"Il laissa un message étouffé : — S’il vous plaît, venez vite. Il est chez moi."
Le début du roman fait penser au film d'Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour. Thomas est coincé chez lui, dans son appartement, avec une jambe dans le plâtre. Sa mère s'est absentée parce qu'elle avait un concert à donner, son meilleur pote est en vacances, reste la voisine qui a promis de jeter un oeil sur lui. Soudain, un hurlement dans la rue l'interpelle. Par la fenêtre, il découvre avec horreur un type en train d'étrangler une femme. Il réagit aussitôt, sans réfléchir, mais l'individu le dévisage et le temps s'arrête. Thomas est fait comme un rat.
C'est incroyable ce qu'un petit livre d'à peine 50 pages peut inspirer comme angoisse et sueur froide ! Très vite, le roman nous met dans l'ambiance : atmosphère lourde et oppressante, tension qui monte d'un cran, menace galopante, escalade dans la violence et la folie... C'est peu de dire ô combien cette lecture est flippante ! Mais on en redemande. C'est un thriller pour enfants, qui se lit vite et bien, la mécanique est parfaitement huilée, l'auteur va à l'essentiel, en appuyant bien là où ça fait mal, les poils se dressent sur les bras, et on tourne la dernière page encore un peu sous le coup du stress. De quoi chatouiller les jeunes amateurs de sensations fortes.
L'étrangleur du 15 août, par Sandrine Beau
Oskar éditeur, coll. Court-Métrage, 2012 - design & illustration de couverture : Jean-François Saada