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Chez Clarabel
18 octobre 2012

Asphyxie progressive.

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Vincent Fournier, salarié d'un centre d'appels, n'en peut plus de subir la pression de ses supérieurs. Son médecin du travail, le docteur Carole Matthieu, est à son écoute. Un soir, après une longue discussion, elle s'empare de son Beretta et lui tire une balle dans la tête. Hop, ni vu ni connu. Le crime est découvert dès le lendemain, la police enquête et Carole fait profil bas. Elle sait qu'elle est coupable mais ne compte pas se dénoncer dans l'immédiat. Elle a l'autre Histoire, comme elle dit, à écrire.

Se présente alors une lente plongée au sein de l'entreprise, de ses arcanes et de ses révélations perfides et dérangeantes. Un réseau oppressant, un cercle vicieux, au centre duquel Carole elle-même est prise au piège. Se consacrant à son boulot corps et âme, elle réalise avec écoeurement qu'elle a été trompée par le système dans son intégralité.

Pour l'anecdote, j'ai terminé ma lecture juste avant d'éteindre la lumière pour dormir. Quelle erreur. Impossible de fermer les yeux après ça ! C'était comme si j'avais avalé une enclume. Je ne cessais de ressasser l'histoire de Carole, femme usée, droguée, abrutie par son monde du travail. L'histoire aussi est sordide et tellement réaliste, elle fait écho aux drames des dernières années (le harcèlement moral au sein de l'entreprise, des employés au bout du rouleau, poussés au suicide, une direction qui encaisse les coups en se lavant les mains, une opinion publique alertée avec un train de retard...).

C'est conscient de cette gangrène qu'on ne décolle plus le nez du livre. Qu'on absorbe ce récit éprouvant, au rythme saccadé, effréné, poussé dans ses retranchements. Ce livre est judicieux, écrasant mais percutant dans son approche. Quelque part j'étais gênée, mais j'étais aspirée par cet appel du vide. Et c'est prise d'un frisson d'effroi que j'ai tourné la dernière page, soulagée, sonnée mais admirative du tour de force.

Les visages écrasés, par Marin Ledun
Points, coll. Thriller, éd. 2012 / Grand Prix du Roman Noir (Festival du film policier de Beaune)

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17 octobre 2012

Juste une formule magique ! Flic floc et zut et pouic !

C'est avec une certaine nostalgie que nous avons ouvert cet album, Pakita la maîtresse magique !     Pakitalamaitressemagique   

Ma fille adorait Pakita quand elle était plus jeune, maintenant c'est plutôt lady Gaga et Glee qui composent la playlist de son ipod. La maternelle est loin derrière nous, mais on connaît des petits loulous qui n'ont pas boudé leur plaisir.

Cette lecture leur est clairement dédiée : l'histoire raconte dans ses moindres détails, avec fantaisie et bonne humeur, le déroulement d'une première journée en maternelle : la boule au ventre au moment de quitter les parents, le bonjour de la maîtresse, le classement des doudous, la gymnastique du matin pour bien se réveiller, l'apprentissage du calendrier, des couleurs, des voyelles, la marche des toilettes, la récré, la pause lecture ou celle du dessin, l'heure de la cantine, la sieste de l'après-midi...  C'est frais et ça colle à la réalité. On notera aussi beaucoup de couleurs pétantes, une musique tonique et entraînante et un petit air ravi de la crèche.

par Pakita, Marion Piffaretti (illustrations) et Eric Jacquemin (musique)

Changement de registre avec Le garçon transparentLegarçontransparent

L'histoire démarre la nuit de Noël. Le Père Noël est devant une paire de chaussons pour lequel il n'a pas de cadeau. «C'est pas grave, j'ai l'habitude...» dit une petite voix, celle d'un garçon transparent, d'un enfant qui a tellement l'habitude d'être oublié qu'il ne connaît même pas vraiment son prénom. Ému et révolté, le Père Noël emmène l'enfant sur son traîneau pour cette nuit magique, et il lui offre son clairon.

Ooooh, quelle histoire attendrissante ! Par la faute de l'indifférence de ses proches, un garçon a perdu toutes ses couleurs et est devenu transparent, quasiment invisible aux yeux des autres. Il ne compte plus, on l'oublie, alors il s'efface. Jouer du clairon sera un moyen pour lui d'exister, d'exprimer son chagrin et de retrouver les couleurs de la vie. 

