Mister Bonflair : Un voleur trop gourmand
Demain, Jean le hérisson fête l'anniversaire de ses trois enfants. Mais pendant la nuit, quelqu'un dérobe le gâteau ! Qui a bien pu voler ce gâteau ? Mister Bonflair mène l'enquête, avec l'assistance du lecteur.
L' avis de Miss C. : C'est un livre très drôle, avec un héros particulièrement hilarant. L'histoire est entraînante, laisse planer un faux suspense, on joue le jeu, comme on s'amuse à décrypter les messages cachés avec la loupe rouge, on découvre des révélations rigolotes et on passe un bon moment. C'est une série très sympathique, qui plaira aux lecteurs débutants. Les illustrations saluent aussi tout l'humour de l'histoire, j'ai bien aimé !
Mister Bonflair : Un voleur trop gourmand, par Claire Clément (illustrations de Frédéric Bénaglia)
Nathan, 2012
"When is a night over? Is it the start of sunrise or the end of it?"
Nick et Norah se rencontrent dans un bar de Manhattan. Il veut fuir son ex, Tris, qui est dans les bras d'un autre. Alors il demande à Norah de faire croire qu'ils sont ensemble, rien que cinq minutes. En réponse, tous les deux se roulent une galoche. Ils vont ainsi passer toute la nuit dans les rues de New York, à s'échapper des ambiances étouffantes, musicales, enfumées, bruyantes ou intimistes, pour tenter d'oublier leurs histoires du passé. Car finalement, ce n'est pas qu'une simple rencontre amoureuse, c'est surtout l'histoire des bagages qu'on porte alors qu'une nouvelle idylle s'offre à nous et qu'il serait temps de s'en délester pour mieux avancer dans la vie. Cela ne veut pas dire qu'il faut tout oublier, mais apprendre de ses erreurs, composer avec, s'en laver les mains et faire peau neuve.
J'aime bien l'idée, sauf que le traitement global devient poussif dans la deuxième partie du roman. Le début est nettement plus grisant, plus rock'n roll, plus culotté aussi. La suite se veut basique, plus adolescente dans son approche. Personnellement j'ai été moins séduite, mais j'ai aimé l'ambiance générale et les références musicales distillées dans le livre.
Nick & Norah's Infinite Playlist / Une nuit à New York, par Rachel Cohn & David Levithan
traduction : Alice Delarbre - Luc Rigoureau
"Magic is overrated. Courage is what matters."
Ce n'est pas avec ce troisième tome que la série pourra prendre des galons : l'intrigue se résume à percer le mystère entourant la disparition de toute magie dans la ville de Chicago. C'est tout. A côté, on oublie pourquoi les parents de Lily prétendent être en Allemagne, pourquoi Sebastian vole facilement au secours de la demoiselle, ne sont-ils pas des ennemis, et que cache Scout dans son précieux grimoire ?
Enfin, bon, des débuts de questions, on a su rapidement en trouver au cours des trois tomes. Quant à obtenir des réponses, c'est une autre paire de manches ! Parce qu'il faut reconnaître qu'on reste comme un rond de flan à la fin du bouquin, qui est censé être le dernier tome de la série. C'est dire comme c'est frustrant.
Ajoutons aussi que la lecture m'a souvent inspiré un sentiment de vide. Alors que les idées ne manquent pas à l'appel, elles apparaissent vite maladroites ou volages. Et puis, ça tourne facilement autour de thèmes rasoirs comme le fait d'aller en cours, de parler de garçons, de se crêper le chignon avec les pestes de l'école... Cela ne vole pas haut, ou disons que ce sont des considérations qui font sentir hors du coup une lectrice qui n'a plus 15 ans !
