22/02/12

Fille ou glaçon ?

Encore une série mise en avant par la collection BD Kids, définitivement une caverne à trésors pour dénicher des lectures sympas, destinées aux plus jeunes mais aussi pour ceux qui le sont restés dans leur coeur et leur tête (na !). Grenadine et Mentalo est une série réunissant un couple improbable, une petite Inuit, prénommée Grenadine, et son doudou manchot, sacré Mentalo, également un super-héros avec sa chaussette sur la tête, prêt à chasser les méchants et sauver les opprimés (ses missions sont d'ailleurs désopilantes, pas du tout dangereuses, à la limite de la rigolade... voire du rêve psychédélique !). Vous l'aurez compris, cette série (deux tomes parus) décline des aventures délirantes et cocasses, surdosées en humour et situations singulières, avec des personnages, et surtout des animaux, qui vivent leur existence dans la plus stricte normalité (ça cause, ça dort dans le lit, ça ricane et ça mord !). Bref, bref, bref, ce sont seulement 7 petites histoires qui sont proposées dans ce tome 2. C'est très court, alors profitez-en bien ! 

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(Je ne peux m'empêcher de glisser le résumé en 4ème de couverture, tellement drôle et doué pour donner envie !)

Dans la famille Quinquina, Grenadine est fille unique.
Ses parents croient lui faire plaisir en lui offrant un animal de compagnie... sauf que, à la place de l'éléphant de ses rêves, la petite fille découvre un manchot ! Dégoûtée, elle le chasse de son lit. Transi, le manchot fouille dans les tiroirs et se passe une chaussette sur la tête pour se réchauffer... Catastrophe ! Surpris par Grenadine, il bafouille mais le mal est fait : pour la petite Inuit, il est désormais un pingouin super-héros !
Une avalanche d'événements pousse Mentalo à prendre son rôle de super-héros un peu plus au sérieux : la disparition suspecte d'un lemming kidnappé par un ours blanc, une invasion de daurades mort-vivantes, la rencontre inattendue avec l'éléphant dont rêve Grenadine (sous la forme d'un mammouth un peu givré sur les bords), l'expédition pour acheter un nouveau lit plus grand pour trois personnes...

Ah oui, je ne vous l'ai pas dit : trois personnes, parce qu'en plus de Mentalo, Grenadine a reçu un nouvel ami. C'est un... âne. Et il s'appelle Kokeliko. Caramba, encore raté !

Grenadine et Mentalo, tome 2 : Fille ou glaçon ? par Colonel Moutarde
BD Kids, 2012. 

Il existe même une série tv !  smileyc219

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Une copine en or ☆♥

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Gros coup de coeur pour cette série (deux tomes parus) : Lucy poids plume, c'est la petite dernière d'une famille qui compte déjà trois soeurs. La maman est morte et le papa est complètement dépassé par les bisbilles de ses charmantes filles, surtout qu'il passe tout son temps dans son bureau, sous prétexte de travailler les aventures passionnantes du Prince Météore.
La vie chez les Bobillot est sous perpétuelle effervescence. Les aînées râlent après leur cadette, Lucy, toujours partante pour de nouvelles lubies. Par exemple, Lucy ne se sépare jamais de sa truie de compagnie, la bienheureuse Eléonore, qui aime la confiture de figues et un sanglier.
Cela vous donne le tempo : c'est coloré, vif, joyeux et insouciant. On retrouve Lucy dans 14 histoires, bien trop courtes (Lucy qui vient sauver son amie Grace d'un Noël-hamburger, Lucy qui rêve du prince charmant, Lucy qui attend le facteur, Lucy qui s'emporte contre les diktats du pèse-personne, Lucy qui révolutionne la musique, Lucy qui entretient le souvenir, ou Lucy qui se rend à Versailles pour croiser les fantômes de Marie-Antoinette et Fersen...).
Lucy est une héroïne délicieuse, à la personnalité haute en couleurs. Autour d'elle, sa brochette d'amis et de proches n'est pas en reste : il y a par exemple Grace, une jeune américaine dont le père richissime la couvre de cadeaux pour compenser ses absences, ou Stan, l'amoureux transi qui ne parvient pas à se déclarer. Les soeurs, Rita, Michelle et Martha, sont exquises et ont l'humour mordant. Pas étonnant que la p'tite dernière possède ce tempérament volcanique et cherche à imposer sa loi coûte que coûte...
Tout ce petit monde compose l'harmonie de cette série aux histoires farfelues, à l'humour déjanté, et aux illustrations fraîches et rigolotes. C'est dommage que ce soit si court, alors on ne boude pas son plaisir, on découvre, on adore, on en redemande, on ricane bêtement, on se dit que ce n'est pas que pour les enfants, on n'a pas honte et on prétend que c'est une lecture ultra vitaminée ! 

