28/02/13

Le chocolat, c'est bon pour la santé.

Enfin, la suite de La Mafia du chocolat :

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Ne vous laissez pas impressionner par le début longuet et inactif, au cours duquel Anya retourne en prison suite à de récents déboires avec son meilleur ennemi (Charles Delacroix), les choses vont finalement se mettre en place, avec un petit exil au Mexique où la jeune fille va se familiariser avec la culture du cacao, puis retour à la case départ, à New York, auprès de la tristement célèbre Famille Balanchine.

Un nouveau coup du sort a frappé douloureusement Anya et sa sœur Natty, de nouvelles cartes sont distribuées, l'héritage familial est en péril, la jeune fille ne sait plus à quel saint se vouer, ses anciens alliés étant désormais ses nouveaux ennemis... Par contre, elle pourrait bien se réconcilier avec son ancien tortionnaire et élaborer un nouveau marché qui débouterait la commercialisation illicite du chocolat.

Je vous laisse gamberger, tout comme je laisserai planer le doute sur sa relation avec Win, qui sort avec une autre fille. Le choc. Son absence est un vide difficile à combler, et ce n'est pas la personnalité de Theo Marquez, aussi pétillante soit-elle, qui pourra nous consoler. Je dis ça, je ne dis rien. Ne craignez toutefois pas l'apparition d'un triangle amoureux, nous sommes très loin de ces basses considérations romantiques. (Du moins, je pense.)

Après avoir redouté une suite plus lente, avec quelques passages de flottement, je n'ai pas du tout regretté ma lecture, finalement j'ai aimé ce qu'elle a su m'apporter et me raconter. L'histoire d'Anya Balanchine demeure passionnante, avec ses zones d'ombres, son poids de l'héritage, son caractère passionnel. L'action m'a semblé moins dense, mais les révélations et autres rebondissements n'en sont pas moins violents, bouleversants et accrocheurs pour la suite des aventures !

Le tome 3, In the Days of Death and Chocolate, ne paraîtra en VO qu'en septembre 2013, souhaitons que la traduction française soit rapprochée.

La fille du parrain, par Gabrielle Zevin
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2013 - traduit par Cécile Chartres 


27/02/13

Minuscule, farouche et rousse : je vous présente Millie Plume.

Passage en Folio junior du roman de Jacqueline Wilson paru l'an dernier en grand format :

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Nous sommes en 1876, à Londres. Millie est un bébé abandonné, aussitôt placé en famille d'accueil où elle y passera cinq années joyeuses et insouciantes. Puis, la séparation. Les larmes. La déchirure. L'incompréhension. Retour à l'Hôpital des Enfants-Trouvés où l'attend une éducation stricte. Millie ne rigolera pas tous les jours, mais avec sa nature et sa force de caractère elle parvient à surmonter les sales coups montés par ses petites copines de chambrée, par supporter la rigueur du froid dans le lit, le manque de nourriture, les leçons de couture, la discipline des anciennes.

Millie souvent se sent seule, même quand elle retrouve par hasard ses soeurs ou frères d'adoption, ou quand elle s'attache à Polly, une nouvelle venue, ou Ida, qui travaille en cuisine et lui file en douce des raisins secs ou du sucre pour adoucir son porridge. En vrai, Millie n'arrive pas à se satisfaire de son existence. Elle rêve de liberté, ne veut pas finir soubrette, aspire à autre chose, à retrouver sa véritable mère (ne serait-ce point cette écuyère rencontrée un jour au village ?) et à revoir Jem, son grand frère chéri.

Ce qui est très délicat dans le roman, c'est le soupçon de mélange entre l'humour et la tendresse, la générosité et la détresse, la peine, le chagrin, la triste réalité d'un avenir bouché. C'est un joyeux fourre-tout, avec une fin vraiment trop édulcorée, envers laquelle on ne tient finalement pas rigueur. Car on souhaite le meilleur pour Millie Plume. Petite rouquine au tempérament volcanique, débordant d'énergie, elle n'a jamais baissé les bras face à l'adversité et s'est toujours promis de bouleverser ce que la vie avait de plus plat à lui offrir.

