“I don’t stay anywhere. I visit. I observe. I leave. I don’t ever stay.”
Mars 1995, à Evanston dans l'Illinois. Comme tous les matins, Anna fait son footing lorsqu'elle croise un garçon qui semble la connaître. Pas le temps de lui parler, qu'il disparaît subitement. Ce même garçon réapparaît dans son lycée, en tant que nouvel élève. Et là, autre fait bizarre, il fait mine de ne pas la reconnaître. Perplexe, Anna se confie à sa meilleure amie Emma, qui n'hésite pas à aborder le nouveau en mettant les pieds dans le plat.
Bennett Cooper est sincère et désolé. Il vient d'arriver en ville et n'a jamais mis les pieds au stade. Il n'a donc jamais eu l'opportunité de croiser la jeune fille. Anna se sent mortifiée et tente d'effacer cet épisode de ses souvenirs. Mais plus d'une fois, elle va croiser Bennett, se trouver dans des situations déroutantes, découvrir un garçon au caractère changeant, tantôt avenant, tantôt fuyant. Quel rôle joue-t-il à la fin ?
Anna n'est pas foncièrement sensible à ses charmes, elle est juste curieuse. Ce garçon l'intrigue et l'attire, elle ne sait pas l'expliquer autrement. Un soir, dans la librairie de son père, victime d'un cambriolage, la jeune fille va être confrontée à une partie de la vérité. Bennett ne peut plus reculer et doit lui confier son secret. Un secret qui risque de bouleverser le reste de sa vie, à elle maintenant de choisir quel chemin elle souhaite prendre.
Je crois que ce roman ne me laissera pas une forte impression, après mûre réflexion. L'ensemble est mignon et attachant, mais l'histoire est trop tirée par les cheveux, pas assez approfondie concernant des détails qui s'apparentent à de gros retentissements dans l'histoire (la disparition de Brooke, l'accident d'Emma, la portée symbolique de la lettre, l'explication du don, etc.). Tout est finalement survolé, comme si l'auteur souhaitait avant tout raconter une belle histoire d'amour, frappée d'interdiction.
Adorable par certains aspects, mais frustrant parce qu'il n'est pas assez abouti, ce roman doit donc être pris à la légère, mais il n'offre pas une lecture profonde du thème qui touche les voyages dans le temps, c'est bien dommage. L'approche est toutefois convenable et divertissante, surtout si on aime les histoires romantiques.
Le temps contre nous, par Tamara Ireland Stone
La Martinière J. (2013) - traduit par Corinne Julve
Son existence semblait se résumer à un brillant ratage. Côté amours : néant. Côté amis : des morts, des fauchés, des paumés.
A Paris, en 1998, Milo Jassy travaille en tant que bouquiniste sur les quais de la Seine. Il a pour voisine la pétulante Stella Kronenbourg, qui vend des souvenirs de pacotille aux touristes de passage. Lors d'une courte absence, il reçoit un paquet d'une cliente en colère, car les trois ouvrages sont abîmés. Là, il découvre un article de journal annonçant la mort d'un ancien ami et collègue, Roland Fresnel, assassiné dans sa boutique.
Il se rend aussitôt auprès de la sœur de la victime, Nelly, qui a été également son ancienne maîtresse. Les retrouvailles ont un goût amer, de larmes douloureusement séchées. Milo est meurtri, mal à l'aise. Il cherche à comprendre le crime, saisit des bouts de piste, se lance sur la trace d'une rouquine, rencontre au passage une photographe, délicieuse, élégante et énigmatique. Assez vite, il comprend que pour connaître la vérité, il doit procéder à une analyse de son propre parcours sentimental.
Et la fille au baladeur ! Silhouette fuyante, inquiétante, qui rôde et lime ses ongles, en attendant l'heure de sa vengeance... C'est quelque part saugrenu, un peu flippant, mais surtout sans queue ni tête. Hélas. J'étais toute disposée à me familiariser avec cette histoire, cette ambiance, mais j'ai trouvé le ton lourd, maladroit, avec des personnages si peu charismatiques (à l'exception de cette chère Stella !). Milo, au centre, est un type dépressif, désabusé, pas très brillant, nullement charmant. L'intrigue criminelle est pratiquement accessoire, nous avons beaucoup de ronds-de-jambe et un certain maniérisme dans la façon de délayer le suspense. A force, c'est un peu usant et j'ai été soulagée de tourner la dernière page, sans tomber des nues quant au dénouement de l'affaire.
Sang dessus dessous, par Claude Izner
Collection Grands Détectives chez 10/18 (2013)