Big Nate : Capitaine de l'équipe
Ce deuxième tome des aventures de Nate est drôlissime ! C'est un journal illustré (le genre qui a le vent en poupe !), où l'on suit le garçon et ses déconvenues scolaires. Son épine dans le pied porte le nom de Gina Hemphill-Toms, la première élève de la classe. Comme un fait exprès, Nate et elle sont tout le temps fourrés ensemble : pour un exposé sur B. Franklin, ou pour l'équipe de base-ball dont il est le nouveau capitaine.
Tous deux ne se supportent pas (elle pense que ses dessins vont ruiner leur exposé, il s'imagine que sa nullité en sport va leur faire perdre la compétition, et puis il ne lui pardonne pas non plus d'avoir osé rebaptiser leur équipe sans lui en toucher un mot !). Ils en viennent donc à un compromis, ne pas marcher sur les plates bandes de l'autre, avant de tirer profit de leur collaboration qu'ils considéraient (à tort) comme une malédiction.
L'histoire est une succession de situations comiques, qui placent bien souvent notre héros en mauvaise posture (des rendez-vous avec des profs qui le font arriver toujours trop tard, pour choisir les membres de son équipe, ou même lui donner le nom qu'il rêve, sans oublier sa prise de tête avec Randy Betancourt, qu'il a involontairement ridiculisé devant tout le monde, maintenant il cherche à se venger...).
La lecture est d'autant plus amusante qu'elle est largement illustrée, avec des passages sous forme de bande dessinée. En bref, c'est cocasse, c'est drôle, ça plaît aux enfants, c'est de bon esprit, Nate est un clown à lui tout seul, ses copains sont tout aussi marrants, et ce qu'ils vivent est à l'image de ce qu'ils se passent dans les cours des écoles. Une chouette lecture, à conseiller aux amateurs du Journal d'un dégonflé par exemple.
Big Nate : Capitaine de l'équipe, par Lincoln Peirce
Gallimard jeunesse, 2012 - traduction de Jean-François Ménard
Teaser Tuesday #39
Ses yeux m'ont dit la peur de la ville. La peur des lumières, des bruits, des magasins et des gens qui sont partout et nulle part à la fois. Ses yeux m'ont dit les rêves, la liberté et l'amour des forêts.
Tout au fond de ma poitrine, ses yeux ont caressé mon coeur.
Alors j'ai noué mon écharpe rouge autour de son cou et j'ai amené le loup chez moi.
C'est une histoire d'amitié qui fait mal, une histoire d'hommes en colère et d'un monde qu'on découvre teinté de violence et frappé par la peur. C'est aussi une histoire d'animaux qu'on met en cage, d'animaux qui rêvent de liberté pour donner de la couleur aux villes.
C'est une histoire triste, une histoire grise, une histoire meurtrie, une histoire avec une écharpe rouge qui vole au vent, au nez et à la barbe des mécontents, une écharpe rouge qui rappelle une rencontre et qui devient comme un aveu. Le signe d'une impuissance et d'une indignation.
C'est une lecture coup de poing, une lecture qui vous retourne la tête, une lecture qui fait de la peine. On y trouve des mots vrais, des mots forts, des regards qui se perdent, des sourires qui se tordent, des visages qui se ressemblent. C'est beau, c'est vrai mais ça vous rend chagrin et amer.
Le loup sous le lit, par Stéphane Servant & illustrations de Benoit Morel (Oskar, coll. Trimestre, 2012)