La chose perdue, de Shaun Tan
Livre et dvd du court métrage de "La chose perdue" (The lost thing) de Shaun Tan.
Une œuvre poétique, qui raconte une drôle de rencontre...
Un collectionneur et passionné de capsules découvre sur la plage un étonnant objet (impossible à définir) que personne ne vient réclamer en fin de journée. C'est une chose perdue. L'homme va la ramener chez lui, la nourrir et tenter de lui retrouver un foyer. Et à son tour, la chose va lui ouvrir une trappe vers un univers incroyable, « un lieu où tous les objets avaient l'air assez contents d'y être ».
Le personnage prétend qu'il ne faut chercher aucune morale à l'histoire. Soit. Mais la richesse des illustrations pousse instinctivement à se pencher vers ce livre qui dégage un sentiment de secret impénétrable... Prodigieux, mais désarçonnant.
Gallimard jeunesse, septembre 2012 ♦ traduit par Anne Krief
Un bon petit diable à la fleur de l'âge, La jambe légère et l'oeil polisson, Et la bouche pleine de joyeux ramages
directement de nos étagères, nous avons :
Flic un peu voyou, amateur de kung-fu, champion de boxe anglaise et grand joueur de belote, l'inspecteur Cats a pour habitude de boucler ses enquêtes avec brio. La dernière en date (la disparition du lapin magicien Pouâlane) ne devrait pas faire exception à la règle, sauf si notre grand charmeur perd la tête devant les beaux yeux de Miss Tigri, ou de la diabolique Félicia Félix, à moins d'être mis k-o par l'ignoble Rat Tafia ou l'infâme docteur Fox. Bon, rassurons-nous, le brigadier Berlioz, bon pépère un rien maladroit, veille au grain car il ne voudrait pas que Cats se débrouille tout seul.
Divine ambiance, façon vieux polar au charme rétro, cette histoire met en scène un héros de génie, des méchants vraiment redoutables, de la bagarre, un peu d'amour et beaucoup d'humour. Une recette classique mais efficace. En plus, c'est gai et dynamique, illustré à la manière des bandes dessinées, avec des mélodies d'inspiration jazzy.
par Agnès Bihl et Eric Héliot (illustrations) - Actes Sud junior, 2012
-) bande-annonce à découvrir : http://youtu.be/QhUzVRAHu3I
Encore un livre circuit ! C'est la mode, ma parole. Heureusement le principe m'enchante. Nous suivons donc monsieur Emile et son chien Knack (une saucisse sur pattes) en route pour une petite promenade dans le quartier. Midi sonne et Knack a le déclic : aussitôt il s'échappe et monsieur Emile tente de le rattraper. Il va devoir courir, le pauvre, et se glisser dans les coulisses du resto (des cuisines au frigo, en passant par la cave et les fourneaux) pour mettre la main sur son chien, avant de passer à table et avaler un bon petit plat bien mérité.
J'ai adoré cet album, chic et rigolo ! Thomas Bass, comme il se définit lui-même, a un style plutôt old-school, un genre d'ORTF avec de l'humour. J'ai savouré tous les détails et joué le jeu, encore une fois, avec mon petit doigt qui suit les pistes du chien ou qui cherche les objets perdus. Trop, trop facile. Mais j'adore.
par Thomas Baas - Actes Sud junior, 2012
Régler sa dette absurdement.
Un soir d'été, une voiture fauche un cycliste. Le corps est recroquevillé dans un fossé. La conductrice, Marie, s'arrête avant de paniquer. Elle reprend aussitôt le volant sans porter assistance à la victime. Elle va se planquer, errer au bord d'une route, rencontrer une fermière qui ne lui posera aucune question, elle va se réfugier auprès d'Alain, cet homme taiseux, qui aime mal mais qui sait admirablement écouter. A sa façon, Marie s'inflige cette punition parce qu'elle a honte d'elle-même.
Ce qui l'a bloquée va finalement s'ouvrir, parce qu'il y a toujours un moment où il faut avancer et réparer son crime. Marie va trouver du boulot et se rendre à l'Yprée, un magnifique parc dessiné par un jardinier paysagiste de renom, lequel est frappé d'une grave maladie qui est en train de le rendre aveugle. Dans ce vase clos, Marie va également rencontrer Emile... et là, on se dit que le sol va trembler, que ça va barder et que ça va se terminer en eau-de-boudin, notre histoire. C'est alors que le ton surprend, la colère fait place à la repentance, le remords est remisé au placard, on efface tout et on recommence, on aperçoit une leur d'espoir, on s'explique, on comprend, on ne juge plus, ne serait-ce point trop beau pour être vrai ?
Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Marie, ni aux petits satellites qui gravitent autour. Parmi toutes ces personnalités ravagées, je faisais grise mine. C'était clair qu'avec un tel sujet, je n'allais pas sauter de joie non plus. Et pourtant, quelque part le rendez-vous a cloché, la rencontre n'a pas suscité d'espoir ou d'émerveillement, je n'y ai pas cru une seconde. Toute cette atmosphère morose et sinistre a fini par teinter ma lecture de couleurs tristounettes. J'étais pressée d'en sortir.
La rencontre, par Isabelle Pestre
Belfond, 2012
Vivre mal aimée, se bricoler une existence au hasard. Se dire "quand même" pour continuer. Jouer au "c'est pas si mal", "c'est mieux que rien". N'être jamais soi. Jeter par terre la coupe précieuse.
Camper sur son coeur brisé ainsi une ville bâtie en hâte au bord d'un lac salé.