20/02/13

Le jour où j'ai perdu mes superpouvoirs

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L'héroïne de cette histoire est convaincue de posséder des superpouvoirs. Après tout, qui peut se targuer de savoir voler, traverser les murs, marcher au plafond (Spidercochon !), faire disparaître des choses sans même les toucher ou se rendre invisible ? Il faut être un superhéros / une superhéroïne pour être un tel prodige, ou je ne m'y connais pas.

Cette fillette nous fait d'ailleurs la démonstration de ses nombreux superpouvoirs ... réalisés sans trucage, ahem. Et c'est ce qui est drôle, finalement ! Car cette enfant a besoin de rêver, de voir et de faire les choses en grand, elle a bien raison. Elle transforme son monde ordinaire en une explosion d'extraordinaire. Elle fait preuve d'une imagination débordante ! Quel plaisir.

Bon, arrive le jour où elle va perdre ses superpouvoirs. La chute est rude, avec une grosse crise de larmes et des genoux qui piquent. Physiquement, ça fait mal. Moralement c'est une autre histoire. Car sous le voile de cette amère déception, apparaît une autre vérité à la fois troublante et fascinante : sa propre maman, elle, aurait des superpouvoirs. Et là, je ne vous raconte pas le phénomène *étoiles dans les yeux* qui se crée ! ...

A découvrir, pour le pouvoir de l'imagination et la magie de l'enfance (ou l'art de transformer le familier en singulier, l'ordinaire en extraordinaire...).

Le jour où j'ai perdu mes superpouvoirs, par Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo (Kaléidoscope, 2013)

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Ouvre ce petit livre, de Jesse Klausmeier & Suzy Lee

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Cette lecture recèle un pouvoir magique insoupçonnable. C'est l'histoire d'un livre rouge, qui parle d'une coccinelle, qui ouvre un petit livre vert, qui parle d'une Grenouille, qui ouvre un petit livre orange, qui parle de ... A vous de découvrir la suite ! C'est qu'on continue d'aller encore loin à ce rythme-là. Et franchement l'effet est saisissant, on se prend au jeu avec une curiosité enfantine (qui laisse présager le plaisir que prendront eux-mêmes les futurs lecteurs).

Graphiquement vous ne serez pas déçus du voyage car c'est un festival de couleurs et de formats. Plus vous tournerez les pages du livre, et plus vous vous enfoncerez dans un monde de plus en plus minuscule. Le plus drôle, c'est que les personnages, eux, ne cessent de grandir (on finit tout de même avec une géante, incapable de tourner les pages de son livre, alors il faut lui venir en aide !).

Enfin bref, c'est un principe ingénieux et délirant, qui en surprendra plus d'un. La virtuose Suzy Lee a encore frappé fort et donne un sacré coup de main à l'auteur débutant qu'est Jesse Klausmeier. Ce duo fait des étincelles en nous offrant cet album, qui est un petit moment d'enchantement. A découvrir !

Ouvre ce petit livre, par Jesse Klausmeier & Suzy Lee (Kaléïdoscope, 2013)

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Formidable hymne à la lecture, à la passion des livres et au plaisir de partager. ♥

Posté par clarabel76 à 10:00:00 - - Commentaires [5] - Permalien [#]
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"Tu crois qu'un jour on découvrira notre existence ?"

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Juillet 1942. Peter van Pels (ou van Dann) court à perdre haleine pour exorciser sa rage et sa frustration. Ses parents ont accepté la proposition de la famille Frank, également les employeurs de son père, de partager leur cachette au-dessus des bureaux. Lui rêvait de se réfugier en Amérique, mais c'est trop tard. Il court donc retrouver sa petite copine Liese, mais assiste impuissant à l'arrestation de celle-ci par les milices.

Le garçon est traumatisé et rejoint ses parents, la mort dans l'âme. La cohabitation dans ce qu'on surnomme l'Annexe s'annonce pénible et oppressante. Peter n'a qu'un réduit minuscule pour dormir et avoir la paix. C'est un garçon de 16 ans, un peu fougueux, couvé par sa mère et houspillé par son père. Celui-ci le traite de bon à rien et est tout le temps sur son dos. Leur quotidien étant désormais constitué d'oisiveté et de proximité va rendre les rapports encore plus houleux.

Et puis Peter ne supporte pas la petite Anne Frank, qui pérore à longueur de journée en se prenant pour une diva. Cette gamine lui est insupportable. De plus, il tente farouchement de se souvenir de Liese, de sa peau, de son odeur, de son sourire, mais ce sont des images d'Anne qui se substituent dans sa tête, ce qui l'agace davantage. Deux ans vont passer, l'histoire se calque sur le journal d'Anne Frank, jusqu'à l'arrestation. La deuxième partie s'ouvre alors sur la vie dans les camps, sur cet hypothétique après, et c'est très émouvant.

Sharon Dogar nous propose une autre lecture du journal d'Anne, en imaginant les pensées secrètes de Peter, cherchant ainsi à montrer que malgré les conditions difficiles et le contexte douloureux, Peter et Anne étaient encore et avant tout des adolescents, en pleine découverte d'eux-mêmes, avides de désir, de vie et d'espoir. C'est ce qui rend la lecture poignante, car on sait bien que tout ça ne leur sera jamais permis.

Comme l'indique l'auteur en préface, ce roman n'a nulle prétention, si ce n'est d'“essayer de maintenir la mémoire de la Seconde Guerre mondiale pour chaque génération à venir, dans l'espoir que toutes demeurent conscientes des conséquences catastrophiques que peut engendrer la haine”.

Cachés, par Sharon Dogar
Gallimard jeunesse, 2011 - traduit par Cécile Dutheil de la Rochère

Posté par clarabel76 à 09:45:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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