J'avais senti la déception pointer son museau en lisant le tome 2, la suite n'aura donc pas réussi à relever le niveau. Quel dommage ! (Je suis, par exemple, complètement accro à la série des Vampires de Chicago de Chloe Neill.) Cette série pour ados fait donc chou blanc : on trouve de belles idées, un cadre original, de la magie, de l'humour et des personnages pas trop mauvais, mais reste l'impression que la série ne parvient pas à décoller. L'éditeur français assure qu'une suite verra jour tôt ou tard, mais le site de l'auteur prétend le contraire.
Pour l'heure, ce troisième tome n'est pas assez concluant et classe Dark Elite parmi les séries au potentiel sous-exploité. Grosse déception, pour moi.
Dark Elite, tome 3 : Coup du sort par Chloe Neill
Castelmore, 2012 - traduit par Tristan Lathière
I need an easy friend. I do, with an ear to lend.
J'ai été très agréablement surprise par cette lecture - encore des vampires ? une romance bidon avec des scènes d'acrobaties sexuelles toutes plus insensées les unes que les autres ? des personnages au glamour dévastateur, parfaitement risible que c'en est inquiétant ? Eh bien, non ! Ce livre ne ressemble pas à ses cousins ou frères éloignés, il est drôle, décalé, ne se prend pas au sérieux, propose une intrigue différente, avec une héroïne qui a grandi aux côtés de parents qui s'enrichissaient sur le compte des pauvres gens, une nana pas idiote non plus car elle n'est pas du genre à craquer pour un vampire... (Un vampire, c'est le Mal !)
C'est aussi un livre riche en références musicales, l'histoire tourne autour de WVMP Radio, la radio des vampires, où Ciara, l'héroïne, effectue un stage en marketing et craint un peu pour sa peau. Elle n'est pas folle, et même si le très séduisant Shane craque pour elle et fait tout pour la séduire, elle n'a pas envie de perdre la tête pour si peu ! J'avoue, j'ai adoré leur romance. Il faut dire que Shane est un personnage canon et irrésistible (pour le coup, je suis folle !). L'intrigue n'est pas trop mal, une fois qu'on a adhéré au ton et au style du roman, on est quitte pour dévorer le reste. Je suis plus que tentée pour poursuivre la série, en espérant que la suite tienne aussi bien la route.
Le Sang du Rock, tome 1 : Wicked Game par Jeri Smith-Ready
Milady, coll. Bit lit, 2012 - traduit par Sébastien Baert
I feel like the Sundance Kid behind a synthesiser
Farrah est surnommée Digit parce que c'est un petit génie des maths. Au lycée, elle préfère afficher un profil bas en se comportant comme une adolescente ordinaire, qui sort avec ses copines et glousse en regardant des feuilletons à l'eau de rose. Sauf qu'un jour, elle réalise qu'une série de chiffres apparaît pendant le générique d'une série tv et qu'il s'agirait d'un code entre terroristes. Un attentat a d'ailleurs lieu, Farrah se sent coupable et se rend au FBI pour rapporter ses déductions. Elle est accueillie par un jeune inspecteur qui la prend de haut.
À la suite de tout ça, Farrah va devenir l'objet de toutes les convoitises (des bons, et des méchants), elle va être kidnappée, passer plusieurs jours en compagnie d'un charmant garde du corps, avoir des pensées impures, soupirer intérieurement, se morigéner d'être aussi idiote, et puis passer à l'attaque. Elle n'aura pas rangé son intelligence dans sa poche non plus, puisqu'elle en fera bon usage et s'en servira pour débusquer les coupables.
C'est d'ailleurs le point fort du roman : la personnalité attachante des personnages. Farrah est une jeune fille brillante, avec ses travers d'ado sentimentale, qui rêve d'une existence banale. John est carré, réfléchi, pas très expansif, heureusement il sait se détendre, être tendrement sarcastique et se comporter comme un gentleman, et plus encore. On ne s'ennuie pas au cours de l'histoire, il y a de l'action et du mystère, de bonnes réparties entre les personnages, l'alchimie est évidente entre eux, et puis on rigole pas mal. En somme, c'est un thriller efficace et drôle, autour d'une intrigue facile et prévisible, mais c'est un plaisir de lecture qu'on ne rechigne pas du tout à partager !