Beaucoup de tendresse, de pudeur et d'émotion. Une narration pleine de retenue, mais avec beaucoup de chaleur, exprimée par Julie Depardieu, vraiment parfaite dans ce rôle, il y a infiniment de beauté dans ce qu'elle communique. Une touche de poésie dans les illustrations. Un personnage de père nono qui tape du poing sur la table, qui s'investit, qui peste et qui s'insurge (enfin !). Une histoire délicate et poignante, avec une fin porteuse d'espoir et de sourire. C'est charmant, un joli conte pour les fêtes de fin d'année. 

par Emma Chedid-Advernier, Luciano Lepinay (illustrations) et Julie Depardieu (qui interprète la chanson du garçon transparent avec la complicité d'Albin de la Simone)

http://www.deezer.com/track/  (Pakita la fée rousse à lunettes)

17 octobre 2012

Vous en faites pas les gars, Moi aussi on m'a dit ça - Fais pas ci fais pas ça - Et j'en suis arrivé là !

On va souffler un peu, après toutes ces émotions... place à la détente ! 

Je vous présente donc la famille Pompon,    lafamillepompon

Monsieur et madame Pompon sont à la tête d'une tribu de six enfants. Tous les matins, c'est souvent la course pour se rendre à l'école. Il faut se hâter pour ne pas louper le bus, courir, trouver sa place, avaler un bout de pain parce qu'on a zappé le petit déjeuner, suivre les oiseaux, se donner rendez-vous près de la voiture du facteur, trouver porte close, se consoler en défilant pour le carnaval du quartier. C'est qu'on ne s'ennuie pas du tout avec cette joyeuse famille !

Mais cet album a un pouvoir secret, puisqu'il a pour mission de guider les enfants à travers un circuit composé de couleurs, qu'il faut reconnaître en guettant les indices, qu'on s'amuse aussi à suivre les petites flèches, à se faufiler entre les voitures ou les passagers du bus, à compter les lettres ou papillonner de bonheur dans un nuage de confettis, on teste, on cherche, on trouve. En somme, c'est ludique ET éducatif. J'adore le principe, on se prête au jeu à n'importe quel âge (c'est vous dire !).

Gros coup de coeur aussi pour les illustrations, les couleurs sont gaies, les petits chats sont adorables, c'est fouillé, complet, débordant de joie et de dynamisme. Avec aussi une couverture en carton-mousse pour le côté douillet et des pages cartonnées idéales pour affronter les épreuves, vous obtenez un chouette album qui fait partie d'une collection comprenant deux autres titres déjà (La famille Pompon part en pique-nique / fait des courses). 

par Gwendoline Raisson - illustrations de Nicolas Gouny (Belin jeunesse, 2012)

Et parce que cette autre histoire me faisait de l'oeil, en rapport avec une sacrée Georgette qui a marqué mon été ! voici Superfuret Superfuret

Eh oui, le vrai héros de cette histoire est un furet ! Mouche n'est pas une bestiole comme les autres, il ne sent pas la rose mais il est très intelligent, en plus il aime les glaces à la fraise. Noémie a dix ans et veut démasquer le voleur de sa classe (il pique tout et n'importe quoi, c'est usant à la fin !). Alors elle se rend à l'école avec Mouche dans son cartable et compte sur la récré pour laisser l'animal farfouiller du mieux qu'il peut. Un petit génie, vous dis-je. Il va alors désigner le fautif ... en la personne d'un garçon ordinaire, d'apparence gentil et inoffensif. Pour en avoir le coeur net, Noémie et ses deux copines se glissent dans la maison du garçon et trouvent des indices (et d'autres choses encore, pas bien jolies, mais ceci est une autre histoire que vous découvrirez si vous lisez ce roman, hé hé ! ). 

Un suspense à trois francs six sous, une belle énergie, des personnages qui en veulent et n'hésitent pas à s'impliquer pour réclamer justice, une belle-mère horrible, sans oublier notre Superfuret beaucoup plus futé que la super Georgette de ma connaissance (ha ! ha !)... une petite lecture sympathique, introduisant deux nouvelles plumes, d'où ma curiosité aussi. 

par Elisa Vix - illustrations de Chiara Dattola (Rouergue jeunesse, coll. Zig Zag, 2012)

16 octobre 2012

Qui a dit que les bisous, c'est pour les bébés ?

