"Le Peuple de la Nuit, lui, n'est plus rien qu'une ombre, l'écho vague d'un roulement de sabots dans la nuit..."
Un bon western, saupoudré de culture indienne, de légendes, d'apparitions de fantômes, de vengeance et de liens familiaux... il plaira aux amateurs du genre !
Val est agent du FBI et doit enquêter sur un crime commis dans la région de Navajo Mountain. C'est un territoire des indiens, au milieu duquel le clan White, de riches industriels, a établi sa fortune au prix de gros sacrifices humains. Et c'est à partir de ces vieilles rancunes qui l'histoire d'aujourd'hui semble se construire. L'un des membres de cette famille a été assassiné, et ce n'est qu'un début.
Alors que Val tente de s'imprégner des lieux, de ses mystères et cerne le poids des secrets au gré de ses rencontres, l'enquête se durcit et les meurtres s'enchaînent. Bien malgré lui, notre chargé du gouvernement se retrouve dans le rôle d'arbitre, partagé entre deux camps, entre le coeur et la raison.
Ce roman se lit vite et bien. Val s'avère un flic lamentable qui passe davantage de temps à observer et piétiner, alors que la solution est sous son nez. Il faut croire, aussi, que le jeune homme est un peu parti en quête de lui-même !
La fin du roman se termine dans un voile de brouillard, la perspective est intéressante, les coupables ont été punis, justice a donc été faite, c'est du moins sur ce sentiment qu'on referme le livre qui ne cherche pas à épiloguer.
Je garderai ainsi le souvenir d'une belle atmosphère, dans le sud-ouest américain. Un roman totalement dépaysant !
Les Guerriers de la Nuit, par Jean-Pierre Andrevon
Flammarion, coll. Tribal, 2011
"Lorsque toutes les solutions logiques se sont révélées fausses, il faut chercher dans l'illogique."
Gare de Lyon, à Paris, un soir de décembre, quelques jours avant Noël. Le TGV 175 s'apprête à partir, les passagers s'entassent dans les wagons, c'est l'effervescence mais ce voyage va étrangement ressembler à un épisode de la Quatrième Dimension.
Rappelez-vous, la série créée par Rod Serling : "Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite de sons, mais aussi d'esprit. Un voyage au bout des ténébres où il n'y a qu'une destination : la Quatrième Dimension."
Super ambiance, bien flippante.
Les acteurs de ce drame sont en fait des adolescents, qui vont basculer dans l'horreur, victimes d'hallucinations (ou pas ?), certains verront des fantômes, d'autres un vampire ou un tueur en série ou même un officier Nazi... Le TGV est lancé à une vitesse éclair, puis c'est la panne, sur un viaduc. La panique monte d'un cran, à bord du train le contrôleur tente de calmer le jeu, mais sa rame est devenue le théâtre de l'enfer : plus d'électricité, plus de vivres, des adolescents qui pètent un câble, il faut gérer les angoisses et les délires des uns et des autres, bref ça s'éparpille dans tous les sens et ça ressemble à une grande foire d'empoigne où on ne sait plus trop ce qu'il faut croire.
Jo Witek a réalisé un véritable tour de force en établissant ce climat oppressant où le surnaturel s'entremêle à une réalité sordide, le mélange est quelque peu déstabilisant, j'avoue, je ne m'y suis pas sentie à l'aise. C'est à la fois stressant et dérangeant, mais je n'ai pas réussi à accrocher même si l'ensemble n'est pas désagréable à lire non plus. Ma curiosité a été titillée du début à la fin.
Me reste le sentiment d'avoir plongé dans une lecture pas commune et très, trop bizarre.
Peur Express, par Jo Witek
Actes Sud junior, coll. Thriller, 2012