C'est une lecture très plaisante, avec une héroïne attachante, pétillante et pleine de sensibilité, où on passe un très bon moment. A noter qu'une suite vient de paraître en grand format, Une nouvelle vie pour Millie Plume.

Les malheurs de Millie Plume, par Jacqueline Wilson
Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, 2013 - traduit par Cécile Dutheil de la Rochère
illustrations de Nick Sharratt - couverture : Anne Simon

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"C'est trouver l'amour qui compte. C'est ça, le principal."

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"Ça faisait mal. Très mal. Et il y avait beaucoup de sang, aussi." C'est la première phrase de la première nouvelle parmi les huit qui constituent ce recueil. Une phrase racoleuse, qui vous place tout de suite dans l'ambiance. Parce qu'il faut le reconnaître, ils sont drôlement forts, ces Anglais. Ils vous balancent leurs histoires courtes avec un aplomb redoutable, beaucoup de finesse et une drôlerie qui fait mouche, sans compter le ton et la forme qui ne font pas dans la dentelle, mais qui bien évidemment parleront instinctivement aux adolescents.

Dans le lot, on trouve tout de même deux textes classiques, le premier de Mary Hooper, le deuxième de Bali Rai. Ce sont deux histoires qui se passent ailleurs, dans l'Angleterre victorienne ou en Inde, deux cultures différentes, mais avec des parcours de femmes marquées durement par la vie et le désespoir. Sans quoi, on plonge sans complexe dans le petit monde des adolescents, à l'heure où les désirs ne sont plus tabous, où l'on est curieux, impatient, craintif et rêveur. L'incursion est réaliste, jamais déplacée, je pense que les auteurs ont été, à plusieurs occasions, bien en phase avec leur public.

A mon sens, Patrick Ness tire véritablement son épingle du jeu avec un texte percutant sur l'homosexualité, et dont la particularité veut que les mots les plus violents et crus soient dissimulés par un trait noir, ce qui laisse encore plus de place à l'imagination. Quant aux autres nouvelles, de qualité très honorable, elles séduiront immédiatement les ados par leur volonté de faire simple, juste, crédible et actuelle. L'ensemble est parfois cru, mais jamais déplacé, même la grossièreté est justifiée.

Voilà un recueil à faire lire dans les écoles (niveau collège et plus), pour rappeler à nos jeunes impatients / curieux de goûter le fruit défendu qu'il existe des règles essentielles : l'impact émotionnel. Car après tout, "le moment où on cesse d'être puceau est un truc intime qui devrait se trouver derrière un trait noir, plutôt que les insultes et les conneries sur le sexe". Parce que, "faire l'amour pour la première fois, ce n'est vraiment pas très important. C'est trouver l'amour qui compte. C'est ça, le principal."

La première fois (recueil de nouvelles) par Anne Fine, Bali Rai, Jenny Valentine, Keith Gray, Mary Hooper, Melvin Burgess, Patrick Ness & Sophie McKenzie
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2011 - traduit par Laetitia Devaux et Emmanuelle Casse-Castric

26/02/13

Un lave-linge émotionnel

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Monsieur Mourlevat est un escroc : dix petites textes, dix petites histoires à déguster sur le pouce, dix anecdotes qui font sourire ou grincer des dents, dix brèves rencontres, dix portraits qu'on saisit à l'arrache, dix petits tours et puis s'en vont. C'est trop peu ! D'emblée, je l'avoue, j'aime infiniment la plume de cet auteur et lui attribue sans hésiter mon total dévouement. Par contre, j'admets préférer, très largement, lorsque l'auteur nous entraîne dans un monde plus travaillé, plus abouti, dans une histoire qui dure des pages et des pages, en bref j'aime le romancier, moins le nouvelliste.