Après un lundi rouge passion, on fait chuter la pression avec des petites lectures dont le sujet a su toucher ma corde sensible.

à Bas les bisous ! Abaslesbisous

Kaï est un petit garçon de neuf ans qui ne supporte plus qu'on l'embrasse. Le jour de son anniversaire, il tend la main à sa famille et déclare qu'on doit le traiter comme un grand et cesser de lui donner des bisous. C'est insupportable, à la fin ! Ses parents sont chiffonnés et voudraient comprendre cette grève du bisou. Au lieu de s'en formaliser, ils vont patienter le temps qu'ils estiment que doit durer cette crise. Seul le grand-père, qui n'a plus toute sa tête, ne se gêne pas pour poser un baiser baveux sur la joue de son petit-fils. Qu'on ne s'avise pas de lui donner des ordres non plus !

C'est finalement dans la cour de l'école que Kaï va réfléchir à ce qu'il inflige à ses proches. Par la faute du nouvel élève, prénommé Pascal. Celui-ci est tout le temps seul dans son coin. Une fois, Kaï a même vu qu'il pleurnichait en silence. En creusant bien, il découvre que le garçon ne se console pas de la mort de son papi. Kaï va alors décoller du sol, en pensée. Il va être frappé par l'inspiration : soudain, il comprend qu'avoir envie de faire des bisous, ce n'est pas réservé aux bébés. C'est donner aux autres de l'amour, du réconfort, faire preuve d'amitié, de sensibilité etc.

Un petit roman tout doux et apaisant, où l'on évoque avec pudeur le chagrin des enfants après la perte d'un être cher. Tellement juste, tellement vrai. Avec pour héros un petit garçon aux idées farfelues et à l'imagination débordante (il suffit de découvrir ses jeux de récréation, c'est un bonheur !). 

par Thomas Gornet & illustrations d'Aurore Petit (Rouergue jeunesse, coll. Zig Zag, 2012)

Ceci m'amenant à évoquer le très bouleversant Où es-tu, Lulu ?  Ouestululu

Un matin, Théo découvre l'absence de son ami Lulu. Son maîtresse, avec les larmes aux yeux, lui apprend que son ami a eu un accident et qu'il ne reviendra plus. L'enfant est accablé pour le chagrin, les questions et l'incompréhension. Ses parents eux-mêmes se sentent impuissants pour le consoler. Ils murmurent des phrases maladroites : C'est comme ça, la vie. Ou il y a des jours où le ciel perd ses couleurs. C'est tellement plus facile de raconter des histoires pour s'évader. 

Et puis, le temps passe. A petits pas, Théo avance sur son chemin. Le chagrin s'estompe ou s'apprivoise. Théo a grandi avec. Il sait maintenant qu'il y aura des jours de chagrin, des jours de fête, des jours de doute. Le souvenir de son ami restera intact, présent dans un coquillage, une bille ou un marronnier. 

Que n'aurais-je pas donné, deux ans plus tôt, pour avoir cet album entre les mains ! A l'époque, ma fille a perdu une copine d'école dans des circonstances tragiques. Après le choc, l'immense chagrin et l'incompréhension. Un chagrin multicolore tant l'éventail des émotions était grand. En lisant cet ouvrage, j'y ai instinctivement repensé. C'est là, en nous, toujours. Parce qu'elle aussi a été frappée par un drame personnel, Laurence Pérouème livre des mots justes et sensibles pour évoquer la mort et accompagner l'enfant et les parents qui y sont confrontés à surmonter ces instants difficiles. Une lecture précieuse, encadrée par des illustrations lumineuses.

par Laurence Pérouème et Cécile Rescan (naïve, 2012)

16 octobre 2012

Les Excalibrius, ou les Pipelettes !

Une chronique familiale tendre et décalée.

