Dis bonjour à la dame !
Solveig est caissière et est également l'auteur d'un blog qui fait grand bruit, même si elle tient à son anonymat. Son métier est le constat navrant d'une accumulation de chiffres, de sourires factices, de phrases à baragouiner comme un robot, de surconsommation aussi, de clients qui se suivent et ne se ressemblent pas, de réflexions jamais plaisantes, d'allusions grivoises, de déconsidérations de la personne, bref la caissière est une pièce interchangeable, elle ou une autre, après tout, quelle différence ?
C'est ainsi que se pose le film, en comédie sociale, souvent amère, avec des rires jaunes ou grinçants, des renvois à des situations déjà vécues ou vues, bref ce n'est pas tout rose. La grande distribution, aussi, en prend plein la figure, c'est le mal du siècle, en plus de la désillusion galopante... Sur ce constat navrant, j'ai bien failli mettre un terme à ma séance de visionnage. Parfois, trop de réalité tue aussi le rêve. Et moi, j'attendais le conte de fées annoncé en présentation. Alors, oui c'est finalement une comédie romantique : Solveig rencontre Charles, qui roule en Rolls avec un majordome, le choc des cultures. Et pourtant, Cupidon a lâché sa flèche et ces deux-là vont se chercher. Tout ça fleure bon le cliché à des kilomètres, c'est mièvre, c'est doucereux, c'est tendre et c'est mignon, mais on n'y croit pas une seconde !
C'est toute la complexité du film, il cherche à nous vendre du rêve, du rire et de la réalité. Ce mélange finit par peser dans la balance, c'est finalement peu convaincant, même si les acteurs défendent bien leurs rôles et affichent un dynamisme entraînant (et une jovialité forcée), il manque un petit élément pour rendre ce film plus percutant. Adapté du roman d'Anna Sam, lui-même adapté de son blog à succès, ce film est avant tout une réussite personnelle pour cette jeune femme. De fait, c'est un bon divertissement, mais un peu trop caricatural à mon goût.
Les Tribulations d'une caissière
Réalisé par Pierre Rambaldi
Avec Deborah François, Elsa Zylberstein, Nicolas Giraud, Gilles Cohen, Firmine Richard, Marc Lavoine...
Pêle-mêle Clarabel #51
Un pêle-mêle à thème, pour changer : Lorsque l'enfant paraît... !
Tous les matins, Joseph a rendez-vous avec l'oiseau qui semble le guetter depuis sa branche alors que le garçon tire les rideaux de sa fenêtre. Joseph comprend que l'oiseau attend son petit déjeuner, mais un matin l'oiseau est différent et refuse les graines que Joseph lui tend. Il a plus important à lui montrer, là-haut, sur la branche de l'arbre !
Les illustrations et les couleurs de cet album sont vraiment superbes ! Cette histoire de petites graines peut être librement interprétée (les petites graines qu'on plante dans le ventre pour avoir des bébés, par exemple) car elle ne se cache pas pour exprimer tout le bonheur et aussi l'excitation qu'il y a dans l'attente d'une future naissance. Joseph, notamment, a le coeur qui chatouille... en plus de son sourire comblé et de ses yeux qui brillent, bref sa joie est contagieuse !
Petites Graines, par Emile Jadoul & Catherine Prieur (Pastel, 2012)
Si les mains de papa sont si grandes, c'est pour mieux sentir bouger le bébé dans le ventre, ou pour mieux bercer son petit corps tout entier. Les mains de papa sont deux grandes coquilles derrière lesquelles l'enfant peut se réfugier en apprenant à grandir. Emile Jadoul a ainsi dessiné de très grandes mains, mais c'est de façon symbolique et les détails ont leur importance, comme ce petit doigt auquel s'accroche l'enfant, avant de se lancer dans le vide (apprendre à marcher !). C'est vraiment une belle approche, une belle lecture à partager et un cadeau à offrir aux papas !
Les mains de papa, par Emile Jadoul (Pastel, 2012)
Ça commence par un baiser, ça finit par un bébé. Proverbe québécois
Lui aussi mérite d'être offert, lu, donné, partagé... C'est un album magnifique de Rascal (ses techniques d'illustrations sont impressionnantes, j'ignore le procédé mais j'étais sans cesse attirée par l'envie de glisser ma main sur chaque page par admiration). C'est donc une histoire qui parle de la famille et des proches au moment où ils se penchent sur le berceau du bébé en allant de leurs petits commentaires. On s'y retrouve, on se rappelle, on aime, on admire... Bauchette aussi a aimé.
Au monde, par Rascal (Pastel, 2012)