Vivre libre. Ou mourir.
la lecture du premier tome (Delirium) est nécessaire,
http://blogclarabel.canalblog.com/archives/2011/02/01/20275178.html
En voilà un roman absolument déconcertant ! La suite de Delirium figurait parmi mes plus grandes attentes de 2012, non sans une certaine angoisse, car la fin était tellement déchirante. Comment imaginer le nouveau monde de Lena ? Comment allait-elle se construire après ces évènements ? C'est sans entrer dans les détails que je vais envisager mon avis, sans trop nommer les concernés, sans dévoiler l'intrigue.
Il se passe clairement un tournant via ce tome 2, les choses y sont totalement différentes, plus dures, plus sombres, plus implacables. Lena est une héroïne qui a appris de ses faiblesses, et qui va désormais connaître le versant de l'amour - soit, la haine, la frustration, la rancune. C'est fort et déstabilisant, car cette fois l'auteur fait ressentir à son personnage d'autres émotions, l'obligeant ainsi à se remettre en question, à s'interroger sur ses désirs les plus profonds.
Je ne suis toutefois pas sûre que ça me plaise, que la nouvelle orientation prise par l'auteur soit à mon goût, même si les idées développées sont rigoureuses et pertinentes. Plus d'une fois je suis restée bouche bée. Et pour la première fois j'ai douté. En fait j'ai trouvé le livre moins bon, pas mauvais, mais moins excitant. Je n'ai pas ressenti cette petite flamme du début (je garde un souvenir tellement fort de Delirium, c'était prévisible que j'allais placer la barre trop haut quant à la suite), je me suis un peu ennuyée, toute la partie dans la Nature est nécessaire à l'évolution de l'histoire et du personnage, mais je suis demeurée en retrait. Je n'ai pas accroché aux nouveaux personnages, alors qu'ils ont beaucoup à apprendre et à apporter à la série, je pense spécialement à un personnage en particulier, celui qui fait basculer l'enjeu romantique dans une perspective bien frustrante ! Je ne sais pas, c'est paradoxal, peut-être excusable, mais c'est tellement frustrant...
En somme, je pense que ce deuxième tome sert davantage de faire-valoir au livre suivant. Toutes les théories autour de la fameuse maladie, l'amor deliria nervosa, ont été présentées, dans les deux camps, les pour et les contre, maintenant place au dénouement, place à l'action, place aux prises de position, et place à la détermination. Et que l'auteur rende à la série cette étincelle de passion, de vie et d'envie qui fait un peu défaut dans ce tome 2 !
Delirium livre 2, par Lauren Oliver
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2012 - traduction d'Alice Delabre