14/11/12

L'histoire du soir #17 : La Fille du Samouraï, par Fred Bernard & François Roca

IMG_8182

Fin XIXe, sur la scène d'un Concours d'histoires vraies ou presque consacré aux îles de l'Orient, un jeune homme du nom de Tomé Dias raconte son histoire. De type européen, il est habillé à l'orientale et est accompagné d'une jeune fille voilée, vêtue d'un kimono. Il était fils de marin et avait pris la mer pour la première fois. Tomo Musashi était la fille unique d'un vieil homme aveugle, qui vivait reclus sur une île. Suite à un naufrage, Tomé s'est invité dans leur existence, est tombé amoureux et a appris auprès de Masumi Musashi le maniement du sabre.

Car, pas très loin, un danger les menace. Les terribles Guerriers-Démons et leurs dragons maudits ont soif de vengeance et obligent le vieil homme à quitter sa retraite paisible. En vrai, Maître Musashi est un puissant et redouté samouraï, qui nourrit pour sa fille un amour démesuré et protecteur, aussi remuera-t-il ciel et terre pour l'arracher des mains de l'ennemi. 

Cette fabuleuse histoire réunit tous les ingrédients qui font le succès d'un conte (il est question d'amour, de combat, de légende, de valeurs ancestrales, de démons et de sacrifice), tout ça sur une touche d'exotisme, avec la découverte d'une nouvelle culture. Tomo, la belle japonaise, dévoile sa peau tatouée avec subtilité par son père, en fait la mémoire de toutes les techniques secrètes de combat, entièrement codées afin d'être préservées et permettre au Bien de triompher du Mal. C'est magnifique !

Forcément, les toiles de François Roca glorifient l'histoire et forcent l'admiration. Encore une fois. Ce duo remporte tous les suffrages, la magie des mots et le pouvoir des images, le mariage est sublime, une vraie réussite ! 

La Fille du Samouraï, par Fred Bernard et François Roca
Albin Michel jeunesse, 2012

IMG_8183

Posté par clarabel76 à 18:45:00 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , ,


“If you ain’t scared… you ain’t human.”

IMG_8173

Présentation du décor : nous avons un Bloc, avec des murs immenses et des portes qui se ferment tous les soirs, pour se protéger des créatures du Labyrinthe. Car derrière cette enceinte, se trouve une jungle de lianes, où se cachent les Griffeurs, des espèces de limaces immondes qui s'en prennent à leurs victimes en les piquant, ce qui provoque une crise de delirium appelée la Transformation. Pour en guérir, il faut injecter le Sérum et attendre deux jours en poussant des cris d'horreur.

Au sein du Bloc, on trouve une petite vingtaine d'adolescents. Débarqués de nulle part, ils ne se souviennent ni de leur passé, ni de leur histoire. Chaque mois, un nouveau candidat surgit d'une boîte, complètement hébété et seulement capable de bredouiller son prénom. Cela fait deux ans que cette étrange aventure dure, les adolescents sont à cran, aussi accueillent-ils avec dépit le dernier arrivant. Mais Thomas est un empêcheur de tourner en rond, il pose des questions, juge et émet des opinions, il fourre son nez partout et il a pour ambition de devenir Coureur (pour affronter le Labyrinthe et ses Griffeurs). En gros, il dérange.

Et puis, il n'ose pas l'avouer, mais il a une impression de déjà-vu. L'endroit lui semble familier mais sa mémoire lui joue des tours. Il comprend toutefois que la soudaine arrivée d'une fille parmi le groupe est le signe d'un grand changement. Ensemble, peut-être vont-ils cerner le mystère qui les entoure. Mais bon, rien n'est simple et puis la bande des Tocards met souvent des bâtons dans les roues, car cette succession d'évènements hors du commun est perturbante et provoque des grognements de frustration.

Concrètement, l'histoire est très curieuse : elle suscite l'interrogation, excite l'imagination et incite le lecteur à tourner les pages à toute vitesse. C'est un roman d'action, de suspense et de manipulation (ou je ne m'y connais pas). Le milieu est à la fois exotique et hostile, on s'y sent mal à l'aise, en danger et on n'y comprend rien du tout ! Sur ce plan, c'est infaillible, nos nerfs sont à vif et on devient un pantin entre les mains de l'auteur (et des Créateurs du Bloc !). Très bon épilogue, à ce propos, qui lance la perspective d'une suite encore plus flippante (mais moins surprenante, je suppose). Toutefois, j'émets une petite réserve car j'ai trouvé le style un peu lourd et pesant. J'ai passé un bon moment de lecture, mais il m'a tout de même manqué la petite étincelle pour revendiquer un enthousiasme débordant.

L'Epreuve, tome 1 :  Le Labyrinthe,  par James Dashner
PKJ. (2012) - traduit par Guillaume Fournier