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Chez Clarabel
24 janvier 2013

Il était une fois une princesse pas douée qui ne réussissait pas grand-chose.

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Ce petit roman a tout pour plaire. C'est l'histoire d'une princesse pas douée, dont les parents vont juger bon de la mettre à la rue, en y mettant les formes aussi, pour qu'elle puisse se trouver un prince à épouser. Nulle escorte, nul carrosse, il faut qu'elle se débrouille comme une grande.

Alors, notre princesse se balade dans la forêt où elle rencontre un ours (qui tombe de la branche d'un arbre, craaac !). Surprise ! celui-ci est capable de parler et l'informe donc de l'existence d'un prince, frappé d'une malédiction. Après s'être coupé la joue en se rasant, il est tombé dans un profond sommeil de 100 ans. Pas moyen de le réveiller.

La princesse propose de se rendre à son chevet et de lui donner un petit baiser. Après tout, cela se passe ainsi dans les contes traditionnels. Pourquoi pas cette fois ? L'ours hausse les épaules mais lui conseille de passer d'abord chez le tailleur pour arranger son allure (la robe de la princesse a rétréci au lavage).

Elle passe trois jours dans la tanière de l'ours, elle découvre une bibliothèque immense et commence à lire du mieux qu'elle peut. Elle n'est pas douée, voyons, elle ne peut lire qu'une ligne par jour. L'ours ne dit rien, il fait la popote en attendant. Et le grand départ pour le château du prince a lieu, et là ... blablabla !

Je vous laisse découvrir la suite de cette histoire croquignolette, qui détourne avec humour l'histoire de La Belle au bois dormant et de Boucle d'Or, après tout nous ne sommes plus à quelques références près. Christian Oster fait preuve de subtilité, de tendresse et de magnanimité. Sa princesse en effet n'est pas si bête qu'elle en a l'air, elle n'est pas aidée, par la faute de ses parents, et elle a désormais besoin de trouver cette confiance en elle. L'ours est grognon comme il faut, gentil, serviable et flegmatique. Ses petites réflexions sur le monde qui va mal font sourire, mais vraiment sourire. Les illustrations de Delphine Perret sont simples mais mignonnes, elles se fondent dans l'histoire tout en la complétant, c'est du bonheur sur toute la ligne ! 

Princesse pas douée, par Christian Oster, illustrations de Delphine Perret
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

" Il faut se sentir un tout petit peu nul, parfois, pour éviter de l’être complètement… "

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24 janvier 2013

"Je te préviens, dorénavant j'aurai un affreux caractère."

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Hélas, ce sera le dernier tome de cette fabuleuse série des Bolkodaz (l'auteur Fabienne Mounier est décédée en juin 2011). Et c'est bien dommage, car ce petit couple des Bolkodaz est attachant avec sa façon de faire de chaque jour une aventure extraordinaire.

Dans ce recueil, nous découvrons comment ils se sont rencontrés, dans un cirque, il y a bien longtemps. Ce couple farceur nous livre aussi d'étonnantes anecdotes, comme la fois où ils sont partis en promenade, alors que l'orage menaçait, et de peur de se perdre, Mme Bolkodaz a semé des petites crottes en chemin. Oui, des petites crottes ! Sur le coup, j'ai été surprise mais après ça m'a bien fait sourire.

On trouvera aussi l'histoire de Dracula, vu par erreur au cinéma, et qui donnera au couple la mauvaise idée de se déguiser en monstres pour créer un début de panique en ville. Ou comment une girouette révèle que ces deux-là, non vraiment, ne sont jamais fâchés l'un après l'autre, ils s'aiment trop, ils rigolent tout le temps, ils ont les mêmes envies, les mêmes désirs, et font aussi les mêmes rêves (en deux bonds, trois foulées, au milieu de la jungle) !

Couple idéal, ou idéalisé, le couple des Bolkodaz mène une vie trépidante, sur laquelle il faudra désormais tourner la page, bien tristement, mais la relecture des trois ouvrages donnera toujours du baume au cœur, surtout si vous affectionnez les histoires à l'humour farfelu, avec des illustrations à foison. C'était incontestablement une chouette idée que cette série-là !

