L'histoire du soir #15 : Swinging Christmas, un conte musical de Benjamin Lacombe (d'après une nouvelle d'Olivia Ruiz)
Il faut que je vous avoue une chose : j'avais cru que l'histoire de Swinging Christmas serait lue par Olivia Ruiz. Aussi, en glissant le CD dans le mange-disque, quelle surprise ! Pas d'histoire lue, mais une floppée de notes musicales... Olivia & The Red Star Orchestra en bande sonore, c'est tout de même un bel accompagnement !
Dans un paysage hivernal et enneigé, nous faisons connaissance avec Robin, qui n'aime ni l'école, ni les livres. Un jour, sa mère le charge de porter des provisions chez le pauvre ermite qui vit seul dans son manoir. La perspective fiche la trouille au garçon, mais il n'a pas le choix.
A l'approche de la maison, il sera toutefois accueilli par une musique qui lui fait l'effet d'une caresse ! L'enfant est sous le charme, à tel point qu'il oublie d'avoir peur au moment de rencontrer monsieur Bernard, engoncé dans son manteau de fourrure. L'homme ne se vexe pas du tout d'impressionner le jeune Robin, il lui parle aussitôt de Gargantua et propose de lui faire un peu de lecture puisqu'il ne connaît pas.
Aussitôt, la magie des mots associée au pouvoir de la musique transporte le garçon. Robin est conquis, il tente de poser quelques questions sur la belle chanteuse qui s'affiche partout, sur les murs de la maison, mais monsieur Bernard ne dit pas un mot. Ce sera pour un autre jour. Et le temps va passer, ces deux-là vont tisser une relation tendre et complice. Robin va apprendre à ne plus craindre les livres, car les mots sont comme la musique, il faut trouver le bon tempo.
J'ai refermé le livre, et pratiquement au même instant la musique d'Olivia Ruiz avait fini son tour de piste. Un court moment, je suis restée songeuse. J'étais tellement imprégnée par l'ambiance musicale et poétique, j'étais comme troublée d'en sortir. A vrai dire, l'histoire de monsieur Bernard m'a bouleversée, c'est triste comme secret, j'étais émue à la fin. Aussi, je me suis sentie sincèrement nostalgique d'avoir terminé de lire ce joli conte. L'espace de quelques précieuses minutes, j'avais été enfermée dans une petite bulle, complètement sous le charme, avec les belles illustrations de Benjamin Lacombe, et cette mélodie d'un autre temps... c'était très agréable !
Swinging Christmas, un conte musical de Benjamin Lacombe, d'après une nouvelle d'Olivia Ruiz
avec un Cd de 5 chansons d'Olivia Ruiz & The Red Star Orchestra
Albin Michel jeunesse, 2012
@ ILLUSTRATIONS : BENJAMIN LACOMBE
◘ POD ◘
Il est cinq heures du matin lorsqu'un cri perçant et métallique retentit brusquement. Josh et son père sont tirés de leur sommeil et s'interrogent. En levant les yeux au ciel, ils n'en reviennent pas de voir de grosses boules noires surgir de nulle part, suivies par des faisceaux de lumière qui foudroient tout sur leur passage. La situation est grave, seule issue possible : ne pas bouger de chez soi et attendre la suite des évènements.
A Los Angeles, Megs, douze ans, attend seule sa mère dans leur voiture lorsque la catastrophe arrive. Autour d'elle, sur le parking de l'hôtel, c'est le début d'un chaos monstrueux. La panique force tout le monde à tenter de fuir, mais c'est peine perdue. La gamine comprend alors qu'elle ne doit compter que sur elle-même, dans un milieu devenu désormais hostile. Chapitre après chapitre, on zigzague ainsi de la Californie à l'état de Washington en accompagnant les deux personnages principaux confrontés à la même situation désespérée, dans un climat tendu et inquiétant. D'où viennent ces perles de la mort et quelles sont leurs intentions ?
Pour ceux qui ont eu la chance d'être encore en vie, il faut songer à s'organiser : nourriture, eau, médicaments, électricité, toilettes, tout y passe. Ajoutez les plus bas instincts humains et vous obtenez une histoire stressante, au rythme parfaitement efficace puisqu'on ne fait que tourner les pages avec avidité. N'attendez cependant pas trop d'action du côté des envahisseurs, qui vont rester une simple ombre dans le décor (ô frustration !). Le vrai danger ne vient pas du ciel, c'est écrit sur la couverture. En gros, je ne suis ni déçue, ni follement séduite, mais j'espérais une lecture plus intense au vu du florilège des commentaires enthousiastes. Une suite serait fortement souhaitée !
POD, par Stephen Wallenfels
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011 - traduit par Alice Delarbre
La mémoire des murs.
Suite au divorce de ses parents, Emma emménage avec sa mère dans une nouvelle ville. Leur nouvelle maison possède beaucoup de charme, mais son ambiance austère lui déplaît. Ce n'est pas seulement la situation qui la rend aussi désabusée, Emma se sent mal à l'aise mais n'arrive pas l'expliquer. La nuit, elle fait de mauvais rêves et s'imagine dans la peau d'une autre avant de découvrir qu'une adolescente a été tuée quinze ans plus tôt dans cette maison, et découverte morte dans la cave !
Particulièrement glauque et flippante, l'histoire promet de titiller mes instincts de poule mouillée dès les premiers chapitres. Emma est en connexion psychique avec la victime, elle revit les derniers instants de celle-ci, elle tente de reconstituer le puzzle avec beaucoup de perplexité. La journée, elle est confrontée à d'autres soucis, notamment lorsque sa meilleure amie s'amourache de son prof de théâtre et ne cherche plus à ôter ses oeillères pour découvrir ses défauts, au risque de tomber dans un piège !
On est très vite pris dans l'engrenage de l'intrigue, à s'interroger sur ses mystères et ses secrets, à vouloir participer à l'enquête. C'est facile, cela paraît évident - ceci dit, j'ai longtemps suspecté un personnage avant de m'apercevoir que je m'étais plantée ! En somme, le roman n'est pas déplaisant et tient la route, niveau suspense c'est assez prenant (sans être renversant). Je reste, malgré tout, perplexe car l'intrigue m'est finalement apparue ordinaire et sans surprise, avec des personnages pas très attachants. Je vous conseille un autre roman d'Amélie Sarn, comme Les proies par exemple.
Clairvoyance : La maison de l'ombre, par Amélie Sarn
J'ai Lu, 2012