29/03/13

Qu'était devenue ma cité médiévale, son charme pittoresque, ses allées sombres et tortueuses ?

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Cela faisait trop longtemps que je repoussais le moment de lire Rose, je ne m'explique pas pourquoi, car tout de suite, dès les premières notes au son de la voix de Nathalie Hons (également la voix d'Aibileen dans La couleur des sentiments), j'ai été captivée par cette histoire.

Nous sommes au cœur de Paris, sous le Second Empire. Un certain baron a décidé de moderniser les petites rues de la capitale, en rasant des quartiers entiers, ce qui forcément suscite la grogne des habitants. Dans la rue Childebert, nous découvrons Rose Bazelet, une veuve d'une soixantaine d'années, qui est farouchement attachée à sa maison et à ses souvenirs. La plupart de ses voisins vont se résoudre à partir, seule Rose va résister et se cacher dans la cave, avec la complicité d'un chiffonnier. Dans l'attente de la destruction de sa demeure, Rose écrit son journal et nous raconte l'histoire de sa maison, inévitablement attachée à celle de sa vie.

Rose écrit à son époux, Armand, un homme bon et amoureux, frappé trop tôt par la maladie. Elle revoit leur rencontre et leur félicité conjugale, la naissance de leurs enfants, puis la déchéance et la mort. Elle raconte aussi comment elle a pu survivre à son deuil, notamment grâce à sa passion dévorante pour la lecture et son amitié avec Alexandrine Walker, une jeune fleuriste.

J'ai, très sincèrement, aimé cette histoire pleine d'élégance et nimbée d'un charme délicatement suranné. J'ai eu le sentiment d'être littéralement transportée à cette époque, de partager cette petite vie pimpante de la rue Childebert. La plume de Rose est douce, pudique et sensible. C'est un bonheur d'écouter une telle histoire. Seul le secret, qu'elle nous dévoile sur la fin, me laisse quelque peu perplexe. Cette anecdote m'est apparue sordide au cœur de cette lecture qui était pour moi simple, mais sophistiquée. Un léger bémol qui n'enlève strictement en rien tout le bien que j'ai pensé de ce très beau roman !

Rose, par Tatiana de Rosnay
éditions Héloïse d'Ormesson / Audiolib, 2011 - traduit par Raymond Clarinard
Texte intégral lu par Nathalie Hons (durée d'écoute : 4 h 55)

"... en tant que lecteur, il faut faire confiance à l'auteur, au poète. Ils savent comment s'y prendre pour nous extirper de notre vie ordinaire et nous envoyer tanguer dans un autre monde dont nous n'avions même pas soupçonné l'existence."


Billy Dent’s First Commandment was “Thou shalt not leave evidence.”

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Jazz Dent est un adolescent de dix-sept ans, tristement célèbre pour être le fils de l'un des tueurs en série les plus redoutés du pays. Bon, ce dernier croupit en prison. Le fils vit désormais chez sa grand-mère, mais a passé toute son enfance auprès de son paternel psychopathe, lequel l'a donc initié à ses us et coutumes, lui demandant de contribuer à rassembler ses petits trophées et en lui expliquant bien comment on procède pour être le meilleur serial killer.

Un autre gamin aurait probablement pété un câble, ou fini tout aussi taré, mais pas Jazz. Le garçon a su se distinguer, c'est un garçon droit, honnête et très intelligent. Son esprit vif et aiguisé le conduit souvent dans les pattes du shérif, surtout lorsqu'une enquête criminelle pointe son museau. La petite ville de Lobo's Nod, réputée tranquille, n'a pas coutume d'être le théâtre des horreurs... sauf qu'un cadavre de femme, aux doigts sectionnés, vient d'être découvert.

Jazz est convaincu que c'est la signature d'un tueur en série. Il reconnaît tous les signes, il supplie le shérif de l'enrôler dans son équipe, lui seul est capable de se glisser dans la peau et la tête d'un maniaque sanguinaire. Toutefois, il doit combattre les préjugés, certifier qu'il est innocent (eh oui ! cette enquête va révéler que le coupable s'est fortement inspiré de Billy Dent), mais aussi lutter contre des pulsions que son père estimait naturelles. Tel père, tel fils, voyons !

Amateurs d'histoires sombres, macabres et angoissantes, vous allez vous régaler ! Si, de plus, vous ne loupez pas un épisode de la série Dexter, je pense que cette lecture comblera toutes vos attentes. Pour ma part, je suis un peu restée en retrait, je n'ai pas trop adhéré à la mécanique trouble et grinçante de l'intrigue, mais j'admets que l'ambiance est particulièrement excitante. Etonnamment, il y a aussi beaucoup d'humour dans le récit - Jazz est un garçon pragmatique, parfois cinglant mais bougrement sarcastique. Il est entouré de son meilleur ami Howie, qui est hémophile, mais qui est surtout caustique et délirant, sans oublier Connie, sa petite copine folle de lui et prête à tout pour montrer à la face du monde qu'il est formidable et digne de confiance.

La fin vous glacera les sangs et laisse présager qu'un autre tome verra jour prochainement ! Game: The Sequel to "I Hunt Killers" sortira courant avril 2013 aux USA.

I hunt killers, par Barry Lyga
Coll. Msk pour les éditions du Masque, 2013 - traduit par Marie Cambolieu

Super packaging pour encadrer la promotion du livre, pour preuve : 

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Avec en bonus le fameux petit doigt ...  brr !

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