La vie trépidante des Bolkodaz, par Fabienne Mounier et Daniel Hénon
Mouche de l'Ecole des Loisirs, 2012

23 janvier 2013

Je m'ennuie, de Michael Ian Black & Debbie Ridpath Ohi

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C'est l'histoire, bien commune, d'une petite fille qui s'ennuie. Elle croise sur son chemin une patate. Tiens, celle-ci lui cause. La coïncidence veut qu'elle aussi s'ennuie comme un rat mort. A deux, ça pourrait être plus rigolo mais la patate n'aime pas les enfants. (Elle préfère les flamants roses.) Alors, la petite fille va s'échiner à lui démontrer qu'un enfant, c'est juste extra : ça fait des cabrioles, ça ne manque jamais d'idée ou d'imagination, ça court, ça danse, ça saute... Comment peut-on trouver un enfant ennuyeux ?! Non, vraiment c'est impensable.

Finalement, cette patate est une bonne thérapie. Sans le vouloir, elle va rappeler à la fillette toutes les choses cool et géniales qu'elle peut faire, et ainsi oublier la notion d'ennui. Enfin bref, cette lecture est jubilatoire et fait sourire d'un bout à l'autre. Les illustrations sont éclatantes, que de dynamisme et d'humour dans l'histoire, jusqu'à la fin ... proprement hilarante !

A découvrir, pour ce jaune pétant. :)

Je m'ennuie, par Michael Ian Black et Debbie Ridpath Ohi (Seuil jeunesse, 2013)

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22 janvier 2013

La Petite fille aux singes (l'enfance incroyable de Jane Goodall), de Patrick McDonnell

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Jane est une petite fille qui aime jouer dans son jardin en s'inventant des histoires en compagnie de son chimpanzé en peluche. Jane est passionnée par les animaux et la nature, elle s'imagine vivre des aventures incroyables dans la jungle, à l'image de Tarzan, et très vite elle décide d'en faire plus tard son métier.

Cette enfance joyeuse, rayonnante et incroyable nous est racontée sans tralala par Patrick McDonnell, à travers des illustrations qui sont de petites perles de beauté, j'ai été sous le charme, complètement enchantée.

Au cœur de l'ouvrage, se trouve une double page de dessins et de jeux que Jane a créés, quand, petite fille, elle était à la tête de la Société des Alligators. L'ensemble des pages de ce livre donne aussi à voir des gravures ornementales datant du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui révèlent la passion que Jane a nourrie toute sa vie pour l'observation scientifique et attentive de la nature.

Cet album, non content de raconter l'enfance d'une femme à la destinée hors du commun, révèle ainsi qu'une passion peut transcender votre vie et la porter au-delà de vos rêves les plus fous. C'est beau !

La petite fille aux singes (l'enfance incroyable de Jane Goodall), par Patrick McDonnell
traduit par Nathalie Azoulai - De La Martinière Jeunesse, 2013

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Pour prolonger ce portrait, un autre conseil de lecture : "Ma vie avec les chimpanzés" chez L'Ecole des Loisirs. Avec en extrait cette fameuse scène avec la poule qui est égalemennt rapportée dans l'album.

Extrait

L'air était presque étouffant. J'étais accroupie, et la paille me chatouillait les jambes. Il faisait assez sombre aussi. Mais je pouvais quand même voir la poule sur son nid. Elle était à un mètre cinquante de moi, environ, et ne se doutait absolument pas de ma présence. Le moindre mouvement de ma part, et tout aurait été gâché. Je me tenais donc parfaitement immobile. La poule aussi. Bientôt, elle se souleva tout doucement. Elle me tournait le dos, et, en me penchant en avant, je vis un objet rond et blanc qui émergeait peu à peu des plumes entre ses deux pattes. L'objet grossit. Soudain, la poule remua son derrière et - plop ! - il atterrit sur la paille : je venais d'assister en direct à la ponte d'un oeuf. Avec des gloussements de victoire, la poule secoua ses plumes, déplaça l'oeuf à l'aide de son bec, puis sortit du poulailler en se pavanant. Malgré mes jambes engourdies, je me précipitai tout excitée hors du poulailler et courus jusqu'à la maison. Maman était sur le point d'appeler la police. Elle m'avait cherchée pendant des heures et n'imaginait pas que j'avais pu passer tout ce temps accroupie dans le poulailler. Ce fut là ma première observation sérieuse du comportement des animaux. J'avais cinq ans... et beaucoup de chance car ma mère était très compréhensive ! Au lieu de se mettre en colère parce que je l'avais effrayée, elle voulut que je lui raconte en détail la merveilleuse chose dont j'avais été témoin. Malgré mon très jeune âge à cette époque, j'ai beaucoup de souvenirs se rapportant à cette expérience. Je me rappelle ma perplexité au sujet des oeufs : sur une poule, où donc se trouvait-il une ouverture assez grande pour laisser sortir un oeuf ? Je ne sais plus si j'ai posé la question autour de moi. Si oui, personne ne m'a donné de réponse. J'ai donc décidé d'éclaircir ce mystère moi-même. Je me rappelle m'être dit un jour, en voyant une poule entrer dans le poulailler : «Ah, maintenant je vais la suivre, et je vais voir ce qui se passe.» Et je me rappelle aussi la fuite de la poule avec des caquètements d'horreur, lorsqu'elle m'a vue entrer à mon tour. De toute évidence, cette méthode n'était pas la bonne. Il me fallait entrer dans le poulailler la première et attendre qu'une poule se décide à venir pondre son oeuf. C'est la raison pour laquelle je dus rester si longtemps à l'intérieur du poulailler. Il faut être patient si l'on veut apprendre à connaître les animaux.
Traduit de l'anglais par Florence Seyvos  /  Première édition France: 1989                                        
22 janvier 2013