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Ernest et Louise vivent dans un château. Ils ont pour amis trois monstres que leur royal père ne peut pas voir en peinture. En clair, les monstres  ont interdiction de mettre une patte ou une griffe dans le château ! Sauf qu'il est interdit d'interdire... Alors les enfants n'en font qu'à leur tête, souvent leur Mamyblou, une sorcière mauve, leur prête main forte avec ses sortilèges. Prière de ne pas en abuser. Gare aussi à celui qui chipe la baguette magique sans demander l'autorisation. Cette série, parue dans la revue Toboggan, est parfaite pour les enfants dès 6 ans. Ce sont pas moins de 27 histoires qui sont réunies ici (elles sont courtes, seulement 3 pages à chaque fois). J'ai vendu mon âme à cette collection, j'adore pratiquement tout ce qui sort chez eux (en tête, Grenadine et Mentalo ; Michel ; Raoul et Glouglou ; WafWaf et Captain Miaou ; Eddy Milveux ; Ariol ...) ! Les Excalibrius ont de quoi séduire eux aussi. Les dessins de Grégoire Pont sont plaisants et paraissent enfantins mais il ne faut pas sous-estimer les détails. Le scénario laisse entrevoir la vie d'une famille pas tout à fait comme les autres, mais les fondamentaux ne changent pas (des bêtises, rien que des bêtises, et des solutions !). Une chouette découverte, donc. Une lecture royale, avec un peu de magie, de fantaisie et d'humour. Un bon cocktail ! 

Les Excalibrius, tome 1 : Les enfants rois par Grégoire Pont
BD Kids, 2012

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Et pour les filles, qui se languissent après les nouvelles histoires de Mistinguette, Marie-Lune, Lucy Poids Plume ou du journal de Julie... voici un groupe de 4 copines à se mettre dans la poche. 

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Présentation des Pipelettes : Marie-Hélène ('intello amoureuse de son correspondant allemand), Agnès (à la chevelure rousse et aux tenues excentriques), les deux Anne (l'une est blonde aux yeux bleus, l'autre se sent plus quelconque...). Toutes les quatre sont élèves au collège et passent beaucoup de temps à papoter en classe, au grand dam des fayots du premier rang. Ce qui est bien, dans ce volume, c'est que l'histoire se suit sans être interrompue par des petits chapitres où on passe souvent à autre chose, en effaçant le reste. Là on est dans la continuité, les blagues potaches, les coups de coeur, les déceptions, la trouille, l'envie de plaire, les remises en question, les fâcheries avec les parents... autant d'anecdotes rigolotes et qui rappellent l'ordinaire de la vie, du moins celle qui touche essentiellement les jeunes lectrices à qui se destine cette série ! Récapitulons : humour un peu vache et taquin, mettant à l'honneur l'amitié entre copines, portrait d'une adolescence pétillante et exaltée... forcément cela plaît à la demoiselle de cette maison !

Les Pipelettes, tome 1 :  ... Taisez-vous !  par Anne Guillard
BD Kids, 2012   / planches parues dans le magazine Julie depuis 2009

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15 octobre 2012

Provocative in pearls.

verityCela fait maintenant deux ans que la jeune épouse de lord Hawkeswell est portée disparue, aussi le hasard n'en est-il que plus grand lorsque celui-ci découvre que Verity se cache à Cumberworth, dans la maison de Daphné Foyes. Notre homme bout de colère, il ne veut pas entendre raison et embarque sa femme sur le champ. Celle-ci tient tête et lui propose d'annuler le mariage (il lui avait été imposé par son oncle, sous la forme d'un chantage, la demoiselle était contre). Hawkeswell dit non. Il obtient aussi d'elle de se comporter en épouse véritable et de remplir son devoir en conséquence !

Finalement j'ai lu le tome 2 dans la foulée, même si j'étais moyennement enthousiaste après ma lecture du premier tome. Et de nouveau, même constat : peu de passion amoureuse, encore un mariage de raison, un énorme contraste entre les discours et les agissements du couple (la nuit, par exemple, tout n'est que volupté, avec scènes très explicites, tandis que le jour c'est la guerre froide !). Cette romance n'aura pas su davantage me convaincre, j'en ai bien peur.

Je remarque seulement maintenant les titres VO de la série, Provocative in pearls ou Ravishing in red. Quand on connaît l'histoire, forcément on glousse. En fait, ces messieurs cèdent à leurs pulsions dès lors que leurs épouses portent un accessoire fétiche, soit un collier de perles ou une superbe robe rouge. Eh oui ! j'en lève les yeux au ciel. J'arrête les frais pour cette série, dommage, je m'étais entichée du personnage de Castleford...