Lucy poids plume, tome 2 : Une copine en or, par Christian Jolibois et Joëlle Passeron
BD Kids, 2012. 

Le label BD Kids rassemble depuis mars 2011 des univers jeunesse développés autour de héros nés dans les magazines Bayard et Milan. Il s'adresse aux jeunes lecteurs de 7 à 13 ans... et aux plus grands qui ont su garder une âme d'enfant ! Gnak gnak gnak.

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Loin de moi le monde. Loin de moi mon monde.

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Noah, adulte, se retrouve dans son atelier d'artiste, complètement vide, mise au pied du mur. Sa vie est sinistre, son couple bat de l'aile, son travail ne la motive plus, la flamme s'est éteinte. Surgit alors Noah, enfant, avec son short de foot trop grand, sa coupe à la garçonne, son espièglerie, son effronterie...
Noah et son enfance flamboyante à Dakar et sur l'île de Gorée, avec Dieu, son père, ethnologue et professeur à l'université, et sa mère, fuyante et insaisissable, qui partait à Paris pour écrire son livre, et qui revenait écouter ses disques de Leonard Cohen et Paco Ibañez...
Noah, heureuse et insouciante, habile et redoutable, avide et insatiable, débrouillarde et farouche...
Un jour, il a fallu partir, oublier et se consacrer à une nouvelle vie. Une dizaine d'années après, c'est le retour du boomerang, avec l'amertume au bord des lèvres, la certitude d'avoir vécu quelque chose de trop fort et de ne plus l'assumer.
Parce que, "ses souvenirs d'enfance et d'adolescence refusaient de s'accorder à sa vie de femme."
Parce que, "une enfance flamboyante, cela peut aussi empoisonner ton existence d'adulte et réduire les chances du bonheur".
C'est de façon remarquable que Marine Bramly fait la lumière sur le parcours de Noah, toutes les parties consacrées à l'Afrique sont splendides, dépaysantes et fascinantes, et lorsque le malaise trouve enfin sa source, la révélation est d'autant plus forte et poignante.
Un très beau roman, admirablement écrit et construit.

Mon petit bunker, par Marine Bramly (JC Lattès, 2011)

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21/02/12

- Il faut le sauver ! cria-t-elle. - De quoi ? - De lui-même.

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Au compteur, c'est un roman de 100 pages, ça peut sembler peu consistant, mais c'est assez pour en infliger au lecteur. Parce que c'est un texte implacable et marquant et qu'il n'est nullement besoin d'en imposer plus.
C'est l'histoire d'un môme qu'on a enlevé de ses montagnes, des milices sont venues, ont tout brûlé, ont embarqué les jeunes, tué les vieux et violé les femmes. A Ijaz, on lui donné un fusil. On lui a appris la peur, puis la mort. Avec une bande de soldats, il a semé la terreur.