Promenade en forêt

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Etienne Delessert nous invite à découvrir une forêt mystérieuse et secrète. Avec ses amies Noire la Souris et Josée la Chenille, Yok-Yok rencontre un ours gourmand de fraises sauvages, des abeilles, un martin pêcheur ou encore un grand papillon velouté. Mais la nuit tombe, une chouette aide les trois amis à regagner l'orée de la forêt.

" La forêt est le poumon de notre planète, dit Yok-Yok, les champignons nourrissent les arbres, les oiseaux sèment des graines, ici on disparaît pour mieux renaître. "

Quelle belle promenade que celle que nous propose ce cher Yok-Yok, dans une forêt où l'on découvre la faune en gros plan. La forêt n'aura plus de secret pour le lecteur, qui apprendra à reconnaître la musaraigne, le pic épeiche, la sitelle et la fauvette à tête noire (pour ne citer qu'eux). Il pourra aussi tester ses connaissances, ou ce qu'il a retenu de sa lecture, en répondant aux quelques questions figurant en dernière page.

Cette série met toujours un point d'honneur à ne pas prendre son lectorat pour un public niais, les aventures sont simples mais riches en découvertes. La forêt offre un beau terrain de jeux et de connaissances à approfondir, avec des illustrations qui s'étalent sur chaque double page. Il y a autant de mystère et de beauté à parcourir dans cet album, lequel a su m'émerveiller en toute simplicité.

Yok-Yok : Promenade en forêt, par Etienne Delessert (Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, 2013)

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21 janvier 2013

Clarence Flûte #3

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En une année, Sandrine Bonini nous a fait cadeau de trois livres avec son charmant petit personnage, Clarence Flûte, un génie des sciences, amoureux de la jolie Sybille mais tellement timide qu'il perd tous ses moyens en sa présence.

Cette fois, c'est la zizanie dans la classe depuis la disparition de la maîtresse, Mlle Fine-Croûte. Le professeur Ransom est leur remplaçant, toutes les filles sont folles de lui et Clarence est perplexe. La situation avec Sybille est de nouveau au point mort. Alors qu'il envisage un plan tordu pour se débarrasser de leur prof, une nouvelle élève fait son entrée et s'installe juste à côté du garçon. Elle s'appelle Yukiko, elle vient du Japon et parle très mal le français.

Allons donc, la voilà qui ne cesse de coller aux basques de Clarence, lui qui a d'autres projets en tête... Et Sybille qui fait une triste mine depuis que ses copines racontent qu'il est amoureux d'une autre ! Il est temps de mettre au point la Devine-Machine pour traduire tout ce que Yukiko baragouine dans son coin. Le miracle va s'accomplir et la fillette est adoptée dans le clan des filles. Clarence a la voie libre pour revenir à sa première mission : évincer le professeur Ransom.

Pour la troisième fois, je vais peut-être éviter de me répéter au sujet de cette série : c'est chouette, rigolo, les illustrations sont parfaites, sans niaiserie, on trouve juste ce qu'il faut en analyses scientifiques et en mésaventures farfelues, c'est vraiment mignon, avec des personnages attachants qui vivent des histoires toutes simples. J'espère que la série multipliera les tomes, c'est une très sympathique découverte.