Les insoumises, tome 2 : Verity, par Madeline Hunter
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Cécile Ardilly

 

Après un début prometteur, la romance retombe vite dans ses souliers. C'est calme, correct mais plat. On ne perçoit aucune passion amoureuse entre le couple, sauf la nuit, comme souvent dans cette série, c'est le cadre des plus folles voluptés. L'écart entre les pensées et les actes de ces deux-là est énorme ! Malheureusement on saisit mal ce qui va les pousser l'un vers l'autre, oui Hawkeswell met de côté sa frustration et fait preuve d'un dévouement sans faille pour son épouse, Verity réalise également qu'elle a bien de la chance, surtout après les horreurs de son passé (il faut en guérir, c'est tout !). Il n'en demeure pas moins qu'ils ne dégagent aucune magie, l'étincelle ne prend pas et cette série continue de me décontenancer. Seule la connivence entre les hommes de cette série (Summerhays, Hawkeswell et Castleford) prête à sourire et fait penser que le 4ème tome sera meilleur. Mais j'hésite.



Bon, ça démarre fort mais la pression retombe très vite. C'est bien dommage. Je ne sais pas quel est le problème de cette série, mais j'ai l'impression qu'à défaut d'être flagrante, la passion amoureuse est plutôt mal exprimée. Résultat, nous avons une romance correcte, mais toujours aussi plate. C'est difficile de percer les personnages, de cerner leurs sentiments, de les voir tomber amoureux. C'est trop brouillon. On les voit détachés et froids le jour, et se livrant à la volupté la nuit. Cela ne me dérange pas habituellement, mais là ça ne prend pas. Il n'y a pas de magie, pas d'éclat. Seule la connivence entre les hommes de cette série (Summerhays, Hawkeswell et Castleford) prête à sourire et fait penser que le 4ème tome sera meilleur. Mais j'hésite.

15 octobre 2012

"I did indeed say you could have lovers. But I never promised that I would not kill them."

audriannaFrappé de déshonneur (suite à une affaire de poudre défectueuse), le père d'Audrianna Kelmsleigh s'est donné la mort et a condamné sa famille à vivre petitement et dans la honte. Audrianna s'est ainsi réfugiée chez sa cousine Daphné, dans une maison à la campagne, où avec deux autres pensionnaires elles cultivent des fleurs.

Meurtrie dans son amour-propre, Audrianna entend laver le nom de sa famille de toute infamie. Elle pousse son enquête jusqu'à se rendre dans une auberge, sans chaperon, et fait la rencontre de lord Sébastien Summerhays, l'un des principaux accusateurs de son père. Enorme malentendu entre eux, mais trop tard. Le scandale va les rattraper et ces deux-là vont conclure à un mariage de raison.

Oh que ce 1er tome manque de souffle ! Je bous intérieurement. L'histoire est plutôt longue à démarrer, il y a peu de tension amoureuse, effacée probablement par le climat politique et l'affaire d'espionnage. C'est seulement après les noces que l'histoire du couple devient plus croustillante, notamment avec la jalousie naissante de Sébastien. Le petit cadre idyllique de Cumberworth, réunissant les fameuses insoumises, est exagéré dans sa description enchanteresse, avec la parfaite mais trop lisse Daphné qui gère toutes ces âmes en détresse avec calme et stoïcisme. Hmm... j'espère que la suite corrigera ses erreurs !

Les insoumises, tome 1 : Audrianna, par Madeline Hunter
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2011 - traduit par Catherine Berthet

-) la petite phrase qui me fait lever les yeux au ciel  :   Est-ce mal d'éprouver du plaisir à embrasser un homme que je n'aimerai jamais ?

15 octobre 2012

“Are you suggesting a woman is some sort of … piece of fruit to you? One squeeze, and you know if she’s ripe?”

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Rien ne prédestinait Amelia d'Orsay à rencontrer le sémillant duc de Morland, autrement surnommé le duc de Minuit. (Celui-ci honore de sa présence chaque bal en se pointant aux douze coups de minuit, danse une valse avec une partenaire au hasard puis regagne son domaine en toute discrétion.) Amelia est issue d'une famille noble désargentée, elle a vingt-six ans et un physique quelconque. Elle a donc coutume de faire tapisserie !

Et puis, ce soir-là, elle danse avec le duc, elle se veut audacieuse et spirituelle, l'homme est troublé et veut s'échapper, mais elle s'accroche. Alors il la prend à bras-le-corps et quitte la salle. Dans la foulée, deux hommes viennent prévenir Spencer qu'un membre de leur club de gentlemen, le Stud Club, vient d'être assassiné dans les rues de Mayfair. Tout ce petit monde est en émoi, mais discute jetons et chevaux avant de se rendre chez Lily Chatwick que l'un d'eux doit épouser pour l'honneur !

