Dernières pages de l'année #4
Pour ne pas perdre de vue tous ces jolis rendez-vous de l'année 2012...
(4ème et dernière partie)
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Belle année en lecture ! ♥
Hasta luego ! Ho-ho-ho !
“One can never have enough socks," said Dumbledore. "Another Christmas has come and gone and I didn't get a single pair. People will insist on giving me books.”
― J.K. Rowling, Harry Potter and the Sorcerer's Stone
Dernières pages de l'année #3
Pour ne pas perdre de vue tous ces jolis rendez-vous de l'année 2012...
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... to be continued.
Miséricorde, par Jussi Adler-Olsen
Carl Morck est un enquêteur hors pair, mais une récente affaire l'a fait tomber dans une fusillade qui a coûté la vie à un collègue et scotché un autre sur un lit d'hôpital. Profondément meurtri et traumatisé, Carl tente de reprendre le boulot, où l'attend une étrange promotion. Un nouveau service vient en effet d'être créé, le Département V, qui consiste à traiter les affaires classées et jamais résolues. Une bonne planque, selon Carl. Or, on lui colle un drôle de zèbre comme assistant, un réfugié syrien du nom d'Assad, qui aime les boissons et pâtisseries trop sucrées et fait preuve d'un esprit particulièrement aiguisé en dépit de son apparente bonhomie.
C'est ainsi que Carl et Assad vont s'acharner sur le dossier d'une jeune et brillante politicienne, Merete Lyyngaard, disparue cinq ans plus tôt alors qu'elle était sur un ferry avec son frère. La construction du roman est plutôt habile, puisqu'elle nous propose une autre histoire en parallèle, au cours de laquelle nous suivons la jeune femme avant et pendant son kidnapping. Ambiance glauque, stressante et angoissante à souhait.
Même si au départ, Carl Morck nous apparaît comme un flic antipathique, avec un sens de l'ironie très prononcé et un caractère de mauvais cabot qui finit de le crucifier, j'ai tout de suite accroché au portrait de ce mauvais bougre, dont la petite vie personnelle n'est guère transcendante non plus. De toute façon, jamais l'auteur ne cherche à nous vendre du rêve et c'est ce qui a fini de me charmer ! Et comme je suis une inconditionnelle de la série Cold Case, avec Lilly Rush, j'avais donc de grandes chances pour mordre à l'hameçon. Certes, j'ai rapidement deviné l'issue de cette intrigue retorse et malsaine, et pourtant je n'ai jamais poussé le moindre soupir, d'ennui et de dépit, j'étais alpaguée, un peu à cran aussi et définitivement dépaysée. Les polars nordiques sont désormais ma nouvelle marotte !
Expérience de lecture en Audiolib : la voix de James Bond (version Daniel Craig) et 14 heures 34 de lecture / patience. :)
Miséricorde, par Jussi Adler-Olsen
Texte intégral lu par Eric Herson-Macarel - traduit du danois par Monique Christiansen
Albin Michel, 2011 / Audiolib, 2012
Grand prix des lectrices de ELLE policier - Prix du meilleur polar scandinave
L'histoire du soir #35 : Lutin veille, par Astrid Lindgren & Kitty Crowther
Dans une vieille ferme, où tout le monde dort, un lutin veille. Il habite un recoin de la grange et il sort la nuit, sans faire de bruit. Nul ne le voit jamais, mais les hommes devinent sa présence car parfois, au réveil, les traces de ses petits pieds sont dessinées dans la neige.
Le lutin va et vient à pas feutrés dans le clair de lune. Il veille sur sa ferme, et plus particulièrement sur les animaux. Le lutin leur parle à la manière d'un lutin, une petite langue silencieuse que seuls les animaux peuvent comprendre. Ainsi, il rassure la vache, le cheval, les moutons et les agneaux, puis les poules et le chien.
Quand il a fini son petit tour, le lutin s'en retourne chez lui, dans la grange, où vit aussi le chat qui attend dans le foin, car il veut son lait que lui donne le lutin. Il se glisse sous la couette, prend un livre et rêve de l'été. Tous les soirs, le lutin fait son va-et-vient à petits pas feutrés, entre les bâtiments. Il veille sur la ferme et ses habitants, pendant que les hommes dorment. Et cela dure depuis plusieurs centaines d'hivers...