Clarence Flûte et la rivale qui en savait trop, par Sandrine Bonini
Autrement, 2012

21 janvier 2013

"Parfois, être optimiste, ça demandait simplement trop d'efforts."

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Callie a 30 ans, elle est célibataire et folle amoureuse de son patron, Mark, avec qui elle a eu une brève aventure il y a quelques mois. Elle ne désespère pas de le reconquérir, même si celui-ci s'affiche déjà avec une nouvelle conquête. Complètement déboussolée, Callie décide d'opter pour le Plan B : il lui faut un autre homme dans sa vie, pour titiller la jalousie de Mark. Ce sera donc Ian McFarland, le jeune véto qui vient de s'installer en ville, un type trèèès séduisant mais aussi glacial qu'un iceberg. La jeune femme a bien du souci à se faire pour le dérider.

Et c'est ce qui est particulièrement drôle, car Callie est pétulante, enjouée, bavarde et pleine d'allant, tandis que Ian est tout son contraire. Or, dès que celui-ci lâche le moindre sourire ou montre qu'il n'est pas si insensible que cela, c'est la nouba à tous les étages. En attendant, il faut ramer sec. Donc, peu de jeu de séduction flagrant mais une tendre connivence qui s'installe au fil des chapitres... Certes, il est divorcé et marqué à vif, elle est obnubilée par son patron et a du mal à tourner la page. La romance entre ces deux-là ne peut que se gagner au terme d'une longue patience.

A côté, on découvre la petite ville de Georgebury dans le Vermont, avec sa communauté très attachante. Callie vit chez son grand-père, Noah, un monsieur grognon et taciturne, mais qui a un cœur d'or. Sa famille est complètement folle, ses parents ont divorcé depuis 22 ans mais son père espère se réconcilier avec sa mère, même si celle-ci ne lui pardonne pas son infidélité. Sa sœur aînée est devenue aigrie et a pris en horreur les hommes, son frère joue les détachés mais n'a aucun but dans la vie. Au milieu, Callie tente d'adoucir les angles et de faire en sorte que les réunions familiales ne virent pas à la catastrophe (peine perdue).

Enfin bon, tout ça pour dire qu'on découvre un roman surprenant et très agréable, où il est question d'amour et de romance, mais pas seulement, car une relation se construit aussi avec "tout ce qui va avec". C'est léger, frivole et alerte, j'ai beaucoup souri au cours de ma lecture et j'ai trouvé en Callie une héroïne formidable. Toujours à espérer, à garder confiance en elle et à partager cette joie de vivre. On sort de cette lecture avec la sensation de quitter une petite bulle de bonheur, sans la moindre tristesse non plus. Autant d'enthousiasme procure un bien fou ! Je relirai très prochainement cet auteur.

L'Amour et tout ce qui va avec, par Kristan Higgins
Harlequin, coll. Mosaïc, 2012 - traduit par Jeanne Deschamp

21 janvier 2013

Un amour sur mesure ☺

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Dans le pays de Micromagne, deux habitants sont si malheureux que même le soleil a honte de briller. Garganton, le géant minuscule et Mimolette, la naine immense, sont rejetés par les habitants de leur royaume à cause de leur problème de taille. Mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent ? Parfois les différences rapprochent...

Un joli petit roman, qui raconte que les contraires s'attirent (et se complètent !) c'est mignon comme tout, magnifiquement mis en valeur par les illustrations d'Alexandra Huard.

Ce roman a déjà été édité en 2008 avec les illustrations de Marjorie Pourchet.

Un amour sur mesure, par Roland Fuentès - illustrations d'Alexandra Huard (Nathan, 2012)

18 janvier 2013

“Some things must be done however much we wish to avoid them.”

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Dans ce troisième tome, le temps presse et certains éléments restent encore obscurs concernant la Prophétie. Lia n'a pas trouvé toutes les Clés, ni la Pierre et l'heure du Rituel contre Samaël approche. Ajoutez que sa sœur Alice vient d'arriver à Londres, escortée de son fiancé... James Douglas, l'ancien soupirant de Lia. Le monde de celle-ci est chamboulé, elle va tenter d'avertir le garçon qu'il court un grave danger. Au lieu de ça, elle réveille une petite flamme éteinte et brise le cœur de sa jumelle. Dès lors, cette dernière ne veut plus entendre raison et lie définitivement son destin à celui des Âmes. Lia est désespérée et commence à douter de sa capacité à réussir sa Mission, dans ses rêves l'ennemi gagne du terrain et elle lui concède progressivement cette victoire.

