“Is it better to have had a good thing and lost it, or never to have had it?”
Hadley vient de louper son avion, à quatre minutes près. Elle doit à tout prix rejoindre son père à Londres, assister à son (re) mariage. Or, il apparaît très clairement que Hadley en veut énormément à son père de les avoir abandonnées, sa mère et elle. La jeune fille tente de se raccrocher à ses souvenirs d'enfance, à se rappeler tous les bons moments partagés ensemble, mais viennent -hélas- tous les instants plus compliqués, teintés de reproches muets, que l'adolescente a infligés à ses parents depuis leur séparation.
Dépitée, Hadley patiente donc pour le prochain vol et c'est ainsi qu'elle fait la rencontre d'Oliver, vêtu d'une chemise bleue saupoudrée de sucre. Il est de souche anglaise, il a un charme irrésistible, et un humour dont les anglais ont le mystère. Tous les deux vont engager la conversation, prendre le même avion et papoter, papoter... des heures durant. C'est évident qu'il se passe un truc entre eux, le lecteur en a bien conscience mais doit prendre son mal en patience. Et ce n'est pas plus mal, car finalement le roman n'est pas du tout ce qu'il prétend être !
En effet, ce roman m'a très sincèrement surprise ! Moi qui m'attendais à une romance gentille et adorable, j'ai finalement découvert une histoire plus profonde, plus attachante et plus bouleversante. De quoi me déconcerter au début de ma lecture. C'est seulement dans la deuxième partie où je me suis totalement sentie à l'aise, où j'ai adoré les répliques et les pensées des personnages, où j'ai été touchée par leur histoire aussi. Et cela ne se résume pas à une simple rencontre dans un aéroport, cela parle plus précisément de nos liens avec nos familles, nos sentiments enfouis et nos rancunes tenaces, si difficiles à exprimer. Bref, ce livre prouve qu'il faut lâcher prise et savourer chaque seconde de la vie !
La probabilité statistique de l'amour au premier regard, par Jennifer E. Smith
Hachette jeunesse, 2012. Traduction de Frédérique Le Boucher.
“Hadley grabs the laminated safety instructions from the seat pocket in front of her and frowns at the cartoon men and women who seem weirdly delighted to be bailing out of a series of cartoon planes. Beside her, Oliver stifles a laugh, and she glances up again.
“What?”
“I’ve just never seen anyone actually read one of those things before,”
“Well,” she says, “then you’re very lucky to be sitting next to me.”
“Just in general?”
She grins. “Well, particularly in case of an emergency.”
“Right,” he says. “I feel incredibly safe. When I’m knocked unconscious by my tray table during some sort of emergency landing, I can’t wait to see all five-foot-nothing of you carry me out of here.”