Un jour, face à une femme enlevée pour assouvir les besoins de la troupe, le gamin craque. Il n'en peut plus de cette vie et veut retourner dans ses montagnes. Alors il s'enfuit, il sauve la malheureuse, il ne parle pas, il marche pendant des heures avant de s'effondrer devant les grilles d'un dispensaire tenu par des femmes.
La responsable, Neige, prend pitié de lui et accepte de le recueillir. Le gamin va délirer toutes les nuits, hanté par ses cauchemars, traumatisé par ce qu'il a vu, entendu, accompli. Il n'arrive pas à effacer l'ardoise.
Lorsque j'ai eu ce livre entre les mains, mon premier instinct a été de le refuser. Pas envie, pas le coeur à me plonger dans un tel enfer. Et puis j'ai lu les premiers mots, les premières phrases, et alors je n'ai plus levé mon nez. J'étais totalement immergée dans cette histoire, qui s'est révélée telle que je l'imaginais, sombre, impitoyable et sans concession, et c'est justement cette férocité qui a remporté toute mon adhésion. Autant de virulence qui accentue la portée dramatique de l'histoire, sans tomber dans la surenchère non plus !
C'est loin d'être un texte facile, mais c'est probablement parce qu'il n'y a aucune tromperie dans les faits ou les paroles qu'il devient plus intéressant, plus percutant. Et puis l'auteur a vraiment su employer les mots justes pour dresser le portrait d'un gosse forcé à grandir, qui voudrait tout oublier de son passé, réapprendre à s'aimer et aimer, pour vivre comme un garçon de son âge (quinze ans). 

Récolte la tempête, par Jean-Albert Mazaud
Milan jeunesse, coll. Macadam, 2012. 

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Can't Stand Me Now

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Paloma a quatorze ans et se prépare à fêter son réveillon de fin d'année chez son ami Pierre. Ils se connaissent depuis toujours, leurs familles ont passé toutes leurs vacances sur l'île de Bréhat, ils ont formé une petite bande, avec Maxime, Antoine et Martin. Et puis un an vient de se passer en faisant voler en éclats la cohésion du groupe. C'est en fille forte, aiguisant son sens de l'humour teinté d'ironie, son envie d'en découdre, son besoin de foncer, de croire en quelque chose, de provoquer l'autre, bref Paloma se pointe chez Pierre, la bouche en coeur, la bave aux lèvres. Car la demoiselle a la rage !
Et c'est en chieuse qu'elle se comporte. Insupportable, intenable, volage, allumeuse, provoquante, déraisonnable, paumée. Pierre prend sur lui, il est fou d'elle, il voudrait qu'elle le comprenne, mais les barrières érigées sont résistantes. Et les heures s'écoulent, le malaise s'installe, d'autres figurants passent pour pimenter la soirée, notre jeune couple patauge dans la semoule.
C'est u-sant !
Est-ce lié au fossé générationnel ? Faut-il être une adolescente pour comprendre ce qu'une autre adolescente cherche à partager ? Paloma est une jeune fille de son époque, elle est entière, désabusée et romantique, lisant beaucoup, aimant passionnément la musique, chantant à tue-tête les paroles des autres pour mieux exprimer ce qu'elle ressent.
Au coeur du roman, sa relation avec Pierre, tumultueuse et exigeante, laisse planer le doute. Paloma a pour mission de ne pas se donner, de se préserver, d'entretenir le mystère, d'attiser le désir... oui, c'est ça, exactement ça, ne plus être une petite fille, mais bientôt une femme, en attendant il y a cet entre-deux et c'est tiré par les cheveux !
Le roman est à l'image de son auteur (jeune) : il est maladroit, et tellement ancré dans l'absolu. L'héroïne n'est pas très sympathique et m'a plus d'une fois tapé sur les nerfs. La seule partie qui m'a fait sourire, c'est lorsque Paloma avoue son béguin pour Peter Doherty et ses fantasmes débridés lorsque celui-ci louait l'appartement de sa tante à Paris.
C'est indéniablement le roman d'une adolescente qui s'adresse à d'autres adolescents.

Pastel Fauve, par Carmen Bramly (JC Lattès, 2010)
à signaler : l'auteur a publié un deuxième roman, Superfragilibus, avec pour héroïne Doodoowa, une amie de Pierre. 