Ce texte d'Astrid Lindgren est inspiré du personnage de Tomten, célèbre dans les pays du Nord. C'est un conte doux et apaisant, à lire et découvrir les soirs d'hiver, on comprend alors la nécessité de cultiver de belles histoires qui inspirent tant de chaleur dans ces pays où les hivers sont longs et rigoureux.
Lutin veille, par Astrid Lindgren et Kitty Crowther (Pastel, 2012)
- Ne loupez pas, le coup d'oeil de Bauchette
Dreams are made for children
Sélectionnées par Misja Fitzgerald Michel, voici 15 berceuses à la beauté intemporelle, interprétées par les plus belles voix de l’âge d’or du jazz : Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nat King Cole, Chet Baker… Des standards incontournables, mais aussi des titres moins connus à découvrir, immortalisés par des voix chaudes et sensuelles, qui font de chaque chanson un moment d’une infinie douceur. Les traductions de Valérie Rouzeau nous révèlent des textes d’une rare poésie.
Cet album me faisait de l'oeil depuis un petit moment... Je n'ai donc pas résisté longtemps à l'appel des sirènes, et je ne regrette pas un seul instant ! Cet album est plébiscité chez les libraires et même dans la presse, pour une fois c'est amplement mérité. Tout ce foin pour une quarantaine de minutes d'écoute, de bonheur, une dizaine de pages toutes plus merveilleusement illustrées les unes que les autres, des textes d'une délicatesse appréciable ...
Ce sont des berceuses old-school, au charme délicieusement suranné, pas seulement destinées aux enfants, ce sont avant tout des classiques du jazz à écouter, découvrir et écouter encore, croire un instant qu'on joue dans un film de Capra ou Fleming, rêver, bouquiner à côté, se détendre, apprécier ce moment-bulle, et appuyer sur la touche bis pour ne jamais se lasser. Oui, vraiment, cet album est une pépite à déguster sous toutes ses formes !
Les plus belles berceuses jazz, sélectionnées par Misja Fitzgerald Michel (Didier jeunesse, 2012)
illustrations d'Ilya Green - traduction de Valérie Rouzeau
Plutôt manger mes godasses que d'avoir ta carapace, avaler du Canigou et me faire appeler Chouchou.
L'histoire de Malo avait pourtant bien commencé. C'était un bébé très mignon, blond aux yeux bleus. Ses parents étaient si fiers qu'ils en avaient un sourire un peu idiot. Et puis, Malo a changé : ses yeux sont devenus marrons, comme son père, et ses cheveux sont devenus bruns, comme sa mère. Ce n'était pas grave. Il était toujours aussi joli.
Mais au bout de quelques semaines, une forme étrange a poussé dans le dos de Malo. C'était une coquille d'escargot ! Un phénomène inexplicable. Même les 213 médecins consultés demeurèrent perplexes devant son cas. Ses parents n'en firent pas un drame, ils couvèrent leur petit garçon d'amour et de cadeaux. Son grand frère était moqueur, comme tous les grands frères.
Les ennuis ont pourtant commencé dès lors que Malo a mis les pieds à l'école. Il est soudain devenu la risée des enfants, tous plus méchants les uns que les autres, avec en tête les frères William qui le baptisèrent Coquillette la mauviette. Car Malo n'était pas fortiche en sport, toujours le dernier à la course, au foot ou au basket.
Heureusement Malo avait une meilleure amie, Nina, qui le défendait toujours. C'est d'ailleurs avec elle qu'il va participer à la compétition annuelle de luge. Et là, le miracle se produit. Leur luge va se soulever du sol, prendre son envol et disparaître dans les airs. Malo et Nina vont boucler leur course ... sur la coquille et finirent les premiers !
Tout me plaît dans cet album : l'histoire est racontée par Julie Depardieu, écrite par Arnaud Cathrine et Florent Marchet, la musique est entraînante, on retrouve des artistes comme Matthieu Boogaerts, Jeanne Cherhal (la psy !) et Valérie Leulliot, les illustrations sont d'Aurélie Guillerey, que j'adore. Par contre, c'est très court, à peine 18 minutes d'écoute ... pour une promenade musicale et littéraire fort plaisante !
Coquillette la mauviette, concocté par Florent Marchet et Arnaud Cathrine (Actes Sud, 2012)
Avec la participation de Julie Depardieu, Mathieu Boogaerts, Valérie Leulliot, Jeanne Cherhal, Artus de Penguern, Raphaële Moussafir et Antoine Dezelli.
