♫♪ Western girl ♥♫♪
Elise, qui adore les chevaux et la culture Western, va enfin vivre son rêve en partant trois semaines dans un ranch du Dakota du Sud. Or, elle doit supporter la compagnie d'une bande d'adolescents snobinards, qui se paient le luxe de se moquer d'elle à tour d'horizon, ce qui a le don d'émoustiller la nature colérique de notre héroïne. On suit toute son aventure à travers son journal de bord, dans lequel elle déverse ses accès de rage, de désespoir et d'émerveillement.
Ce roman saura admirablement vous dépayser, soudainement vous vous voyez dans le corral, à dos de cheval, vous chaussez vos bottes et revêtez vos chemises à carreaux, vous dansez de bon cœur sur de la country, vous avalez vos pancakes ou vos saucisses grillées, vous visualisez le décor, des étendues de plaines, des routes immenses qui traversent le pays, vous vous croyez presque dans La Petite Maison dans la Prairie, avec en fond sonore du Johnny Cash.
Voilà le tableau. Pour le reste, c'est une histoire purement adolescente : Elise est la marginale du groupe, la souffre-douleur de Georgia, une petite peste jalouse de n'avoir pas l'attention du beau gosse, Louis, que l'héroïne juge bêtement de petit bourge prétentieux, et blablabla. L'auteur n'a pas menti en prétendant s'être inspirée de Jane Austen ! C'est en petites doses, délicates et joyeuses.
Le roman est frais, spontané et rigolo, mais aussi moderne, volcanique et adolescent dans l'âme. Il faut peut-être apprécier la culture Western, dont l'histoire s'imprègne en nous proposant une certaine conquête de l'Ouest, dans la douleur et à force d'acharnement. Mais c'est surtout le rêve d'une vie, celui d'Elise, une héroïne enflammée, qui a du mordant et de l'humour à revendre, qu'on nous propose de partager et c'est particulièrement exaltant. On referme les pages du livre sur une note de bonheur et de plénitude. A conseiller à toutes les jeunes filles !
Western girl, par Anne Percin
Rouergue jeunesse, coll. doAdo, 2013
15 ans, Charmante mais cinglée ♥
Passage en Pôle Fiction du deuxième titre de la série Jess Jordan, déjà paru dans la collection Scripto :
A quinze ans, Jess Jordan n'est pas tendre avec elle-même : elle est charmante mais cinglée, elle se décrit avec un gros derrière et les oreilles en chou-fleur, elle voudrait que Ben Jones (un soupçon de Leonardo di Caprio, une pincée de prince William, une touche de Brad Pitt) craque pour elle, se demande encore pourquoi elle est incapable de détester sa meilleure amie Flora, trop belle, trop canon, trop intelligente, et serine Fred, son autre meilleur ami, de couper ses cheveux qui lui tombent dans le cou.
La vie de Jess Jordan est une vie d'ado comme toutes les autres. On y parle de béguins naissants, de conflits d'intérêt, de chamailleries et de éconciliations, de mensonges éhontés, de devoirs d'école, d'autorité parentale inexistante, mais de parents non moins présents, originaux et délirants dans leur genre, d'une grand-mère qui s'invite sans crier gare, d'une chambre spoliée, d'une soirée qui tourne à la catastrophe, de fausse poitrine qui sent bon le minestrone, d'un accident de parcours, d'une caméra cachée dans les toilettes (les goujats), d'un groupe de rock qui chante comme des canards, des révélations sentimentales, d'un garçon qui parle comme dans un livre de Jane Austen, d'un Apollon éteint et encombrant, d'un déclic et de grandes décisions à prendre (après d'âpres tractations).
- Es-tu en train de dire que... tu as envie de sortir avec moi ?
- Ouais, pourquoi pas ? Rassure-toi, ce n'est pas une demande en mariage. Ce n'est pas mon genre, fit-il très vite.
- T'inquiète pas, moi non plus. Je préférerais me perdre dans le désert de Gobi et être livrée aux suricates plutôt que me marier avec toi.
- Tout à fait d'accord. Je préférerais être plongé dans un bain de friture et me faire dévorer que d'être marié à toi ne serait-ce qu'une seconde.
- Dans ce cas, tout est très clair.
Une lecture pour rire et sourire, parfaite pour se débarrasser de ses complexes.
15 ans, Charmante mais cinglée, par Sue Limb
Gallimard jeunesse, coll. Pôle Fiction, 2013 - traduit par Laetitia Devaux