Sur ces dix textes, j'ai aimé certaines histoires plus que d'autres, normal, j'ai souri en lisant les chutes, je n'ai pas frissonné non plus, j'avais d'ailleurs anticipé quelques intrigues et autres sorties de route, je l'ai vu venir aussi avec son dernier texte, qui boucle le livre, la fameuse histoire sur l'escroc, oui Monsieur Mourlevat, vous méritez ce titre ! Je reconnais que l'ensemble est élégant, un poil cynique et teinté d'humour noir, mais franchement, quelle frustration tout de même ! Vivement un vrai, bon, gros roman.

A compter de cet instant, Mme Maréchal eut la sensation qu'on l'avait jetée dans un lave-linge émotionnel, qu'on en avait fermé la porte et pressé le bouton on. Le tambour s'était mis à tourner à grande vitesse, la brassant, la battant, la ballottant, la roulant, la cognant sans relâche.

Silhouette, par Jean-Claude Mourlevat
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2013

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La Décision, d'Isabelle Pandazopoulos

Une émotion brute, douloureuse et si lourde.

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Louise est une excellente élève en Terminale S, entourée de nombreux amis et d'une famille aimante. Un jour, en classe de maths, elle sort précipitamment et se réfugie dans les toilettes où un camarade la retrouve, inconsciente, dans une mare de sang, avec un bébé sur le ventre.

Déni de grossesse. Le mot est lâché. A tour de rôle, les acteurs et spectateurs de cette histoire vont prendre la parole, expliquer, raconter, tenter de comprendre. Louise prétend n'avoir jamais couché avec un garçon. Ses parents sont effondrés. La jeune fille ne veut rien entendre de cet enfant qu'elle a porté neuf mois, sans jamais se douter de son existence. Tout, mais vraiment tout, est inexplicable, insensé, incroyable.

C'est tellement ahurissant qu'on est pris dans l'engrenage et qu'il devient difficile de lâcher le livre. Alors on tourne les pages de plus en plus vite, on a la boule au ventre car ce que vit Louise est purement, simplement et admirablement bien décrit. C'est de l'émotion brute, douloureuse et si lourde. On ne naît pas femme, ni mère, on le devient. Et encore, c'est un précepte qui trouve ici une autre interprétation.

J'ai été happée par cette lecture qui a su éveiller des sentiments forts et troublants, parce qu'à côté du parcours de Louise, on part aussi dans une enquête pour savoir ce qui lui est arrivé, notamment grâce à Samuel, un copain de classe, qui scrute son entourage en se doutant que quelqu'un est complice mais préfère se taire. C'est ... flippant, atterrant, mais ça vous fige le cœur et la tête bien sur vos épaules, vous revoyez toutes vos convictions ébranlées et vous ressortez de cette lecture un peu sonnée, mais tremblante d'une belle émotion.

Extrait  : 

Louise avait caché tant de choses. Elle avait la volonté farouche d'entretenir avec chacun d'entre nous une relation à part, singulière et secrète. Comme si elle était faite d'une multitude de mondes étanches, refusant de faire des liens, préservant sa part d'ombre.

*****

(...) On leur avait toujours dit avec Mathilde qu'ils étaient des enfants-accidents, le plus beau des hasards, mais des hasards quand même... Était-ce ça qui nous rattrapait aujourd'hui ? Quelques mots malheureux et toute une vie qui s'écroule ?

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2013

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25/02/13

"... il est bien connu que la salle de bains est le lieu idéal pour une bonne séance de pleurs."

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Suite à une énième crise dans leur couple, Jess a choisi de rompre avec Fred. C'était sans se douter des conséquences que cette décision aurait sur son moral et son état d'esprit (et même sur l'ambiance générale du livre). Car Jess va expérimenter les tracas de la rupture, avec une certaine sournoiserie qui va la ronger de l'intérieur. Elle s'imaginait bêtement que Fred allait se morfondre de douleur et ramper à ses pieds pour lui demander pardon, au lieu de cela le garçon s'affiche avec une autre fille de leur classe, Jodie, jolie mais un peu bécasse.