L'histoire du soir #34 : Palmier de Noël, par Audrey Poussier & Matthieu Sylvander
Un petit palmier s'ennuie dans son oasis brûlée par le soleil. Son amie la cigogne lui a donné envie de parcourir le monde et de découvrir Noël. Il part donc à l'aventure, parcourt les mers et arrive sur une plage de sable doux. Il est même fou de joie de croiser d'autres palmiers, immenses et magnifiques, mais tellement imbus d'eux-mêmes. Ils sont fiers, snobs et ils appellent la police.
Triste et apeuré, le petit palmier se sauve et glisse dans le froid. Il est seul, malheureux comme les pierres lorsqu'une voiture s'arrête près de lui. Un policier vient à sa rencontre et le blottit dans une couverture chaude. Il décide de lui montrer la ville, les décorations, les lumières, les premiers flocons qui tombent. Puis il l'invite chez lui, dans son appartement douillet, près d'un petit sapin paré de guirlandes.
Mais qu'est-ce que c'est, à la fin, Noël ? C'est tout ça, embellir une maison, mais aussi mettre du baume au coeur, penser aux autres, faire preuve de bonté et de gentillesse. Voilà une douce et jolie histoire, qui fait les gros yeux aux prétentieux et aux frileux qui n'aiment pas les intrus.
Palmier de Noël, par Audrey Poussier et Matthieu Sylvander (Ecole des Loisirs, 2012)
“Sometimes you don't have to see something to know it is there.”
Quelle jolie conclusion ! Rarement il sera permis au lecteur de s'attacher à un amour aussi fort, aussi beau que celui qui unit Sam et Grace. C'est plus que romantique, c'est une science invisible mais sûre. Je ne reviendrai pas sur mes sentiments concernant cette série, l'action est ultra lente, de quoi frustrer les amateurs de sensations folles, mais ce que j'apprécie par-dessus tout, c'est cette évidence de retrouver un lieu et des personnages qui nous touchent, qu'on croit connaître depuis toujours, un petit monde où on se sent coupé de l'extérieur, comme un cocon réconfortant, d'où on ne voudrait jamais se déloger.
L'histoire de Sam et Grace n'est pas seulement une histoire d'amour claire comme de l'eau de source, le couple est torturé par la transformation de la jeune fille, alors que Sam est enfin guéri. Il doit désormais répondre aux accusations de la police et des parents, il doit aussi aider Grace perdue dans les bois, isolée et angoissée. De plus, la communauté de Mercy Falls a décidé d'organiser une grande battue contre les loups, avec des hélicoptères et des tireurs d'élite. Isabel choisit de rallier le camp de Sam et Grace, même si cela implique de revoir Cole, son séduisant rocker, qui tente de trouver un remède pour soigner les loups en faisant ses expériences sur son propre organisme.
C'est donc avec nonchalance, et sur une pointe de tension, assez légère, qu'on suit notre quatuor dans cette course-contre-la-montre. Croyez-le ou non, l'effet est apaisant. On se plonge dans le récit sans être à la recherche de solutions miraculeuses, on souhaite juste être en compagnie des personnages, et c'est tellement bien. Je vais conserver une grande tendresse pour cette série, mis à part le deuxième tome plus déconcertant, la lecture des trois livres aura été un pur moment de communion avec la poésie, la mélancolie, l'amour fou et l'humour. Un beau mélange.
Fusion, de Maggie Stiefvater
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011 - traduit par Camille Croqueloup
L'histoire du soir #33 : Nuit d'hiver, par Anne Cortey & Anaïs Massini
Il fait nuit et froid sur la ville. Une petite fille se dépêche de rentrer ses courses pour se blottir au chaud près du poêle de la maison. Mais la petite fille est rêveuse, devant la baie vitrée, elle n'a nulle envie de tricoter ou de lire, à la place elle a envie de suivre un oiseau migrateur.
Ni vu, ni connu, elle enfile des vêtements chauds, prend ses patins à glace et s'enfonce dans l'obscurité. Elle a rendez-vous près du lac gelé, avec les minuscules, des créatures scintillantes. Ensemble ils patinent sans se soucier du reste et offrent la vision d'un ballet féérique.
Ce joli conte d'hiver va vous éblouir, par sa justesse, sa poésie, son sens de l'imagination, ses illustrations, ses couleurs, ses mots, sa musique, son invitation au rêve. C'est un petit moment de magie, pur et remarquable. Une lecture pour laquelle on est complètement sous le charme.
Nuit d'hiver, par Anne Cortey et Anaïs Massini (Autrement, 2012)