Cela ne fait pas 50 pages, il me semble, que l'intrigue vole déjà dans tous les sens et j'adore ça ! La relation qui va naître entre Spencer et Amelia démarre sur les chapeaux de roue, jamais elle ne faiblira, elle sera passionnelle et tumultueuse, ou je ne m'y connais pas. Le duc est un homme froid, orgueilleux, un vrai Darcy en puissance, il masque ses faiblesses, ses sentiments, il est parfois sec et rabat-joie, mais quel homme ! En face, Amelia ne lâche jamais prise, elle craint de tomber amoureuse, suite à leur accord, et fait tout pour tenir son prétendant à distance (peine perdue). Rarement une romance ne m'aura autant donné l'occasion de sourire comme une bécasse, de hausser les sourcils, de pouffer, de grincer des dents, de cligner des yeux comme une allumée. Tout ça pour dire que j'ai adoré !

Le Club des Gentlemen, tome 1 : Valse de minuit, par Tessa Dare
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, 2012 - traduit par Cécile Ardilly

15 octobre 2012

Betrayed by a kiss on a cool night of bliss

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Sans le vouloir, l'héroïne, Gabrielle Jerningham m'a fait beaucoup rire ! Décrite comme étant potelée et maladroite, elle rebute son fiancé attitré, Peter Dewland, qui a honte d'elle et refuse de l'épouser. C'est donc l'autre frère, Quentin alias Quill, qui se dévoue. Son problème, c'est qu'il a été accablé par une terrible maladie et doit désormais ménager ses efforts (physiques) pour éviter toute migraine. En gros, il est incapable d'accomplir ses devoirs conjugaux et d'offrir un héritier à sa lignée. Huhuhu.

On n'en finit plus de nous le présenter comme un type sombre et taciturne, sauf qu'il en pince pas mal pour la petite Gabrielle, dont la fraîcheur et la naïveté le comblent honteusement. Elevée aux Indes par un père excentrique, Gabby découvre les coutumes et moeurs anglaises avec une franche innocence. Pour masquer sa vulnérabilité, elle ne cesse de bavarder sans réfléchir. Bref, c'est l'association de deux individualités totalement opposées. Donc, forcément ça ne peut que coller !

Et pourtant... Au final j'ai été plus que déçue par ma lecture, parce qu'elle ne ressemble à rien, c'est excessif et ridicule à plus d'un titre. C'est dommage, car il y a des passages où la maladresse de Gabrielle prend des tours inattendus et offre de grands moments de rigolade (la scène du décolleté pigeonnant, par exemple) ! Une prochaine fois, peut-être, c'était le premier titre d'Eloïsa James que je découvrais, j'espère que le suivant ne me décevra pas autant.

Plaisirs interdits, par Eloïsa James
J'ai Lu, coll. Aventures & Passions, rééd. 2012 - traduit par Catherine Plasait

13 octobre 2012

“Would you play the gallant and find me a glass of lemonade?" "I assume 'lemonade' is code for wine?”

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Marissa a choisi de se débarrasser de son encombrante virginité en couchant avec un soupirant mais refuse de l'épouser ! La famille York pousse des cris d'orfraie et réclame des fiançailles avec le premier venu : ce sera Jude Bertrand, un ami proche, rejeton des amours d'une courtisane et d'un duc.

Le hic, c'est que Marissa trouve qu'il a un physique de jardinier, la demoiselle est superficielle et apprécie la beauté. Elle aime les mignons, qui ont de belles cuisses moulées dans leurs culottes, c'est avec eux qu'elle flirte en toute impunité. Ses frères lui font de gros yeux, sa mère tombe dans les vapes, mais Jude ne s'offusque pas : il la met au défi de se rendre irrésistiblement désirable. A l'entendre, elle ne pourra plus se passer de lui !

Que de prétention, que d'arrogance ... et que d'inconvenance aussi ! En gros, c'est génial ! Voilà une romance impertinente et coquine, dont le succès repose entièrement sur la magie du couple  (une héroïne chipie et un héros aux répliques mordantes, *applause*). J'ai adoré ! C'est drôle, sexy, effronté et charmant. (La parfaite petite lecture en ce weekend pluvieux.)

La Famille York, tome 1 : Coeur rebelle, par Victoria Dahl
Milady, coll. Pemberley, 2012 - traduit par Constance de Mascureau

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