Bien entendu Jess est malheureuse et pense se consoler en passant beaucoup de temps avec son nouveau voisin, Luke Appleton. Toutefois elle n'arrive pas à oublier Fred, qui se montre particulièrement goujat et grossier (quelle claque !), leurs rapports sont désormais tendus, les vannes pleuvent à la moindre occasion, les anciens amis ne se comprennent plus et cherchent à s'éviter. En bref, on ne sait plus trop sur quel pied danser.

J'ai eu une sensation de manque en lisant ce cinquième tome des aventures de notre tragi-comédienne Jess Jordan. En gros, c'était drôle, mais un peu forcé aussi. En dépit des bonnes vieilles scènes rigolotes, on constate que les déboires de l'adolescente sont bien réels et sincères, sa séparation avec Fred est dure à encaisser, je crois que ça a déteint sur l'ambiance générale du livre. On ressent comme une certaine morosité entre les lignes, et même la famille de Flora est frappée de plein fouet par la crise économique. Peut-être le signe d'une nouvelle époque ? 

*** Un prochain titre devrait suivre, intitulé Party disaster ! en VO. Par contre, le titre Girl, 16: Five Star Fiasco a été zappé. ???!! Dommage, il aurait apporté des éléments éclairants sur la vie sentimentale de la mère de Jess, qui file un mauvais coton dans ce livre (pourquoi ?), mais aussi sur son père, brusquement seul et sans le sou (mais pourquoi ?!). ***

Nota Bene : Girl, 16: Five Star Fiasco  a finalement été traduit ! Voilà qui bouleverse complètement l'ordre de la série en VF !!

16 ans S.O.S Chocolat (Jess Jordan #6), par Sue Limb 
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2013 -
traduit par Emmanuelle Casse-Castric
illustration de couverture : Soledad Bravi 

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Quand les fantasmes tournent au vinaigre

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Le roman démarre sur les chapeaux de roue, avec un weekend en Ecosse, chez le couple royal, qui n'offrira pas à Calypso les lauriers escomptés. Pour échapper à la traditionnelle partie de chasse en famille, la jeune Américaine a prétendu être enrhumée et a passé son temps à boire du sherry avec la mamie de Fred. (Un sacré personnage !) Résultat, sa réputation en a pris un coup, elle a été taxée de "morveuse et souffreteuse" et son petit copain a semblé très déçu de sa prestation.

Retour dans les murs du pensionnat Saint-Augustin. Calypso subit une pression démentielle de la part de ses copines, qui ont toute décidé de quitter leurs amoureux, pour se consacrer à leurs études, paraît-il. Elle aussi doit se mettre au diapason, en mettant un terme à sa relation avec le prince Freddie, mais la demoiselle est vaniteuse, elle refuse. Et puis, plouf ! elle reçoit un SMS de son prétendant lui annonçant qu'ils devraient faire un break. L'horreur absolue.

Calypso est effondrée. Toutes ses copines décident de l'épauler et vont organiser un plan de contre-attaque, car jamais auparavant une fille de Saint-Augustin ne s'était fait larguer par un mec ! Prince ou pas, Fred doit trinquer. Les filles optent pour la solution vieille comme le monde parce qu'elle est la plus efficace : le rendre affreusement jaloux. Et toc, le plan va fonctionner ... à merveille. Mais soudainement l'avenir sentimental de Calypso laisse présager une autre issue. Tiens, tiens.

Qui pourrait se douter qu'il s'agit du dernier tome de la série des Confidences de Calypso ? La fin du livre est effectivement très ouverte et laisse planer le doute, ce qui n'est pas pour me déplaire. Si vous avez apprécié le ton humoristique des trois premiers tomes, qu'il est indispensable de lire avant celui-ci, vous passerez encore un bon moment aux côtés de Calypso, de ses copines et de leurs affaires sentimentales. Cette fois, les frasques des parents de la jeune fille, qui vivent une deuxième lune de miel et sont plus déjantés que jamais, n'ont pas manqué de me faire sourire. Bref, c'est une petite série sympathique, légère comme une bulle.