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20/02/12

”You are very loved.”…”You need to work harder at loving yourself.”

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J'ai beaucoup aimé ce roman.
Holly a perdu sa maman et, dans la foulée, la sensation d'avoir tout perdu, de ne plus rien ressentir. Alors, elle couche avec un type sous prétexte qu'il est beau, gentil et attentionné. Elle ment à son meilleur ami. Elle se lie d'amitié avec une fille qu'elle trahit en douce. Elle boit, trop. Elle passe à côté du bonheur parce qu'elle a la trouille.
A première vue, c'est un roman triste et doux-amer mais ça ne lui enlève ni la tendresse ni la sincérité qu'il inspire. Le ton est juste, l'histoire poignante, les personnages sont attachants, ils ne sont pas parfaits, parfois trop romantiques ou affreusement égoïstes, au centre Holly commet ses propres maladresses, elle grandit, elle apprend, elle doit se reconstruire, ce qui n'est pas facile parce que tout le monde lui rappelle qu'elle ressemble à sa mère. Personnellement j'ai ressenti un vrai élan de tendresse pour elle.
En clair, j'ai été touchée par cette histoire, c'est simple, adorable et mélancolique aussi, ça parle d'amour, d'amitié et de trahison, de ces petits riens qui nous filent entre les doigts. Holly va faire preuve d'une grande maturité dans les derniers chapitres, en adoptant la méthode du lâcher prise et en l'assumant. Et cela me touche vraiment, parce que je n'avais pas envie de quitter Holly sans être rassurée quant à son avenir. Je devine que la fin va en déconcerter plus d'un, mais elle est juste parfaite. Porteuse d'espoir, et de renouveau. 
Dernière chose, j'ai totalement craqué pour Nils ! ♥

La toute première fois, par Lauren Strasnick
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2012. Traduit par Sarah Tardy. 

“Suddenly question number four popped into my mind. Have you thought about how this relationship will end?”

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Depuis le temps que je voulais découvrir Judy Blume, je suis hélas un peu déçue !
Pour la petite histoire. Ce roman, qui date de 1975, a fait l'objet d'un scandale pour avoir osé parler de sexe et de sexualité. C'était une révolution. Un livre en avance sur son temps.
Aujourd'hui, je le trouve malheureusement un peu vieillot et plat dans son écriture. Pas mauvais, mais pas follement excitant non plus.
Sans quoi, l'émerveillement du premier amour est décrit avec justesse, mais aussi “l'assouvissement du désir et l'éveil à la lucidité sous l'intime conviction que ce sera pour toujours”... En plein dans le mille.
C'est donc l'histoire de Katherine qui tombe amoureuse de Michaël. Pour lui prouver qu'elle l'aime très fort, elle accepte de briser sa coquille et veut coucher avec lui. Le garçon est pressant, même s'il s'en défend. Leur relation devient alors fusionnelle, et les parents de Katherine considèrent qu'un peu de distance ne fera pas de mal au couple. Oui, ils ont raison, car la jeune fille va enfin retrouver sa jugeote et son sens critique. Il faut dire que je n'ai jamais été sensible aux charmes de Michaël (il donne un petit nom à son sexe !?! Mouarf.).
Il y a une totale transparence dans l'histoire, on y partage tout, sans gêne, sans tabou. C'est ce qui peut plaire aux ados confrontés à leurs premiers émois amoureux & sexuels. Ils se reconnaîtront probablement dans l'histoire de Katherine, d'autant qu'elle paraît vraie, sincère et livrée sans tricherie.
Sur le même thème, j'ai préféré le roman de William Nicholson : L'amour, mode d'emploi .

Pour toujours, par Judy Blume
Ecoles des Loisirs, coll. Médium, 1986. Traduit par Isabelle Reinharez 

18/02/12

“Everyone carries around his own monsters.”