Ouhlala, il serait temps qu'elle se réveille ! Lia est devenue l'héroïne qui occupe tout le terrain, qui cavale à droite et à gauche, qui tremble de peur, qui cherche des solutions, qui tait ses angoisses et qui aime à perdre la raison aussi (Dimitri, son séduisant garde du corps... n'importe qui abandonnerait sa vertu pour ses beaux yeux ! Ce garçon est irrésistible.) Résultat, le personnage d'Alice est mis en retrait. Pour la première fois, j'ai ressenti un petit pincement au cœur en pensant à elle. C'est tellement triste ce que le sentiment d'abandon et de désamour peut faire naître chez certains.

Enfin bref, l'intrigue se traîne un peu dans la première moitié du roman, on lambine beaucoup et on passe son temps à attendre, espérer, chercher, craindre et sursauter au moindre bruit. L'action est vraiment très lente, mais je le savais déjà. En fait, ce que j'aime par-dessus tout dans cette série, c'est son romantisme désabusé et son charmé éthéré. Eh oui, cela se passe comme ça chez Michelle Zink : on aime le sens du sacrifice, on a le goût de la dramaturgie et on tourne la dernière page sur une pointe d'amertume, car l'histoire n'offre pas de dénouement heureux. Et c'est tant mieux, car cela confère à l'ensemble une volonté de ne pas céder à la facilité. *Applaudissements*

Maudites, tome 3 par Michelle Zink
Hachette jeunesse, coll. Black Moon, 2011 - traduit de l'anglais (USA) par Laurence Kiefé

Les premiers tomes sont disponibles en format poche.

17 janvier 2013

"Ne pensons plus au passé que lorsqu'il nous apporte du plaisir, et contemplons l'avenir avec confiance et espoir."

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L'histoire se passe quelques années après le mariage des filles Bennet, en 1803. Nous sommes sur le domaine de Pemberley, où Darcy et Elizabeth coulent des jours heureux. Leur seule préoccupation consiste à organiser, dans la plus stricte tradition familiale, le bal de Lady Anne, avec peut-être l'annonce des fiançailles de Georgiana, qui semble entourée de deux prétendants. Et puis c'est le drame, un corps est découvert dans les bois, le couple Wickham fait une entrée fracassante et l'on comprend vite que le mari de Lydia est désormais le suspect idéal. La famille Bennet est effondrée, Liz et Jane se serrent les coudes, leurs époux font également preuve de patience, mais tout ce petit monde est clairement abattu. Plus on avance dans la lecture, plus on plonge dans un profond désarroi. L'ambiance devient sinistre, lourde, déprimante.

Il ne faut donc pas s'attendre à beaucoup d'action dans cette histoire, essentiellement alimentée de bavardages et composée d'introspection. P.D. James a privilégié une étude des sentiments et une analyse psychologique de la situation, revenant sans cesse sur des événements connus par les lecteurs de Jane Austen. Celle-ci était réputée pour sa finesse et son bon esprit, mais n'est pas Jane Austen qui veut ! Le style de Mrs James est plus classique, nettement peu mordant ou espiègle. C'est même parfois répétitif, on a l'impression de tourner en rond quand les mêmes faits et pensées sont rappelés d'une façon puis d'une autre. J'ai toutefois savouré cette ambiance, Pemberley occupe une place de choix dans le livre, mais aussi dans le cœur de ses occupants. Même les domestiques lui vouent un sens du devoir et du sacrifice qui peut paraître sidérant ! Et puis c'est toujours un plaisir de retrouver des personnages aussi chers, les sœurs Bennet ont fait du chemin et sont globalement heureuses, seul le couple Wickham fait preuve de sottise et d'inconséquence, comme d'habitude, ces deux-là n'ont vraiment pas changé. Quelle plaie ! Le petit clin d'œil à Emma a été également très fin, très délicat, je n'ai pas manqué de sourire à la fin.

Lecture hivernale par excellence, ce livre aura été un moment agréable et peu conséquent. Prévoir un peu plus de 10 heures d'écoute en Audiolib. Texte intégral lu par Guila Clara Kessous.

La mort s'invite à Pemberley, par P.D. James
Fayard, 2012 / Audiolib, 2013  - traduit par Odile Demange

Écoutez l'extrait lu par Guila Clara Kessous
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