Un souhait d'amour s'impose tandis que la pâte repose...
Peau d'Âne, c'est MON histoire de quand-j'étais-petite, pas loin d'être mon histoire préférée, surtout parce que j'aimais le film avec Catherine Deneuve d'un amour candide. En vieillissant, j'ai relu l'histoire d'un oeil différent (cette histoire de père qui veut épouser sa fille... brrr !) mais je reste attachée à ce joli conte.
Un veuf éploré jure sur le lit de mort de son épouse de ne jamais se remarier, sauf si sa nouvelle femme est plus belle et plus sage que la défunte. Les années passant, le roi réalise que seule sa douce fille répond aux critères exigés, lui vient donc la lubie d'épouser sa progéniture. La princesse est effrayée, sa marraine la fée hurle par tous les saints que ce mariage est impossible, mais pour ne pas effaroucher l'homme à l'orgueil piqué, mieux vaut adopter une rebuffade en souplesse. C'est ainsi que la jeune fille passe commande de plusieurs robes, des robes qui doivent répondre à ses désirs les plus fous, comme une robe couleur du temps ou couleur de lune, mais le tailleur du roi accomplit tous les miracles. En dernier recours, la marraine suggère de sacrifier l'âne du roi (celui qui proute de l'or) afin de se parer de sa peau. Erk !
Face aux accomplissements de tous ses caprices, la princesse panique et décide de fuir le château. Elle devient une souillon dans une ferme où elle s'occupe des cochons. Un jour, un jeune prince aperçoit son charmant minois et tombe fou amoureux d'elle. Il se languit d'amour et brûle de la revoir, il demande alors qu'on lui confectionne un cake d'amour, manque d'avaler un anneau d'or spécialement glissé dans la pâte par Peau d'Âne elle-même, puis il convoque toutes les donzelles du royaume pour trouver sa promise...
Ce qui me ravit dans cette nouvelle édition, ce sont les illustrations de toute beauté de Charlotte Gastaut, avec un pantone doré sur chaque page (je viens d'apprendre ce nouveau terme, je ne connaissais pas). Cela rend l'histoire encore plus précieuse et l'album plus luxueux. C'est fascinant et apporte une véritable portée poétique à l'histoire (texte adapté par Kochka, une valeur sûre).
Les robes de Peau d'Âne correspondent à merveille à notre imaginaire ! C'est splendide, parfaitement réussi. Je ne peux que vous recommander cette lecture.
Peau d'Âne, adapté par Kochka d'après Charles Perrault, illustré par Charlotte Gastaut
Père Castor, 2012
“I'm not stupid, stupid. Leave this whole thing in my extremely capable and well-manicured hands.”
On ne pourra pas reprocher à ce tome d'apporter des solutions faciles et précipitées, parce qu'il faut reconnaître que l'histoire s'étire un peu en longueur (c'est le risque, quand on se lance dans une série à rallonge, snif !). Nous retrouvons donc Zoey en sale posture : son âme a été brisée et s'est envolée vers l'Au-Delà tandis que son enveloppe corporelle est restée sur Terre. Il va sans dire que ses jours sont comptés et que tous ses proches sont désespérés, mais déterminés à la sauver. Stark décide donc de la rejoindre, et c'est Aphrodite, assistée de Stevie Rae (je ne me résous pas à la considérer en tant que Lucie dans l'édition française), qui va lui apporter toutes les combines.
Bon, rien ne se déroule en un claquement de doigts, c'est long mais ça permet aux auteurs de développer une belle mythologie, originale et enrichissante. Par contre, j'ai trouvé l'ambiance bizarre, plutôt spirituelle en fait, comme une conséquence aux évènements dramatiques qui bouleversent la série. On suit une Zoey éplorée, bouleversée d'avoir perdu son meilleur ami, préférant se réfugier dans son cocon pour ne pas affronter la triste réalité. Stark démontre aussi un formidable sens de l'honneur et du sacrifice, j'avais déjà souligné ô combien sa dévotion m'effrayait un chouïa... ça se confirme ici !
Livrée à elle-même, Stevie Rae se révèle une personnalité marquante et pratiquement incontournable, et bien entendu elle est confrontée à ses propres tourments sentimentaux, là je ne suis pas sûre d'adhérer à la sauce, mais Rephaïm est tout de même un être fascinant. Grand absent, Kalona n'en demeure pas moins impérieux et redoutable, tout comme Neferet, qui tisse sa toile en coulisses. Bref, cette série n'en finit pas de surprendre et de varier les tonalités dans sa gamme d'émotions... On passe des doutes à l'inquiétude, de la tristesse à la morosité, de l'ennui à l'excitation. Ce n'est probablement pas le meilleur tome lu jusqu'à présent, mais l'intrigue est toujours prenante.
House of Night #7 : Burned - P.C. Cast & Kristin Cast
en VF : Brûlée - traduction de Julie Lopez - Pocket jeunesse, 2012