Les Confidences de Calypso, tome 4 : Rupture princière - par Tyne O'Connell
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, 2013 - traduit par Julie Lopez

Extrait  Dinguatus, dinguatum, dinguarama

Cette fois, je me suis vraiment évanouie et je me suis effondrée aux pieds de Malcolm. J'avais l'impression d'être une héroïne de l'époque géorgienne - vous savez, ces prudes demoiselles que Miss Austen évoque avec une infinité de détails soporifiques. Il suffit qu'une donzelle corsetée tombe en pâmoison pour qu'un Darcy ou un autre abruti du même acabit se démène comme un fou furieux pour la ramener à elle.
Retour au XXIe siècle. Quand je suis revenue à moi, j'ai levé les yeux sur un Malcolm plus intrigué qu'alarmé, occupé à déboucher ma mignonnette de champagne.

22/02/13

Non loin d'un ballon il y a toujours une aiguille !

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Clio avait des projets bien définis pour ses vacances d'été : elle avait décroché un job dans son magasin d'art préféré (et aurait ainsi passé autant de temps qu'elle le souhaitait avec son béguin du moment, Ollie). C'est alors que son père arrive avec ses gros sabots et l'embarque avec lui sur un yacht, au large de l'Italie. N'importe quelle jeune fille de 17 ans ferait des bonds de cabri à cette annonce, pas Clio, trop habituée aux excentricités de son père.

Cela commence par la rencontre avec Julia, la nouvelle petite amie de son père, qui est aussi archéologue, et sa fille Elsa, belle, grande et blonde, de quoi pâlir de jalousie. Leur bande est également constituée d'un vieil ami de la famille, Martin, et d'un jeune étudiant de l'université de Yale et Cambridge, Aidan, l'assistant de Julia. Tous vont se retrouver confinés sur un beau bateau, mais coupés du monde extérieur, puisque le téléphone et internet ne sont pas autorisés à bord. Là, Clio sent qu'elle est au bord de la crise de nerfs.

De plus, elle comprend que son père lui cache quelque chose et qu'elle est la seule à ne pas être dans la confidence ... puisque tout ce qu'on lui demande, c'est de faire la cuisine. Elle surprend des messes basses, un équipement de plongée, des cartes maritimes, tout un arsenal qui ne laisse aucun doute planer : ils ne sont pas en vacances pour se dorer la pilule au soleil, ils sont venus près de Pompéi dans l'espoir de trouver un trésor !

Ses relations avec son père deviennent de plus en plus conflictuelles. Clio ne lui a jamais pardonné son départ ni le divorce. Elle entend aussi se défouler sur Aidan, qui le lui rend bien en se montrant piquant et narquois dès qu'elle ouvre la bouche. Seule Elsa, qui tente de soigner son chagrin d'amour, est la personne la plus sincère et accessible sur ce yacht ! Fichues vacances qui promettent, pourtant, des aventures mouvementées...

"Une fille à la mer" est une jolie lecture, très charmante, pleine de fraîcheur, une promesse d'évasion et de divertissement. Maureen Johnson sait admirablement raconter ses histoires et nous faire aimer ses personnages, les rendant vrais, sincères, touchants, avec leurs qualités et leurs défauts, bref très proches de nous, et c'est ce qui donne à ce roman son caractère de petite bulle réconfortante. J'ai beaucoup aimé ! (Peut se lire sur la plage, dans l'idéal.)

Une fille à la mer, par Maureen Johnson
Gallimard jeunesse, coll. Scripto, 2012 - traduit par Laetitia Devaux

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Journal d'un dégonflé, Tome 6 : Carrément claustro !