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Ceci n'est pas qu'un simple roman avec des zombies, ces derniers apparaissent même comme de vulgaires figurants, mais il ne faudrait pas négliger leur importance non plus. C'est une histoire plus complexe qui se propose à nous, une histoire sombre, qui baigne dans une atmosphère lugubre, comme une fin du monde annoncée, avec son lot d'amertume, d'angoisse et de haine.

Benny Imura est un adolescent de quinze ans qui doit envisager de travailler pour mériter ses rations, sauf qu'il n'est pas très doué et doit accepter, la mort dans l'âme, de devenir l'apprenti de son frère Tom, un chasseur réputé parmi toute la communauté de Mountainside. Le problème, c'est que Benny le traite de lâche et lui reproche la mort de leur mère. Aussi, lors de la première sortie hors de la Barricade, dans la Putréfaction, là où grouillent les zombies, Benny découvre une autre facette de son frère et de son métier. Cependant, le gamin n'est pas prêt à l'accepter, au lieu de ça, il s'enferme dans un mutisme et préfère ne plus voir ses amis, Chong, Morgie et Nix.

Aux yeux de Benny, seul Charlie l'oeil rose est un véritable héros. Lui aussi est un chasseur de primes, il est habile et fine gâchette, redouté et redoutable, de plus il ne s'entend pas du tout avec Tom. Toutes les convictions du garçon s'effondrent à partir du moment où il achète son paquet de cartes à collectionner et découvre celle de La Fille Perdue. Tout de suite, il accroche, il veut la connaître, comprendre son histoire et mène son enquête. Sauf qu'en posant trop de questions, Benny attire l'attention de Charlie, une attention jugée hargneuse et mauvaise, et qui entraînera d'autres conséquences...

Et l'histoire s'enchaîne et ne cesse de surprendre, de scotcher, de toucher et de révolter. En fait, le roman de Jonathan Maberry suggère que le Mal véritable n'a pas fait son nid dans la Putréfaction, du moins pas parmi les Zombies, mais plutôt au sein même de la communauté de Mountainside, parmi les rescapés ou les naufragés. Ceux qui survivent sont capables de tout, Benny va l'apprendre à ses dépens, accuser douloureusement une telle leçon, mais pas forcément l'accepter. Être au pouvoir ne signifie pas se comporter comme un monstre prédateur, la tendance doit se renverser, Benny va tout faire pour. À commencer par retrouver la célèbre Fille Perdue.

Apocalypse Zombie est donc une lecture forte, aux scènes d'action saisissantes, ancrée sur la volonté de révéler la face cruelle et vicieuse de l'âme humaine. Ce n'est pas un livre sur la survie, mais plutôt sur l'apprentissage de la vie, sur le fait de grandir et plus précisément sur les relations entre Benny et son frère Tom. C'est vraiment une lecture différente de ce que je m'imaginais, par rapport au titre ou à la couverture, et finalement je n'ai pas du tout été déçue. J'ai lu ce roman comme une plongée en enfer, ça fait peur, un peu, mais on a surtout peur de ce qu'on découvre, c'est scotchant, efficace, impossible de lâcher le livre avant la fin !

Apocalypse Zombie, par Jonathan Maberry
Castelmore, 2012. Traduction d'Arnaud Demaegd.
titre VO : Rot & Ruin. 

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17/02/12

C'est pas du Van Gogh (mais ça aurait pu...)

