"Entretenir l'espoir n'avait aucun sens."
Cam est atteinte d'un cancer incurable, il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, et c'est à Promise, petite ville du Maine, réputée pour accomplir des miracles, que sa mère et sa soeur choisissent de s'établir pour y passer le temps qu'il faut.
Mais Cam est une adolescente sarcastique et rabat-joie, elle se veut réaliste et blindée, refuse d'entretenir le moindre mythe. Son attitude exaspère ses proches, décidés à lui démontrer qu'à Promise les miracles existent bel et bien. Et c'est vrai que leur nouvelle existence y ressemble : Cam se sent en meilleure forme, elle a beau trouver des explications métaphysiques aux évènements hors du commun, elle commence peu à peu à douter et à croire en l'impossible.
Elle a aussi une petite liste secrète des choses à accomplir avant de mourir : voler des trucs débiles, coucher avec un garçon, briser les rêves de sa frangine, se comporter comme une adolescente de son âge, normale. C'est la partie de l'intrigue qui m'a fait rappeler le roman de Jenny Downham, Before I die. La seule différence, ici, c'est que Campbell est une héroïne qui contient sa rébellion à un degré dérisoire. Elle n'attend pas la mort avec impatience et soulagement non plus, c'est juste son sens de l'ironie qui fait sa force, sans la rendre insensible ou insupportable pour autant.
Campbell est une héroïne à laquelle on s'attache obligatoirement, sa famille aussi est très drôle, et la vie à Promise est une vraie carte postale. Pendant trèèès longtemps, on se prête à y croire, à espérer, à sourire face à l'évolution de la jeune fille. Elle va notamment vivre une très jolie histoire d'amour, c'est mignon comme tout, ça n'occulte pas le reste, la maladie reste présente, la mort aussi, et parfois on se surprend à pleurnicher et à éclater de rire en alternance.
Ce roman est source d'effets secondaires imprévisibles, croyez-moi, mais c'est un très beau moment de lecture qu'il nous offre. Il est très doux, pas du tout cucul-la-praline, et il procure un effet bulle bénéfique, c'est douloureux de tourner la dernière page !
La fille qui ne croyait pas aux miracles, par Wendy Wunder
Hachette, coll. Black Moon, 2012 - traduction de Raphaële Eschenbrenner
C'est qui le roi du château ?
C’est un magnifique château qu’Émile a passé la matinée à construire. Le plus beau de toute la plage, et le plus gros. Tellement beau que tout le monde le convoite et veut y habiter. Évidemment, Émile n’est pas d’accord. Le roi, c’est lui. Mais il lui faudra apprendre que, sur la plage, tout près des vagues, les monarchies ne sont pas très durables…
UN BONHEUR POUR LES YEUX ! J'aime infiniment les illustrations d'Adrien Albert, il possède un trait net et délicat qui me fascine sans que j'y comprenne quelque chose. C'est bien simple, l'amour ça ne s'explique pas. Et puis cet album a aussi pour vertu de me transporter au bord de la mer, sur une plage magnifique, où il n'y a personne à part le petit garçon et sa maman, c'est d'un calme bénéfique... Franchement c'est reposant et ça fait du bien. L'histoire est une anecdote rigolote d'un château autour duquel crabe, bigorneaux et garçonnet se disputent la seigneurie, et puis zou... la vague gronde et la mer vient avaler tout titre de propriété. C'est volontairement taquin, un peu injuste mais ce sont les lois de la nature !
Une vue magnifique sur la mer, la plage, le sable... Finalement, la reine c'est cette étendue bleue.
Le roi du château, par Adrien Albert (illustrations) et Jeanne Taboni Misérazzi (texte)
Ecole des Loisirs, 2012