Vengeeeaaance !!!
Je ne suis pas mécontente d'avoir tourné la dernière page, car s'il était possible de commettre un meurtre sur un personnage de papier, j'avoue de suite ma culpabilité. Bon sang de bon sang, cette princesse Alera a eu le don de m'exaspérer au plus haut point, mais vraiment, c'est incroyable les sentiments écoeurants qu'elle a pu éveiller chez moi.
Parce qu'elle est désormais coincée dans un mariage de convenance, ce qui officie son titre de reine au passage, Alera a une attitude épouvantable avec son époux. Ce n'est pas lui qu'elle aime, et l'élu de son coeur s'est fait la malle, il est parti chez l'ennemi, disons très franchement que c'est un traître, mais Alera refuse de l'entendre et cherche à le défendre.
Son royaume se prépare à un conflit sanglant, tous les généraux sont à cran, mais notre souveraine se soucie de sa petite personne, de son amour contrarié, et bien entendu elle ne voit pas tous les efforts pour lui plaire de son époux, qu'elle juge définitivement sarcastique et imbu de sa personne. Argh.
Cette lecture exige une forte dose de patience, croyez-moi. J'entends bien les battements de coeur, les rouages des amours contrariées, la solitude et l'effroyable sensation d'être à court de solution, mais voyons... Alera a dix-huit ans, elle a des responsabilités, elle se doit de penser à ses sujets avant ses soucis personnels, croyez-vous qu'il en est ainsi ? Non, forcément.
Toute la première partie de l'histoire est assez calme, cela se passe au château d'Hytanica, on suit les déboires maritaux d'Alera et de Steldor (je l'adore), au loin on devine les tourments politiques, ça gronde, ça rage... et paf ! l'ennemi déclenche les hostilités en kidnappant un membre de la famille royale. Notre chère Alera est effrondée pendant quelques lignes, et puis zou ! ... que devient son Narian chéri ? serait-il coupable d'avoir retourné sa veste ? mais pourquoi, pourquoi ?!
Les atermoiements de l'héroïne sont franchement INSUPPORTABLES. Je crois que le point culminant survient alors que Narian s'introduit en douce dans les appartements de la reine pour lui filer un rendez-vous clandestin pour le lendemain. Notre cruche dit banco ! Grrr.
La fin du roman est plus intense, Alera tente une approche différente, c'est en femme forte et conquérante qu'elle veut apparaître, mais à ce stade, mes nerfs étaient tellement à vif que plus rien ne me surprenait. Les décisions trop tardives de la jeune femme n'ont pas su m'attendrir... J'étais dégoûtée !
La trame romanesque n'est pas mauvaise, c'est simplement la personnalité trouble et immature de l'héroïne qui est responsable des nombreux agacements que cela a pu m'inspirer. Si on peut faire abstraction de ce détail, je pense que cela reste une lecture agréable !
Le Temps de la Vengeance (Alera #2) - Cayla Kluver
MsK, 2012. Traduit par Nicole Ménage.