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Encore une BD dévorée avec bonheur, j'en lis beaucoup en ce moment, ça et puis des histoires sur les zombies... j'y reviens toujours ! Bref, je ne pouvais louper ce titre de Bruno Heitz, un auteur qui me fait à chaque fois éclater de rire. (Ma fille est fan de sa série Louisette la taupe.)
C'est pas du Van Gogh, mais ça aurait pu... reprend l'histoire de Jean-Paul, déjà croisé dans J'ai pas tué De Gaulle. Il est en planque chez sa tante Ninine lorsque celle-ci lui parle d'un secret de famille qui pousse notre bonhomme à partir sur les routes de France à bicyclette. Direction : Arles. Jean-Paul doit tenter de comprendre ce qu'aurait pu découvrir son oncle défunt en se rendant sur la tombe de sa mère. L'enquête piétine, notre héros est mauvais et goguenard, il méprise tous ceux qu'il rencontre... jusqu'à ce qu'il mette les pieds dans le plat et se retrouve dans de sales draps. En vrac, on trouve des hollandais, une mère supérieure, un professeur qui écrit des livres, un héritage mirobolant, une nymphomane, une lettre mystérieuse, un marché de dupes... pfiou !
C'est une aventure cocasse dans un décor de la France des années 50, avec pour personnage central, l'ombre de Van Gogh, mais surtout le très débonnaire Jean-Paul. Quelle farce, celui-là ! Certes, le scénario est farfelu et simple,  mais il tient la route, on est tenu en haleine, on sourit, on mord à l'hameçon, on s'interroge... Bruno Heitz affiche une vraie tendresse pour l'époque, les anti-héros et les séries policières à la Maigret. Une belle réussite ! 

C'est pas du Van Gogh, mais ça aurait pu... par Bruno Heitz  (Gallimard, coll. Bayou, 2011) 
pour feuilleter :  clic

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Post Mortem

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Les zombies sont en train d'envahir ma vie, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ils sont partout ! Post Mortem de Pierre Maurel en est l'exemple (un parmi tant d'autres, on y reviendra plus tard...). Dans cette histoire, le gouvernement a développé un moyen pour prolonger la vie des morts afin de les utiliser comme main d'oeuvre gratuite, sauf que le climat social est à la grogne et de plus en plus d'opposants aux morts-vivants manifestent contre cette concurrence déloyale.
Jérémy est un pauvre type déboussolé, qui vient de perdre son boulot et qui en a un peu sa claque du système. Or, un soir, il est renversé par une voiture et tombe dans le coma. Sa mère accepte le protocope du post-mortem et les ennuis commencent. Car dans le même temps, la colère devient plus forte, des petits groupes passent à tabac les zombies, la ville est en état de siège. Heureusement Jérémy a deux amis sur lesquels il peut compter, même si sa nouvelle vie ne ressemble plus à rien, il est dégoûté de lui-même et veut en finir pour de vrai. C'est comme ça qu'il rencontre Hélène et son père, un couple en cavale.
Tous les cinq prennent la fuite, se heurtent au chaos en ville, n'y comprennent plus rien et découvrent ce que le gouvernement tente de cacher derrière une guérilla urbaine. Bref, l'histoire n'est pas facile à présenter mais elle est rapidement captivante à lire. L'atmosphère est morose, un peu dégoûtante parce que les zombies sont affreux et bavent tout le temps, sans quoi ce sont bien eux les victimes et les opprimés. L'histoire dénonce, à travers une histoire fantastique, les dérives de la politique et de l'économie, puis la colère populaire et la tendance à vouloir fustiger de faux coupables, au lieu de chercher plus loin la cause du conflit. Ici les humains sont contre les zombies qu'ils accusent de leur voler leur boulot, on assiste à des scènes de haine, jusqu'à la décision de concentrer tout ce petit monde dans des baraquements. Ni vu, ni connu. Cela ne vous rappelle rien ? 
Même histoire, même combat. Il s'agit une nouvelle fois de politique-fiction, et c'est terriblement réaliste. Cela se lit d'une traite, ça marque, c'est fort et ça fait réfléchir. La fin est ouverte, je ne pense pas qu'il y aura une suite, peut-être est-ce frustrant... mais l'issue paraît logique, si on y réfléchit bien. 
Pierre Maurel, pour moi, une découverte : à suivre !

Post Mortem, par Pierre Maurel (Gallimard, coll. Bayou, 2012) 
feuilleter l'ouvrage : http://www.bd.gallimard.fr/ouvrage-A63855-post_mortem.html 

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