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Dans ce nouveau rendez-vous, déjà le sixième, Greg entre en transe émotionnelle. La faute aux fêtes de Noël et à la perspective d'ouvrir ses cadeaux (toujours un grand moment dont le narrateur nous livre un exposé fort réjouissant !), mais aussi parce qu'il est tombé accro à un jeu en ligne, lequel consiste à adopter un ami virtuel et à s'en occuper continuellement, sinon la bestiole tombe en déprime. Le principe est vicieux, puisque les enfants sont sollicités à tort et à travers (pour l'achat de gadgets notamment) et doivent recourir à la CB des parents pour alimenter le site. A sa façon, Jeff Kinney dénonce leur nuisibilité et tacle avec douceur mais fermeté. 

L'auteur s'en prend aussi aux normes de sécurité dans les écoles, des normes drastiques et ridicules, car à force de vouloir protéger les enfants dans les cours de récré, il est décidé d'enlever tout ce qui est susceptible de représenter un danger pour eux (plus de toboggan, de balançoire, de portique, ni de poutre au sol). Plus de loisirs, donc. Le comble, c'est qu'ils doivent rester actifs mais ne doivent pas courir ou se toucher car c'est aussi interdit ! C'est risible, je vous jure, l'auteur s'éclate vraiment à démontrer les paradoxes de notre société. On a aussi droit au paragraphe sur la malbouffe dans la cafétéria, le combat des "nutritionautes contre les sales graissucres" et la condamnation des boissons énergétiques.

Enfin, tout ceci ne doit pas nous éloigner des turpitudes de notre dégonflé préféré, Greg a besoin d'argent et cherche un moyen facile et pas trop épuisant pour y parvenir (déneiger les allées de ses voisins ou organiser une kermesse à la maison avec du poulet BBQ à prix cassé). Oui, c'est comme d'habitude, avec de la mauvaise foi et des bêtises à foison, et puis on peut toujours compter sur  le fameux petit grain de sable pour gripper la belle mécanique, mais qu'est-ce que c'est comique ! C'est une série dont le succès chez les jeunes lecteurs est amplement mérité !

Journal d'un dégonflé, tome 6 : Carrément claustro ! par Jeff Kinney
Seuil jeunesse, 2013 - traduit par Nathalie Zimmermann

  • Disponible aussi le calendrier du dégonflé 2013, avec tous les personnages de la série et de nouvelles illustrations de Jeff Kinney et plus de 50 stickers pour se souvenir des anniversaires, des rendez-vous chez le docteur et des activités extra-scolaires.

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21/02/13

Quand on est roux à lunettes avec un pantalon rouge, on s'habitue vite à être ridicule. ☺

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Je monte un comité de soutien pour les petits roux à lunettes avec un pantalon rouge ! Oui, il faut sauver le soldat Raymond : il n'est pas très bon élève et doit se coltiner un exposé sur les huîtres avec le gros mou de la classe, comme ce dernier se prétend incapable et lent, il compte sur Raymond pour décrocher une bonne note, et notre Raymond est un garçon gentil, prêt à accorder sa confiance au premier venu, il a peut-être tort...

Souvent dans la lune, il a tendance à oublier régulièrement son maillot de bain les jours de piscine et doit porter un slip de secours qui ressemble à une culotte de mamie, la honte ! C'est comme aussi le jour où il a été pris en photo avec son slip sur la tête, la mauvaise blague, sauf que celle-ci s'est retournée contre les plaisantins en devenant un phénomène de mode - absolument ridicule.

Heureusement Raymond a appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur. Et puis il a ses meilleurs potes, Yvon et Marcello, sans oublier la charmante Louise, dont il serait probablement un petit peu amoureux (un lapin rose, vraiment ?!). Mais ceci sera peut-être le sujet d'une autre histoire. En attendant, 7 aventures amusantes composent ce livre, toutes adaptées de la série animée à succès, et c'est un petit régal de lecture comique et divertissante.

Raymond : Trop la honte ! par Romain Gadiou et Sébastien Tiquet (Nathan, 2012)

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