”You are very loved.”…”You need to work harder at loving yourself.”
J'ai beaucoup aimé ce roman.
Holly a perdu sa maman et, dans la foulée, la sensation d'avoir tout perdu, de ne plus rien ressentir. Alors, elle couche avec un type sous prétexte qu'il est beau, gentil et attentionné. Elle ment à son meilleur ami. Elle se lie d'amitié avec une fille qu'elle trahit en douce. Elle boit, trop. Elle passe à côté du bonheur parce qu'elle a la trouille.
A première vue, c'est un roman triste et doux-amer mais ça ne lui enlève ni la tendresse ni la sincérité qu'il inspire. Le ton est juste, l'histoire poignante, les personnages sont attachants, ils ne sont pas parfaits, parfois trop romantiques ou affreusement égoïstes, au centre Holly commet ses propres maladresses, elle grandit, elle apprend, elle doit se reconstruire, ce qui n'est pas facile parce que tout le monde lui rappelle qu'elle ressemble à sa mère. Personnellement j'ai ressenti un vrai élan de tendresse pour elle.
En clair, j'ai été touchée par cette histoire, c'est simple, adorable et mélancolique aussi, ça parle d'amour, d'amitié et de trahison, de ces petits riens qui nous filent entre les doigts. Holly va faire preuve d'une grande maturité dans les derniers chapitres, en adoptant la méthode du lâcher prise et en l'assumant. Et cela me touche vraiment, parce que je n'avais pas envie de quitter Holly sans être rassurée quant à son avenir. Je devine que la fin va en déconcerter plus d'un, mais elle est juste parfaite. Porteuse d'espoir, et de renouveau.
Dernière chose, j'ai totalement craqué pour Nils ! ♥
La toute première fois, par Lauren Strasnick
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012. Traduit par Sarah Tardy.
“Suddenly question number four popped into my mind. Have you thought about how this relationship will end?”
Depuis le temps que je voulais découvrir Judy Blume, je suis hélas un peu déçue !
Pour la petite histoire. Ce roman, qui date de 1975, a fait l'objet d'un scandale pour avoir osé parler de sexe et de sexualité. C'était une révolution. Un livre en avance sur son temps.
Aujourd'hui, je le trouve malheureusement un peu vieillot et plat dans son écriture. Pas mauvais, mais pas follement excitant non plus.
Sans quoi, l'émerveillement du premier amour est décrit avec justesse, mais aussi “l'assouvissement du désir et l'éveil à la lucidité sous l'intime conviction que ce sera pour toujours”... En plein dans le mille.
C'est donc l'histoire de Katherine qui tombe amoureuse de Michaël. Pour lui prouver qu'elle l'aime très fort, elle accepte de briser sa coquille et veut coucher avec lui. Le garçon est pressant, même s'il s'en défend. Leur relation devient alors fusionnelle, et les parents de Katherine considèrent qu'un peu de distance ne fera pas de mal au couple. Oui, ils ont raison, car la jeune fille va enfin retrouver sa jugeote et son sens critique. Il faut dire que je n'ai jamais été sensible aux charmes de Michaël (il donne un petit nom à son sexe !?! Mouarf.).
Il y a une totale transparence dans l'histoire, on y partage tout, sans gêne, sans tabou. C'est ce qui peut plaire aux ados confrontés à leurs premiers émois amoureux & sexuels. Ils se reconnaîtront probablement dans l'histoire de Katherine, d'autant qu'elle paraît vraie, sincère et livrée sans tricherie.
Sur le même thème, j'ai préféré le roman de William Nicholson : L'amour, mode d'emploi .
Pour toujours, par Judy Blume
Ecoles des Loisirs, coll. Médium, 1986. Traduit par Isabelle Reinharez