Elle est à tout le monde, la mer ! Tout le monde... A nous aussi, y a pas de raison !
- Oui, on va aller à la mer, déclare-t-elle d'un ton absolument résolu. La vraie mer, celle qui est à 503 km, qui a des vagues, qui porte les bateaux, celle qui va loin, loin, jusqu'en Amérique...
- Celle qui est salée ! crie Johnny.
- Celle qui a des crabes ! crie Noah.
- Des pirates ! Des requins ! hurle Noah.
- Des baleines ! Des sirènes ! ajoute la maman en riant.
- Et du saumon fumé, dit Johnny pour voir ce que ça fait de mettre de la poésie dans la conversation.
Et il va ajouter : « Et des beignets. Au chocolat, même, des fois. »
Johnny n'est pas un élève brillant, certaines choses le dépassent, comme la poésie ou les livres à la bibliothèque. Il aime bien y aller toutes les semaines, avec sa classe, mais ce qu'il préfère ce sont les voyages en bus, sa place derrière le chauffeur, pour bien voir la route.
A la maison, la famille ne sort pas beaucoup et ne peut pas se payer des vacances non plus. Est-ce que ça le chagrine, Johnny ? Non, pas vraiment. C'est sa maman qui a soudain le blues et qui décrète qu'ils iront, eux aussi, cet été à la mer, la mer qui se trouve à 503 km.
Voilà un roman pétillant, optimiste, jovial et léger comme une bulle. C'est un petit texte à l'effet magique, qui évoque les rêves et la poésie, avec pour héros un garçon très attachant, gentil, simple et attendrissant. Je ne vous raconte pas le bonheur que cette lecture procure... A découvrir, tout bonnement !
Je veux aller à la mer (Où l'on apprend que la mer est à 503 km) par Jo Hoestlandt, illustré par Jean-Pierre Blanpain
Oskar éditeur, coll. Trimestre, 2012
Ciel voilé chez les amoureux.
Y'a de la zizanie chez mademoiselle Zazie !
Cette lecture s'adresse à tous les petits Max de la planète qui, sous couvert de tomber raider dingue de la nouvelle maîtresse, n'hésitent pas à plaquer leur fidèle petite copine (souvent des filles extras comme Zazie), en griffonnant sur un petit mot une formule aussi lapidaire que 'je te divorce'. Argh, le coup bas !
Girl power oblige, notre Zazie a choisi la riposte. Max va souffrir, surtout quand il devra à son tour ramasser les miettes de son coeur à la petite cuillère (la maîtresse a le charme toc des animatrices de tv, selon elle !). Passera-t-elle l'éponge sur une telle goujaterie ? Han, han. Soudain, Zazie doute à son tour. Et c'est mademoiselle Mirette herself qui va lui rappeler que l'amour, c'est précieux mais quand il s'arrête, il s'arrête. C'est triste, mais c'est comme ça. (Regard dubitatif de notre Zazie, on imagine bien !)
Ce nouveau roman de mademoiselle Zazie et Max son amoureux cramoisi est une formidable pirouette aux sentiments amoureux (la palette est large, puisque amour rime parfois avec volage, jaloux ou pétri de remords). C'est chic, c'est rigolo, c'est illustré avec facétie et tendresse, c'est aussi d'une grande clémence, car nous, on lui aurait bien fait sa fête à Max l'inconstant ! Enfin bon, ce roman est très, TRES drôle ! Comme toute la série, d'ailleurs.
Mademoiselle Zazie déteste la maîtresse, par Thierry Lenain & illustrations de Delphine Durand (Nathan, 2012)