Nom de code : Digit, par Annabel Monaghan
La Martinière J., 2012 - traduit par Maïca Sanconie
lu et recommandé par Gaëlle
"Becky, love, you were exactly the same at her age. Exactly the same."
Découvrons Becky dans son rôle de maman : une calamité. Avouons-le. Sa petite Minnie, deux ans au compteur, est une princesse capricieuse, qui peut déjà décliner dans toutes les langues la meilleure façon de réaliser de bonnes affaires en dégainant sa carte bancaire. Luke a quelques sueurs froides. (Nous aussi.)
De plus, la crise financière s'invite à la fête... et pourtant notre Becky décide d'organiser une fiesta indécente pour l'anniversaire de son chéri. Comme toujours, notre accro du shopping fait dans la démesure. A lire, souvent c'est pesant et stressant. Complètement aberrant. Cela reste néanmoins fidèle au ton adopté par la série depuis ses débuts. Problème, la recette a fait des merveilles mais elle peine aujourd'hui à se renouveler.
C'est toujours un plaisir de retrouver Becky et son enthousiasme débordant, certaines scènes sont faciles mais bidonnantes, c'est vrai. C'est juste que ça se répète livre après livre et ça ne surprend plus.
Mini-Accro du Shopping, par Sophie Kinsella
Pocket, 2012 - traduit par Daphné Bernard
"Every woman wants a man who'll fall in love with her soul as well as her body."
Beth, Jennifer et Lincoln travaillent tous les trois au même endroit, sans réellement se connaître. Du moins, les deux filles sont de grandes copines, elles passent un temps fou à échanger des mails sur leur temps de boulot et ignorent qu'un système de surveillance a été instauré. Lincoln est payé pour être le flic de service mais il refuse de les rappeler à l'ordre. Malgré lui, il a lu leurs messages, a aimé ce qu'il a découvert, à tel point qu'il a maintenant le béguin pour Beth. La suite veut que ... l'on tourne les pages du livre avec un sourire complètement niais sur les lèvres.
Et pourtant, l'histoire n'est pas crédible pour un sou (tomber amoureux d'un inconnu, s'attacher à une personne parce qu'on aime ses mots, son esprit, son humour...), et puis c'est un peu tiré par les cheveux (Lincoln est un voyeur de l'ombre, il cherche d'abord à mieux connaître Beth sans savoir à quoi elle ressemble... sur papier, c'est le rêve, mais enfin ?! est-ce plausible ?). Qu'importe, c'est efficace ! Les échanges entre Beth et Jennifer sont pétillants, intelligents et rigolos. A côté, on découvre un Lincoln qui va s'ouvrir à la vie, la vraie, en se guérissant d'un passé sentimental bien encombrant et d'une cohabitation avec sa maman qui a fait son temps.
Voilà donc une lecture qui vaut ce qu'une comédie de Nora Ephron apporte au cinéma : c'est doucereux, à découvrir pour ne pas bouder son plaisir, ni vouloir chercher la petite bête et sans pester contre cette déclaration finale qui ne vaut pas un clou (désolée, j'ai été déçue par LA rencontre fatidique !). Parce qu'il y a incontestablement de jolis moments, des personnages secondaires, comme Doris, très attachants, un ton léger, un peu guimauve et savoureux qui ne donnent pas envie de lâcher le livre. Cette lecture a pour mérite de détendre et séduire en toute simplicité.
Attachement, par Rainbow Rowell
Milady romance, coll. Central Park, 2012 (traduit par Claire Allouch)
He say "One and one and one is three"
de retour, tôt ou tard, en attendant...
He say "I know you, you know me"
One thing I can tell you is you got to be free
Come together right now over me