découvrir l'Ecosse et ses kilts, avec un aplomb tout à fait remarquable. Il faut dire que la paranaturelle a déjà frôlé la mort par deux fois, c'en est assez pour rouspéter et fourrer son nez dans les affaires de son mari, de plus en plus cachottier. Alors que tous deux affrontent son ancienne meute de Kingair, un phénomène d'humanisation frappe les créatures surnaturelles, sans raison valable. Comme c'est étrange ! De plus, la meute est rancunière et veut protéger ses secrets, mais Alexia n'en peut plus de faire semblant et brûle de mettre les pieds dans les plats. La connaissant, cela promet d'être virulent. Et de nouvelles rencontres, comme la modiste française, Mme Lefoux, aux allures excentriques, sèment le trouble dans l'esprit de notre héroïne, ça et les déboires sentimentaux de miss Ivy et la soudaine obsession lubrique de sa soeur Felicity, quel chantier ! Je ne sais plus si je suis amoureuse de l'univers de Gail Carriger, ou de ses personnages, ou de l'humour, ou même de l'intrigue bien fournie et mystérieuse, sans oublier le point final, crucial, mémorable, impitoyable. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne faudrait pas attendre trop longtemps pour dévorer la suite. Miam !
Changeless (Parasol Protectorate #2) - Gail Carriger
Published April 1st 2010 by Orbit
Quelques perles :
“I like fish," chirruped Tunstell.
"Really, Mr. Tunstell? What is your preferred breed?"
"Well"--Tunstell hesitated--"you know, the um, ones that"--he made a swooping motion with both hands--"uh, swim.”
***
She reached inside the wide ruffle and pulled out a little vial.
“Poison?” asked Lady Maccon, tilting her head to one side.
“Certainly not. Something far more important: perfume. We cannot very well have you fighting crime unscented, now, can we?”
“Oh.” Alexia nodded gravely. After all, Madame Lefoux was French. “Certainly not.”
Les réponses, je les ai en moi.
J'ai aimé cette petite Muette, qui appartient à une famille nombreuse et bruyante. J'ai aimé ses silences et ses dialogues intérieurs. Un jour, elle rencontre un nouveau camarade de jeux, lui aussi est réservé et ne parle pas beaucoup, et pourtant ces deux-là vont avoir le déclic. La fillette va découvrir qu'elle a des tas d'histoires à raconter, alors elle se libère. C'est le feu vert pour elle, pour se lancer dans l'action et suivre le mouvement de sa tribu agitée. Et quelle poésie derrière chaque page, quelle délicatesse aussi. L'ensemble est admirablement illustré par Alexandra Pichard, avec simplicité et sobriété, de quoi apporter un peu de fraîcheur au texte d'Anne Cortey. Vraiment, une jolie association. Une lecture vraie, belle, touchante.
Les mots dehors, moi avec eux.
On dansera, on trébuchera.
Et puis on verra bien...
Muette, par Anne Cortey et Alexandra Pichard (Autrement, 2011)